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Bataille de Yatay

La bataille de Yatay est un affrontement qui a opposé la Triple-Alliance (Brésil, Argentine, Uruguay) au Paraguay le dans la province de Corrientes au nord de l'Argentine durant la guerre de la Triple-Alliance.

Bataille de Yatay
Description de cette image, également commentée ci-après
DĂ©route des Paraguayens Ă  Yatay.
Informations générales
Date
Lieu Arroyo Yatay, province de Corrientes, Argentine
Issue Victoire de la Triple-Alliance
Commandants
Venancio FloresPedro Duarte
Forces en présence
10 550 hommes3 200 hommes
Pertes
318 morts
220 blessés
1 500 morts
300 blessés
1 300 prisonniers

Guerre de la Triple-Alliance

CoordonnĂ©es 29° 07′ sud, 56° 43′ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Argentine
(Voir situation sur carte : Argentine)
Bataille de Yatay

Cette bataille est le premier affrontement terrestre majeur entre les belligérants durant la deuxième phase du conflit.

Contexte

Peu de temps après avoir dĂ©clarĂ© la guerre Ă  l'Argentine, le dictateur paraguayen Francisco Solano LĂłpez envoie deux colonnes attaquer le territoire argentin : l'une d'elles, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Wenceslao Robles (es), occupe la ville de Corrientes le ; la seconde, composĂ©e d'environ 12 000 hommes et commandĂ©e par le lieutenant-colonel Antonio de la Cruz Estigarribia (es), se rend Ă  l'est de cette province pour attaquer le territoire brĂ©silien sur le Rio Uruguay.

En réponse, le , l'Argentine, l'Uruguay et l'Empire du Brésil, signent la Triple-Alliance.

Après la perte de Corrientes, le général argentin Wenceslao Paunero se lance le dans une attaque audacieuse et récupère la ville. Mais, devant l’énorme supériorité numérique de l’ennemi, il l’évacue deux jours plus tard et se dirige vers le sud-ouest de la province. Ce n’est qu’après avoir échoué à Corrientes que Paunero apprend l’avancée du Paraguay sur le fleuve Uruguay.

Pendant ce temps, durant la bataille navale de Riachuelo, la flotte brésilienne détruit l'escadre paraguayenne près de la ville de Corrientes. Cette défaite empêche la colonne paraguayenne du Paraná de prêter assistance à celle du fleuve Uruguay[1].

Les deux armées

Premier corps argentin dans la province de Corrientes le .

PrĂ©sident de l’Uruguay depuis sa victoire sur le parti blanc, le gĂ©nĂ©ral Venancio Flores met ses troupes en ordre de marche pour faire la jonction avec les 2 750 hommes dirigĂ©s par gĂ©nĂ©ral argentin Justo JosĂ© de Urquiza. Les forces brĂ©siliennes, commandĂ©es par le lieutenant-colonel Joaquim Rodrigues Coelho Nelly, et composĂ©es de 1 200 hommes, se dirige vers Concordia. LĂ , ils se rencontrent le , et reçoivent de BartolomĂ© Mitre, le prĂ©sident Argentin, l'ordre de se ranger entièrement sous les ordres de Venancio Flores. Lors de sa rĂ©union du 1er mai, le rĂ©giment de ligne de cavalerie "San MartĂ­n" est envoyĂ©, avec 450 hommes, plus un escadron d'artillerie de 140 hommes. Au total, Venancio Flores compte 4 540 hommes, des forces qu’il jugeait insuffisante pour faire face aux deux colonnes paraguayennes, au cas oĂą elles se rencontreraient. Flores, Duarte et Estigarribia se dirigent lentement vers le point de jonction. Les 3 600 hommes de Paunero avancent Ă  marche forcĂ© Ă  travers les rivières et les marais, traversant le sud de la province de Entre RĂ­os pour rejoindre Venancio Flores. En outre, 1 400 hommes de la cavalerie Corrientes commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Juan Madariaga s'y rendent. Enfin, le colonel Simeon Paiva, avec 1 200 hommes, suit de près la colonne paraguayenne de Duarte, avec ordre formel de ne pas attaquer.

