Beth Moysés
Beth MoysĂ©s nĂ©e en 1960 Ă SĂŁo Paulo est une artiste contemporaine fĂ©ministe brĂ©silienne. Ă travers ses Ćuvres, elle dĂ©nonce les violences de genre[1].
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation |
Fundação Armando Alvares Penteado (en) |
Activité |
Biographie
Enfant, Beth Moysés découvre et s'insurge contre la violence domestique au sein de sa famille[2].
En 1983, elle Ă©tudie les Beaux-Arts Ă la Fundação Armando Alvares Penteado (pt) de SĂŁo Paulo. Elle se spĂ©cialise en communication visuelle, en obtenant un master Ă l'universitĂ© de l'Ătat de Campinas en 2004. Elle poursuit par un doctorat en communication et sĂ©miotique au sein de l'universitĂ© catholique pontificale de SĂŁo Paulo.
Dans son travail, elle explore le potentiel visuel et sémantique d'objets qui représente l'amour romantique comme la robe de mariée, le voile, les roses, la perle, l'aiguille[3].
Son Ćuvre se divise en deux grands cycles. Le premier est de nature collective et cathartique, la deuxiĂšme est plus expressif et intime[2].
Pour la premiĂšre sĂ©rie, elle travaille sur la mĂ©moire commune de la souffrance. Ses performances revĂȘtent un caractĂšre cĂ©rĂ©monial, une sorte de catharsis de la douleur. Par exemple, elle rĂ©alise une performance collective avec 150 femmes, victimes de violence, habillĂ©es en mariĂ©es sur l'avenue Paulista, Ă SĂŁo Paulo[4] - [2]. Elle reproduit cette performance dans plusieurs pays, notamment en Espagne[5]. Ă SĂ©ville, pour la performance Memoria del afecto, les participantes habillĂ©es en mariĂ©es marchent en procession par deux. Elles tiennent un tĂ©moignage des violences qu'elles ont subies. Ă la fin du parcours, elles forment un cercle, autour d'un feu. Elles dĂ©posent leur tĂ©moignage au centre du cercle, afin de s'en libĂ©rer[6]. En 2007, pour la performance Lecho Rojo, dix femmes d'Ăąges de provenances et de professions diverses, poitrines nues, avec des marguerites dans les cheveux, sont assises en cercle sur un sol couvert de draps blancs. Au milieu du cercle, se trouve 20kg de rouge Ă lĂšvres de couleur carmin. Chaque participante Ă revivre une histoire d'amour en modelant un cĆur avec la pĂąte qu'elle va ensuite malaxer, dĂ©truire, s'enduire le corps[7].
Pour la deuxiĂšme sĂ©rie, il s'agit dâĆuvres plus intimes dans un espace restreint, son atelier. Le thĂšme est liĂ© lui aussi aux violences de genre. L'installation Transbordando suscite la rĂ©flexion. 100 dĂ©s Ă coudre argentĂ©s forment une pluie torrentielle qui devient sang[2].
En 2014, elle représente le drapeau du Brésil fait 5664 douilles. Chaque douille représente une femme assassinée par son partenaire en 2013, au Brésil[8].
Parmi toutes ses expositions, se dĂ©marque La costilla maldita en 2005 dans le Centro AtlĂĄntico de Arte Moderno des Ăles Canaries[9].
En 2009, elle participe à l'exposition collective présidée par la commissaire Macu Morån, Mujeres Indomables, proposée par la Fondation Miró et le Centro de Cultura Contemporånea de Barcelona[10].
En 2017, elle rĂ©alise la performance intitulĂ©e Ăguas transitĂłrias Ă Porto au Portugal[11] - [12].
Elle prĂ©sente la vidĂ©o performance CĂĄrcel de Amor au MusĂ©e national centre d'art Reina SofĂa Ă Madrid, en Espagne, dans le cadre du festival Photoespaña (es).
Les Ćuvres de Beth MoysĂ©s sont prĂ©sentes dans les diffĂ©rentes expositions de FEMINISARTE, menĂ©es par la commissaire Margarita Aizpuru (es). Pour la quatriĂšme Ă©dition de FEMINISARTE IV: Femmes et narrations esthĂ©tiques gĂ©nĂ©riques, de nombreuses artistes engagĂ©es dans une perspective de genre sont exposĂ©es dont Beth MoysĂ©s avec les Espagnoles Amalia Ortega, MarĂa Roseaux, Marina NĂșñez, Marina RodrĂguez Vargas, Cristina MejĂas, Mara LeĂłn, Paloma Navares, La Ribot, Mer GarcĂa Ranedo et Carmela GarcĂa; Marisa GonzĂĄlez, ainsi que les latino-amĂ©ricaines Ambra Polidori (Mexique), Teresa Serrano (Mexique), Natalia Granada (Colombie), MarĂa JosĂ© Argenzio (Ăquateur), et les EuropĂ©ennes Anna Jonsson (SuĂšde), Teresa Ribuffo (Italie). L'exposition a lieu Ă Madrid, au Palais de CybĂšle en 2017. Cette exposition itinĂ©rante est ensuite prĂ©sentĂ©e dans diffĂ©rents pays latino-amĂ©ricains[13].
