Brachypodella antiperversa
la cylindrelle de Ferussac, Brachypodella antiperversa, est une espèce d'escargot de la famille des Urocoptidae, endémique des Petites Antilles.
- Cylindrella collaris FĂ©russac, 1821
- Brachypodella collaris FĂ©russac, 1821
NE : Non évalué
Description
Brachypodella antiperversa est un escargot à coquille subfusiforme, allongée, subulée, rarement tronquée au sommet. La spire, très longue, est formée de douze à quinze tours convexes, à suture déprimée et régulièrement crénelée. La coquille se détache obliquement avant de se terminer, et se prolonge en un col rétréci. L'ouverture est surbcirculaire voire quadrangulaire. Le péristome est blanc et mince, fortement renversé en dehors. Un grand nombre de lamelles obliques orne les tours. La coquille est de couleur brun corné pâle, semi-transparente[1].
La coquille est longue de 8 à 16 mm pour un diamètre maximal compris entre 2,4 et 3 mm[1] - [2].
Le corps de l’animal est blanchâtre ou blanc jaunâtre, strié de noir[3] - [4].
Distribution
L’espèce est endémique des Petites Antilles, présente de Saint-Vincent à Saint-Martin. Les îles sur lesquelles Brachypodella antiperversa est mentionné, sont :
- Saint Martin, où l'espèce a été observé dans le secteur de Grand Case [5] et d'où il n'a pas été revu depuis[6] ;
- Saint-Barthélemy, où l'escargot n'a toutefois pas été retrouvée depuis le XIXe s. [5] - [7] ;
- Guadeloupe, commun sur l'île de Grande-Terre et dans certains secteurs anthropisés de l'île de Basse-Terre[4] - [8] - [9] ;
- Les Saintes, île de Terre-de-Haut, où l'escargot est observé à la fin du XIXe s. ;
- La DĂ©sirade[8] - [9] ;
- Marie-Galante[8] - [9] ;
- Martinique, sur les formations calcaires du sud-est de l'îlet et de la presqu'île de la Caravelle[10] ;
- Saint-Vincent, où l'escargot est réputé rare, connu d'une unique localité à la fin du XIXe s.[11].
Une espèce proche, Brachypodella costata, se rencontre sur l'île de la Barbarde.
Habitat
L'espèce est calcicole, fréquentant principalement les milieux de forêt sèche, connue pour se rencontrer sur les rochers calcaires ou sur les troncs d’arbre, jusqu’à 2 m de hauteur[8] - [9]. L’escargot est commun en Grande-Terre et à Marie-Galante[12]. Cette espèce est présente dans des milieux variés, des secteurs de forêt sèche en Grande-Terre jusqu’à la forêt pluvieuse de Basse-Terre. Elle est fréquente près du littoral, où elle est présente dans le sable, sur de vieux fragments de madrépores ou de bois pourris[4], mais elle est aussi rencontrée dans la plupart de forêts sèches du nord Grande-Terre. En Martinique, Mazé la rencontre jusqu’à une altitude de 150 m.
L’espèce est rencontrée dans les lieux anthropisés [3] - [4]. En Guadeloupe, Bertrand[8] et Charles[9] à sa suite notent que l’espèce n’est trouvée que dans des secteurs anthropisés sur la Basse-Terre, ce qui suggère un apport anthropique indirecte (transporté avec des matériaux calcaires). A Saint Martin, Hovestadt et Neckheim[6], qui ne retrouvent pas l’espèce là où Mazé l’avait vue, suggèrent qu’elle aurait pu être historiquement transportée de Guadeloupe avec des matériaux sans fonder de peuplement pérenne.
Références
- Férussac, A.E.J.d’A et Deshayes, G.P., Histoire naturelle générale et particulière des mollusques terrestres et fluviatiles tant des espèces que l'on trouve aujourd'hui vivante, que des dépouilles fossiles de celles qui n'existent plus ; classées par les caractères essentiels que présentent ces animaux et leur coquilles, 4 tomes (texte et atlas), Paris., J.-B. Baillière, 1819-1851.
- (en) Pilsbry, H. A., « Urocoptidae, Achatinidae », Manual of Conchology, second series, vol. 16,‎ , p. 1-329 (lire en ligne).
- Mazé H., « Catalogue des Coquilles terrestres et fluviatiles recueillies à la Martinique en 1873 », Journal de Conchyliologie, vol. 22,‎ , p. 158-173.
- Mazé H., « Catalogue révisé des mollusques terrestres et fluviatiles de la Guadeloupe et de ses dépendances », Journal de Conchyliologie, vol. 31,‎ , p. 5-54.
- Mazé H., « Supplément au catalogue révisé des mollusques terrestres et fluviatiles de la Guadeloupe et de ses dépendances », Journal de conchyliologie, vol. 38,‎ , p. 19-34.
- (en) Hovestadt A. et Neckheim T., « A critical cheklist of the non-marine molluscs of St. Martin, with notes on the terrestrial malacofauna of Anguilla and Saint-Barthélemy, and the description of a new subspecies », Folia Conchyliologica, vol. 57,‎ , p. 1-38.
- Questel K., « Les escargots terrestres de Saint-Barthélemy », Le bulletin de l'Agence territoriale de l'environnement de Saint-Barthélemy, vol. 1,‎ , p. 10-13.
- Bertrand, A., Notes préliminaires sur les mollusques terrestres de Guadeloupe., Diren de Guadeloupe, , 35 p.
- Charles, L., Mollusques terrestres de l’archipel de la Guadeloupe, Petites Antilles., DEAL Guadeloupe, , 94 p.
- Delannoye, R., Charles, L., Pointier, J.-P. et Massemin, D., Mollusques continentaux de la Martinique. Non-marine molluscs of Martinique, Lesser Antilles, Paris, Biotope édition, Publications scientifiques du Muséum, , 328 p.
- (en) Smith E.A., « Report on the land and freshwater shells collected by Mr. H. H. Smith at St. Vincent, Grenada and other neighboring islands », Proceedings of the malacological Society of London, vol. 1,‎ , p. 300-322.
- Bouchet P., Pointier, J.-P., Les mollusques terrestres et dulçaquicoles de la Guadeloupe, MNHN, EPHE, Parc National de la Guadeloupe, , 24 p.