BibliothĂšque de Don Quichotte
La BibliothÚque de Don Quichotte (en espagnol : Biblioteca de Don Quijote[N 1]) est une sorte de bibliothÚque idéale que Miguel de Cervantes prend le temps d'élaborer pendant que trois de ses personnages l'examinent dans le sixiÚme chapitre de la premiÚre partie de Don Quichotte.
Des ouvrages consultĂ©s et examinĂ©s, seuls quelques-uns sont conservĂ©s, tandis que les autres sont brĂ»lĂ©s. Les Ćuvres sauvĂ©es correspondent aux idĂ©aux et aux principes de Cervantes.
Ce chapitre de la bibliothÚque est important dans le développement du personnage de Don Quichotte, car il représente l'origine de sa folie.
Contexte de l'Ă©laboration de la liste
C'est le sujet central du chapitre VI[N 2] de la premiĂšre partie de Don Quichotte[3]. Par l'intermĂ©diaire d'une conversation entre le barbier, sa niĂšce et le curĂ© Pero Perez dans la fiction, il Ă©voque et donne son opinion sur « plus de cent gros volumes fort bien reliĂ©s, et quantitĂ© dâautres petits », dont plusieurs romans de chevalerie, des romans pastoraux, ainsi que des poĂšmes Ă©piques.
La particularitĂ© de cette bibliothĂšque, c'est que Cervantes ne fait pas l'Ă©loge de tous les ouvrages[N 3]. En effet, les trois personnages sont arrivĂ©s tĂŽt chez Don Quichotte et, tandis que le barbier et sa niĂšce souhaitent brĂ»ler tous les livres de la bibliothĂšque qui « font du mal » Ă Alonso Quichano, le curĂ© dĂ©cide qu'il vaut mieux en Ă©tudier les titres et voir si certains doivent ĂȘtre sauvĂ©s malgrĂ© tout. Ainsi, plusieurs sont victimes d'un autodafĂ© rĂ©alisĂ© Ă la fin du chapitre ; la bibliothĂšque idĂ©ale se compose donc au fur et Ă mesure de la conservation des Ćuvres.
Cervantes se livre Ă la description de la composition des collections de l'Ă©poque â voire Ă leur taxinomie (en les personnifiant souvent) â, mais aussi de la façon dont sont jugĂ©s les livres et leur valeur, en Ă©voquant des mĂ©thodes curieuses, basĂ©es sur la taille du livre ou le matĂ©riau dans lequel il est reliĂ©[1].
Liste des Ćuvres
La liste est faite dans l'ordre oĂč les Ćuvres sont citĂ©es, et les noms français sont ceux dĂ©terminĂ©s par le traducteur du Quichotte de la version de rĂ©fĂ©rence, Louis Viardot.
Livres mentionnés dans le chapitre VI
- Amadis de Gaule (1508), de Garci RodrĂguez de Montalvo
- Les Exploits d'Esplandien (vers 1496), de Garci RodrĂguez de Montalvo
- Amadis de GrĂšce (1530), de Feliciano de Silva (es)
- Don Olivanté de Laura (es) (1564), de Antonio de Torquemada
- Florismars dâHircanie (es) (1556), de Melchor Ortega (es)
- Chevalier Platir (es) (1533), probablement de Francisco de Enciso ZĂĄrate (es)
- Le Chevalier de la Croix (es), c'est-Ă -dire soit Livre de lâinvincible chevalier Lepolemo (es) (1562-1563) d'Alonso de Salazar, soit Leandro el Bel (es) (1560) de l'italien Pietro Lauro.
