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Beat them all

Le beat them all ou BTA (faux-anglicisme dĂ©rivĂ© du terme anglais beat 'em up signifiant « frappez-les »), ou jeu de combat Ă  progression[1], souvent abrĂ©gĂ© en beat'em all et parfois appelĂ© scrolling fighter, est un genre de jeu vidĂ©o opposant un ou deux joueurs Ă  un nombre important d'ennemis. À l'origine, ces jeux ont gĂ©nĂ©ralement lieu en milieu urbain et sont axĂ©s sur les thĂšmes de l'auto-justice et de la lutte contre la criminalitĂ©. Plus tard, le genre utilise des thĂšmes historiques ou de fantasy.

Screenshot de Crawl un beat them all sorti en 2014

Les beat them all traditionnels sont caractérisés par le défilement parallaxe (scrolling) et les niveaux en 2D bien que plus tard certains jeux aient affiché des environnements en trois dimensions avec un plus grand nombre d'ennemis.

Ces jeux sont connus pour leur systÚme de jeu simple, à la fois acclamé et tourné en dérision par la critique. Le mode deux joueurs en coopération et les multiples personnages jouables sont aussi caractéristiques du genre.

Les premiers beat them all influents ont Ă©tĂ© Kung-Fu Master, sorti en 1984 et Renegade, sorti en 1986. Ils ont introduit les environnements urbains et les thĂšmes tels que la vengeance, largement rĂ©employĂ©s plus tard. Le genre a alors connu une pĂ©riode de grande popularitĂ© avec entre autres la sortie de Double Dragon en 1987, qui a introduit le mode coopĂ©ratif Ă  deux joueurs au cƓur des beat'em all classiques. Des jeux tels que Streets of Rage, Final Fight et Golden Axe sont d'autres classiques sortis Ă  cette pĂ©riode. Le genre est devenu moins populaire Ă  partir de l'Ă©mergence des jeux vidĂ©o basĂ©s sur la 3D, mais certains beat'em all ont adaptĂ© leur formule simple pour l'utiliser Ă  grande Ă©chelle dans des environnements en trois dimensions.

DĂ©finition

Le beat'em all est un sous-genre du jeu d'action oĂč le personnage du joueur doit combattre un grand nombre d'ennemis en combat Ă  mains nues ou Ă  l'aide d'armes. Le systĂšme de jeu des premiers beat'em all consistait Ă  marcher Ă  travers un niveau, une section Ă  la fois, et Ă  battre un groupe d'ennemis avant de passer Ă  la section suivante, le niveau se finissant gĂ©nĂ©ralement par un combat contre un boss.

Le genre est à distinguer du jeu de combat, qui est basé sur le duel en face-à-face plutÎt que sur des niveaux et de multiples ennemis. Les deux genres se sont parfois mutuellement inspirés, notamment en termes de graphismes et de style. Certains jeux comme Super Smash Bros. Brawl regroupent les deux genres.

Game design

Niveaux et ennemis

Les joueurs doivent marcher d'un bout à l'autre du niveau, et les niveaux utilisent généralement le défilement horizontal, ou défilement parallaxe. Plus tard, certains beat them all ont élargi le terrain d'action à des environnements plus vastes en trois dimensions, tout en conservant le systÚme de contrÎle et le gameplay simple. Tout au long du niveau, les joueurs peuvent acquérir des armes qu'ils peuvent utiliser, ainsi que des vies rétablissant la santé du joueur.

Les joueurs marchent Ă  travers le niveau et sont arrĂȘtĂ©s par des groupes d'ennemis qui doivent ĂȘtre vaincus avant de pouvoir continuer[2]. Le niveau se termine lorsque tous les ennemis sont vaincus. Chaque niveau contient de nombreux groupes d'ennemis identiques[3] - [4], rendant ces jeux rĂ©pĂ©titifs[3] - [5]. Dans ces jeux, les joueurs doivent souvent battre un boss, un ennemi beaucoup plus fort que les autres, Ă  la fin de chaque niveau[6]. Le terme boss (chef en anglais) est d'ailleurs probablement nĂ© avec les beat'em all, puisque ce dernier ennemi Ă©tait le capitaine des ennemis vu plus tĂŽt dans le niveau (le mĂȘme en plus grand et plus fort)[6].

