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Bonga (musicien)

JosĂ© Adelino BarcelĂł de Carvalho, dit Bonga, Ă©galement appelĂ© Bonga Kuenda ou Bonga Kuenda de Angola, est un chanteur angolais, nĂ© le  Ă  Kipiri (ĂŤcolo e Bengo)[1]. Il a d'abord Ă©tĂ© athlète pour le compte du Portugal, alors puissance coloniale en Angola.

Bonga
Description de cette image, également commentée ci-après
Bonga en concert au Festival du bout du monde 2011.
Informations générales
Surnom Bonga
Nom de naissance José Adelino Barceló de Carvalho
Naissance
Kipiri, Drapeau de l'Angola Angola
Activité principale chanteur
Genre musical musiques du monde, semba
Instruments voix, dikanza, congas
Années actives depuis 1972
Labels Lusafrica
Site officiel bongakuenda.com

Il compte plus d'une quarantaine d'albums à son actif[2], dans lesquels il chante en portugais comme en angolais traditionnel. Ses morceaux sont un mélange de musique populaire portugaise, de semba, kizomba agrémenté d'éléments africains, cap-verdiens, brésiliens[3].

Biographie

José Adelino Barceló de Carvalho naît dans la province de Bengo, en Angola, une des colonies africaines du Portugal à l'époque. Il quitte l'Angola à l'âge de 23 ans afin de devenir athlète ; en 1968, il bat le record du 400 mètres portugais[4]. Il participe notamment aux championnats d'Europe d'athlétisme en 1969 sur 200 mètres et 400 mètres[5].

Le Portugal est alors gouvernĂ© par le rĂ©gime dictatorial du Estado Novo, fondĂ© par Salazar en 1933. JosĂ© Adelino BarcelĂł de Carvalho est un fervent partisan de l'indĂ©pendance ; son statut de star de l'athlĂ©tisme portugais lui permet de jouir d'une libertĂ© de mouvement rare, dont il se sert pour transporter des messages entre les combattants exilĂ©s pro-indĂ©pendantistes africains et les compatriotes encore en Angola. Il choisit alors le pseudonyme de Bonga Kuenda (« Celui qui se lève et qui marche ») pour cette activitĂ© clandestine.

Comme le mouvement pour l'indĂ©pendance prend de l'ampleur, le rĂ©gime portugais et la PIDE (sa police politique) se rendent compte que JosĂ© BarcelĂł de Carvalho et Bonga Kuenda sont le mĂŞme homme. Contraint Ă  l'exil Ă  Rotterdam, il enregistre en 1972 son premier disque, Angola 72, et adopte dĂ©finitivement le nom de Bonga[6]. Il abandonne l’athlĂ©tisme, se concentrant alors uniquement sur une carrière de chanteur initiĂ©e Ă  l'âge de 15 ans, et devient rapidement connu dans son pays d'origine, ainsi qu'au Portugal. Un mandat d'arrĂŞt est Ă©mis par l'Angola en raison des paroles sĂ©ditieuses de l'album, forçant Bonga Ă  se dĂ©placer entre l'Allemagne, la Belgique et la France jusqu'Ă  l'indĂ©pendance de l'Angola en 1975, provoquĂ©e par les Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution des Ĺ’illets. Pendant qu'il vit en Europe, Bonga rencontre d'autres musiciens lusophones.

Après l'indépendance de l'Angola, Bonga vit pendant quelque temps à Paris et en Angola avant d'établir sa résidence principale à Lisbonne ; il est alors un chanteur à succès auprès des immigrants des anciennes colonies portugaises, ainsi qu'auprès des Portugais d'origine européenne ou africaine. En raison de son histoire personnelle, sa musique et ses textes expriment souvent l'exil ; ainsi, sur son album Angola 74 (1974), Bonga a interprété une version de Sodade bien avant que celle-ci ne soit popularisée par la chanteuse cap-verdienne Cesária Évora[4].

Du fait que la vie post-coloniale en Angola s'est désintégrée dans la corruption, la misère, la brutalité, ainsi que dans une guerre civile interminable et sanglante, Bonga est resté très critique envers les dirigeants politiques de tous bords. Il reste farouchement dévoué à l'idéal de non-violence, affirmant simplement : « Nous devons vivre sans nuire à autrui »[7].

En 2016, à 74 ans, Bonga publie son trente-et-unième album, Recados de Fora (Messages d'ailleurs), qui présente plusieurs chansons inédites, dont Tonokenu, ainsi qu'une reprise de Sodade Meu Bem Sodade, du compositeur brésilien Zé do Norte (déjà interprétée par Maria Bethânia ou Nazaré Pereira) et une autre, Odji Maguado, du compositeur cap-verdien B. Leza, que Cesária Évora avait déjà enregistrée en 1990 sur son album Destino di Belita.

En avril 2022, à près de 80 ans, il sort son trente-deuxième album, Kintal da Banda[8].

Distinction

Bonga a reçu le 10 décembre 2014 le titre de Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres lors d'une cérémonie à la Résidence de France en Angola. Il y a été distingué par l'ambassadeur Jean-Claude Moyret[9].

Discographie

Albums

  • Angola 72 (1972, 1997)
  • Angola 74 (1974, 1997)
  • RaĂ­zes (1975)
  • Angola 76 (1976)
  • Racines (1978)
  • Kandandu (1980)
  • Kualuka Kuetu (1983)
  • Marika (1984)
  • Sentimento (1985)
  • Massemba (1987)
  • ReflexĂŁo (1988)
  • Malembe Malembe (1989)
  • Diaka (1990)
  • Jingonça (1991)
  • Paz Em Angola (1991)
  • Gerações (1992)
  • Mutamba (1993)
  • TropicalĂ­ssimo (1993)
  • Traditional Angolan Music (1993)
  • Fogo na Kanjica (1994)
  • O Homem do Saco (1995)
  • Preto e Branco (1996)
  • Roça de Jindungo (1997)
  • DendĂ©m de Açúcar (1998)
  • Falar de Assim (1999)
  • Semba N'Gola (2000)
  • Mulemba Xangola (2001)
  • Kaxexe (2004)
  • Maiorais (2006)
  • Bairro (2008)
  • Hora Kota (2011)
  • Recados de Fora (2016)[10]
  • Kintal Da Banda (2022)

Compilations

  • Paz em Angola (1991)
  • Katendu (1993)
  • 20 Sucessos de Ouro (1995)
  • O'Melhor De Bonga (2001)
  • Best Of Bonga (2009)

Live

  • Swinga Swinga (1996)
  • Bonga Live (2005)

Duos

RĂ©utilisation de ses chansons

Notes et références

  1. « L'angolais Bonga tient la distance », sur Libération.fr,
  2. RFI
  3. « Bonga, A Propos », sur bongakuenda.com
  4. Yves Jaeglé, « Bonga, précurseur de Cesaria Evora », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Barcelo CARVALHO », sur worldathletics.org (consulté le )
  6. « Bonga la voix rauque de la décolonisation », sur Lemonde.fr,
  7. « Bonga. Saudades dos velhos, dos sabores e do cheiro a mato », sur Diario de Noticias,
  8. Frédérique Briard, « À 80 ans, il revient avec un nouvel album, "Kintal da Banda" : Bonga, éternel maquisard », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Un grand artiste angolais honoré par la France », sur Ambassade de France en Angola (consulté le )
  10. « Discographie », sur bongakuenda.com
  11. « Bonga et Camélia Jordana, un duo apaisant - Radio Nova », sur https://www.nova.fr/ (consulté le )

Liens externes

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