Berthe Warret
Berthe Warret (ou Berthe Carion, née le à Barly et morte le à Berlin[1]) est une résistante française. Agente de liaison pour les FTP, elle est arrêtée, torturée et exécutée. Elle n'a jamais parlé.
Biographie
Berthe Carion est née à Barly le 6 juin 1904. Elle est la fille de Jean Carion (1880-1948), un ancien maçon, devenu garde-champêtre et de Louise Gottrand (1884-1956)[2]. Elle est l'aînée d'une fratrie de six[1].
Le à Barly, elle épouse Jules Warret d’Arras, ouvrier mineur et militant communiste. Ils ont deux filles et vivent dans la cité des Jardins à Arras.
La RĂ©sistance
Dès l´occupation allemande, Jules Warret entre en clandestinité. Il deviendra plus tard, responsable FTP (Francs tireurs et partisans) du secteur Arras Bapaume Hesdin. Berthe Warret est agente de liaison pour les FTP et transporte des armes et de la dynamite pour eux[2].
La police surveille la maison des Warret, espérant y trouver Jules. Le , la Brigade spéciale et les Renseignements généraux d'Arras arrêtent Berthe Warret et la livrent à la Gestapo. Sa fille, Jeanne Pernot-Warret est arrêtée le lendemain[3]. Elles sont d'abord détenues à la prison St Nicaise d'Arras puis à Douai. La Gestapo, essaie de la faire parler sous la torture. Ils ne sont pas informés de ses activités de passeuse d'armes et veulent des informations sur son mari, Jules Warret[4]. Ils la soupçonnent également d´avoir hébergé des communistes allemands déserteurs (effectivement une organisation clandestine du Parti communiste allemand existe alors dans le Nord-Pas-de-Calais[3]) et s´acharnent sur elle.
Jeanne Pernot-Warret sera torturée sous les yeux de sa mère et inversement. Jeanne Warret est déportée sans jugement le 8 mars 1944 à Waldheim.
Prison et exécution
Berthe Warret est accusée de « complicité avec la révolution bolchevique », enfermée à la prison St Nicaise d’Arras, isolée et interdite de colis et de visite, puis transférée d´abord à la prison de Saint Gilles à Bruxelles puis à Cottbus le . Elle y reste cent jours, enfermée dans une cellule humide, pieds et mains enchaînés, affamée et à nouveau torturée, mais elle ne parle toujours pas[4].
Le , elle est emmenée à la prison pour femmes de Berlin, à Charlottenburg, pour être exécutée le lendemain. Elle y est exécutée par décapitation à la hache, le 1er septembre 1944, le jour même de la libération de sa ville, Arras[4]. Son corps a aussitôt été livré à l’institut d’anatomie de Berlin pour être « utilisé à des recherches médicales »[4].
Sa fille, Jeanne Pernot-Warret est rapatriée le , mais, malade et affaiblie, elle ne survit que quelques mois, laissant trois orphelins[3]. Le , elle est nommée Chevalier de la Légion d'honneur en qualité d'ancien soldat des Forces françaises de l'intérieur (FFI)[5] - [6].
Hommages
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Barly[7] et il y a, aujourd'hui, une Rue Berthe Warret Ă Rouvroy , Beaurain[8] et Ă Arras, le Centre communal d'action sociale de MĂ©ricourt porte son nom[9]
Berthe Warret est décorée à titre posthume de la médaille de la résistance française (décret du )[10].
Références
- « Généalogie de Berthe Alice Marie Joseph Carion », sur Geneanet (consulté le )
- Laura Schrive, « Berthe Warret-Carrion (1904-1944) », sur Résistance en Pas-de-Calais, (consulté le )
- Jacques Estager, Ami, entends-tu...: La RĂ©sistance populaire dans le Nord-Pas-de-Calais, Messidor, , 288 p. (lire en ligne)
- Christian Lescureux, « Berthe Warret-Carion, martyre de la Résistance », sur Blog des Militants Communistes d'Arras (consulté le )
- « Jeanne Maria Alice WARRET », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Ministère de la culture - Base Léonore », sur www2.culture.gouv.fr, 1962/1963 (consulté le )
- « Monument aux morts de Barly », sur memoiresdepierre.pagesperso-orange.fr (consulté le )
- BLOG-PCF-ARRAS, « Des martyrs et des héros : souvenons nous », sur Blog des Militants Communistes d'Arras (consulté le )
- « Le CCAS - Site de Méricourt », sur www.mairie-mericourt.fr (consulté le )
- « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )