Black Allan
Black Allan ou Allan F-1 (1886 - 1910) est l'étalon fondateur de la race de chevaux américaine Tennessee Walker. Il est le fils d’une jument de race Morgan nommée Maggie Marshall, et d'Allendorf, un étalon descendant de la lignée d'Hambletonian 10. Black Allan a été enregistré sous le no 7623 par l’American Trotting Registry (registre du trot américain). Bien qu'il soit censé être un trotteur, il avait une préférence pour l'amble et n'a de fait jamais brillé en courses, utilisant l'allure désormais connue sous le nom de running walk.
Black Allan | |
Black Allan à l'élevage de James Brantley, vers 1905 | |
Race | Tennessee Walker |
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Père | Allendorf |
Mère | Maggie Marshall |
Père de mère | Bradford's Telegraph |
Taille | 1,52 m |
Sexe | Mâle étalon |
Robe | Noir |
Naissance | 1886 |
Pays de naissance | États-Unis |
Mort | |
Black Allan est un étalon noir, toisant 1,52 m de haut. Il a reçu le nom de Allan F-1 lorsque la Tennessee Walking Horse Breeders' Association, précurseur de la Tennessee Walking Horse Breeder's and Exhibitor's Association, a été créée en 1935. Il a eu plusieurs propriétaires tout au long de sa vie, mais ses derniers propriétaires, James Brantley et Albert Dement, ont été les seuls à le reconnaître comme reproducteur. Il a engendré au moins 40 poulains connus. Parmi eux, Roan Allen figure sous le numéro d'enregistrement F-38, Hunter Allen sous le F-10 et Merry Legs sous le F-4. Black Allan meurt le , à l'âge de 24 ans.
Histoire
Black Allan[Note 1] ou Black Allan F1[1] naît à Lexington, dans le Kentucky, en 1886. Sa mère est une jument de race Morgan nommée Maggie Marshall[2], son père Allendorf descend de la lignée du célèbre Hambletonian 10[3]. Il est enregistré par l′American Trotting Registry sous le no 7623, soit « Allan 7623 ATR »[4].
Il est vendu à de nombreuses reprises tout au long de sa vie, la première fois aux côtés de sa mère[2]. Au cours de ces reventes successives, il perd en valeur[2].
Il est acheté par George Ely en 1886 ou 1887[2]. Ce dernier possède déjà un poulain de 1882 par Maggie Marshall, Elyria, dont le temps de trot au mile est de 2 min 25 s[2]. Ely espère que Black Allan sera aussi bon que ce dernier poulain[2]. Black Allan a pratiqué un amble latéral à quatre temps, désormais connu comme le running walk[5] - [1]. Il a couru, mais s'est révélé incapable d'accélérer vers la fin des courses, et a généralement terminé dernier. Néanmoins, en raison de son apparence, de sa rapidité en début de parcours et de ses longues enjambées, il est mis à la reproduction[6]. Ely le revend en 1891, déçu de ses caractéristiques de reproducteur, et notamment de sa taille jugée trop réduite[2].
Allan est acheté par John P. Manikin de Murfreesboro, dans le Tennessee, pour 335 dollars américains. Il est de nouveau vendu quelques années plus tard. Un seul propriétaire, J. R. McCulloch, utilise Black Allan comme souffleur pour voir si ses juments sont en œstrus avant d'être conduites à des baudets pour produire des mules. Un autre propriétaire le négocie contre une pouliche noire, une vache laitière et 20 $. Quand Black Allan est vendu à son plus célèbre propriétaire, James Brantley, en 1903[2], son prix d'achat est de 110 $. Il a été vendu sans papiers, mais Brantley a finalement récupéré son certificat d'enregistrement[7]. Brantley a monté Black Allan ; son fils French Brantley a parfois monté le cheval pour se rendre à l'école[8] - [9]. À la fin de sa vie, Black Allan a été vendu par James Brantley à Albert Dement (en), de Wartrace, dans le Tennessee, l'un des premiers éleveurs de Tennessee Walking Horse Breeders' Association[9]. Le prix du cheval était de 140 $. Il a été vendu avec la garantie qu'il allait vivre au moins le temps de la saison de reproduction[9]. Dement a gardé Black Allan au haras pendant seulement quelques mois avant sa mort, après qu'il a couvert en tout 111 juments[10] - [11]. Il est mort dans le haras de Dement le , après avoir été nourri de sorgho vert[11]. Bien qu'il soit alors réputé avoir 29 ans[11], Black Allan était en réalité âgé de 24 ans[12] - [9].
