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Bi-Bop

Le Bi-Bop (1991-1997) était en France le premier téléphone portable destiné à un public en mobilité urbaine.

Photographie de téléphone Bi-Bop.
Un téléphone Bi-Bop.

Description

Photographie d'un logo Bi-Bop sur un poteau d'Ă©clairage public.
Présence à proximité d'une borne Bi-Bop reconnaissable à l'autocollant bleu-blanc-vert.
Photo : logo Bi-Bop bleu blanc vert au-dessus d'un symbole de téléphone tenu en main.
Indication de la présence d'une borne Bi-Bop à proximité, avec le logo de France Télécom.

Le Bi-Bop dĂ©signe un terminal mobile de radiocommunication tĂ©lĂ©phonique, ainsi que le rĂ©seau spĂ©cifique de bornes radio sur lesquelles il peut communiquer. Le systĂšme exploitait la norme de tĂ©lĂ©phonie sans fil numĂ©rique CT2. Le Bi-Bop pouvait Ă©mettre et recevoir des appels (cette derniĂšre facultĂ© Ă©tant rĂ©servĂ©e aux dĂ©tenteurs de l'option Bi-Bop RĂ©ponse), Ă  condition d'ĂȘtre Ă  proximitĂ© d'une borne publique et de s'ĂȘtre dĂ©clarĂ© sur la borne. Il doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une cabine tĂ©lĂ©phonique portable, et il fonctionnait un peu Ă  la maniĂšre du DECT actuel (mais sans la notion de transfert de base), en se connectant Ă  des bornes de faible portĂ©e (environ 300 mĂštres en ville).

Le rĂ©seau Bi-Bop n'a Ă©tĂ© que peu dĂ©veloppĂ© : les villes pilotes Ă©taient Paris, Lille et Strasbourg ainsi que leurs banlieues. Les destinations de vacances ou de loisirs des habitants de ces villes ont aussi commencĂ© Ă  ĂȘtre couvertes : Le Touquet-Paris-Plage par exemple. On retrouve Ă©galement les autocollants signalant la prĂ©sence Ă  l'Ă©poque de bornes Bi-Bop sur des sites tels que des grandes Ă©coles. Le rĂ©seau a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© progressivement, et au dĂ©but de nombreuses zones blanches existaient. Toutefois Ă  Paris, il Ă©tait possible de trouver une borne Ă  moins de cinq minutes de marche.

Performances commerciales

Le Bi-Bop a Ă©tĂ© commercialisĂ© le [1], Ă  Strasbourg, afin d'expĂ©rimenter un rĂ©seau pointel, puis le Ă  Paris et Ă  Lille pour concurrencer le GSM. Pendant les premiers mois de sa vie ce produit connut un succĂšs certain. France TĂ©lĂ©com visait initialement 500 000 abonnĂ©s pour la fin 1995, mais les prĂ©visions ont Ă©tĂ© revues Ă  300 000 du fait de la concurrence des tĂ©lĂ©phones GSM qui faisaient Ă©galement leur apparition Ă  cette Ă©poque. Lors de la fermeture du rĂ©seau en 1997, le parc comptait encore 46 000 abonnĂ©s[2].

L'argument commercial de France TĂ©lĂ©com Ă©tait principalement le prix : 1 890 FRF (soit 288,11 euros non corrigĂ© de l’inflation, 400 euros de 2021[3]) pour le terminal, un abonnement mensuel de 54,50 FRF (soit 8,31 euros non corrigĂ© de l’inflation), et une communication facturĂ©e 0,83 FRF (soit 0,13 euro non corrigĂ© de l’inflation) par minute, c'est-Ă -dire quatre fois moins cher que la tĂ©lĂ©phonie mobile d'alors. Parmi les usages prĂ©vus, en dehors des particuliers, France TĂ©lĂ©com comptait sur les professionnels (mĂ©decins, coursiers, artisans, etc.), ceux-ci ayant besoin d'ĂȘtre joignables toute la journĂ©e. MalgrĂ© cela, dĂšs 1994 le Bi-Bop avait du mal Ă  faire face aux avantages de la tĂ©lĂ©phonie GSM : la facultĂ© de tĂ©lĂ©phoner en se dĂ©plaçant, et pouvoir ĂȘtre joint en tout lieu.

Les ventes déclinÚrent progressivement, en conjugaison avec un réseau qui était de plus en plus complexe à déployer (le coût d'installation d'une borne étant prohibitif et soumis à de nombreuses contraintes).

