Accueil🇫🇷Chercher

Bataille de Raymond

La bataille de Raymond s'est déroulée le , près de Raymond, dans l'État du Mississippi, pendant la campagne de Vicksburg de la guerre de Sécession. Le combat le plus âpre voit les éléments de l'armée du Tennessee du major général de l'Union Ulysses S. Grant s'opposer aux forces confédérées du département du Mississippi et de Louisiane orientale du lieutenant général John C. Pemberton. Les confédérés échouent à empêcher les troupes fédérales d'atteindre la voie ferrée méridionale et d'isoler Vicksburg, Mississippi, d'être renforcées et ravitaillées.

Bataille de Raymond
Description de cette image, également commentée ci-après
Division de Logan combattant les confédérés pres de Fourteen Mile Creek
Informations générales
Date
Lieu Comté de Hinds, État du Mississippi
Issue Victoire de l'Union
Commandants
James B. McPhersonJohn Gregg
Forces en présence
12 000 hommes[1]4 400 hommes
Pertes
446 total
68 tués
341 blessés
37 disparus
820 total
100 tués
305 blessés
415 capturés

Guerre de SĂ©cession

Batailles

Campagne de Vicksburg

CoordonnĂ©es 32° 14′ 21″ nord, 90° 26′ 55″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Bataille de Raymond
GĂ©olocalisation sur la carte : Mississippi
(Voir situation sur carte : Mississippi)
Bataille de Raymond

Pendant la matinée du , les confédérés apprécient l'avantage de deux contre un qu'ils détiennent, alors qu'ils font face au-delà de Fourteen Mile Creek à une seule brigade fédérale. Néanmoins alors que la matinée s'approche de midi et que les confédérés attendent en embuscade, le reste de la division fédérale se déploie en secret dans les champs à côté de la brigade, donnant aux troupes de l'Union un avantage de trois contre un en nombre et un de sept contre un pour l'artillerie[2]. L'officier de plus haut rang confédéré, le brigadier général John Gregg (en), tente d'obtenir une surprise tactique et de mettre en déroute les forces fédérales alors qu'elles traversent le ruisseau, mais c'est lui qui est pris par surprise et est mis en déroute par le XVII corps de l'Union sous le commandement du major général James B. McPherson. Les pertes de l'Union à Raymond sont de 68 morts, 341 blessés et 37 disparus. Les pertes confédérées sont pratiquement le double : 100 morts, 305 blessés et 415 prisonniers[3] - [4] - [5].

La petite bataille a un impact excessivement important sur la campagne de Vicksburg. L'interdiction par l'Union de la voie ferrée interrompt la tentative de Pemberton pour consolider ses forces et l'empêche de faire la jonction avec son commandant, le général Joseph E. Johnston. Finalement, Pemberton n'a que trois options : abandonner Vicksburg, se retirer dans la ville et accepter le siège, ou combattre contre une force supérieure en nombre. Faisant face à des ordres contradictoires de ses supérieurs et à une insurrection ouverte de ses subordonnés, Pemberton sera obligé de choisir la dernière option le lors de la bataille de Champion Hill.

Préparations de la bataille

En tant que partie du plan de Pemberton pour tenir en Ă©chec l'armĂ©e de Grant le long d'un large front grossièrement dĂ©limitĂ© par Fourteen Mile Creek, Pemberton ordonne Ă  tous les renforts arrivant dans Jackson, Mississippi, de marcher vers Raymond, Ă  30 km (20 miles) au sud-ouest. LĂ -bas, ils formeront l'aile gauche d'une force plus importante que l'armĂ©e fĂ©dĂ©rale. Ă€ Raymond, les renforts qui arrivent seront soutenus par le rĂ©giment de cavalerie de Wirt Adams (en), qui mène des reconnaissances sur les routes pour donner des indications sur les mouvements des fĂ©dĂ©raux vers Jackson. Adams reçoit l'ordre de Pemberton de laisser son rĂ©giment dans Raymond et de chevaucher vers Edwards, Mississippi, Ă  24 km (15 miles) pour organiser la cavalerie attachĂ©e au corps principal confĂ©dĂ©rĂ©[6]. NĂ©anmoins, Adams choisit d'obĂ©ir Ă  un ordre subsĂ©quent du major gĂ©nĂ©ral John S. Bowen lui donnant instruction d'emmener sa force entière Ă  Edwards[7].