- Miroir de Chevalerie (es), de Diego Ordoñez de Calahorra (premiÚre partie, en 1562), Pedro de la Sierra (deuxiÚme partie, en 1580) et Marcos Martinez (troisiÚme et quatriÚme partie, en 1603)
- Bernardo del Carpio (1585), de AgustĂn Alonso (es)
- Roncevaux (1585), de Francisco Garrido de Villena
- Palmerin dâOlive (es) (1563), de Francisco VĂĄzquez (es)[N 4]
- Palmerin dâAngleterre (es) (1547)[N 5], attribution incertaine
- Don BĂ©lianis (es) (1579), de JerĂłnimo FernĂĄndez (es)
- Tirant le Blanc (1490), de Joanot Martorell (en valencien)
- Les sept livres de la Diane (en)[9] ou Diane (1559), de Jorge de Montemayor (portugais l'ayant Ă©crit en espagnol)
- Diane (la Seconde du Salmantin)[N 6] (1564), de Alonso PĂ©rez (es)
- Diane amoureuse[N 7] (1564), de Gaspard Gil Polo
- Les dix livres de Fortune dâamour (es) (1573), d'Antonio de Lofraso (sarde l'ayant Ă©crit en espagnol, avec de nombreux catalanismes et des poĂšmes en sarde)
- Le Pasteur dâIbĂ©rie (1591), de Bernardo de la Vega
- Les Nymphes de HĂ©narĂšs (1587), de Bernardo Gonzalez de Bobadilla
- Les RemĂšdes Ă la jalousie (1586), de Bartolome Lopez de Enciso
- Le Berger de Philida (1582), de Luis GĂĄlvez de Montalvo (es)
- Trésor de poésies variées (1575), de Pedro de Padilla (es)
- Chansonnier de Lopez Maldonado (1586), de Gabriel LĂłpez Maldonado (es)
- La Galatea (1585), de Miguel de Cervantes
- La Araucana (1569-1589), d'Alonso de Ercilla
- L'Austriade (1584), de Juan Rufo
- Le Monserrat (1587), de Cristóbal de Virués
- Les Larmes d'Angélique (es) (1586), de Luis Barahona de Soto
Livres mentionnés dans le chapitre VII
- La Caroléa (1560 ou 1585[N 8]), de Jerónimo Sempere (es) ou Juan Ochoa de la Salde
- LĂ©on dâEspagne (1586), de Pedro de la Vecilla Castellanos
- Les Gestes de lâempereur (1549), de Louis d'Avila ou El Carlo famoso (1566), de Luis Zapata de Chaves (es)[N 9]
Livres conservés et composant donc la bibliothÚque idéale
Lors de l'examen, plusieurs de ces livres sont sauvés, pour les raisons indiquées :
- Romans de chevalerie
- Les quatre volumes d'Amadis de Gaule. Parce que, selon le curĂ©, il s'agit du livre « fondateur » car il est le « premier livre de chevalerie quâon ait imprimĂ© en Espagne » ; le barbier ajoute que « câest le meilleur de tous les livres de cette espĂšce quâon ait composĂ©s » et que du fait qu'il soit « unique en son genre », il faille le sauver ;
- Palmerin dâAngleterre. Parce que selon le curĂ©, le livre est « trĂšs-bon en lui-mĂȘme ; ensuite, parce quâil passe pour ĂȘtre lâouvrage dâun spirituel et savant roi du Portugal. Toutes les aventures du chĂąteau de Miraguarda sont excellentes et dâun heureux enlacement ; les propos sont clairs, sensĂ©s, de bon goĂ»t, et toujours appropriĂ©s au caractĂšre de celui qui parle, avec beaucoup de justesse et dâintelligence » ;
- Don BĂ©lianis. Le curĂ© juge que le livre doit ĂȘtre sauvĂ© Ă condition que l'on y supprime quelques chapitre qui contiennent trop d'excĂšs d'imagination â d'« impertinences » â;
- Tirant le Blanc. Pour son style excellent et parce que c'est un « trĂ©sor dâallĂ©gresse et une mine de divertissements »
