Boukadir
Boukadir (anciennement Charon pendant la colonisation française), est une commune de la wilaya de Chlef en Algérie, située à 20 km à l'ouest de Chlef sur la route d'Oran.
Boukadir | ||||
SiĂšge de la mairie de Boukadir | ||||
Noms | ||||
---|---|---|---|---|
Nom arabe | ŰšÙÙۧۯÙ۱ | |||
Nom amazigh | ⎱â”⎜⎰⎷â”â” | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Wilaya | Chlef | |||
DaĂŻra | Boukadir | |||
Président de l'APC Mandat |
Ahmed Elezaar 2022-2027 |
|||
Code postal | 02002 | |||
Code ONS | 0212 | |||
Indicatif | 027 | |||
DĂ©mographie | ||||
Gentilé | BOUKADEROIS | |||
Population | 51 340 hab. (2008[1]) | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 36° 03âČ 49âł nord, 1° 07âČ 28âł est | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Chlef. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
| ||||
GĂ©ographie
Localisation
La commune de Boukadir est situĂ©e dans la plaine de lâouest de Chlef, le siĂšge de lâĂtat. Selon le recensement gĂ©nĂ©ral de 2008, la ville compte 51 340 habitants.
Relief, géologie, hydrographie
Dans la commune de Boukadir, les tempĂ©ratures hivernales se situent aux alentours de 10 °C et peuvent atteindre 50 °C en Ă©tĂ©. La forĂȘt occupe environ 1 200 hectares du territoire.
Administration municipale
La municipalitĂ© gĂšre un rĂ©seau routier d'environ 220 km dont 15 km de route nationale et 17 km de route provinciale dans le passage de lâautoroute Est-Ouest sur son territoire d'environ 17 km. On peut y trouver des banques, un centre Sonelgaz et des institutions gouvernementales. Il y a aussi des Ă©coles, un centre de formation et une maison de jeunes. Elle comprend une salle de sport ainsi que des stades et aires de jeu pour enfants. En ce qui concerne la sĂ©curitĂ© de la commune, il ya un poste de police avec une unitĂ© dâintervention rapide, la gendarmerie nationale, une unitĂ© de protection civile et une cour de justice.
Ăconomie
L'Ă©conomie locale s'articule essentiellement autour des activitĂ©s agricoles et commerciales. Les ressources de la commune viennent des dotations de l'Ătat algĂ©rien et des locations diverses.
Toponymie
Le village prit le nom de : « Boukadir », toponyme à la signification diversement interprétée :
Il serait selon certains chercheurs, la transcription altĂ©rĂ©e par lâusage populaire de lâanthroponymie arabe [Abd al QĂ der]. En effet, le nom a perdu le dĂ©terminatif [abd], laissant le second composant sous forme de nom simples « Abd al qĂ dar » qui signifie : « adorateur du Tout Puissant » est devenu : Qader, Qadir ou Kader et Kadir associĂ© plus tard Ă lâattributif Bou ; devient : [Bou-kader] nom attribuĂ© Ă un ancien oued qui traversait autrefois le village avant que lâon dĂ©vie actuellement par un canal souterrain et dont le bassin se situe au pied du mausolĂ©e marabout Sidi Abdel Kader, donc [Oued Bou-kader] et probablement le mĂȘme oued quâon dĂ©nomme aujourdâhui (Oued khantĂ©ch).
Une autre version bien quâelle soit diffĂ©rente converge certainement avec la premiĂšre vers le mĂȘme trait gĂ©ographique de la ville que le toponyme est Ă lâorigine : Bou-ghedir, nom du cours dâeau saisonnier qui arrose jadis le village. Bou : attributif, Ghedir veut dire boue. Ce lui signifie donc : [aux eaux boueuses]. El Ghadir signifie aussi [lâĂ©tang] qui serait plus probable en rĂ©fĂ©rence Ă un puits naturel, dit le trou du diable, communĂ©ment appelĂ© (Bir djennab) situĂ© Ă 6 km au Sud de la ville.
Histoire
Antiquité
La localité Boukadir est l'ancienne cité antique romaine de Vagal dont les vestiges sont toujours visibles.
