Accueil🇫🇷Chercher

Boussouma (département du Sanmatenga)

Boussouma est un département et une commune rurale de la province du Sanmatenga, situé dans la région du Centre-Nord au Burkina Faso.

Boussouma
Administration
Pays Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
RĂ©gion Centre-Nord
Province Sanmatenga
Statut DĂ©partement
Commune rurale
Subdivisions 62 villages
Chef-lieu Boussouma
Conseillers municipaux
Mandat
125
(2006-2012)
Maire
Mandat
Issaka Isidore Ouédraogo
(2006-)
DĂ©mographie
Population 82 272 hab. (2006[1])
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 12° 53′ 55″ nord, 1° 04′ 39″ ouest
Divers
Fuseau horaire UTC +0
Indicatif téléphonique +226
Localisation
Localisation de Boussouma
Carte des départements de la province du Sanmatenga
GĂ©olocalisation sur la carte : Burkina Faso
Voir sur la carte topographique du Burkina Faso
Boussouma
GĂ©olocalisation sur la carte : Burkina Faso
Voir sur la carte administrative du Burkina Faso
Boussouma

    GĂ©ographie

    DĂ©mographie

    • En 2006, le dĂ©partement comptait 82 272 habitants recensĂ©s[1].

    Histoire

    Le royaume de Boussouma est un des principaux États mossĂ© du Burkina Faso. Il a Ă©tĂ© fondĂ© vers 1530 par Naaba NabigswendĂ© (Ă  a suite de Naaba Tiraongo), fils du Mogho Naaba KoumdoummyĂ©. Sa devise est « Boussoum Kougr paam ziig ta loukr lebg toogo Â», autrement « Le caillou (ou l'autel) de Boussouma a eu la place et le dĂ©placer devient laborieux Â».

    Le royaume de Boussouma a définitivement acquis son indépendance vis-à-vis du royaume de Ouagadougou vers 1880 sous le règne de Naaba Ligdi. Le royaume de Boussouma a connu plusieurs guerres avec ses voisins tels que Riziam, Ouagadougou et Bogandé, Koalla et Bilanga en pays gourmantché.

    Le royaume compte douze kombèmba (en dehors du canton-chef lieu originel) : Louda, Sanmatenga (Kaya), Soubeiga, Pissila, Pensa, ManĂ©, Yimiougou, Sabouri, Noungou, Kirougtenga, Piouktenga et Diguilla. Le canton chef-lieu ou ganganwnoorĂ© est constituĂ© par les villages conquis et stabilisĂ©s aux premiers moments de l'arrivĂ©e de NabigswendĂ© (Ă  partir desquels les autres cantons seront incorporĂ©s pour en crĂ©er un royaume). Ce canton est gĂ©rĂ© directement par le Roi et on y trouve des villages Ă  la tĂŞte desquels sont placĂ©s des princes de Boussouma qu'on appelle « Rimbiissi Â» et qui jouent pour la plupart le rĂ´le de garde-frontières très efficaces. Les limites gĂ©ographiques du royaume correspondent exactement Ă  celles de la province de Sanmatenga.

    La capitale royale traditionnelle est au lieu-dit Wayugiya, crĂ©Ă©e en 1723 (Ă  ne pas confondre avec Ouahigouya, la capitale du royaume frère du Yatenga crĂ©Ă©e en 1757). SituĂ©e Ă  80 km environ au Nord de Ouagadougou, elle est administrĂ©e par le Wayugiya Naaba qui est chef de village et ministre du Roi. La devise de la capitale est « Wayugi Koonkobr nemd sanw noraad koabga Â», autrement « La viande d'un poussin malingre de Wayugiya vaut mieux que celle de 100 meilleurs coqs d'ailleurs Â».

    On y trouve des collines aussi renommées que sacrées. On peut citer notamment : Goaffa (homme et femme), Waonglourin, Kissaanna, Tanzouwaka, Tanziinm, Lombré, Nabrollé, Widtanga, Weigui-Tanga, Tandaogo, Kagmatanga (colline mariale), Kampinga, Komtoukré, Yééré, Soumsintanga, Mouss-Tanga, Guegmtanga, Kinkirgtanga, Tanzaka, Sagmouusi, Tansablgou, Tandaag-Tanga, Nonguin-Tanga, Rimtanga.

    Administration

    Mairie

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2006 en cours Issaka Isidore Ouédraogo
    Les données manquantes sont à compléter.

    Villages

    Le département et la commune de Boussouma est administrativement composé de soixante-deux villages, dont le village chef-lieu homonyme (données de population consolidées en 2012, issues du recensement général de 2006[1]) :

    Jumelages et accords de coopération

    La commune de Boussouma est jumelée à la ville française de Saint-Jean-de-Braye depuis 1991. Cette coopération a permis la mise en place à Boussouma de nombreuses infrastructures socio-économiques. Le nouveau comité communal de jumelage mis en place à Boussouma le est dirigé par Karim Ouedraogo, inspecteur des impôts de formation, et comprend douze membres.

    Rois de Boussouma

    Depuis sa crĂ©ation, Boussouma compte 32 rois (ou « Dima Â»), l'actuel est Naaba Sigri, deuxième du nom, qui règne depuis 2019.

    Parmi les rois illustres, on peut citer Naaba Roobo (qui stabilisa le royaume en vainquant Riziam Naaba Mamzi qui écumait la zone), Naaba Kienga (qui fonda Ouahigouya et renforça l'indépendance du royaume), Naaba Pougla (homme de culture qui agrandit considérablement le royaume), Naaba Ligdi (le plus célèbre de tous, homme de culture, homme de guerre et conquérant infatigable épaulé par Balm Naaba Targnèbga et le Tan'Soaba Kiiba), Naaba Koom (qui résista au colonisateur et fut destitué et déporté à Ouagadougou où il mourut ; sa tombe se trouverait sous l'actuelle "maison du Peuple") et Naaba Wobgo (qui tenta d'allier tradition et modernité pour mieux pérenniser le système). Il faut signaler que Naaba Koom élimina l'éminent guerrier de Naaba Ligdi, Balm Naaba Targnèbga (qui pourtant veilla à son intronisation au détriment du fils aîné) qu'il remplaça d'abord par Balm Naaba Suuga, avant de le destituer à son tour pour le remplacer par Balm Naaba Anbga qui resta et survécut à la propre destitution de Naaba Koom. Naaba Koom assassina aussi le Kougr Zoug Naaba Sawadogo (premier ministre d'alors) et le grand chef de terre (Tangporin Tengsoaba) de Tangporin (commune de Korsimoro).

    L'autre "Boussouma" de la province du Boulgou a été créé par le Prince aîné de Naaba Zaabo du royaume de Boussouma qui n'aurait pas été retenu pour succéder à son père et qui se serait enfui vers le pays Boussansé (Bissa).

    RĂ©sidences des rois de Boussouma

    Naaba Kẽega transfère la résidence du riungu à Ouahigouya. Naaba Kẽega fonde Ouahigouya. Des nanambsé comme Piiga, Saaga, Karfo, Sigri, Ligdi et Koom font également de ce village leur capitale.

    Il faut cependant souligner que tous les successeurs de Naaba Kyẽẽga n’ont pas résidé à Wayugiya. Selon les dignitaires de Busm-Kugr Zugu :

    • Six rois avant Naaba Kyẽẽga ont rĂ©sidĂ© Ă  Kougr Zougou Ă  savoir : Naaba Nabigswáş˝ndĂ©, Naaba Tirita, Naaba Tirit Yamba, Naaba Pasiini, Naaba Pasiin Yamba et Naaba Namõnogdo ;
    • Naaba MĂŁando a rĂ©sidĂ© Ă  Kulg-poorĂ© (BaskudrĂ©), Naaba PakĂŁndĂ© Ă  TĂŁmiiga et Nakyáş˝dba Ă  Gofila.
    • Naaba Komisgma, Naaba Koomdaogo, Naaba RĂ©áş˝grĂ© et Naaba Roobo ont fait de Kugpèla (Korsimoro), Ă  l’Est de Ouahigouya, leur capitale.
    • Naaba Pugla choisit Fulla, Naaba GègemdĂ© Lilla et Naaba TĂŁnga sĂ©journe Ă  Zombnoogo[2].

    Ministres et traditions coutumières

    Plusieurs dizaines de ministres (dont le premier est le Kougr Zougou Naaba qui réside dans la Commune de Korsimoro) composent la cour du roi et l'assistent pour une meilleure gouvernance du royaume. Le roi est élu parmi les princes par un collège électoral coutumier présidé par le premier ministre (Kougr Zoug Naaba).

    On peut noter la présence d'une femme ministre (Weem Naaba), chargée du pardon. Elle intercède notamment auprès du roi pour gracier des condamnés (à mort le plus souvent) ou pour apaiser sa colère dans certaines situations et dans des conditions bien réglementées. Le système de gouvernance n'exclut personne ; chacun a un rôle à jouer et jouit d'une certaine importance suivant son appartenance et son rang dans la société.

    Aussi, il faut signaler que Boussouma a disposé toujours d'éminents griots ou gardiens de la tradition dont le dernier en date est le célèbre violoniste Boussoum'Roudga Missiri de Baskoudré qui a maitrisé l'art de raconter les hauts faits du Royaume.

    Économie

    Association des ressortissants de Boussouma

    Une association des ressortissants pour le développement de Boussouma a son siège à Ouagadougou. Elle a déjà à son actif un certain nombre de réalisations comme la construction de salles de classes au lycée départemental, des pistes de désenclavement de la commune.

    Elle a surtout Ă©laborĂ© un livre de rĂ©fĂ©rence (manuscrit terminĂ© et remis en fin octobre) sur l'histoire du Royaume de Boussouma Ă  travers une convention signĂ©e avec le Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST). La recherche a pris fin et le livre a Ă©tĂ© officiellement remis le Ă  l'Association par le CNRST et a pour titre « Le Royaume de Boussouma, des origines Ă  la fin de l'occupation coloniale Â». Le livre de 400 pages environ est très illustrĂ© en photos et cartes.

    En outre, la célébration du cinquantenaire de l'école primaire publique de Boussouma qui a eu lieu le a connu la participation de tous.

    Santé et éducation

    Le département accueille douze centres de santé et de promotion sociale (CSPS) : à Boussouma, Birgui, Fatin, Niniongo, Tagalla, Nessemtenga, Louda, Forgui, Koutoumtenga, Soaga, Tanhoko et Tampèlga, tandis que le centre hospitalier régional (CHR) se trouve à Kaya[3].

    Culture et patrimoine

    Fêtes coutumières

    D'importantes fêtes coutumières du royaume se déroulent chaque année dans le département et drainent d'énormes foules ; ces fêtes sont des occasions uniques pour une expression d'une culture singulière séculaire ; les regalias du pouvoir royal sortent à ces occasions ; on peut notamment citer la fête du Naab Kitoaga (la plus importante du royaume) qui se déroule chaque année en fin novembre ou début décembre.

    Tous les chefs de canton et de villages relevant directement de son autorité ainsi que toutes les couches sociales et traditionnelles renouvellent à l'occasion leur allégeance au Roi. Des réjouissances populaires et un gigantesque marché accompagnent cette fête.

    Annexes

    Bibliographie

    • Martial Halpougdou, Pierre Claver Hien, Mustapha Gomgnimbou, Bakary TraorĂ©, Poussi Sawadogo, Vincent Sedogo, Lassina SimporĂ©, Le royaume de Boussouma, des origines Ă  la fin de l’occupation coloniale, 2012, Association des jeunes pour le dĂ©veloppement de Boussouma (AJDB), Institut national des sciences sociales (INSS), 332 pages[4]

    Notes et références

    1. [xls] Liste des villages du Burkina Faso - Recensement 2006 sur le site HDX–Open data Burkina Faso, consulté le 14 janvier 2019.
    2. Source : thèse du Docteur Poussi Sawadogo, professeur en histoire à l'Université libre du Burkina (ULB)
    3. [PDF] Carte sanitaire 2010, Ministère de la Santé, pp. 42-43, consulté le 26 février 2020.
    4. https://www.worldcat.org/title/royaume-de-boussouma-des-origines-a-la-fin-de-loccupation-coloniale/oclc/826865088

    Articles connexes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.