Joueurs et personnages

Les beat'em all permettent souvent au joueur de choisir parmi plusieurs personnages, chacun ayant ses propres forces, faiblesses, et coups[7] - [8] - [9] - [10]. Les attaques peuvent ĂȘtre aussi bien de rapides combinaisons d'attaques de bases (combos) ou des attaques en sautant ou en attrapant l'ennemi[7] - [10]. Les personnages ont souvent leurs propres attaques spĂ©ciales, ce qui, en fonction du choix du joueur, mĂšne Ă  utiliser diffĂ©rentes stratĂ©gies[11]. Le systĂšme de contrĂŽle est gĂ©nĂ©ralement facile Ă  maitriser car il requiert l'utilisation de deux boutons seulement. Ces boutons peuvent ĂȘtre combinĂ©s pour rĂ©aliser des combos, ainsi que des attaques intĂ©grant des sauts ou des prises sur l'adversaire[7] - [10]. Depuis la sortie de Double Dragon, de nombreux beat'em all permettent de jouer Ă  deux en coopĂ©ration, une raison importante de l'attrait pour ces jeux[12] - [7] - [10] - [8] - [13]. Les beat'em up sont plus aptes Ă  recevoir un mode de jeu coopĂ©ratif que les autres genres de jeu[14].

Histoire

Origines

Le premier jeu Ă  avoir comme Ă©lĂ©ment le combat au poing est un jeu de boxe de Sega, Heavyweight Champ (1976)[15], utilisant la vue de cĂŽtĂ©, rĂ©utilisĂ©e plus tard dans les jeux de combat[16]. Sega continue avec plusieurs autres jeux de combats ; Samurai (1980), un jeu d'arcade d'arts martiaux oĂč le joueur se bat simultanĂ©ment contre plusieurs opposants dans une zone fermĂ©e, avant de combattre un maitre samurai tenant le rĂŽle du boss. Le combat au poing est prĂ©sent Ă©galement dans diffĂ©rents jeux de plates-formes, Kangaroo (1982), oĂč un kangourou boxe avec des singes, en arcade et console et Bruce Lee (1983), sur ordinateur et ayant pour thĂšme les arts martiaux, ainsi que Chuck Norris Superkicks (1983), un jeu basĂ© sur le thĂšme des arts martiaux qui sort sur Atari 2600[17].

Cependant, ce fut Data East qui popularisa les jeux ayant pour thĂšme les arts martiaux avec son jeu de combat Karate Champ (1984)[15]. La mĂȘme annĂ©e, le jeu d'Irem, Kung-Fu Master (1984, connu sous le nom de Spartan X au Japon), inspirĂ© par le cinĂ©ma d'action hongkongais pose les fondations du beat'em all en side-scrolling grĂące Ă  son gameplay simple et ses multiples ennemis[15] - [18]. Konami sort en 1985 Yie Ar Kung-Fu, puis Yie Ar Kung-Fu II en 1986 qui seront Ă©galement des succĂšs sur micro-ordinateurs. Plus tard la mĂȘme annĂ©e, Karateka combine les sĂ©quences de combat Ă  un-contre-un de Karate Champ avec la libertĂ© de mouvement de Kung-Fu Master, ce fut une rĂ©ussite grĂące Ă  l'ajout de combat dynamique. Il fut parmi les premiers beat'em all portĂ©s sur console de salon[15]. Violence Fight (en) (1989) de Taito.

Âge d'or (Combats au milieu de plusieurs adversaires)

Apparus au milieu des annĂ©es 1980, les premiers beat them all sont en deux dimensions (2D) et l'action se dĂ©roule via un scrolling horizontal. D'abord sur un seul plan puis proposant une pseudo « profondeur » de champ, le genre Ă©volue peu dans la technique.Trojan (1986, Capcom) et Nekketsu Kƍha Kunio-kun (1986, Taito), s’éloignent du thĂšme des combats de ring utilisĂ©s par ses prĂ©dĂ©cesseurs pour s’intĂ©resser aux combats de rue. L'adaptation occidentale Renegade (sorti la mĂȘme annĂ©e) fut entiĂšrement remaniĂ© par l'Ă©quipe de dĂ©veloppement afin de convenir au public amĂ©ricain, inspirĂ© par le film The Warriors l'ambiance du titre n'aura finalement plus rien Ă  voir avec la version japonaise.