- Romans pastoraux
Quand le curĂ© rĂ©alise qu'il y a des romans pastoraux, il suggĂšre de ne pas les brĂ»ler, car il ne feront de mal Ă personne, au contraire des romans de chevalerie. « Ce sont des livres dâinnocente rĂ©crĂ©ation, sans danger pour le prochain. » Mais sous l'injonction de la niĂšce, ils dĂ©cident de les jeter au feu, sauf les suivants :
- La Diane de Montemayor. Le curé souhaite le conserver à condition qu'on supprime la partie de l'Onde ainsi que les vers d'art majeur (es)[N 10] ;
- Diane amoureuse. Sans autre raison que de lui donner un caractÚre divin, en opposition avec la Diane (Seconde du Salmantin), digne des « condamnés de la basse-cour » ;
- Les dix livres de Fortune dâamour. Le curĂ© en fait l'apologie : « jamais on nâa composĂ© livre si gracieux et si extravagant. Dans son espĂšce, câest le meilleur et lâunique de tous ceux qui ont paru Ă la clartĂ© du jour » ;
- Le Berger de Philida. Parce que le protagoniste est un ingénieux courtisan ;
- Chansonnier de Lopez Maldonado. Quoique long, le curé le trouve ravissant et doux ;
- La Galatea. Parce que le livre propose quelque chose, mais ne conclut sur rien, et que le curé souhaite lire la suite pour en connaßtre la fin ;
- PoĂšmes Ă©piques
« En voici trois autres qui viennent ensemble. Ce sont lâAraucana de don Alonzo de Ercilla, lâAustriade de Juan Rufo, jurĂ© de Cordoue, et le Monserrat, de Cristoval de ViruĂšs, poĂ«te valencien. â Tous les trois, dit le curĂ©, sont les meilleurs quâon ait Ă©crits en vers hĂ©roĂŻques dans la langue espagnole, et ils peuvent le disputer aux plus fameux dâItalie. Quâon les garde comme les plus prĂ©cieux bijoux de poĂ©sie que possĂšde lâEspagne »
Le curĂ© ajoute in extremis aux rescapĂ©s Les Larmes d'AngĂ©lique, « car son auteur fut un des fameux poĂ«tes, non-seulement dâEspagne, mais du monde entier, et il a merveilleusement rĂ©ussi dans la traduction de quelques fables dâOvide. »
- Ouvrages en suspens
Dans le chapitre VII, le narrateur remarque qu'il y a trois livres que le curĂ© aurait probablement sauvĂ©s s'il les avait vus : La CarolĂ©a, LĂ©on dâEspagne et Les Gestes de lâempereur[4].
Par ailleurs, lorsque le curĂ© Ă©voque Ludovico Ariosto, il rejette avec force tous « les ouvrages en vers dans une autre langue ; quelque soin quâils mettent, et quelque habiletĂ© quâils dĂ©ploient ». Mais il souhaite mettre de cĂŽtĂ© « tous ceux quâon trouvera parlant de ces affaires de France, soient descendus et dĂ©posĂ©s dans un puits sec, jusquâĂ ce quâon dĂ©cide, avec plus de rĂ©flexion, ce quâil faut faire dâeux », en exceptant Bernard del Carpio et Roncevaux, qu'il condamne[3].
Analyse
Du choix des livres
Antonio Molina Flores considÚre avant tout qu'au travers de la volonté du curé de sauver certains livres, il offre à ses personnages une capacité de discernement et donc de liberté. Mais tandis que l'ignorante servante veut tout brûler, le curé, le plus versé et libéral, voit sa liberté réduite, tout en parvenant à en sauver au moyen de l'examen de la critique de ses compagnons[10].
