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Bataille de Sandepu

La bataille de Sandepu (黒æșć°äŒšæˆŠ, Kokkƍdai no kaisen), aussi connue sous le nom de bataille de Heikoutai, est un important affrontement terrestre de la guerre russo-japonaise qui eut lieu en Ă  environ 58 km au sud-ouest de Mukden en Mandchourie[2].

Bataille de Sandepu
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Carte postale russe de l'Ă©poque.
Informations générales
Date 25-29 janvier 1905
Lieu Sud de Mukden, Mandchourie
Issue Indécise
Belligérants
Drapeau de l'Empire du Japon Empire du JaponDrapeau de l'Empire russe Empire russe
Forces en présence
220 000 hommes285 000 hommes
350 canons
Pertes
9 000 morts, blessĂ©s ou disparus1 727 morts
11 123 blessĂ©s
1 113 disparus[1]

Guerre russo-japonaise

Batailles

CoordonnĂ©es 41° 47â€Č nord, 123° 26â€Č est
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
Bataille de Sandepu
GĂ©olocalisation sur la carte : Liaoning
(Voir situation sur carte : Liaoning)
Bataille de Sandepu
GĂ©olocalisation sur la carte : Asie
(Voir situation sur carte : Asie)
Bataille de Sandepu

Contexte

AprĂšs la bataille du Cha-Ho, l'armĂ©e impĂ©riale russe et l'armĂ©e impĂ©riale japonaise se font face au sud de Mukden jusqu'Ă  l'arrivĂ©e de l'hiver mandchou. Les Russes se retranchent dans la ville de Mukden, tandis que les Japonais occupent un front long de 160 km avec les 1re, 2e, et 4e armĂ©es, ainsi que le rĂ©giment de cavalerie indĂ©pendant d'Akiyama Yoshifuru. Les commandants japonais estiment qu'une bataille importante n'est pas possible et affirment que les Russes pensent la mĂȘme chose en raison des difficultĂ©s d'un combat en hiver.

Le commandant russe, le général Alexeï Kouropatkine, reçoit des renforts par le transsibérien mais est perturbé de l'arrivée soudaine de la 3e armée japonaise du général Nogi Maresuke sur le front aprÚs la chute de Port-Arthur le .

Dans l'État-major de Kouropatkine Ă  Mukden, le gĂ©nĂ©ral Nicolas Petrovitch Linevitch vient d'arriver de Vladivostok pour commander la 1re armĂ©e mandchoue et l'aile gauche de Kouropatkine. Le centre est tenu par la 3e armĂ©e mandchoue du gĂ©nĂ©ral Alexandre von Kaulbars. L'aile droite est commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Oskar Grippenberg, nommĂ© Ă  la tĂȘte de la 2e armĂ©e mandchoue composĂ©e du 8e corps armĂ© europĂ©en, d'une division du 10e, de la 61e division de rĂ©serve, de la 5e brigade de fusiliers, et du 1er corps armĂ© de SibĂ©rie du gĂ©nĂ©ral Georg von Stackelberg, en plus d'un grand corps de cavalerie. Les forces russes comptent au total 285 000 hommes et 350 canons.

Gripenberg est d'abord pessimiste vis-Ă -vis des plans de Kouropatkine visant Ă  effectuer une offensive contre l'aile gauche des Japonais, qui est placĂ©e dans une position exposĂ©e proche du territoire russe aux environs du petit village de Heikoutai. Il accepte le plan Ă  la condition que les trois armĂ©es russes coordonnent leur attaque. Les dĂ©tails du plan sont transmis Ă  Saint-PĂ©tersbourg par un correspondant de guerre de L'Écho de Paris, qui attribue la conception du plan Ă  Gripenberg. Ce nouvel article, ainsi que les redĂ©ploiements importants de Gripenberg les et , signalent aux Japonais les intentions russes.

