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Camille Groult

Charles Camille Groult, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un industriel et collectionneur d'art français.

Camille Groult
Fonction
Maire de Vitry-sur-Seine
-
Autres informations
Propriétaire de
Grands Moulins de Paris, Chanteuse de Café (en)
Distinction

Biographie

Camille Groult est le fils de Thomas Groult, négociant en grains, fondateur de la « Maison Groult » en 1830, qu'il développe en achetant l'année suivante le « Bazar des Comestibles » à Paris, puis, en 1838, une minoterie. La Maison Groult vend alors des farines de légumes cuits, des pâtes et divers féculents ; grâce à de nombreuses relations commerciales nouées avec l'étranger, et notamment le Brésil dès 1836, Thomas Groult fait également importer du sagou, du tapioca, de l'arrow-root. Son fils développe la firme et devient propriétaire des Grands Moulins de Paris. Les « Pâtes alimentaires Groult » sont alors basées à Vitry-sur-Seine, rue d'Oncy (devenue rue Camille-Groult)[1].

Les Groult, collectionneurs d'art ancien

Vue du cabinet de Camille Groult, par Walter Gay.

Camille Groult dĂ©veloppa donc considĂ©rablement l'entreprise familiale, qui l'enrichit, et il commença Ă  partir de 1860 Ă  collectionner des tableaux, dessins et pastels du XVIIIe siècle français, mais il dĂ©laissa ce thème autour de 1890 pour acquĂ©rir des tableaux issus de l'École anglaise de peinture, entre autres par l'intermĂ©diaire de marchands anglais et français comme la galerie Boussod et Valadon, qui en 1897, lui vendit Le Portrait de Giadine de Thomas Gainsborough pour 22 000 francs-or. Toutefois, Groult est reconnu Ă  cette Ă©poque comme le premier collectionneur privĂ© de dessins de Watteau.

René Gimpel, dans son Journal d'un collectionneur marchand de tableaux (1963) évoque plusieurs membres de cette famille :

Le père, Jean Groult, « une grande figure de l'amateur du XIXe siècle » ; « Camille, le fils, nous a dit que la collection formerait un musĂ©e après sa mort et celle de sa sĹ“ur (...). Il me conduit dans une pièce oĂą sur une douzaine de chevalets, se trouvent des Turner (...). « Le plus beau, selon moi, c'est le Pont de Saint-Cloud (...). Il y avait bien trois de faux sur quatre, mais il le savait parfaitement » (). Plus tard Forain qui avait beaucoup connu « le vieux Groult », raconte qu'il lui avait fait acheter « un superbe dessin de Fragonard pour 1 000 francs, une imitation du Triomphe de Jordaens d'Anvers, et qu'il a aussi achetĂ© un paquet de dessins de Saint-Aubin Ă  des descendantes, deux vieilles filles qui lui donnèrent par-dessus le marchĂ© un service de Sèvres. Ah, Groult, c'Ă©tait une figure, une figure Ă  la Balzac ! » (...), et que le fils Groult « a Ă©liminĂ© cent toiles de sa collection sans qu'on s'en aperçoive » (). La collection Groult abritait des tableaux de John Constable et Turner, Ĺ“uvres d'art, insectes rares et oiseaux exotiques dans un hĂ´tel de l'avenue Malakoff Ă  Paris. « Dans deux vitrines plates, je dĂ©couvre dans l'une des papillons merveilleux et dans l'autre des coquilles de nacre. Il me dit (...) l'humanitĂ© n'apprĂ©cie pas ce qu'elle peut avoir Ă  bon marchĂ© » ().

Caricature d'Auguste Paul Arthur Chéramy et Camille Groult, par Sem.

« Ami du Louvre », à qui il donna plus tard cette riche collection, Camille Groult fut sans doute le plus grand amateur de peinture britannique en France à la fin du XIXe siècle ; grâce à ce don, le Louvre conserve à présent un ensemble d’œuvres de Raeburn sans exemple hors du monde anglo-saxon.

Marié le à Paris 8e avec Alice Thomas, fille du préfet Théodore Thomas (1803-1868) et de Rose Françoise Anaïs Tassin de Moncourt, il est le grand-père de Pierre Bordeaux-Groult.

« M. Groult resemblait à ce portrait de Goya qui figure en tête de la réimpression des Caprices (et) Je crois bien qu'il s'était un peu inspiré de ce portrait lorsqu'il qu'il fit, il y a quelques années, une entrée sensationnelle au bal Gavarni en chapeau à haut-de-forme aux bords chantournés, en redingote juponnée » (Robert de Montesquiou).

On peut également lui trouver une ressemblance avec le personnage qui, parmi trois autres amateurs, met sa main « en longue-vue » pour apprécier un grand tableau présenté sur un chevalet dans Le Chef-d'œuvre d'Albert Guillaume[2].

Il meurt en 1908 en son hôtel particulier situé 119 avenue de Malakoff (16e arrondissement de Paris)[3].

Notes et références

  1. Cette entreprise fusionne en 1967 dans Tipiak.
  2. Image reproduite en couleurs sous le n° 44 du catalogue de la vente The Paris Salon par Christie's le 11 février 1997.
  3. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Avenue de Malakoff », p. 90.

Bibliographie

  • A. Dalligny, « Camille Groult », nĂ©crologie, in Le Journal des arts, 1908.
  • Revue des deux Mondes, 1970.
  • Les Donateurs du Louvre, exposition prĂ©sentĂ©e Ă  Paris, MusĂ©e du Louvre, hall NapolĂ©on, au .
  • MusĂ©e du Louvre, Des mĂ©cènes par milliers : un siècle de dons par les Amis du Louvre, RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1997.
  • « Un collectionneur : Camille Groult », pp. 123-126, in Sabine Du Vignau, ThĂ©rèse Burollet, Danièle Devynck, Fiore et Luca Renato (dir.), Degas, Boldini, Toulouse-Lautrec... Portraits inĂ©dits de Michel Manzi, Paris, Somogy, 1997, catalogue d'exposition, Bordeaux, MusĂ©e Goupil, du au , et au MusĂ©e Toulouse-Lautrec, Albi, du au — Le catalogue prĂ©sente quatre portraits de profil de Camille Groult par Michel Manzi, qui le connut dès 1885 : un monotype en couleurs et deux photogravures en couleurs (les deux premiers datĂ©s de 1892), un dessin le montrant lors d'une vente Ă  l'HĂ´tel Drouot (1898), et deux photos avec ses amis Manzi sur le perron de leur maison de Chaumont-en-Vexin vers 1904.
  • Laure Marie Stasi, Camille Groult : le rose de Boucher et le rouge de Reynolds, Villejuif, Emilewen Editions, 2013.

Liens externes

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