Bourgs de Pampelune
Les bourgs de Pampelune étaient des quartiers qui constituaient la ville de Pampelune au haut Moyen Âge. La cité espagnole n'était alors pas une ville homogène : cohabitaient en elle des Francs et des natifs, mais presque sans mélange entre eux et vivant, de fait, dans trois bourgs différenciés. Ils s'affrontaient à de nombreuses occasions. Il fut mis un terme à cette situation en 1423.
La citĂ© de NavarrerĂa
Au dĂ©but du second millĂ©naire de l'ère chrĂ©tienne, Pampelune se trouvait dans un processus de dĂ©peuplement, mais Sanche III Le Grand lui offre sa protection, en rĂ©cupĂ©rant dans les zones proches de la cathĂ©drale, dans ce qui sera la ville et qui est connu comme Bourg de la NavarrerĂa. On a aussi crĂ©Ă© un petit appendice, appelĂ© bourg de San Miguel, dont il n'y a aucune documentation.
Il paraĂ®t probable que tout au long de tout le premier millĂ©naire on conserve la structure urbaine hĂ©ritĂ©e de l'ancienne ville romaine. On pense que Pompaelo a Ă©tĂ© plus grand que ce que sera la ville de la NavarrerĂa, mais les invasions musulmanes font que la population recule vers la colline qui couronne la CathĂ©drale. La reconstruction attaquĂ©e Ă partir de 1324 permet la crĂ©ation de nouvelles rues, en respectant en partie l'ancienne distribution. Le quartier juif se trouvait dans l'angle sud-est de cette ville (actuel Palacio Arzobispal, Plaza de Santa MarĂa la Real et rues La Merced et de TejerĂa), a Ă©tĂ© fondĂ© sous le règne de Sanche VI Le Sage durant l'annĂ©e 1154.
Le bourg San Cernin
C'est un quartier qui est apparu initialement hors de la dĂ©limitation de la NavarrerĂa, sous les auspices de l'Ă©vĂŞque Pedro de Rada (1083-1115). Pour l'annĂ©e 1129 on reconnaĂ®t lĂ©galement son existence, quand Alphonse Le Batailleur lui donnera la mĂŞme juridiction que celle qui a dĂ©jĂ Ă Jaca, en restant sous juridiction (For) royale. Le bourg de San Cernin est un bourg peuplĂ©e par les francs et situĂ© dans une plaine importante de l'autre cĂ´tĂ© de la dĂ©pression situĂ©e dans la partie arrière de l'actuel bâtiment de la mairie. Son schĂ©ma urbain, en forme hexagonale et symĂ©trique, croisĂ© par deux rues perpendiculaires, fait penser Ă une approche urbaine globale. Plus tard, les extramuraille s'Ă©tendra, avec le Puebla Nueva del mercado (actuel parc de la Taconera) et avec le couvent de Franciscains et de la Merced (actuel Bosquecillo).
Le bourg de San Nicolás
Le bourg de San Nicolás a Ă©tĂ© construit Ă cĂ´tĂ© du bourg de San Cernin, ce qui a provoquĂ© de nombreux conflits. De plan rectangulaire (appelĂ©e plan type bastide, semblable Ă celui SangĂĽesa et de Puente la Reina), il a l'Ă©glise de San Nicolás comme bastion dĂ©fense, non seulement face Ă une possible agression extĂ©rieure depuis les plaines, mais aussi en ce qui concerne la ville de San CernĂn. Ses habitants sont aussi des francs, mais il y a une plus grande proportion d'oriundos du monde rural qu'Ă San Cernin.
Relations entre les bourgs
Les trois groupements urbains sous le mandat de l'Ă©vĂŞque, Ă©taient des relations assez complexes, remplis de rivalitĂ©s, ce qui a provoquĂ© de multiples conflits. Les causes fondamentales de ces conflits ont Ă©tĂ© au nombre de deux: d'une part, la terre n'appartenant Ă personne entre La NavarrerĂa et San Cernin, qui a Ă©tĂ© accordĂ© aux premiers par le roi Sanche, d'autre part, les privilèges qu'accorde hypothĂ©tiquement Alphonse Le Batailleur Ă San Cernin, qui ont produit des mĂ©fiances dans les deux autres populations.
On sait qu'en 1213 ils signent une trĂŞve pour vingt ans, d'oĂą on dĂ©duit que des confrontations s'Ă©taient produites prĂ©cĂ©demment, mais n'a pas abouti, parce que dĂ©jĂ en 1222, ceux de San Cernin attaquent San Nicolás, en brĂ»lant leur Ă©glise-forteresse. Ces chocs continueront pendant des annĂ©es. San Nicolás et San Cernin s'affronteront pour la construction et l'utilisation du puits et se la muraille qui leur sĂ©parait, tandis que toutes les deux s'affronteront aussi face Ă NavarrerĂa.
En 1276, les habitants de la ville de San Cernin et la population de San Nicolás, francs et navarrais, sont fidèles Ă la reine lĂ©gitime Jeanne et son gouverneur, tandis que la noblesse, le haut clergĂ© et les habitants de la ville de la NavarrerĂa disaient dĂ©fendre les juridictions (Fors) et coutumes du lieu, son Ă©conomie et sa libertĂ©, en se rebellant contre tout ce que ses ennemis dĂ©fendaient, y compris la reine.
On entame les confrontations Ă l'Ă©tĂ© de cette annĂ©e, des renforts de troupes françaises contre la NavarrerĂa arrivant en septembre, les instigateurs de la rĂ©bellion s'enfuyant par le pont de la Magdalena en laissant la ville dĂ©semparĂ©e. Les assiĂ©geants pillent la ville et la CathĂ©drale laquelle, selon les chroniques, "ont transformĂ© en hall pour la cavalerie et chiens le cloĂ®tre et le rĂ©fectoire capitulares". Après le pillage, l'incendie, "ne restant aucun lieu couvert oĂą s'abriter dans toute la NavarrerĂa. Dans son lot on pourrait couper l'herbe et ensemencer du blĂ© ". Pendant presque 50 ans on ne construit plus rien dans cette zone[1]. En 1324 le roi Charles I Le Bel accorde le privilège pour la reconstruction de la ville, qui avait dĂ©jĂ commencĂ© de se faire quelques annĂ©es auparavant.
Le privilège de l'Union
Charles III décide de couper le problème à la racine et le , il dicte le Privilegio de l'Unión, dans lequel on unit les trois juridictions (Fors) dans une seule mairie, avec un seul blason et de seuls revenus. Le document oblige à éliminer les limites et les divisions physiques entre ville, bourg et village, bien que les murailles tardent à disparaître.
Avec le temps l'union sera claire et la segmentation presque symbolique, seulement identifiable par les paroisses, sauf la double paroisse de la ville de San Cernin. Dans l'espace intermédiaire des trois on construira la mairie. Pour sa part, le puits de séparation entre San Nicolás et San Cernin sera rempli et sur lui construite l'actuelle calle Nueva vers 1585.
Notes et références
- Bixente Serrano Izko, "Navarra. las Tramas de la Historia" pag 139, (ISBN 84-932845-9-9)
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