L'arrĂȘt de la commercialisation du Bi-Bop a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© en 1996, puis le rĂ©seau a Ă©tĂ© fermĂ© Ă  la fin de l'annĂ©e 1997. Une offre prĂ©fĂ©rentielle de bascule sur les GSM (Itineris) a permis aux abonnĂ©s de conserver l'usage d'un tĂ©lĂ©phone mobile s'ils le souhaitaient.

L'un des avantages commerciaux du Bi-Bop Ă©tait son excellente qualitĂ© de communication, puisque la liaison radio avec la borne est basĂ©e sur la norme CT2, dont la liaison audio est codĂ©e de façon identique Ă  celle utilisĂ©e par les tĂ©lĂ©phones sans fil DECT du domicile (ADPCM Ă  32 kbit/s).

Les autres projets

Apple participa à l'aventure en concevant un PowerBook 180 doté d'une antenne permettant de recevoir fax et modem. Ce portable fut nommé Powerbop. Quelques dizaines d'exemplaires sont assemblés et le produit est resté une année sur le catalogue France Télécom. Certains ordinateurs ont été revendus comme de simples PowerBook 180 par la suite.

Au Royaume-Uni, un produit similaire au Bi-Bop était le service Rabbit (en) proposé par Hutchison Telecommunications International Limited de à .

Principes de fonctionnement

Pour téléphoner avec un Bi-Bop, l'usager devait se placer dans une « zone d'appel » repérée par la signalétique bleu-blanc-vert, sur les poteaux électriques ou les canalisations (on peut encore fréquemment voir ces signalisations, qui n'ont pas été enlevées). Il devait alors « prendre la ligne » en effectuant une manipulation sur le combiné (comme sur un téléphone sans fil domestique), puis composer le numéro.

Pour recevoir des appels, l'usager effectuait la mĂȘme manipulation pour se localiser puis devait rester positionnĂ© dans le rayon d'action de la borne, ce qui Ă©tait loin d'ĂȘtre simple d'autant qu'il n'y avait pas d'indicateur de la portĂ©e du signal. Il devait ensuite attendre l'appel : il fallait donc prĂ©voir Ă  quel moment on allait ĂȘtre appelĂ©. Lorsque l'abonnĂ© n'Ă©tait pas localisĂ©, une messagerie vocale prenait les messages. Ce mode de fonctionnement limitĂ© fut le principal inconvĂ©nient relevĂ© par les clients.

L'autre élément ayant desservi le Bi-Bop était son impossibilité de passer d'une borne à l'autre. Si l'on s'éloignait de la borne, la communication était coupée. Le problÚme était que dans une zone dense, la signalétique de la zone d'appel était partout et qu'il était impossible de savoir à quelle borne on était rattaché. D'autant que pour des raisons de sécurité, les bornes étaient le plus souvent dissimulées, donc invisibles.

En entreprise et Ă  la maison

Il a été prévu également d'introduire le Bi-Bop à l'intérieur des foyers par l'intermédiaire d'une base vendue en complément. Cette base permettait d'utiliser le Bi-Bop comme un téléphone sans fil classique, au tarif des communications normales. Cependant, le coût élevé de cette base n'a pas permis de développer commercialement cette possibilité.

Dans l'entreprise, le Bi-Bop Ă©tait prĂ©vu pour ĂȘtre rattachĂ© Ă  un PABX. L'adjonction d'un frontal au commutateur privĂ© pouvait permettre au personnel de lancer et mĂȘme de recevoir des appels dans la zone de couverture de chacune des bornes, rĂ©parties au sein de l'Ă©tablissement. Il Ă©tait possible d'utiliser les Bi-Bop de l'entreprise comme des interphones. Mais, au rendez-vous des PABX compatibles Bi-Bop, Alcatel manque Ă  l'appel. Cet acteur incontournable du monde des autocoms s'est alignĂ© sur le futur standard Digital Enhanced Cordless Telephone (DECT), plutĂŽt que de suivre la norme CT2/CAI (Cordless Telephone second generation/Common Air Interface), ce qui se comprend aisĂ©ment du fait que la norme europĂ©enne DECT est plus professionnelle.

Notes et références

  1. Bi-Bop, le big flop de France Télécom - Philippe Delaroche, L'Express, 25 septembre 1997.
  2. source : ARCEP.
  3. INSEE, « Conversion de monnaies INSEE », sur Insee (consulté le )

Annexes

Articles connexes

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