Renegade servit de modÚle pour les beat'em all suivants, ajoutant la possibilité de se déplacer aussi bien horizontalement que verticalement, ainsi que la possibilité d'effectuer des combos. Contrairement aux titres sorti précédemment, dans Renegade les adversaires peuvent encaisser plusieurs coups successivement, le 1er coup immobilisant temporairement celui-ci. On peut citer Double Dragon (1987, de Technos), Growl (1990, de Taito), Streets of Rage (1991, Sega).

Le beat them all s'oriente Ă©galement vers d'autres thĂšmes, comme l'heroic fantasy avec Golden Axe (1989, Sega), Dungeon Magic (en) (1993, Taito) ou Dungeons and Dragons: Shadow over Mystara (1996), mais aussi Altered Beast (1988, Sega, type plateforme) mĂȘlant mythologie grecque et horreur, Dynasty Wars (1989, Capcom) qui utilise les Ă©popĂ©es de l'Ă©poque des Trois Royaumes de Chine (220 Ă  380), thĂšme qui sera repris dans Warriors of Fate (1992, Capcom), puis la sĂ©rie Knights of Valour qui commence en (1999, IGS), la sĂ©rie Dynasty Warriors qui commence en 1996, mais dont le premier Ă©pisode sera un jeu de combat Ă  2. L'univers de bande-dessinĂ©e et dessin animĂ© est Ă©galement utilisĂ© avec Teenage Mutant Hero Turtles (1989, d'aprĂšs Les Tortues ninja), AstĂ©rix (1992), tous deux par Konami, Arabian Magic (1992, Taito) utilise quant Ă  lui, l'univers des comtes persans des 1001 une nuit. Les licences continuent les annĂ©es suivantes avec Batman Returns (1993, Konami), Sailor Moon (1993, Angel/Bandai sur Super Nintendo), Alien vs. Predator (1994, Capcom), Pretty Soldier Sailor Moon (1995, Gazelle/Banpresto), Batman Forever (1995, Acclaim).

Ère 32-bit (Passage à la 3D)

Les beat them all Ă©voluent progressivement dans la scĂšne vidĂ©oludique avec l’arrivĂ©e de la 3D. En particulier, Sega innove avec Virtua Fighter (1993), il ne s'agit pas d'un beat them all Ă  proprement parler, mais d'un jeu de combat Ă  un ou joueurs posant les bases de l'utilisation de personnages pour des combats en vĂ©ritable 3d en jeu d'arcade, le premier jeu de combat d'arcade en 3D vectorielle, tout d'abord en faces pleines, sans texture. La plateforme Sega-AM2 sur lequel Ă©tait sorti l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente le premier jeu de voiture en 3d vectorielle, Virtua Racing (1992) est rĂ©utilisĂ©e, elle sera Ă©galement utilisĂ©e l'annĂ©e suivante pour le premier Ă©pisode de Virtua Cop (1994). La sĂ©rie sera ensuite amĂ©liorĂ©e dans les Ă©pisodes qui suivirent. Namco rĂ©pond l'annĂ©e suivante avec Tekken (1994).

Guardian Heroes (1996, Sega sur Sega Saturn, premiĂšre console de jeu permettant des jeux complĂštement en 3D[19] reprend les principes des beat them all Ă  scrolling, avec toujours des sprites en bitmap, mais ces personnages se dĂ©placent dans des dĂ©cors en trois dimensions. La mĂȘme annĂ©e sort en borne d'arcade Die Hard Arcade (1996, Sega), le premier vĂ©ritable beat them all oĂč les personnages, et les dĂ©cors sont tous deux en 3d et texturĂ©es. La majoritĂ© des scĂšnes sont en intĂ©rieur, dans des bureaux assez dĂ©pouillĂ©s, permettant ainsi de limiter la complexitĂ© des dĂ©cors. Le systĂšme mĂ©langeant personnages en 2d et dĂ©cors en 3d sera repris dans Knights of Valour - The Seven Spirits (2003), suite de la sĂ©rie basĂ©e sur les Trois Royaumes, il profite de l'amĂ©lioration de la qualitĂ© des textures. La mĂȘme annĂ©e sort le premier Ă©pisode de Dynasty Warriors, toujours sur le thĂšme des Trois Royaume. Il s'agit d'un jeu de combat Ă  1 ou 2 joueurs, mais sera le dĂ©but d'une sĂ©rie de beat them all Ă  partir de Dynasty Warriors 2 (2000 sur Playstation). Il innove en proposant un systĂšme 3D de « combat de masse ».