Raid de Michtchenko

Le premier mouvement de Kouropatkine est d'envoyer le gĂ©nĂ©ral Pavel Michtchenko vers le sud avec 6 000 cavaliers et six batteries d'artillerie lĂ©gĂšre dans le but de dĂ©truire la gare de Newchang des chemins de fer de Mandchourie du Sud. Le bĂątiment est connu pour stocker une grande quantitĂ© de nourriture et de matĂ©riel. Michtchenko est Ă©galement chargĂ© de dĂ©truire des pont ferroviaires et des sections de voies le long de sa route. Parti le , il progresse lentement en raison d'une mauvaise mĂ©tĂ©o et d'un manque de fourrage et de source d'approvisionnement sur sa route. Au moment oĂč il atteint la gare le , elle a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© fortifiĂ©e par les Japonais. Il Ă©choue trois fois Ă  prendre le bĂątiment et est forcĂ© de se replier Ă  Mukden qu'il atteint le . Les dĂ©gĂąts causĂ©s par ses dragons sont rapidement rĂ©parĂ©s par les Japonais[3].

Bataille

Le , Kouropatkine ordonne Ă  la 2e armĂ©e mandchoue d'attaquer dans une manƓuvre de flanc la 2e armĂ©e du gĂ©nĂ©ral Oku Yasukata puis de revenir traverser la riviĂšre Taitzu avant que la 3e armĂ©e de Nogi n'arrive. Cependant, Gripenberg n'est pas autorisĂ© Ă  emmener toutes ses troupes, Kouropatkine le limite Ă  trois divisions en plus du 1er corps armĂ©e de SibĂ©rie et de la cavalerie. Les Japonais sont conscients de ces plans et ƌyama doit renforcer son flanc gauche. Kouropatkine blĂąme plus tard Gripenberg car ces mouvements de prĂ©parations auraient alertĂ© les Japonais[4].

Le , la bataille commence avec une attaque du 1er corps armĂ© de SibĂ©rie sur le village fortifiĂ© de Heikoutai que les Russes prennent au prix de lourdes pertes. La 14e division russe, qui a pour objectif d'attaquer le village fortifiĂ© de Sandepu, Ă©choue Ă  coordonner son attaque avec le 1er corps de SibĂ©rie, et doit retarder son attaque d'une journĂ©e[4]. GĂȘnĂ©s par un manque de cartes, de reconnaissance et par une mauvaise mĂ©tĂ©o, avec parfois des blizzards, les Russes attaquent le mauvais village, occupant le hameau de Paotaitzu qui subit un violent tir de barrage de l'artillerie japonaise et une contre-attaque venue de Sandepu qui avait Ă©tĂ© occupĂ© par la 5e division japonaise[5]. PlutĂŽt que de venir Ă  leur secours, Gripenberg envoie un faux rapport Ă  Kouropatkine en disant que Sandepu est capturĂ© et qu'il a ordonnĂ© Ă  ses hommes d'y rester le . Cependant, le reste de la rĂ©gion assignĂ©e aux troupes de Stackelberg est entre les mains des Japonais, et malgrĂ© les ordres de rester sur place, Stackelberg dĂ©cide de lancer une attaque. AprĂšs avoir perdu 6 000 hommes[2], il est forcĂ© de se replier.