Description
Black Allan est un étalon noir haut de 1,52 m, avec une balzane haut chaussée sur le postérieur gauche, une balzane en couronne sur son postérieur droit, et une liste en-tête sur le front[3]. Il est considéré comme le premier véritable étalon reproducteur de la race Tennessee Walker[13]. La Tennessee Walking Horse Breeders' and Exhibitors' Association (Association des éleveurs et montreurs de Tennessee Walking Horse) le décrit comme « un petit étalon de tempérament doux et doté d'allures marchées confortables »[4]. James Brantley l'avait décrit en son temps comme un cheval « aussi souple d'allures comme personne n'en a jamais monté », ajoutant qu'« aucun étalon n'a jamais vécu qui ait de meilleures dispositions. Ses allures au trot, à l'amble, au flat ou running walk étaient parfaites ». Il décrit Black Allan comme ayant « un style parfait, une tête très haute, une queue naturelle et haute, de la vitesse, des crins très fins, de bon os plat et un bon pied »[Note 2]. W. J. McGill, de Shelbyville, le décrit pour sa part (en 1945) comme ayant « des oreilles intelligentes, une tête parfaite, des yeux merveilleux, bien attachés, une encolure longue et élancée, une belle crinière et une belle tête, une épaule tombante décidée, et une poitrine qui appartient à un remarquable cheval du Tennessee. Ses fines lignes corporelles, son dos court, son ventre long, ses hanches et sa croupe lisses, sa queue longue et naturelle, son style abondant dans la tête et le cou, ses membres lisses, ses muscles lisses, ses bons pieds et ses os, sa manière facile et gracieuse d'entrer dans le running walk [...] »[Note 3].
Pedigree
Le pedigree de Black Allan remonte à Justin Morgan, l'étalon fondateur de la race du Morgan, côté maternel[14]. Il descend d'Hambletonian 10, l'étalon fondateur de la race Standardbred, du côté paternel[14].
Origines de Black Allan[15] | |||
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Père Allendorf 1882 - Standardbred Alezan |
Onward 1875 - Standardbred |
Georges Wilkes 1852 Standardbred |
Hambletonian |
Dolly Spanker | |||
Dolly 1861 Standardbred |
Mambrino Chief | ||
Fanny | |||
Alma Mater 1872 - Standardbred |
Mambrino Patchen 1862 Standardbred |
Mambrino Chief | |
Rodes mare | |||
Estella 1866 Pur-sang |
Australian | ||
Fanny G | |||
Mère Maggie Marshall 1869 - Morgan Noir |
Telegraph 1849 - Morgan |
Black Hawk 1833 Morgan |
Sherman Morgan |
Queen of the neck | |||
Inconnue | Inconnu | ||
Inconnue | |||
Truman Pollock Mare Morgan |
Inconnu | Inconnu | |
Inconnue | |||
Inconnue | Inconnu | ||
Inconnue |
Descendance
Réputé « très prolifique » malgré une « localisation obscure »[16], Black Allan a engendré une quarantaine de poulains. Trois de ses descendants, Roan Allen F-38, Merry Legs F-4, et Hunter Allen F-10, ont reçu des numéros d'enregistrement dans la désignation F, qui les désignent comme étalons fondateurs. La plupart des meilleurs descendants de Black Allan, dont Roan Allen et Merry Legs, sont nés à partir de croisements sur des juments de race American Saddlebred, en particulier de la lignée de Denmark[14].
En raison de l'influence de Black Allan et de sa faculté à transmettre ses allures et sa conformation à sa progéniture, il a reçu le numéro d'enregistrement F-1 lorsque la Tennessee Walking Horse Breeders' Association, précurseur de la Tennessee Walking Horse Breeders' and Exhibitors' Association, a été créée en 1935[4] - [17]. Il reste considéré comme l'étalon fondateur de la race du Tennessee Walker, l'une des rares races américaines ayant attribué cet honneur à un seul cheval[18] - [19].