En 2016, Beth MoysĂ©s est commissaire pour l'exposition La corteza del alma, qui a lieu Ă la galerie Fernando-Pradilla Ă Madrid. Elle dresse une cartographie en prĂ©sentant les travaux d'artistes fĂ©ministes engagĂ©es comme Yolanda DomĂnguez , Marina NĂșñez (Espagne), Catherine Dong (Chine), Regina Galindo (Guatemala), MoysĂ©s et Rosana Paulino (BrĂ©sil), Marta MarĂa PĂ©rez Bravo (Cuba), Teresa Serrano (Mexique), Mimi Smith (Ătats-Unis) et Sue Williams (Royaume-Uni) [14].
En 2022, le 23 mars, elle rĂ©alise une performance dans le musĂ©e national Thyssen-Bornemisza de Madrid intitulĂ©e Sembrar el cuerpo dedans du cycle VisiĂłn y presencia dont la commissaire est SemĂramis GonzĂĄlez (es).
Expositions
Performances
- Diluidas em Ăgua - Performance, Projet Bem Querer Mulhe, PinacothĂšque de l'Ătat de SĂŁo Paulo, SĂŁo Paulo, 2011
- Herencia de mi Padre, galerie Fernando Pradilla, Madrid, 2015
- Removing Pain Performance Installation, 25 novembre 2010
- Recuerdos Velados, Performance publique, Journée internationale des droits des femmes, 2010
- Ăguas transitĂłrias, Porto, Portugal, 2017
- Semer le corps, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid, 2022
Bibliographie
- MartĂn Pigeon, MarĂa Teresa et Muñóz TerrĂłn, JosĂ© MarĂa. Ămotions dans l'espace public. Actions pour faire face Ă la violence de genre. dans Culture et ReprĂ©sentations Sociales, 18, pp. 187-228. (2015)
- MartĂn Pigeon, MarĂa Teresa, Transformer le silence en langage et action. dans Miranda LĂłpez, M. J., MartĂn Pigeon, M.T. Et MarugĂĄn Pinitos, B. (eds.), Amour, raison, violence. Madrid, La Chute, pp. 195-221. (2009)
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Beth MoysĂ©s » (voir la liste des auteurs).
- (es) « Beth Moysés | ACVG | Arte contra violencia de género », artecontraviolenciadegenero.org (consulté le )
- Maria Hirszman, « EL HILO DE ARIADNA - REVISTA DE ARTE CONTEMPORĂNEO AMBLART.com », sur www.amblart.com, (consultĂ© le )
- (es) « LA CORTEZA DEL ALMA », M-Arte y Cultura Visual,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (es) « Reportaje | El fuego purificador », El PaĂs,â (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consultĂ© le )
- (es) « Cien mujeres vestidas de novia salen esta tarde a la calle para denunciar la violencia sexista. hoy.es », sur www.hoy.es (consulté le )
- (es) « Un centenar de mujeres desfilarĂĄn mañana vestidas de novia por CĂĄceres para denunciar violencia de gĂ©nero », europapress.es,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Lecho Rojo, Beth Moysés / Itaca / Homines. Portal de Arte y Cultura », sur www.homines.com, (consulté le )
- (pt-BR) « ViolĂȘncia #emcasa: quando a arte de mulheres rompe o silĂȘncio â PARTE 1 », sur ArteVersa, (consultĂ© le )
- (es) « La Costilla Maldita: Centro Atlåntico de Arte Moderno - CAAM : Exposiciones », www.caam.net (consulté le )
- (es) « Centre de Cultura Contemporania - Indomitable Women at BAC 10.0 | Grimanesa Amoros », sur Grimanesa Amorós, (consulté le )
- (es) « Performance âĂguas transitĂłriasâ de Beth MoysĂ©s no Porto »
- (es) « Evento em JoĂŁo Pessoa lembra Dia Nacional da ConsciĂȘncia Negra - Portal Correio »
- (es) « FEMINISARTE IV: Mujeres y narraciones estéticas genéricas | Centro Cultural Parque de España AECID » [archive du ], ccpe.org.ar (consulté le )
- (es) Francisco Carpio, « Los campos de batalla de Beth Moysés », sur abc.es,
- (es) « Still thinking of you, de Beth Moyses. Exposición », sur Madrid Free, (consulté le )
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Profil Beth Moysés
- Revue Clés d'Art
- Entretien dans Homines 2015.
- Participants Ă la performance Lit rouge