Estigarribia a l'occasion de dĂ©truire l'armĂ©e ennemie mais la laisse passer. Il dĂ©sobĂ©it Ă©galement aux ordres de Lopez lui ordonnant de continuer son chemin vers Alegrete : le , il entre en Uruguaiana et ordonne de rĂ©organiser ses forces sans chercher Ă  soutenir Duarte. Les forces brĂ©siliennes du gĂ©nĂ©ral David Canabarro, trop peu nombreuses pour attaquer la colonne composĂ© de 5 000 hommes d'Estigarribia[2], se bornent Ă  rester près de la ville, sans ĂŞtre attaquĂ©es par le gĂ©nĂ©ral paraguayen.

Bataille

Plan d'attaque brésilien de la bataille.

Le champ de bataille est en grande partie inondé à cause du débordement de la rivière Yatay, en plus de ceux de son affluent, le ruisseau Despedida et du fleuve Uruguay. La plupart des forces d'infanterie paraguayennes sont retranchées entre des arbres et des fossés dans la zone des fermes du village voisin et sont protégées par un bourbier difficile à franchir.

La bataille commence à 10 heures du matin par une attaque précipitée de la division d'infanterie de Leon de Palleja, qui a déclaré qu'il était « inhumain » de tirer à l'artillerie sur un ennemi désarmé et a ordonné à ses soldats d'avancer. Duarte profite de l'erreur et contre-attaque avec presque toute sa cavalerie, faisant des centaines de victimes et l'obligeant à battre en retraite. D'autre part, l'artillerie - une arme qui aurait pu décider seule de la bataille n'a pas pu tirer car la division León de Palleja se trouvant juste sur la ligne de tir, elle aurait été touchée.

MalgrĂ© le succès limitĂ© de la cavalerie, les Paraguayens ne peuvent pas tenir longtemps devant une armĂ©e supĂ©rieure de 10 000 hommes. Le corps Ă  corps de cavalerie prend fin lorsque les Paraguayens sont dĂ©faits par la supĂ©rioritĂ© numĂ©rique et que le fils aĂ®nĂ© de Duarte, Ă  cheval et sabre Ă  la main, est fait prisonnier par l'infanterie de l'alliance[3] - [4].

Le dernier assaut de l'infanterie du lieutenant Zorrilla, qui traverse le ruisseau Yatay, est interrompue par une charge de cavalerie de Suárez et de Madariaga, qui les attaquent par l'arrière. Une centaine de soldats paraguayens traversent le fleuve Uruguay Ă  la nage, tandis que les autres son tuĂ©s ou faits prisonniers. Au total l'armĂ©e paraguayenne perd 1 500 hommes, plus 1 600 prisonniers, dont 300 blessĂ©s.

L'alliance, quant à elle, compte 318 soldats tués et 220 blessés[5].

Le massacre et l’enlèvement des prisonniers

DĂ©capitation des prisonniers paraguayens.

La bataille se termine à midi et il s'ensuit un massacre sanglant. Des petits groupes de Paraguayens qui se sont battus « comme des sauvages » - selon Flores, car ils ont été acculés au bord des rives marécageuses du Yatay refusant de se rendre. Dans ses écrits, le président Marcos_Paz indique :

« Notre groupe de prisonniers en Uruguaiana comptait un peu plus de 1 400 personnes. Mais un nombre qui devrait ĂŞtre plus Ă©levĂ©. Un chef de cavalerie brĂ©silienne m'a dit qu'il y a eu beaucoup de kidnapping de prisonniers, au moins 800 Ă  1 000 d'entre eux ont Ă©tĂ© enlevĂ©s. Ils sont devenus esclaves. Jusqu'Ă  aujourd'hui, ils enlèvent et achètent des prisonniers. Le commandant Guimaraes, chef d'une brigade brĂ©silienne, m'a dit l'autre jour qu'il devait marcher dans les rues de l'Uruguaiana en disant qu'il n'Ă©tait pas paraguayen pour qu'il ne soit pas kidnappĂ©[3]. »

Notes et références

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