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Bernard Manciet

Bernard Manciet, né à Sabres le et mort à Mont-de-Marsan le , est un écrivain originaire des Landes et un des plus importants auteurs gascons du XXe siècle.

Bernard Manciet
Description de l'image Portrait Manciet.jpg.
Nom de naissance Bernat Manciet
Naissance
Sabres
DĂ©cès (Ă  81 ans)
Mont-de-Marsan
Activité principale
poète, écrivain, diplomate
Distinctions
prix Broquette-Gonin, prix Paul Froment
Auteur
Langue d’écriture français, gascon, occitan

Ĺ’uvres principales

L'Enterrement Ă  Sabres Le jeune homme de novembre Le triangle des Landes Jardins perdus L'Eau Mate Wharf

Du point de vue linguistique, Bernard Manciet reste fidèle au parler gascon très localisé de sa région des Landes[1] où il vécut une grande partie de sa vie avec sa famille.

Biographie

À l'école publique de Sabres, puis au petit lycée de Talence où il passe trois années heureuses chez ses oncles curés à apprendre le latin et le grec malgré sa maladie au cœur, et enfin au lycée Montaigne de Bordeaux où il passe le bac un dimanche de juin 1940, il se forge une grande érudition dont il n'aimait pas que l'on parle, mais qui imprégnait la moindre des conversations avec lui. Cueilli par la tourmente de la guerre, il fait des études de lettres et de sciences politiques à Paris avant d'entrer dans la carrière diplomatique[2].

Après avoir Ă©tĂ© mobilisĂ© comme sous-officier dans la zone d'occupation française, il reprend ses Ă©tudes Ă  Sciences Po Paris, et en sort classĂ© premier en mai 1947. Puis il intègre le service des « affaires allemandes » : il est assistant de français Ă  Spire, puis Ă  Ludwigshafen, entre 1947 et 1948 ; en 1949, il est « chargĂ© d'Ă©tudes gĂ©nĂ©rales Â» Ă  l'usine IG Farben de Ludwigshafen[3]. En 1953, il poursuit sa carrière diplomatique qui le conduit quelques mois au BrĂ©sil puis Ă  Montevideo en Uruguay.

Il revient à Sabres pour se marier en 1955 à Mme Marie-Geneviève Dayon, avoir cinq enfants (Marie-Joseph, Jean-Romain, Marc, Anne ainsi que Claire), vivre dans une maison qu'il fit construire à Trensacq et gérer l'entreprise de sa belle-famille (les établissements Dayon et Manciet) dans le secteur du bois. En 1965 il cesse de gérer la scierie familiale pour se consacrer entièrement à l'écriture.

Ĺ’uvres

En 1972 déjà, René Nelli écrivait à son propos dans l’anthologie en édition bilingue La poésie occitane parue aux éditions Seghers : « Une étude d’ensemble sur l’œuvre de Manciet ne se fera pas attendre longtemps. Elle permettra peut-être de mieux cerner ce “monstre” d’originalité, dont le renouvellement verbal incessant et le jaillissement lyrique intérieur ne doivent rien aux dernières modes littéraires de Paris. Entre René Char et Quasimodo, Bernard Manciet est certainement l’un des grands poètes – méconnus – de l’Europe moderne. »[4]

Bernard Manciet a écrit une œuvre importante, qui comprend des nouvelles, des romans, des pièces de théâtre et des poèmes dont la plupart sont écrits à la fois en français et en occitan :

