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Bataille du pont de Visseiche

La bataille du pont de Visseiche est un affrontement qui a opposé les forces ducales, menées par Conan III de Bretagne, à celles de seigneurs révoltés, dirigées par Robert II de Vitré et Guillaume II de La Guerche, en 1144.

Bataille du pont de Visseiche
Informations générales
Date 1144
Lieu Rives de la Seiche, Ă  Visseiche
Issue Victoire des coalisés, Robert II reprend la tête de la baronnie de Vitré.

Contexte

À la mort de son père en 1135, André Ier, Robert de Vitré devient baron. Mais, Conan III, duc de Bretagne, s'approprie la baronnie pour lui-même[1]. Dès lors, le seigneur déchu n'aura de cesse de chercher à récupérer ses terres, en cherchant secours dans les seigneuries voisines[note 1]. Finalement, c'est le seigneur de La Guerche, Guillaume, qui va accepter de l'aider.

DĂ©roulement

Conan de Bretagne profite de cette occasion pour assiĂ©ger La Guerche, positionnant ses forces près du pont de Visseiche. Cousin et alliĂ© du duc, le comte Geoffroy V d'Anjou lui vient en aide et est parvenu entre La Selle et Moutiers, Ă  seulement quelques lieues des assiĂ©geants[2]. Voyant l'Ă©tau se resserrer, Guillaume de La Guerche et Robert de VitrĂ©, appuyĂ©s  par Thibault de Mathefelon et Foulques de ChemillĂ©, embusquĂ©s dans la forĂŞt de La Guerche, attaquent par surprise les forces ducales, avant que celles-ci n'aient pu recevoir le recours des Angevins. La victoire des coalisĂ©s fut, d'après Lobineau, "totale", Conan se repliant prĂ©cipitamment Ă  Châteaugiron et les seigneurs de Raix et de Malestroit Ă©tant capturĂ©s[1]. De plus, Geoffroy d'Anjou, apprenant la dĂ©faite de son cousin, se replie Ă  Angers.

Conséquences

Selon Dom Morice et Pierre Le Baud, Robert récupère sa baronnie, grâce à quelques Vitréens lui donnant l'empreinte en cire des clefs de la ville. Ceux-ci faisaient, en effet, partis de ceux qui avait offert Vitré à Conan et avaient alors des remords.

Par ailleurs, cette défaite marque la fin pour Conan III de sa tentative de mise au pas des grands vassaux, son pouvoir étant fortement limité de facto à l'est de son duché[3]. 1144 marque, enfin, la confirmation de la domination de la baronnie de Vitré sur la marche de Bretagne, devenant ainsi la plus puissante seigneurie de la région[4].

Enfin, les Goranton-Hervé, qui avaient pris possession de Vitré pendant l'absence de Robert, sont chassés ; la lignée des Robert-André s'impose définitivement comme la seule famille de Vitré.

Notes et références

Notes

  1. Successivement dans la baronnie de Fougères, de Mayenne, de Laval et de La Guerche.

Références

  1. Guy Alexis Lobineau, Histoire de Bretagne composée sur les titres & les auteurs originaux, (lire en ligne), p. 134
  2. Louis Du Bois, Vitré, Essai sur l'histoire de la ville et de ses seigneurs jusqu'à la Révolution, 152 p. (ISBN 978-2-906064-24-9), p. 22
  3. André Chédeville et Noël-Yves Tonnerre La Bretagne féodale XIe et XIIIe siècles. Ouest-France Université Rennes (1987) (ISBN 9782737300141) p. 70
  4. « La ville de Vitré et ses premiers barons », Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou,‎ , p. 433-447

Bibliographie

  • Arthur de la Borderie Histoire de Bretagne Joseph Floch, imprimeur Ă©diteur Ă  Mayenne 1975, Tome troisième p. 34,36 & 38-40.
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