Notes et références
Notes
- Bien que Black Allan soit parfois nommé à tort « Allen », il est bien enregistré sous le nom de « Black Allan ». L'erreur provient probablement d'une transcription erronée dans le registre, aussi ses descendants sont parfois nommés « Allen ».
- Citation originale : (en) « [...] as easy-gaited a horse as anyone ever rode. I rode him myself, and so did my children and many neighbors. No stallion ever lived who had a better disposition. His gaits in the trot, pace, flat or running walk were perfect. He had a particular gliding gait under saddle, truly equal to the family rocking chair. He had perfect style, a very high head, a natural, high tail, quick, very fine hair, good flat bone and ample foot. » (Green 1960, p. 58).
- Citation originale : (en) « he had smart ears, perfect head, wonderful eyes, full and well set, a long rangy neck, beautiful mane and foretop, a decided sloping shoulder, and a breast that belongs to an outstanding Tennessee Walking Horse. His fine body lines, short back, long belly, well coupled, smooth hips and rump, natural set long heavy tail, with the abundant style he shows in head and neck, smooth limbs, cordy muscles, good foot and bone, his superb gaits, his easy, graceful way of going into the fast running walk [...] » (Green 1960, p. 28).
Références
- (en) Paul Wilber Chapman et Wayne Dinsmore, Livestock Farming, T.E. Smith, , 503 p., p. 480.
- Miller 2009, p. 14.
- Hendricks 2007, p. 413.
- (en) Fran Lynghaug, The Official Horse Breeds Standards Guide : The Complete Guide to the Standards of All North American Equine Breed Associations, MBI Publishing Company LLC, , 672 p. (ISBN 1-61673-171-0), p. 324.
- Lori Coleman, The Tennessee Walking Horse, Mankato, Minnesota, Capstone Publishers, , 32 p. (ISBN 978-0-7368-5461-0, lire en ligne), p. 8.
- (en) Ralph Moody, American horses, University of Nebraska Press, , 184 p. (ISBN 978-0-8032-3248-8, lire en ligne), p. 137–141.
- McCarr 2015, p. 12–13.
- (en) « Reference: Allan F-1 aka "Black Allan" », Westwood Farms (consulté le ).
- Miller 2009, p. 15.
- « Allan F1 », sur TWHBEA.
- Green 1960, p. 28.
- (en) « In Memory of Allan F1 », sur Walkers West (consulté le ).
- (en) Gerald Hausman et Loretta Hausman, The Mythology of Horses : Horse Legend and Lore Throughout the Ages, Crown/Archetype, , 288 p. (ISBN 978-0-307-82475-2 et 0-307-82475-6, lire en ligne), p. 98.
- (en) John W. Patten, The light horse breeds : their origin, characteristics, and principal uses, A. S. Barnes, (lire en ligne), p. 145.
- (en) « Black Allen pedigree », All breed database (consulté le ).
- (en) John Furman Wall, A Horseman's Handbook on Practical Breeding, Thoroughbred Bloodlines, , 3e Ă©d., 412 p., p. 33.
- Tennessee 1951, p. 62.
- Margaret Cabell Self, « The horseman's encyclopedia », A.S. Barnes and Company, (consulté le ).
- (en) « Origins of the Tennessee walking horse », Ohio Community Media, Hillsboro, Ohio,‎ (lire en ligne, consulté le ) :
« ...point to one sire and say, "This is where it all began." »
.
Annexes
Bibliographie
- [Green 1960] (en) Ben A. Green, Biography of the Tennessee walking horse, Parthenon Press, , 236 p.
- [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), « Tennessee Walking Horse », p. 413
- [McCarr 2015] (en) Ken McCarr, The Kentucky Harness Horse, Lexington, Kentucky, The University Press of Kentucky, , 152 p. (ISBN 978-0-8131-5969-0, lire en ligne), p. 12–13
- [Miller 2009] (en) Rose Miller, The Horse That Wouldn't Trot, Dog Ear Publishing, , 240 p. (ISBN 978-1-60844-264-5 et 1-60844-264-0)
- [Tennessee 1951] (en) The horse and its heritage in Tennessee, Nashville, Tennessee. Dept. of Agriculture, , 3e Ă©d., 88 p. (OCLC 6094083)
- [Western Horseman 1994] (en) « The Tennessee Walking Horse », Western Horseman,‎