  • Le Triangle des Landes, Ă©ditions Arthaud, 1981, et Éditions In 8 (Serres-MorlaĂ s), 2005 nouvelle Ă©dition corrigĂ©e.
  • L'Enterrament a Sabres / L'Enterrement Ă  Sabres, Éditions UltreĂŻa, Garein (Landes), 1989 ; Éditions Mollat, 1996; PoĂ©sie/Gallimard, Paris, 2010.
  • Accidents, I.E.O. (Institut d'Ă©tudes occitanes), 1955 et Éditions L’Escampette, Bordeaux, 1999.
  • Cantas deu rei / Chants royaux, Ed. de la Barbacane, 1975.
  • Strophes pour Feurer, Éditions L’Escampette, 1995.
  • Jeune Homme de novembre / Lo Gojat de noveme, Éditions Reclams / Escòla Gaston Febus, Pau, 1995 et Edicions Reclams, Pau, 2003.
  • Per el Yiyo, Éditions L’Escampette, 1996.
  • VĂ©niels, Éditions L’Escampette, 1996.
  • Impromptus, Éditions L’Escampette, 1998.
  • Les Émigrants ou IphigĂ©nie devant la gare [Los Hòra-trèits o Ifigenia davant la gara], Éditions L’Escampette, Bordeaux, 1999.
  • Les Vigilantes, Éditions L’Escampette, 1999.
  • Le dire de Guernica, L'Escampette, 2001.
  • Compresseur, suivi de Poussière, Éditions L’Escampette, 2000.
  • Pastel, alchimie du bleu, livre fait Ă  la main, la part des anges Ă©ditions, 2001.
  • Cobalt, Éditions Cadratins, Bagnères de Bigorre, 2002.
  • Éloge de la Rose, Éditions L’Escampette, 2003.
  • OrphĂ©e, Pièce de théâtre, mise en scène par G. Tiberghien, mis en musique par J.-C. Audouin, Bordeaux, 2004.
  • De nouveau Cordoue/'Cordoa enqüèra, Éditions Cadratins, Bagnères de Bigorre, 2004.
  • Casaus perduts, novelas, Edicions Reclams, 2005.
  • Jardins perdus, L'Escampette Éditions, 2005.
  • Les Murmures du mal, L'Escampette Éditions, 2006.
  • EcorchĂ©s, photographies Eric Chabrely, la part des anges Ă©ditions, 2006.
  • Lo Brèc, poèma, Edicions Reclams, 2006.
  • L'Eau mate, Éditions L’Escampette, 2007.

Il s'est longuement exprimé sur son parcours dans :

Notes et références

  1. Il « semble refuser de propos délibéré toute concession à l'occitanité, voire à la pangasconité, pour se réfugier pour ainsi dire dans son microcosme ultradialectal… Cela ne met évidemment pas en cause l'immense valeur littéraire de l'œuvre de Manciet. » Pierre Bec, « Le gascon, dialecte occitan ? », in Hervé Guillorel et Jean Sibille dir., Langues, dialectes et écriture (Les langues romanes de France), Actes du colloque de Nanterre des 16,17 et 18 avril 1992, Institut d'études occitanes et Institut de politique internationale et européenne de l'université Paris X-Nanterre, 1993, p. 155.
  2. Bénédicte Boyrie-Fénié et Jean-Jacques Fénié, Dictionnaire des Landes, Editions Sud Ouest,
  3. Sur le sĂ©jour en Allemagne de Bernard Manciet, voir Guy Latry, « Les danseurs de Spire. Catherine Paysan et Bernard Manciet, une rencontre en Allemagne Â», in DĂ©chirures culturelles, expĂ©riences allemandes : les rapports de civilisation dans l'Ĺ“uvre de Catherine Paysan, Évelyne Brandts, Rainer Riemenschneider Ă©d., L'Harmattan, 2012, pp. 133-143 ; J.-P. Courouau, « Du cĂ´tĂ© de l'Allemagne Â», dossier Bernard Manciet, Europe, n° 971, 2010, pp. 325-338.
  4. René Nelli, La poésie occitane, Seghers, , 352 p. (ISBN 978-2-232-11052-8)

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard Manciet. Le feu est dans la langue, Bordeaux, CELO et William Blake and C°, 1996 (avec un « Essai de bibliographie de l'Ĺ“uvre publiĂ©e et inĂ©dite de Bernard Manciet Â» par François Pic, p. 203–241).
  • Bernard Manciet : la voix d'une Ĺ“uvre (Auteurs en scène no 2), Éditions Théâtre des treize vents, Centre dramatique national Languedoc Roussillon Montpellier, 1997.

Liens externes

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