Céline Axelos
Céline Axelos, née en à Tasso et morte en , est une poète, oratrice, et femme de lettres égyptienne. Son frère aîné, René Tasso, né en 1897, mort en 1920, est lui aussi un poète décédé à l'âge de vingt-deux ans de la tuberculose[1].
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Biographie
Son père est un fonctionnaire de la classe moyenne. Ces parents sont d'origine libanaise, mais depuis longtemps établis en Égypte. Enfant, elle écoute les poèmes de son frère aîné, René Tasso. Son moyen de communication est le français, la langue parlée par les classes supérieures en Égypte avant la Seconde Guerre mondiale[2].
À seize ans, elle épouse George Salm (Salem), un riche propriétaire terrien de deux fois son âge. Ils ont un enfant, Joseph. Le mariage est malheureux. Son mari prend la fuite avec le garçon âgé de 3 ans, et le dépose dans un pensionnat en Virginie. Un divorce s'ensuit, et l'enfant (qui a dit que sa mère était morte) est élevé dans des écoles et orphelinats en Amérique. Quinze ans s'écoulent avant que Céline ne retrouve son seul enfant de nouveau. George Salm étant devenu citoyen américain, le gouvernement égyptien l'exproprie de ses vastes propriétés foncières. Le gouvernement fédéral américain finance la défense de Salm, avec la signature du Président Herbert Hoover. Le cas, connu sous le nom de Salem Claim, est soumis à l'arbitrage international à Vienne, en Autriche, en 1931. Finalement, George Salm est dépossédé de toutes ses propriétés égyptiennes[3].
Elle habite toute sa vie à Alexandrie, en Égypte, faisant seulement de brèves excursions aux États-unis (une fois), au Liban (généralement pour rendre visite à son fils et sa famille), et en France. Deux de ses recueils de poèmes, en alexandrin, sont publiés au cours de sa vie. Les Deux Chapelles ( Alexandrie, Éditions Cosmopolis, 1943), contient soixante-et-un poèmes écrits dans les années 1938-43. Son recueil de 1952, Les Marches d'Ivoire (Monte-Carlo, à Retrouver), contient une centaine de poèmes en cinq sections. Elle est bien connue comme conférencière. Ses conférences ont été des événements populaires. Ces exposés ont été par la suite en partie publiés[4].
Pendant de nombreuses années, elle contribue également à une chronique hebdomadaire dans le Journal d'Égypte, intitulé Le coin de soleil, commentant l'actualité, en particulier celle touchant les arts et les lettres.
Dans les dernières décennies de sa vie, Céline Axelos se met en retraite de la société et engage une démarche de plus en plus introspective, en s'appuyant sur sa foi chrétienne. Pendant de nombreuses années, la poète vit tranquillement dans un petit appartement au neuvième étage d'un immeuble sur une longue rue d'Alexandrie. Sa fidèle servante, durant quarante ans, Sophie, lui apporte de la nourriture quotidienne et lui fait le ménage.
Œuvres
Sur sa poésie, le critique littéraire Yves Gandon écrit « Vous êtes une mystique attachée aux gloires terrestres, quelque chose de rare chez les femmes poètes. »[5]. Léopold Sédar Senghor a écrit à propos de ses écrits en 1966 : « dans vos poèmes j'apprécie l'éternel féminin et de la mélodie du rythme. A la lecture de votre travail, je me suis souvent rappelé celui de Marceline Desbordes-Valmore, dont le travail m'a profondément touché moi au cours de mes années au quartier Latin [dà Paris]. »[6]
Ses contes de fées restent non publiés. Un manuscrit de la collection de huit de ces histoires reste en possession de ses héritiers.
René Salm, petit-fils de Céline Axelos et compositeur de musique, a mis en musique cinq des poèmes de sa grand-mère. Le recueil de Chansons d'après Céline Axelos (pour soprano et piano) est rendu public en 2008[7].
Un hommage à Céline Axelos est paru sous forme de livre en 1987, écrit par Radamès Lackany (Président de l'Atelier d'Alexandrie)[6].
Références
- Quatre poèmes de René Tasso figurent dans : J. Moscatelli, Poètes en Egypte, 1955, pp. 80–83.
- Jean-Jacques Luthi, Le Français en Égypte: essai d'anthologie, Maison Naaman pour la Culture, (lire en ligne), p. 59
- (en) Mohsen Aghahosseini, Claims of Dual Nationals and the Development of Customary International Law : Issues Before the Iran-United States Claims Tribunal, Martinus Nijhoff Publishers, (lire en ligne), p. 159-164
- Publications de l'Atelier d'Alexandrie incluant : Femmes du Second Empire (1969), Franz Liszt et ses amis (1971), et Une Ancienne vous parle (1981).
- J. Moscatelli, Poètes en Egypte, 1955, p. 220.
- Radamès Lackany, Celine Axelos, Alexandrie, Publications de l'Atelier d'Alexandrie,
- Kevalin Press, 1313 Lincoln St. #503, Eugene OR, USA 97401.