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CĂŽme de Torres

CĂŽme de Torres (ou Cosme de Torres), nĂ© en 1510 Ă  Valence (Espagne) et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Shiki (Kumamoto), au Japon, est un prĂȘtre jĂ©suite espagnol, missionnaire en ExtrĂȘme-Orient et successeur de saint François Xavier comme supĂ©rieur de la mission jĂ©suite au Japon.

CĂŽme de Torres
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Hommage au pĂšre de Torres, Ă  Kumamoto
Naissance
Valence Drapeau de l'Espagne Espagne
DĂ©cĂšs
Shiki, (Kumamoto) Drapeau du Japon Japon
Nationalité espagnole
Pays de résidence Japon
Profession
Activité principale
Autres activités
Supérieur religieux des jésuites
Formation
Lettres, philosophie et théologie

Compléments

Successeur de François Xavier, le pÚre de Torres consolida la mission japonaise

Biographie

Jeunesse et formation

NĂ© vers 1510 Ă  Valence, en Espagne, le jeune CĂŽme y est ordonnĂ© prĂȘtre en 1534. Il enseigne (1536) quelque temps la grammaire Ă  Majorque, d’oĂč il retourna Ă  Valence pour Ă©tudier la thĂ©ologie et le droit canon : il eut parmi ses professeurs le maĂźtre Celaya. Mais incapable de se fixer Ă  un emploi et toujours en recherche le jeune homme s’embarque avec son frĂšre Miguel pour le Mexique le 12 mars 1538. Quatre ans plus tard, le 1 novembre 1542, il part de Navidad, sur la cĂŽte occidentale du Mexique, en tant qu’aumĂŽnier de la marine de Ruy Lopez de Villalobos pour une exploration des terres du Pacifique.

Entrée chez les Jésuites

Le 10 mars 1546, il arrive Ă  Amboine (dans les Moluques), oĂč il rencontre le missionnaire saint François Xavier. Cela change sa vie. Il continue vers Goa (1547) oĂč il s’occupe d’une paroisse durant quelque temps. Cependant il fait les ‘Exercices spirituels’ (1548) au collĂšge Saint-Paul, ce qui le dĂ©cide Ă  entrer dans la Compagnie de JĂ©sus (en 1548), avec le soutien de saint François Xavier. La mĂȘme annĂ©e, il prĂ©pare au baptĂȘme le samouraĂŻ japonais Anjirƍ [Paulo de Santa Fe], alors Ă  Goa, et deux de ses compagnons, premiers japonais Ă  recevoir le baptĂȘme.

Missionnaire au Japon

Avec ces premiers chrĂ©tiens japonais, François Xavier, CĂŽme de Torres et le frĂšre Juan Fernandez, quittent Goa pour le Japon le 15 avril 1549 : ils dĂ©barquent Ă  Kagoshima le 15 aoĂ»t. Pour leur prĂ©dication ils s’aident d’un catĂ©chisme prĂ©parĂ© par François Xavier et traduit en japonais par Anjirƍ. AprĂšs un an dans cette ville, il se rend Ă  Hirado en aoĂ»t 1550 et y reste pour guider la communautĂ© chrĂ©tienne naissante.

« Âge d’or » Ă  Yamaguchi

En septembre 1551, il se rend Ă  Yamaguchi (alors ville d’une grande importance politique) pour remplacer François-Xavier. Il y reste jusqu’en 1556. Torres a appelĂ© ces annĂ©es passĂ©es Ă  Yamaguchi comme Ă©tant son «ùge d’or». La curiositĂ© intellectuelle et l’intĂ©rĂȘt pour les questions religieuses qu’il y dĂ©couvre l’impressionnent au point qu’il Ă©crit Ă  ses confrĂšres en Europe : « Ceux [jĂ©suites] qui viennent dans ces rĂ©gions doivent ĂȘtre trĂšs instruits afin de rĂ©pondre aux questions trĂšs profondes et difficiles qu’ils [les citoyens] posent du matin au soir. Ils sont trĂšs insistants dans leurs questions. Depuis le jour oĂč pĂšre maitre Xavier est entrĂ© dans cette ville - il y a maintenant cinq mois ou plus -, il n’y a jamais eu un jour oĂč il n’y avait pas de prĂȘtres et de laĂŻcs ici du matin jusqu’à tard dans la nuit afin de poser toutes sortes de questions ». Il participe Ă  des dĂ©bats avec les moines bouddhistes. Les conversions sont nombreuses et Torres baptise 2 000 nouveaux chrĂ©tiens. La persĂ©vĂ©rance dans la foi des nĂ©ophytes, malgrĂ© les Ă©preuves l’impressionne. Cependant son succĂšs engendre de l’hostilitĂ© parmi les moines bouddhistes.