Le matin du 28 janvier, Gripenberg dĂ©couvre qu'il est sĂ©parĂ© du gĂ©nĂ©ral Kaulbars par le village de Sandepu, ce qui les empĂȘche de rĂ©unir leurs forces. Cependant, Ă©tant donnĂ© qu'il est en supĂ©rioritĂ© numĂ©rique sur les Japonais par sept divisions contre cinq, il insiste pour continuer l'offensive. Sa dĂ©cision n'est pas soutenue par Kouropatkine, agissant avec sa prudence et son hĂ©sitation habituelles, et ordonne aux forces de Gripenberg de se replier. Stackelberg, ignorant de nouveau les ordres, continue d'attaquer, et avec l'aide de la cavalerie de Michtchenko, prend une partie du village de Sandepu. Dans le mĂȘme temps, le 10e corps armĂ© russe du gĂ©nĂ©ral Konstantin Tserpitsky, avec le consentement de Gripenberg, rĂ©ussit Ă  sĂ©curiser des positions Ă  l'arriĂšre de Sandepu. MalgrĂ© la situation avantageuse, Kouropatkine relĂšve Stackelberg de son commandement pour insubordination, et redemande Ă  Gripenberg de se replier. Les soldats russes avançant, leur moral est Ă©levĂ© car ils rĂ©ussissent pour la premiĂšre fois une offensive depuis le dĂ©but de la guerre, et ne comprennent pas pourquoi on leur ordonne de se replier.

ƌyama lance ensuite une contre-attaque massive le et rĂ©ussit Ă  reprendre Heikoutai durant la matinĂ©e[5].

ImmĂ©diatement aprĂšs la bataille, Gripenberg dĂ©missionne de son poste sous prĂ©texte d'ĂȘtre malade et est remplacĂ© par Kaulbars. Sur le chemin de retour vers Saint-PĂ©tersbourg, il s'arrĂȘte Ă  Harbin oĂč il blĂąme violemment Kouropatkine de la responsabilitĂ© de la dĂ©bĂąche dans les journaux, l'accusant d'ĂȘtre un « traĂźtre Â» et affirmant qu'il a refusĂ© son soutien crucial car il Ă©tait jaloux de son succĂšs. Il continue ses attaques sur Kouropatkine mĂȘme aprĂšs son retour en Russie[4]. Stackelberg est Ă©galement relevĂ© de son commandement par Kouropatkine pour insubordination[2].

Bilan

Les pertes totales des Russes sont de 1 781 tuĂ©s, 9 395 blessĂ©s et 1 065 disparus selon des sources soviĂ©tiques modernes[6], bien que d'autres sources indiquent un total de plus de 20 000 hommes perdus[7]. Les pertes japonaises totales sont d'environ 9 000 avec seulement 2 000 tuĂ©s[2].

Étant donnĂ© que la bataille se termine en impasse tactique, aucun camp ne rĂ©clame la victoire. En Russie, les marxistes utilisent la controverse de Gripenberg dans les journaux, et l'incompĂ©tence de Kouropatkine dans les batailles prĂ©cĂ©dentes, pour rĂ©unir plus de soutien dans leur campagne contre le gouvernement.

Notes et références

  1. Russian Main Military Medical Directorate (Glavnoe Voenno-Sanitarnoe Upravlenie) statistical report. 1914.
  2. Kowner 2006, p. 342-343.
  3. McCullagh 1906.
  4. Jukes 2002, p. 65.
  5. Connaughton 1988, p. 277.
  6. (en) G. F. Krivosheev (trad. du russe par Christine Barnard, préf. John Erickson), Soviet casualties and combat losses in the twentieth century, London Pennsylvania, Greenhill Books Stackpole Books, coll. « Mazal Holocaust », , 290 p. (ISBN 978-1-853-67280-4)
  7. Connaughton 1988, p. 278.

Bibliographie

  • (en) R. M. Connaughton, The War of the Rising Sun and the Tumbling Bear—A Military History of the Russo-Japanese War 1904–5, Londres, (ISBN 978-0-415-00906-5).
  • (en) Geoffry Jukes, The Russo-Japanese War 1904–1905, Osprey, coll. « Essential Histories », , 96 p. (ISBN 978-1-84176-446-7).
  • (en) Rotem Kowner, Historical Dictionary of the Russo-Japanese War, The Scarecrow Press, , 567 p. (ISBN 0-8108-4927-5).
  • (en) Francis McCullagh, With the Cossacks : Being the Story of an Irishman who Rode with the Cossacks throughout the Russo-Japanese War, Londres, E. Nash, (OCLC 777525).
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