L'infanterie confĂ©dĂ©rĂ©e fait son chemin vers Raymond par voie ferrĂ©e et par route et comprend les brigades en sureffectif de Gregg et de Maxey en provenance de Port Hudson, Louisiane, et les brigades de William H. T. Walker et de States Rights Gist (en) en provenance de l'est. Compliquant le voyage, cependant, le raid de Grierson rend les portions de voies ferrĂ©es inutilisables Ă  l'est de Jackson et environ 80 kilomètres (50 miles) de piste au sud de Brookhaven, Mississippi. Les hommes de Gregg marchent, en consĂ©quence, 137 kilomètres (85 miles) sur les 300 kilomètres (200 miles) qui relient Port Hudson Ă  Jackson, arrivant le . Un second raid, lancĂ© par le major gĂ©nĂ©ral James B. McPherson, coupe la voie ferrĂ©e juste au nord de Brookhaven, piĂ©geant les chariots sur la Jackson & New Orleans Railroad avec la brigade du gĂ©nĂ©ral Maxey trop au sud pour participer Ă  la bataille qui va suivre.

Après avoir bénéficié d'un jour de repos sur la rivière Pearl juste au nord de Jackson, Gregg reçoit l'ordre de marcher sur Raymond aux premières lueurs du . Par la suite, la brigade de Gregg arrive à Raymond tard dans l'après-midi, et « tombe pour se reposer dès qu'elle s'arrête »[8]. Le repos est de courte durée. Au lieu de trouver le régiment de cavalerie de Wirt Adams gardant les routes de la ville, Greq trouve le réseau de routes gardé par un détachement de cinq cavaliers confédérés et une compagnie de la cavalerie de l'État[9]. Gregg est obligé de positionner des piquets sur les routes hors de la ville avec son infanterie fatiguée.

Opération de Grant contre Vicksburg.

Ă€ l’insu de tous dans l'armĂ©e confĂ©dĂ©rĂ©e, les hommes de McPherson du XVII corps rodent près d'Utica, Mississippi, maintenant un silence sans tambour ni trompette et une force couverture de cavalerie. Les deux divisions avancent lentement le long de la route de crĂŞte dessĂ©chĂ©e entre Utica et Raymond pendant deux jours, ayant des difficultĂ©s Ă  se maintenir Ă  proximitĂ© d'une source d'eau, pendant que le reste de l'armĂ©e de Grant explore le nord vers la voie ferrĂ©e[10]. Ayant dĂ©tectĂ© le corps principal de Pemberton, Grant ordonne Ă  McPherson de dĂ©placer ses deux divisions Ă  16 kilomètres (10 miles) dans Raymond Ă  la mi-journĂ©e du [11]. Montant avant le lever du jour, la cavalerie fĂ©dĂ©rale protĂ©geant la 3rd division du gĂ©nĂ©ral John Logan dĂ©clenche l'alarme de la cavalerie de l'État postĂ©e sur la route d'Utica pratiquement immĂ©diatement[12].

Parce que toutes les routes n'ont pas Ă©tĂ© correctement couvertes, les nouvelles de l'arrivĂ©e de milliers de troupes confĂ©dĂ©rĂ©es dans Raymond se rĂ©pandent. Ayant appris des habitants locaux qu'une force importante de confĂ©dĂ©rĂ©s attend juste au-dessus de la route, Logan tente de dĂ©ployer le 20th Ohio Infantry sur une vaste ligne d'accrochage et marche près de 1,6 kilomètre (mile) au travers d'enchevĂŞtrements pratiquement infranchissables. Après une heure d'arrĂŞts et de dĂ©parts pour redresser la ligne, et une « importante dĂ©pense de temps, du souffle et du langage grossier », Logan ordonne de rĂ©trĂ©cir la ligne d'accrochage. Vers 10 heures du matin, la deuxième brigade de Logan, Ă©merge d'un petit champ qui borde la Fourteen Mile Creek[13].

