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Bernard Devilliers

Bernard Devilliers est un militant communiste, résistant français et déporté, né le au Mans et décédé dans la même ville le à l’âge de 82 ans.

Bernard Devilliers
Description de cette image, également commentée ci-après
Bernard Devilliers pendant ses classes au 106e régiment d’artillerie lourde portée hippomobile - Fin 1939.
Naissance
Le Mans
Décès
Le Mans
Nationalité Drapeau de la France France
Profession
ouvrier ajusteur
Autres activités
Distinctions
Conjoint

Biographie

Militant

Bernard Devilliers est fils unique. Son père, blessé de la Première Guerre mondiale, lui inculque l’horreur de la guerre. Il l’emmène au cinéma voir les films sur ce sujet[1] - [2].

Son père décède des suites de ses blessures de guerre en 1934. Bernard devient pupille de la nation. À 14 ans il arrête l’école et devient apprenti ajusteur à l’usine des segments Amédée Bollée au Mans. Au bout de 3 ans il obtiendra son CAP d’ajusteur de précision. Il entrera dans le travail et sera, dès le départ, syndicaliste CGT. C’est par cette intermédiaire qu’il entrera dans l’action militante[1] - [2].

Engagé volontaire

Début de la guerre, c'est la mobilisation générale. Bernard est trop jeune pour être mobilisé mais il veut combattre et donc il choisit de s’engager.

Après ses classes il est affectĂ© Ă  la 91e batterie du 32e rĂ©giment d'artillerie antichar[3]. LĂ , Bernard constate l’état de son rĂ©giment : « rĂ©giment hippomobile n’ayant que 2 chevaux, les gardes de nuit ont 5 balles pour leur fusil et doivent les rendre le lendemain matin ».

Il est arrêté et emprisonné à Tonnerre (Yonne) lors de l’invasion de juin 1940. Il n’a jamais combattu. Il est transféré au camp de Mailly (Aube). Il se fait libérer en simulant une hypertension artérielle et avec une radio montrant une aorte anormalement développé.

De retour au Mans, il reprend son travail à l’usine Bollée.

La RĂ©sistance

C'est à l'usine Amédée Bollée qu'il rencontre Marcelle Cérésa. Elle est militante communiste et antifasciste. Ils se marieront après la guerre en 1947.

Sur les directives du Front national (Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France), leur action est tout d'abord basée sur la reproduction, la création et la distribution de tracts[4].

Il ne part pas au STO (Service du travail obligatoire) en travaillant quelque temps à la SNCF (Société nationale des chemins de fer français)[2]. Il entre au Parti communiste le et simultanément aux FTPF (Francs-tireurs et partisans français)[2]. La même année, il devient capitaine et responsable régional au deuxième bureau de l'armée secrète, dont le chef régional est Camille Delétang. Il prend alors le pseudonyme de « Claude » prénom de son bébé[2]. Afin de pouvoir nourrir les responsables circulant clandestinement, avec son groupe, ils volent des tickets de rationnement dans les mairies proche du Mans[5].

Le , Auguste Delaune (Commandant l'interrĂ©gional PR4 des Francs-tireurs et partisans français) et Jean Fresnel responsable du deuxième bureau FFI sont arrĂŞtĂ©s, sur dĂ©nonciation, au pont CoĂ«ffort au Mans. Jean Fresnel est tuĂ© et Auguste Delaune blessĂ© est transfĂ©rĂ© Ă  l'hĂ´pital dans le quartier allemand[6]. Il est dĂ©cidĂ© par la direction du Conseil national de la RĂ©sistance, d'Ă©tudier la possibilitĂ© d'une action commando pour le libĂ©rer. Bernard Devilliers sera chargĂ© par Auguste Gillot d'aller repĂ©rer les lieux. Il se dĂ©guise en visiteur d'un malade avec un sac d'oranges Ă  la main et « s'Ă©gare Â» dans l'hĂ´pital afin de repĂ©rer les lieux. L'action est dĂ©cidĂ©e mais elle sera annulĂ©e en raison de l'absence de la voiture venant de Bretagne (refoulĂ©e Ă  un barrage)[7] - [8].

