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Bataille de l'Ad Decimum

La bataille de l'Ad Decimum oppose le l'armée vandale de Gélimer et l'armée byzantine de Bélisaire. Cette bataille et les événements de l'année qui ont suivi (parfois appelés seconde bataille de Carthage) marquent traditionnellement le commencement de la fin pour les Vandales et le début de la reconquête occidentale de l'empereur Justinien.

Bataille de l'Ad Decimum
Informations générales
Date 13 septembre 533
Lieu Près de Carthage
Issue Victoire byzantine
Forces en présence
17 000 hommes11 000 hommes dont la plupart sont inexpérimentés[1]
Pertes
450 morts2 500 morts

Guerre des Vandales

Batailles

Bataille de l'Ad Decimum - Bataille de Tricaméron

CoordonnĂ©es 36° 45′ nord, 10° 20′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Bataille de l'Ad Decimum
GĂ©olocalisation sur la carte : Tunisie
(Voir situation sur carte : Tunisie)
Bataille de l'Ad Decimum
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Bataille de l'Ad Decimum

Campagne

Ă€ l’instigation de l’empereur Justinien, la Sardaigne avait Ă©chappĂ© Ă  la domination des Vandales, et la Tripolitaine avait fait de mĂŞme. Le roi vandale GĂ©limer, diffĂ©rait la reconquĂŞte de la Tripolitaine Ă  cause de son Ă©loignement, et prĂ©fĂ©ra ramener l’île rebelle sous son autoritĂ©. Ă€ cet effet, il expĂ©dia un corps d’armĂ©e fort de 5 000 hommes, sous le commandement de son frère Tzazon. Par ailleurs, plusieurs rĂ©giments de cavalerie vandale surveillaient les monts Aurès sur les marches du Royaume. Certaines de ces unitĂ©s Ă©taient les meilleures du royaume.

Profitant de l'absence de la flotte vandale, occupĂ©e Ă  reconquĂ©rir la Sardaigne, BĂ©lisaire avait dĂ©barquĂ© en Afrique après trois mois de navigation, avec 10 000 hommes d'infanterie, soit deux lĂ©gions et 5 000 cavaliers, en partie romains et en partie mercenaires barbares hĂ©rules et huns. Les deux lĂ©gions regroupaient chacune 5 000 fantassins d'Ă©lite. La flotte byzantine Ă©tait montĂ©e par près de 20 000 marins. Surpris par cette nouvelle, GĂ©limer avait abandonnĂ© Carthage, et ordonnĂ© la levĂ©e de nouvelles troupes milices urbaines.

L'Ad Decimum (en latin, la poste des Dix milles) est un simple repère sur la cĂ´te mĂ©diterranĂ©enne Ă  dix miles au sud de Carthage. GĂ©limer approche de la ville avec environ 11 000 guerriers, recrutĂ©s Ă  la hâte, et qui ne sont mĂŞme pas des troupes d’élite, face Ă  l'armĂ©e de BĂ©lisaire, comprenant environ 17 000 hommes, Ă©tablie sur une forte position sur la route de Carthage, près de l'Ad Decimum.

DĂ©roulement

Le plan d'attaque vandale.

Manquant de soldats de mĂ©tier, GĂ©limer Ă©labore un plan d'attaque qui lui permettra, avec moins de troupes, de tenir contre un adversaire supĂ©rieur en nombre. Il choisit le dĂ©filĂ© de l'Ad Decimum, un Ă©troit passage dans les montagnes de l'Atlas. Il divise ses forces en trois corps d'armĂ©e. Il envoie 2 000 hommes, commandĂ©s par son neveu Gibamond, pour dĂ©border l'armĂ©e de BĂ©lisaire, qui avance en colonnes le long de la route. Un autre corps, Ă©galement de 2 000 hommes, commandĂ© par le frère de GĂ©limer, Ammatas, tient le dĂ©filĂ© près de l'Ad Decimum. Selon le plan vandale, les 7 000 hommes de GĂ©limer devaient se rabattre sur le flanc romain comme une masse d'arme et couper toute retraite.

Le plan tel qu'il Ă©tait conçu Ă©tait de qualitĂ©, s'il avait trouvĂ© des mains expertes pour le rĂ©aliser. Mais la mission de Gibamond Ă©choue, son corps de 2 000 hommes Ă©tant impuissant face aux troupes romano-hunniques qui le dispersent ; Gibamond est tuĂ© dans la bataille. Ammatas Ă©choue aussi face Ă  l'avant-garde byzantine commandĂ©e par Jean l'ArmĂ©nien, et ne rĂ©ussit pas Ă  conserver le dĂ©filĂ©. Lui aussi est tuĂ© dans la bataille. Ses hommes sont poursuivis par les Romains jusqu'aux portes de Carthage.

Ignorant la défaite simultanée d'Ammatas et de Gibamond, le corps principal de bataille commandé directement par le roi Gélimer continuait toujours son mouvement offensif pour affronter le gros des forces de Bélisaire, le long de la route principale. La cavalerie de Bélisaire, quoique plus nombreuse que la cavalerie vandale, est surpassée, les cavaliers vandales étant bien supérieurs au combat. Les cavaliers auxiliaires fédérés sont mis en déroute, après quoi un autre corps de cavalerie formé de 800 gardes byzantins sous Uliaris, est repoussé. Il semble alors que les Vandales peuvent gagner la bataille.

Mais quand Gélimer parvient à la position d'Ammatas et découvre que son frère est mort, il est bouleversé, et ne peut donner l'ordre de l'assaut qui aurait détruit les restes de l'armée romaine désorientée, et aurait taillé en pièces les éléments huns et romains partis vers Carthage après avoir battu Ammatas et Gibamond. Au lieu de ça, les hommes baissent leur garde pendant que Gélimer enterre son frère sur le champ de bataille.

Profitant du répit et de sa supériorité numérique, Bélisaire regroupe ses forces au sud de l'Ad Decimum et lance une contre-attaque, qui repousse les Vandales et les vainc. Gélimer ordonne à son armée d'amorcer la retraite non vers Carthage, mais vers la Numidie, où il peut compter sur le secours de ses alliés berbères. Il installe son camp dans la plaine de Bulla Regia.

Conséquences

Bélisaire campe près du champ de bataille, ne voulant pas s'établir à proximité de la ville de nuit. Le lendemain, il marche sur la ville, interdisant de tuer ou de réduire en esclavage les habitants de Carthage, désormais citoyens romains. Il trouve les portes de la ville ouvertes, et son armée est bien accueillie. Bélisaire se rend au palais royal et s'assoit sur le trône du roi vandale.

Il relève les fortifications de la ville, et établit sa flotte dans le lac de Tunis, à huit kilomètres au sud de Carthage.

Les Vandales sont définitivement vaincus après la bataille de Tricamarum, le 15 décembre.

Notes et références

  1. Collins (2000), p. 126.

Voir aussi

Bibliographie

  • Roger Collins, The Cambridge Ancient History. Late Antiquity: Empire and Successors, A.D. 425–600, Cambridge University Press, XIV, pp. 124-126, 2000.

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