Boro (textile)
Le boro (ăŒă) est une catĂ©gorie de textile japonais qui ont Ă©tĂ© raccommodĂ©s ou cousus ensemble[1] - [2] - [3]. Le terme est dĂ©rivĂ© du japonais boroboro, ce qui signifie « quelque chose en lambeaux ou rĂ©parĂ©[4] ».
Histoire
Comme le chanvre Ă©tait plus largement disponible au Japon que le coton, ils Ă©taient souvent tissĂ©s ensemble pour obtenir un tissu chaud[5]. L'utilisation du chanvre Ă©tait rendue nĂ©cessaire par le fait que le coton, une plante tropicale, ne pouvait pas ĂȘtre cultivĂ© dans des rĂ©gions froides telles que la rĂ©gion du TĆhoku, en particulier la rĂ©gion la plus septentrionale de la prĂ©fecture d'Aomori[6]. De plus, pendant l'Ă©poque d'Edo, les tissus en soie et en coton Ă©taient rĂ©servĂ©s Ă une partie restreinte de la classe supĂ©rieure. Boro en est ainsi venu Ă dĂ©signer de maniĂšre prĂ©dominante les vĂȘtements portĂ©s par les paysans qui les rĂ©paraient avec des chutes de tissu de rechange par nĂ©cessitĂ© Ă©conomique[7]. Dans de nombreux cas, un vĂȘtement boro Ă©tait transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, pour finalement ressembler Ă un patchwork aprĂšs des dĂ©cennies de rĂ©paration. L'utilisation de colorants indigo (japonais : aizome) Ă©tait courante[4]. Ce vĂȘtement illustre Ă©galement lâesthĂ©tique japonaise du wabi-sabi, en ce sens que le tissu reflĂšte la beautĂ© de lâusure et de lâutilisation naturelle[8].
AprĂšs l'Ăšre Meiji et lâaugmentation gĂ©nĂ©rale du niveau de vie de lâensemble de la population japonaise, la plupart des piĂšces en boro ont Ă©tĂ© jetĂ©es et remplacĂ©es par de nouveaux vĂȘtements. Pour la classe ouvriĂšre japonaise, ces vĂȘtements en boro constituaient un rappel embarrassant de leur ancienne pauvretĂ©. Peu d'efforts ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s par le gouvernement ou les institutions culturelles de l'Ă©poque pour prĂ©server ces artefacts. De nombreux exemples existants n'ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s que grĂące aux efforts du folkloriste Chuzaburo Tanaka, qui a personnellement rassemblĂ© plus de 20 000 piĂšces au cours de sa vie, dont 786 sont dĂ©sormais classĂ©es comme biens culturels tangibles importants. 1 500 de ces objets sont exposĂ©s en permanence au musĂ©e Amuse Ă Asakusa, Tokyo.
Saki-ori
Historiquement, le saki-ori Ă©tait tissĂ© Ă partir de vieux kimonos coupĂ©s en bandes d'environ 1 centimĂštre, un obi nĂ©cessitant environ trois vieux kimonos[9]. Habituellement, les vĂȘtements, par exemple les gilets, pouvaient ĂȘtre fabriquĂ©s Ă partir de saki-ori[10]. Traditionnellement Ă©conomiques, les saki-ori obis sont maintenant des vĂȘtements informels relativement onĂ©reux, ils sont unilatĂ©raux et prĂ©sentent souvent des motifs ikat de rayures, de carreaux et de flĂšches, gĂ©nĂ©ralement teints Ă l'indigo[9].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Boro_(textile) » (voir la liste des auteurs).
- « Sri | Boro Textiles », sur srithreads.com (consulté le ).
- « Boro textiles japonais en indigo », sur maison.com, (consulté le ).
- Aurélie Soligny, « Japanese Boro Quilts », sur plumetismagazine.net, (consulté le ).
- (en-US) marcbaugh, « Boro â The Fabric of Life », sur boisbuchet.org (consultĂ© le ).
- (en) FurugiStar, « Boro: Japanese Folk Fabric », sur furugistarjapan.wordpress.com, (consulté le ).
- (en) « Survey: Boro », sur visvim.tv (consulté le ).
- « Boro du Japon - Inspiration pour Valérie Barkowski », sur valeriebarkowski.com, (consulté le ).
- Emily Taylor, « Colors in Fashion, ed. by Jonathan Faiers and Mary Westerman Bulgarella », Costume, vol. 52, no 1,â , p. 136-138 (ISSN 0590-8876 et 1749-6306, DOI 10.3366/cost.2018.0053, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Aurélie Soligny, « La technique de tissage sakiori ⹠Plumetis Magazine », sur plumetismagazine.net (consulté le ).
- (en) « boro : the beautiful art of mending », sur theindigophile.wordpress.com, .