En septembre 1943, en raison des restructurations de la résistance, Bernard Devilliers se rend à Paris. Il se voit confier la direction du deuxième bureau de la subdivision des Forces françaises de l'intérieur (FFI) M4[9].

DĂ©portation

DĂ©libĂ©rations du conseil municipal de la ville du Mans du 25 octobre 2007 "DĂ©nomination d'une voie sur Le Mans : rue Marcelle et Bernard Devilliers

Il est arrĂŞtĂ© par la police le  avec son Ă©pouse Ă  leur domicile au Mans[10].

Après quelques jours passĂ©s en prison au Vert Galant au Mans, il est transfĂ©rĂ© Ă  la prison du Cherche-Midi Ă  Paris puis dĂ©portĂ© au camp de Natzweiler-Struthof. Il porte le triangle rouge et les deux N : "Nacht und Nebel". Il est ensuite transfĂ©rĂ© au camp de concentration Ă  Dachau[2] - [11]. Il est libĂ©rĂ© et de retour au Mans en mai 1945.

Témoignage et devoir de mémoire

Jusqu’à sa mort, Bernard Devilliers intervient avec son épouse auprès des élèves de collèges et lycées sarthois afin de les informer et de préserver le présent et le futur des erreurs passées[12].

Reconnaissance

Bernard Devilliers est décoré de :

  • la Croix de guerre avec Ă©toile d'argent en 1946
  • la LĂ©gion d’honneur au grade de chevalier en 1957 (DĂ©cret du 28 Mars 1957, publiĂ© au journal officiel du 2 Avril 1957, pris sur rapport du ministre de la dĂ©fense) puis Ă©levĂ© au grade d'officier en 1996 (DĂ©cret du 11 Avril 1996, publiĂ© au journal officiel du 14 Avril 1996, pris sur rapport du ministre de la dĂ©fense).

Depuis le , dans le quartier de l’universitĂ© de la ville du Mans, une rue « Marcelle et Bernard Devilliers Â» honore leurs mĂ©moires.

Références

  1. Isabelle Armange, Pour une France sans barbelés, Le Mans, , 46 p., p. 12
  2. Joseph Estevès, 200 Figures de la Résistance et de la Déportation en Sarthe, Sarthe, , p. 78
  3. Isabelle Armange, Pour une France sans barbelés, Le Mans, , 46 p., p. 15
  4. Ouvrage collectif, La Vie quotidienne des Sarthois de 1939 Ă  1945, Sarthe, Edition CĂ©nomane, , 176 p. (ISBN 2-905596-07-4), p. 108 et 110
  5. Isabelle Armange, Pour une France sans barbelés, Le Mans, , 46 p., p. 25
  6. Isabelle Armange, Pour une France sans barlelés, Le Mans, , 46 p., p. 28
  7. Simone Gillot et Auguste Gillot, Un couple dans la resistance, Le Mans, Éditions sociales, , 334 p., p. 251 à 254
  8. La Vie quotidienne des Sarthois de 1939 Ă  1945, Sarthe, Editions CĂ©nomane, , 176 p. (ISBN 2-905596-07-4), p. 127
  9. Isabelle Armange, Pour une France sans barbelés, Le Mans, , 46 p., p. 30
  10. La Vie quotidienne des sarthois de 1939 Ă  1945, Le Mans, Editions CĂ©name, , 176 p. (ISBN 2-905596-07-4), p. 139
  11. La Vie quotidienne des Sarthois de 1939 Ă  1945, Le Mans, Editions CĂ©nomane, , 176 p. (ISBN 2-905596-07-4), p. 141
  12. Association culturelle et touristique du Mans et de la Région, La Vie mancelle et sarthoise N°315, Le Mans, , 60 p., p. 18
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