ExpulsĂ© de lĂ  durant la rĂ©volte qui fit tomber Ouchi Yoshinaga, il se rĂ©fugiĂ© Ă  Funai (aujourd’hui ƌita) (1556-1562), d’oĂč il dirige la jeune Église japonaise. Sa santĂ© laisse Ă  dĂ©sirer mais il y forme les missionnaires nouvellement arrivĂ©s et reçut dans la Compagnie de JĂ©sus son premier membre japonais, Rysai Lorenzo (1525-1592), et le docteur Luis de Almeida.

En 1562, Tores se rend Ă  Yokoseura, oĂč il reçoit du daimyo ƌmura Sumitada, la libre utilisation du port et une partie du village. En juin 1563, ƌmura Sumitada reçoit le baptĂȘme des mains de Torres sous le nom de BarthĂ©lemy : il est ainsi le premier daimyo chrĂ©tien. En novembre de la mĂȘme annĂ©e, lorsque Yokoseura (en) fut dĂ©truite lors d’une rĂ©volte, le pĂšre de Torres passe Ă  Takase, aujourd’hui Tamana (Kumamoto), et de lĂ  Ă  Kuchinotsu (Nagasaki), en mai 1564.

Supérieur de la mission

AprĂšs le dĂ©part de François Xavier le pĂšre de Torres est supĂ©rieur de la mission japonaise. Si Xavier est le pionnier c’est Torres qui Ă©tablit et consolide les communautĂ©s chrĂ©tiennes, embryon de l’Église du Japon. Au cours de ces annĂ©es, il obtient la collaboration du mĂ©decin et futur frĂšre jĂ©suite Paul Yoho[1] le fondateur de la littĂ©rature chrĂ©tienne japonaise.

Depuis Kuchinotsu aussi, aprĂšs un entretien avec ƌmura Sumitada, il commence l’évangĂ©lisation d’un village appelĂ© Nagasaki (fin 1567). En janvier 1568, il passa Ă  Shiki, puis Ă  la ville d’ƌmura, oĂč il construit une Ă©glise. Il resta lĂ  jusqu’au printemps 1570, et Ă  cette Ă©poque, il planifia avec le mĂȘme daimyo la fondation du port et de la ville de Nagasaki. Malade et affaibli, il se retire en avril 1570 Ă  l’église de Tous-les-Saints de Nagasaki, d’oĂč il se rend Ă  Shiki, en juillet, pour remettre le commandement au nouveau supĂ©rieur jĂ©suite, François Cabral. À Shiki, une station missionnaire sur les Ăźles Amakusa, il participe Ă  la rencontre consultative de tous les missionnaires.

Le pĂšre CĂŽme de Torres y meurt peu aprĂšs, le 2 octobre 1570. À sa mort l’Église du Japon comptait quelque trente mille chrĂ©tiens. Alessandro Valignano estimait que son supĂ©riorat de vingt ans terminait la premiĂšre Ă©tape de la fondation de l’Église japonaise.

Notes

  1. En décembre 1580 Yoho et son fils entreront ensemble comme frÚres coadjuteurs, dans la Compagnie de Jésus. Ils y seront reçus par le pÚre Alessandro Valignano

Bibliographie

  • L. Bourdon: La Compagnie de JĂ©sus et le Japon, 1547-1570, Lisbonne-Paris, 1993.
  • F. Mateos: Compañeros españoles de S. F. Javier, dans Miss. Hisp., vol.26 (1952) pp.347-364.
  • D. Pacheco: El hombre que forjĂł a Nagasaki. Vida del P. C. de Torres, Madrid, 1973.
  • G. Schurhammer: Les controverses du P. C. de Torres avec les Boudhistes, dans Gesam St, vol.3, pp.631-652.

Liens externes

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