Renouveau

Le renouveau, salué par la presse, du genre vient avec Onimusha: Warlords et Devil May Cry qui reprennent les caractéristiques propre au beat them all tout en innovant sur certains points :

  • Un hĂ©ros charismatique et extrĂȘmement puissant apte Ă  abattre tous les ennemis ;
  • Une gestion du personnage s'approchant du jeu de rĂŽle, avec des points d'expĂ©rience, de l'argent, des armes de divers niveaux de puissance ;
  • Des monstres variĂ©s (Ă©vitant ainsi le « combat de masse ») ;
  • Une difficultĂ© trĂšs Ă©levĂ©e Ă  haut niveau. CaractĂ©ristique du genre, mais avec des niveaux de difficultĂ©s plus accessibles. Le « timing » revient et les « combos » permettent de classer les prestations ;
  • Des combats en « mini duel ». La programmation Ă©vite les attaques combinĂ©es des monstres pour proposer des combats nombreux et rapide Ă  l'inverse du combat de masse ;
  • Des boss de fin de niveau gigantesques.

On arrive maintenant Ă  deux types de beat them all :

  • Les beat them all « de masse » oĂč le nombre de « kill » (tuĂ©) et conquĂ©rir de grands champs de bataille est le but du jeu (comme la sĂ©rie des Dynasty Warriors) ;
  • Les beat them all de type « duel » oĂč le joueur doit se concentrer sur les techniques de combats afin d'amĂ©liorer son score (comme la sĂ©rie des Devil May Cry, Bayonetta)[20].

Les derniÚres innovations concernent la « personnalisation » des héros et leurs évolutions (dimension « jeu de rÎle »). Pour finir totalement le jeu il faut le recommencer afin d'obtenir toutes les techniques de combat.

Notes et références

  1. Yolande Perron, « Vocabulaire du jeu vidéo », Office québécois de la langue française, (consulté le ).
  2. Nguyen, Thierry, Watchmen: The End is Nigh (PS3), 1UP.com, Mar 4, 2009, Mar 26, 2009
  3. Cassidy, William, Hall of Fame: Golden Axe, GameSpy, June 8, 2003, Accessed March 24, 2009
  4. Fudge, James, X-Men: The Official Game, Xploder June 13, 2006, Accessed March 24, 2009
  5. McGarvery, Sterling, Review - MadWorld (Wii), GameSpy, Mar 10, 2009, Accessed Mar 24, 2009
  6. Ramachandran, Ryan, Gamasutra Opinion: Boss Design - Trial & Punishment, GamaSutra, June 17, 2008, Accessed March 24, 2009
  7. (en) Navarro, Alex, Final Fight Review, GameSpot, 10 mai 2007. Consulté le 29 mai 2009.
  8. (en) Kasavin, Greg, Golden Axe Review, GameSpot, 1er décembre 2006, consulté le 19 mars 2009.
  9. (en) Gerstmann, Jeff, Fighting Force Review, GameSpot, 1er décembre 1997, Consulté le 19 mars 2009.
  10. (en) Perry, Douglass C., Teenage Mutant Ninja Turtles 1989 Arcade Review, IGN, 14 mars 2007, Consulté le 22 mars 2009.
  11. (en) The Death and Return of Superman, UGO, 2006, Consulté le 24 mars 2009.
  12. Spencer, Spanner, The Tao of Beat-'em-ups (part 2), Eurogamer, 12 février 2008, Consulté le 24 mars 2009.
  13. (en) Staff, Game Help Editors' Picks Co-Op Games, IGN, 13 juin 2005. Consulté le 24 mars 2009.
  14. (en) Cifaldi, Frank, The Quantum Leap Awards: The Most Important Multiplayer Games of All Time, GamaSutra, 2 février 2008. Consulté le 24 mars 2009.
  15. (en) Spencer, Spanner, The Tao of Beat-'em-ups, Eurogamer, 6 février 2008, Consulté le 19 mars 2009.
  16. Nadia Oxford, 20 Years of Street Fighter, 1UP.com, 12/11/2007
  17. (en) (en) Beat them all sur MobyGames
  18. (en) Kunkel, Bill ; Worley, Joyce ; Katz, Arnie, « The Furious Fists of Sega! », Computer Gaming World, Oct 1988, p. 48-49
  19. La Supernintendo permettait d'afficher un seul plan texturé en 3D pouvant servir de surface de jeu
  20. Corentin, « Hier, un des meilleurs beat'em all de l'histoire du jeu vidéo est arrivé par surprise sur Steam », sur Journal du Geek, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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