Américo Castro, célÚbre hispaniste, commente dans son livre El pensamiento de Cervantes[11] que « Cervantes explique consciemment l'analyse rationnelle de la réalité[N 11] » : il réunit les ouvrages dont les points communs sont la vraisemblance et la clarté avec lesquelles ils sont écrits. Il s'agit de ses guides littéraires et souhaite que le lecteur le comprenne. Il explique également son crédo intellectuel dans des vers du chapitre VI du Voyage au Parnasse :
« Palpable vi... mas no se si lo escriva,
que a las cosas que tienen de impossibles
siempre mi pluma se ha mostrado esquiva;
las que tienen vislumbre de posibles,
de dulces, de suaves y de ciertas,
esplican mis borrones apazibles. »
« J'ai vu de façon palpable... mais je ne sais si je dois l'écrire,
que ce que les choses ont d'impossible
ma plume a toujours prouvé qu'elle les esquivait ;
ce dont on entrevoit les possibles,
de douces, de tendres et de vraies,expliquent mes paisibles taches d'encre. »
Juan Bautista Avalle-Arce (es), spĂ©cialiste de Cervantes, analyse dans Don Quijote como forma de vida[13] la bibliothĂšque de Don Quichotte. Il note qu'elle ne contient aucune Ćuvre dramatique, et surtout que certains genres â pourtant trĂšs diffusĂ©s Ă l'Ă©poque â sont ignorĂ©s, tels que la littĂ©rature ascĂ©tique (es) et son dĂ©rivĂ©, la littĂ©rature mystique (es), la philosophie et le romancero. Il considĂšre que sa bibliothĂšque n'est pas Ă la page de son Ă©poque et qu'elle ne contient aucun best-seller de son Ă©poque : en effet, le livre le plus rĂ©cent est Le Berger d'IbĂ©rie (1591). Il devient plus sĂ©vĂšre avec Cervantes en expliquant qu'« il n'a pas progressĂ© depuis sa jeunesse. Il s'est toujours comportĂ© comme un enfant incarnĂ© dans un corps de vieux[N 12] ». Avalle-Arce pense que de la mĂȘme maniĂšre qu'un croyant base sa vie autour du livre sacrĂ© de sa foi, Cervantes semble dĂ©pendant du roman de chevalerie, en particulier l'Amadis. Mais selon Edward Baker, qui analyse le concept de littĂ©rature dans la premiĂšre partie de son Ă©tude, La biblioteca de don Quijote, c'est le protagoniste qui lit comme n'importe quel lecteur de son Ă©poque[14]. Don Quichotte serait un lecteur de livres rĂ©crĂ©atifs, dont l'isolement et le dĂ©faut d'apport extĂ©rieur positif le rendent asocial et Ă la recherche d'une autre identitĂ© qu'il cherche Ă matĂ©rialiser Ă partir de personnages extravagants[15].
Cervantes réalise un jeu littéraire novateur en présentant une collection de livres qui peuvent exister individuellement, mais pas comme collection. Celui-ci, présenté comme ayant peu de moyen financiers, semble pourtant avoir une bibliothÚque trÚs impressionnante indiquant qu'il dépense tout son argent dans celle-ci[N 13]. Tout ceci est une partie fondamentale de sa folie.
Ă noter qu'Edward Baker fait un rapprochement entre les trois classifications discursives de l'Ćuvre et les trois mĂ©thodes classiques de classification d'une bibliothĂšque : l'idĂ©ale (celle de Francisco de Araoz[17]), la rĂ©elle (celle de Lorenzo RamĂrez de Prado[18]) et la mĂ©taphorique (celle de NicolĂĄs Antonio[19]).
Le principe donquichottesque
Mariano PĂ©rez Ălvarez fait une analyse plus psychologique de Don Quichotte dans PsicologĂa del Quijote. Il Ă©voque le « principe donquichottesque » qui correspond Ă l'adoption de l'identitĂ© de personnages littĂ©raires. Selon lui, « la dialectique personne/personnage qui constitue une personne rĂ©elle se trouve en chaque de nous Ă un niveau relatif. » C'est au travers des livres Ă©voquĂ©s que Cervantes suivrait ce schĂ©ma[20].
