Blood and Honour Vlaanderen
Blood and Honour Vlaanderen est la version flamande de l'organisation skinhead nĂ©onazie internationale Blood and Honour, apparue dans les annĂ©es 1990 en Belgique. Des publications nĂ©onazies nĂ©erlandophones, comme francophones (par exemple Bec et ongles, alors Ă©ditĂ©e par un dirigeant du groupe l'Assaut) s'occupĂšrent de la promotion de ses activitĂ©s. Dix ans plus tard, gardant des contacts en Wallonie auprĂšs de naziskins proches du Front national, puis du mouvement Nation, c'est surtout en Flandre que Blood and Honour va se dĂ©velopper. Notamment avec la caution idĂ©ologique de Bert Eriksson, l'ancien « fĂŒhrer » du Vlaamse Militanten Orde (VMO).
En Belgique, les productions « oi! » et « RAC » faisant partie de la « galaxie Blood and Honour » sont distribuées par « Pure-Impact », un label de disque fondé en 1984, dans la périphérie bruxelloise, par un bonehead proche du Parti des forces nouvelles et du groupe l'Assaut de Hervé Van Laethem.
Aujourd'hui, une « division flamande » de B&H existe toujours sous le nom de Blood and Honour-Vlaanderen. Cette derniÚre est en relation étroite avec Groen-rechts (un groupuscule « écolo-nazi » d'Anvers) et l'ex-Vlaamse jongeren Mechelen (VJM), dont les dirigeants donnÚrent naissance à la Vlaamse jongeren Westland (VJW), les principaux contacts flamands du mouvement francophone Nation. Blood and Honour-Vlaanderen, Groen-rechts et la VJM se retrouvent, encore avec Nation, au sein du « Comité des nationalistes contre l'OTAN ». Ces groupes néerlandophones développent également des synergies militantes avec des militants des Vlaams Belang jongeren (VBJ).
En 2007 un nouveau mouvement nĂ©o nazi flamand fait son apparition avec le mĂȘme but que le Bloed-Bodem-Eer en Trouw il porte le nom de ââRĂ©sistance Flamande ââ qui opĂšre au sein de la Flandre française.
NĂ©gationnisme
La division flamande de B&H est totalement impliquĂ©e dans le rĂ©seau nĂ©gationniste actif en Belgique. Le , quelque part en Flandre et dans la totale clandestinitĂ©, elle participait au « Revisionistisch congres » oĂč prirent la parole Siegfried Verbeke (VHO), Bert Eriksson (ex-VMO), Vincent Reynouard (nĂ©gateur français exilĂ© en Belgique et depuis lors responsable de « Vision historique objective », la section francophone de VHO) et Paul Kruger (pseudonyme du porte-parole de Blood and Honour Vlaanderen). Le Ă Waasmunster, prĂšs d'Anvers, la publication nĂ©onazie flamande Bloed, Bodem, Eer en Trouw (BBet, "Sang, Terre, Honneur, FidĂ©litĂ©"), proche de B&H Vlaanderen, organisait un meeting nĂ©onazi clandestin pour soutenir le combat des nĂ©gateurs du JudĂ©ocide et des autres crimes commis par la dictature hitlĂ©rienne. Depuis, BBet regrouperaient des dissidents de B&H. Il faut savoir que cette nĂ©buleuse nĂ©onazie est traversĂ©e de nombreux conflits internes.
Des attentats néonazis déjoués en septembre 2006
Un rĂ©seau nĂ©o-nazi, Bloed-Bodem-Eer en Trouw (BBeT) (Sang, Terre, Honneur et FidĂ©litĂ©), mouvement dissident issu du Blood and Honour en Flandre, a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© en septembre 2006. Selon Le Soir, il « projetait des attentats » afin de « dĂ©stabiliser » le pays, et l'enquĂȘte Ă©tait en cours depuis 2004. (Le Soir [1] ). Dix-sept personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es dans le cadre de la loi antiterroriste de , la loi sur les armes, et celles sur le racisme, la xĂ©nophobie et le nĂ©gationnisme. Parmi celles-ci, onze militaires (un candidat officier, un sous-officier, huit soldats parmi lesquels le chef du rĂ©seau, B.T., militaire au rĂ©giment « LibĂ©ration » Ă Bourg-LĂ©opold, une ville garnison proche de la frontiĂšre nĂ©erlandaise.
