Bernardin Raugel
Bernardin Raugel est un officier puis soldat puis à nouveau officier français né le à Saint-Quentin et décédé le . Combattant des Première et Seconde Guerre mondiale, il demande en 1944 sa mise à la retraite de l'armée française où il était colonel pour pouvoir la réintégrer comme deuxième classe sous les ordres de son fils afin de participer en soldat à la libération de la France.
| Bernardin Raugel | |
| Naissance | Saint-Quentin |
|---|---|
| Décès | Lunéville |
| Origine |  France
|
| Arme | Artillerie |
| Grade | Colonel |
| Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
| Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneur Croix de guerre 1914-1918 (5 palmes) Croix de guerre 1939-1945 (2 palmes) Le Journal de Marche du 2 RD mentionne que le Général de Gaulle a remis la Médaille Militaire au Colonel Raugel après la fin de la guerre. |
Biographie
Son père, professeur d'allemand, s'était établi à Saint-Quentin (Aisne) après avoir quitté son Alsace natale en 1871. Son frère aîné Félix Raugel (1881-1975), maître de chapelle, chef d'orchestre et musicologue, fut notamment associé à la création des Chœurs de la Radiodiffusion française, ancêtres du Chœur de Radio France.
Carrière militaire
Bernardin Raugel a commencé la guerre de 1914-1918 comme lieutenant et l'a terminée comme capitaine. En 1937, il fut nommé colonel commandant l'artillerie de la 2e division de cavalerie.
Du au , il est affecté à la défense de la tête de pont de Dunkerque. Après un bref passage en Angleterre, où il était arrivé dans une barque de pêche, et un internement de 83 jours à Vals-les-Bains (Ardèche) pour organisation de dépôts d'armes clandestins, il passa en Espagne, en 1943. Il rejoignit ensuite Alger où il fut nommé commandant de l'artillerie du Corps Blindé no 1. En 1944, il apprit qu'il était trop âgé pour participer au débarquement de Provence comme combattant, au regard d'une directive visant à rajeunir l'armée française. Il avait alors 59 ans.
Il rejeta diverses propositions de poste, notamment la présidence d'un tribunal militaire, et demanda sa mise à la retraite pour pouvoir rejoindre comme deuxième classe le 2e régiment de dragons en Oranie, où son fils Jean (1913-1951) commandait un peloton de chasseurs de chars.
Bernardin Raugel a donc embarqué pour la Provence à 59 ans comme dragon de deuxième classe dans le peloton de son fils, lieutenant alors âgé de 31 ans. Il a ensuite fait les campagnes de France et d'Allemagne[1] comme cavalier dans le même escadron. Le 8 mai 1945, il avait atteint le grade de maréchal des logis-chef[2]. Mais c'est le « de nouveau »[3] colonel Raugel, commandeur de la Légion d'honneur, qui a remis la croix de chevalier le à son fils qui avait été promu au grade de capitaine.
Notes et références
- André Fraysse "Pont d'Arcole, carnet de guerre du 12 octobre 1944 au 28 avril 1945" , imprimé sur les presses du 2° Régiment de Dragons en août 1992, préface du colonel Issaverdens, 21 pages dactylographiées.
- Jean Hennion, préface au Journal d'un Français de juin 1940 à la capitulation allemande de 1945 de Bernardin Raugel
- Patrick Olmer "Une carrière exceptionnelle et une subordination particulière" Le Carabinier no 55, juin 2006 p. 5-6.
Liens externes
- Patrick Olmer (colonel e.r.) Une carrière exceptionnelle et une subordination particulière Le Carabinier no 55, juin 2006 pp. 5–6, [Revue interne de l’École d'application de l'arme blindée et cavalerie de Saumur]
- Bernardin Raugel Journal d'un Français de à la capitulation allemande de 1945, Editic, 1993 (ISBN 2-84076034-7), préface du colonel (e.r.) Jean Hennion [Cet ouvrage peut être lu sur écran. Il peut être téléchargé au format pdf. Il est consultable à la bibliothèque de l'Institut d'histoire du temps présent]
- André Fraysse Pont d'Arcole, carnet de guerre du au , imprimé sur les presses du 2° Régiment de Dragons en , préface du colonel Issaverdens, 21 pages dactylographiées. Ce document peut être lu sur écran ou téléchargé au format pdf.
- Bernardin Raugel "Une brève histoire de la famille Raugel, première partie", 106 pages, résultant de la numérisation des 88 premières pages manuscrites des "Souvenirs" de Bernardin Raugel, écrits au cours des années 1950, auxquelles ont été adjoints de nombreuses photographies et plusieurs documents. Ce document peut également être téléchargé au format pdf.