La piÚce de la bibliothÚque est un refuge fermé que le lecteur rompt dans le Quijote « en transformant l'espace de la quotidienneté qu'occupent les autres personnages en espace de lecture[N 14] ». Ainsi l'on se figure un Don Quichotte qui sort de cet espace fermé vers l'extérieur afin de mettre en pratique ce qu'il a appris dans les livres et afin d'agrandir son monde bibliographique[21]. Pour Edward Baker, cet épisode symbolise une rupture : le passage d'une vie tranquille à une autre plus active[22].
Ainsi, la fuite du protagoniste se forge dans l'ennui de sa vie personnelle et dans la volontĂ© de vivre une vie romantique[23] : il « vit en tournant le dos au dĂ©sir, aux besoins d'altĂ©ritĂ© que lui transmettent les livres[N 15] », ce qui lui produit une double aliĂ©nation : de son patrimoine et de sa personnalitĂ©, tous les deux dans cette façon de se dĂ©connecter de la rĂ©alitĂ©, de confondre ce qui est rĂ©el avec ce qui provient de ses lectures[25]. Sa folie serait aussi expliquĂ©e par l'absence historique de tout entrelacs relatifs aux auteurs, aux Ćuvres ou aux lecteurs provenant de l'extĂ©rieur : cela situe le personnage hors de son temps[26].
Antonio Molina Flores voit lui l'implantation définitive de la folie dans l'esprit d'Alonso Quichano quand ses livres sont brûlés. En effet, entreposés dans sa bibliothÚque, ces livres étaient visibles, car lus puis laissés de cÎté. Mais une fois brûlés, ils n'existent plus que dans l'imagination du lecteur, qui s'en servira tout au long de l'histoire, aussi bien dans ses délires que pour se sortir de certaines situations : il ne cherche plus à lire de livre, il les écrit en les vivant[10].
Influence sur d'autres auteurs
Plusieurs écrivains de différents pays se sont essayés à la reconstitution et à la classification de la bibliothÚque de Don Quichotte, comme Martà de Riquer, Edward C. Riley (es) ou Daniel Eisenberg[1].
Il y a par ailleurs eu plusieurs tentatives, aprĂšs l'Ćuvre de Cervantes, d'Ă©laborer une anthologie des meilleurs romans de chevalerie. Mais Rafael Ramos, de l'universitĂ© de GĂ©rone, considĂšre que la plupart d'entre elles â y compris les plus prestigieuses[N 16] â ne fait que reprendre les livres sauvĂ©s de la bibliothĂšque d'Alonso Quichano. Il ajoute qu'aucun auteur n'a osĂ© sĂ©lectionner un ouvrage critiquĂ© par Cervantes jusqu'Ă la publication d'AntologĂa de libros de caballerĂas castellanos[31], coordonnĂ© par JosĂ© Manuel LucĂa MegĂas en 2001[32].
Version de référence
- Miguel de Cervantes (trad. Louis Viardot), Don Quichotte, t. 1, Paris, J.-J. Dubochet, (lire sur Wikisource)
Notes et références
Notes
- On fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence Ă elle en langue espagnole par l'expression « Donoso escrutino[1] » (« brillant examen » ou « examen spirituel »), en fait tirĂ©e du titre du chapitre, dont le nom complet en espagnol est « Del donoso y grande escrutinio que el cura y el barbero hicieron en la librerĂa de nuestro ingenioso hidalgo[2] » (traduit en français : « De la grande et gracieuse enquĂȘte que firent le curĂ© et le barbier dans la bibliothĂšque de notre ingĂ©nieux Hidalgo[3] ».
- Il Ă©voque Ă©galement trois Ćuvres supplĂ©mentaires dans le Chapitre VII[4].
- Dans la lettre LXXVIII des Lettres persanes, l'un des personnages transmet une lettre d'un Français voyageant en Espagne, qui fait ce commentaire : « Vous pourrez trouver de l'esprit et du bon sens chez les Espagnols ; mais n'en cherchez point dans les livres. Voyez une de leurs bibliothÚques [...] le tout rassemblé par quelque ennemi secret de la raison humaine.
Le seul de leurs livres qui soit bon est celui qui a fait voir le ridicule de tous les autres », en rĂ©fĂ©rence Ă la bibliothĂšque de Don Quichotte[5]. - La paternitĂ© de cette Ćuvre, que Louis Viardot attribuait en 1836 Ă une Ă©crivaine portugaise non identifiĂ©e, serait finalement attribuĂ©e Ă Francisco VĂĄzquez (es)[7].
- L'attribution est incertaine. L'Ćuvre est constituĂ©e de six parties. Les deux premiĂšres seraient attribuĂ©es au roi Jean II ou plus vraisemblablement Francisco de Moraes. Les deux suivantes sont l'Ćuvre de Diego Fernandez[8]. Enfin, l'auteur des deux derniers est Baltazar Gonzalez Lobato, portugais, comme les autres.
- Il s'agit en fait de la deuxiÚme partie de la Diane de Jorge de Montemayor ; le Salmantin, qui veut dire « de Salamanque », est l'auteur, Alonso Pérez, originaire de cette ville.
- La Diane amoureuse est une suite de la Diane de Jorge de Montemayor. Dans le Quichotte, c'est cette version â et non celle d'Alonso PĂ©rez â qui sera sauvĂ©e du feu.
- Deux poÚmes contemporains à Cervantes sont intitulés La Carolea : celui de Jerónimo Sempere (es) (1560) et celui de Juan Ochoa de la Salde (1585).
- Dans le texte original, l'Ćuvre mentionnĂ©e est la premiĂšre, de Louis d'Avila. Mais Louis Viardot note qu'il s'agit plutĂŽt de la deuxiĂšme, de Luis Zapata de Chaves, le texte original Ă©tant selon lui soit une erreur de l'auteur soit une erreur de l'imprimeur.
- Un vers d'art majeur est un vers dont la métrique possÚde neuf syllabes ou plus, dans la poésie en espagnol. Ces vers sont en général utilisé pour traiter de sujets graves et sont destinés à une poésie culte et non populaire.
- Texte original : « Cervantes explica conscientemente el anålisis racional de la realidad ».
- Texte original : « No progresó desde su juventud. Siempre se comportó como un muchacho encarnado en el cuerpo de viejo. »
- Daniel Eisenberg, cervantiste américain, estime à 2 700 réaux la bibliothÚque, mais Edward Baker l'estime lui à 4 000[16].
- Texte original : « transformando el espacio de la cotidianidad que ocupan los demås personajes en espacio de lectura[21] »
- Texte original : « vive de espaldas al deseo, a las apetencias de alteridad que le transmiten sus libros[24] »
- En Espagne, celles de Pascual de Gayangos (1857)[27], Adolfo Bonilla y San MartĂn (1907â1908)[28], Felicidad BuendĂa (1954)[29] et de Daniel Eisenberg (2000)[30].
Références
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- Voir le Chapitre VI en espagnol sur WikiSource
- Miguel de Cervantes (trad. Louis Viardot), « Chapitre VI. De la grande et gracieuse enquĂȘte que firent le curĂ© et le barbier dans la bibliothĂšque de notre ingĂ©nieux Hidalgo. », dans Don Quichotte, t. 1, Paris, J.-J. Dubochet, (lire sur Wikisource), p. 103-113.
- Miguel de Cervantes (trad. Louis Viardot), « Chapitre VII. De la seconde sortie de notre bon chevalier Don Quichotte de la Manche. », dans Don Quichotte, t. 1, Paris, J.-J. Dubochet, (lire sur Wikisource), p. 114-123.
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Annexes
Bibliographie
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- (es) Josefina R. Aldecoa, La biblioteca de don Alonso Quijano : (Don Quijote, part. I, cap. vi), Madrid, BibliothĂšque nationale d'Espagne, , 36 p. (OCLC 229130674).