Le village de Bou-Kadir est occupĂ© par des berbĂšres. Les grottes et les sĂ©pultures de diffĂ©rentes dimensions montrent bel et bien une prĂ©sence nĂ©olithique, lâune dâelles analogues Ă celle de Retaimia prĂ©s de Oued Rhiou. Durant l'antiquitĂ© aux cours des guerres puniques en 219 av. J-C, la rĂ©gion entiĂšre devint une terre de passage ou se mĂȘlent les influences des grandes royaumes berbĂšres. Les premiers occupants des lieux Ă©taient ralliĂ©s aux MassĂŠsyles, subissant de temps Ă autre les incursions des Massyles et ce jusquâĂ lâunification de la Numidie par le grand agellid Massinissa en 202 av. J-C.
Beaucoup plus tard, la rĂ©gion fut occupĂ©e par les romains, qui y fondĂšrent une colonie militaire sous le nom de « vagal », Ă partir de 40 aprĂšs J.C, date marquant la division de lâAfrique du Nord en deux rĂ©gions administratives, le territoire de Vagal devint frontiĂšre au Limes qui dĂ©fendait la MaurĂ©tanie cĂ©sarienne auquel appartenait des royaumes berbĂšres du Sud encore dissidents. Aujourdâhui des ruines sont visibles Ă la place de Bokat-el-Aouana prĂ©s de Bou-kaabane, Sidi Ben Thiour Ă 5 km au Nord de Boukadir
ConquĂȘte arabe
Durant les conquĂȘtes arabes, la rĂ©gion fut investie entre 675 et 682 aprĂšs J-C. (53-62 de lâhĂ©gire) sous le commandement du chef militaire: Abou El Mouhajir Dinar. la rĂ©gion fut successivement sous la souverainetĂ© des diffĂ©rentes dynasties: Omeyyades, RostĂ©mides, Almohades et enfin Zianides aprĂšs lâeffondrement du dernier royaume musulman de Grenade, en Espagne en 1492.
Colonisation française
Au temps de la rĂ©sistance de lâĂ©mir Abdelkader, vers 1843, la rĂ©gion fut la thĂ©Ăątre de dures batailles entre lâarmĂ©e française et les tribus de la rĂ©gion. Quatre ans plus tard, les deux grandes tribus arabes ; SbĂ©ah et Flitta optent pour un fort soutien au profit de lâĂ©mir Abdelkader contre les troupes de lâoccupation. Quand la rĂ©gion fut soumise, les autoritĂ©s coloniales en 1875, une commune fut instituĂ©e sous le nom de « Oued Bou-kader » englobant les territoires des douars: Zeboudjt-el-ouast et Taflout formant ainsi lâancienne tribu des SbĂ©ah du sud Ă 22 km Ă lâOuest dâOrlĂ©ans ville (chlef). En 1896, la localitĂ© est rebaptisĂ©e Charon en mĂ©moire du gĂ©nĂ©ral Viala Charon Gouverneur GĂ©nĂ©ral de lâAlgĂ©rie : (1848/1850).
Guerre d'Algérie
Durant la guerre d'Algérie, au cours des années 1956 et 1958, la guerre faisait rage dans la région, les maquisards algériens du FLN avaient infesté le massif montagneux de Karoun et plusieurs accrochages ont lieu avec l'armée française. De ces combats, on dénombre dans la région plus de 629 victimes - maquisards et civils algériens.
Ăpoque de l'AlgĂ©rie indĂ©pendante
AprĂšs lâindĂ©pendance, le village prit le nom de: « Boukadir », toponyme Ă la signification diversement interprĂ©tĂ©e.
SĂ©isme du 10 octobre 1980
Un tremblement de terre de forte intensité secoue la région le 10 octobre 1980 faisant beaucoup de victimes et causant beaucoup de dommages dans les infrastructures.
Sources, notes et références[2]
- « Wilaya de Chlef : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion », sur ons.dz. Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- « 399 Note de M. de Chevilly, Directeur de lâOffice commercial françaispour la Russie.DeuxiĂšme conversation avec Monsieur L », dans Documents diplomatiques français, Peter Lang (ISBN 978-2-87574-004-5, lire en ligne)