AndrĂ© Flahaut, le ministre de la DĂ©fense, a saluĂ© le « rĂŽle moteur » du service de renseignement militaire dans cette affaire, qui, pourtant, abritait naguĂšre les rĂ©seaux stay-behind belges, soupçonnĂ©s d'implication dans les tueries du Brabant dans les annĂ©es 1980[2]. Pour Manuel Abramowicz, auteur de plusieurs ouvrages sur l'extrĂȘme droite en Belgique et dirigeant du rĂ©seau RĂ©sistanceS de surveillance de l'extrĂȘme droite, les « ultras » de la droite radicale ont toujours eu pour objectif « d'infiltrer les rouages de l'Ătat », dont l'armĂ©e dans les annĂ©es 1970 et 80, via les mouvements Westland New Post (WNP) et Front de la Jeunesse[3].
Comme lors d'autres enquĂȘtes Ă propos des rĂ©seaux Gladio, des armes, munitions et explosifs ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, ainsi que des tentatives de liens internationaux. Ainsi, cinq casernes ont Ă©tĂ© perquistionnĂ©es (une Ă Bruxelles, quatre en Flandre), ainsi que dix-huit habitations privĂ©es du nord du pays. Une bombe artisanale « assez forte pour faire exploser une voiture » a Ă©tĂ© saisie selon la police, ainsi que des armes Ă feu, des dĂ©tonateurs, une « grande quantitĂ© » de munitions, de la propagande nĂ©onazie et des explosifs. Le principal suspect, B.T., organisait Ă©galement des exercices paramilitaires, des week-ends de survie et des exercices de tirs, qui Ă©taient pour certains organisĂ©s sur des terrains de l'armĂ©e Ă l'insu des autoritĂ©s. Il avait aussi dĂ©veloppĂ© un commerce d'armes avec quelques complices. De plus, B.T. dĂ©veloppait des contacts internationaux, notamment avec le groupe d'extrĂȘme droite nĂ©erlandais « De Nationale Alliantie ». Selon l'AFP, « la mise au jour, Ă un mois des Ă©lections municipales, d'un complot fomentĂ© au sein de l'armĂ©e belge par un groupe de nĂ©onazis flamands a stupĂ©fiĂ© de nombreux Belges et provoquĂ© l'ire de l'extrĂȘme droite flamande, qui crie Ă la manipulation prĂ©Ă©lectorale. » [2] - [4] - [5] - [6] - [7]
Références
- Les néonazis voulaient déstabiliser le pays, Le Soir, Jeudi 7 septembre 2006
- Des militaires néonazis voulaient déstabiliser la Belgique par des attentats, AFP, 08/09/06, 07h12
- La Belgique découvre, stupéfaite, un complot néonazi au sein de son armée, AFP, 08/09/06, 12h01)
- Un groupe terroriste néonazi démantelé, Le Nouvel Observateur, 8 septembre 2006
- La Belgique démantÚle un groupe néonazi préparant des attentats, Le Monde, 7 septembre 2006
- Des militaires néonazis voulaient commettre des attentats, RTL Belgique, 8 septembre 2006
- Un réseau terroriste de militaires néonazis démantelé en Belgique, Le Monde, 8 septembre 2006
Bibliographie et articles
- « Blood and Honour: du nazisme Ă l'Ă©tat pur », Le Soir, (parle aussi de Vlaams Westland Jongeren et de Groen-Rechts) et dans la mĂȘme Ă©dition « L'armĂ©e, ce nid de choix pour l'extrĂȘme-droite » (concernant le Front de la jeunesse et le Westland New Post, groupe liĂ© aux stay-behind belges)
- « Les skinheads NS : mythe et rĂ©alitĂ© », chapitre 11 (de la page 113 Ă la page 120) de l'ouvrage ExtrĂȘme droite et antisĂ©mitisme en Belgique, de Manuel Abramowicz, Ă©ditions EVO, Bruxelles, 1993, 159 pp.
Voir aussi
- nl:Bert Eriksson
- Stay-behind en Belgique (à propos des réseaux paramilitaires de l'OTAN et des tueries du Brabant dans les années 1980, qui ont motivé la création d'un Comité parlementaire de surveillance des services secrets)
- Bloed-Bodem-Eer en Trouw (BBeT) (Sang, Terre, Honneur, Fidélité)
- Liste d'organisations néonazies
Liens externes
- Blood & Honour Vlaanderen
- La Belgique reste une plaque tournante des négateurs-nazis sur le site de RésistanceS
- Réseau terroriste démantelé en Belgique : portrait d'une mouvance néonazie active depuis bien longtemps sur le site de RésistanceS