Des bruits atteignent Gregg selon lesquels le corps principal fĂ©dĂ©ral est attendu au sud d'Edwards, donc il estime que ce corps de troupes doit ĂŞtre un raid[14]. En fanfare, il fait marcher ses hommes dans les rues de Raymond pour rĂ©pondre Ă  la menace. Arrivant sur les collines surplombant Fourteen Mile Creek, il ordonne Ă  ses hommes de se camoufler, puis ordonne au colonel Hiram Granbury, commandant du 7th Texas Infantry Regiment composĂ© de vĂ©tĂ©rans, d'envoyer la compagnie A et une partie de la compagnie B se poster sur de pont sur la rivière car ils ont des nouveaux fusils Enfield[15]. Le plan de Gregg semble d'entraĂ®ner le raid dans une charge sur le pont pour empĂŞcher qu'il ne soit brĂ»lĂ©. Une fois que la force fĂ©dĂ©rale sera du cĂ´tĂ© confĂ©dĂ©rĂ© du pont, les 3 200 hommes camouflĂ©s sortiront de leur emplacement et repousseront la force de l'Union dans le lit de la rivière oĂą ils seront bloquĂ©s pour le massacre.

Gregg attend avec impatience que la ligne d'accrochage fĂ©dĂ©rale traverse le champ et engage ses piquets. L'impatience se change en surprise, cependant, quant Ă  10 heures les tirailleurs s'arrĂŞtent Ă  l'orĂ©e des bois et demandent Ă  l'artillerie lĂ©gère du 8th Michigan Battery de DeGolyer de nettoyer le pont avec quelques tirs de boite Ă  mitraille. La prĂ©sence de l'artillerie ne peut signifier qu'une seule chose : la force qui occupe le champ devant lui n'est pas un simple raid de maraudage, mais au moins une brigade fĂ©dĂ©rale complète. Gregg reste imperturbable et modifie simplement son plan d'attaque. Son corps principal se dĂ©placera vers la gauche, laissant les champs qui sont maintenant menacĂ©s par l'artillerie fĂ©dĂ©rale en sĂ©curitĂ© Ă  500 mètres (500 yards) des collines sous Fourteen Mile Creek. Deux grands rĂ©giments lanceront une embuscade lorsque la brigade fĂ©dĂ©rale traversera la rivière, pendant que deux autres grands rĂ©giments se glisseront dans les bois sur les arrières de la ligne fĂ©dĂ©rale, capturant la batterie d'artillerie et piĂ©geant les troupes de l'Union dans le lit de Fourteen Mile Creek, oĂą ils seront obligĂ©s de se rendre. Dans l’excitation de la prĂ©paration, Gregg oublie d'informer Pemberton de ces plans[14].

Le plan de Pemberton est de permettre Ă  Grant de dicter l'orientation de l'attaque fĂ©dĂ©rale. Grant peut tourner vers l'est et attaquer Raymond, ou tourner vers l'ouest et attaquer Edwards. En faisant cela, l'arrière vulnĂ©rable de Grant sera susceptible d'ĂŞtre attaquĂ© par n'importe quelle force qui n'aura pas Ă©tĂ© engagĂ©e[16]. Pemberton a explicitement ordonnĂ© Ă  Gregg de ne pas provoquer une bataille gĂ©nĂ©rale avec une force supĂ©rieure, mais de se retirer vers Jackson face Ă  une force supĂ©rieure Ă  la sienne pendant que Pemberton s'occupera de l'armĂ©e fĂ©dĂ©rale par un mouvement sur ses arrières[17]. Techniquement, Gregg ne pense pas qu'il viole ces ordres, parce que la brigade confĂ©dĂ©rĂ©e en sureffectif de 3 200 hommes, avec des renforts sur le chemin, surpasse une brigade fĂ©dĂ©rale moyenne selon un rapport de deux contre un. Ce que Gregg ne peut pas voir, parce que McPherson a organisĂ© sa propre embuscade, c'est que toute la 3rd division du corps de McPherson s'est dĂ©ployĂ©e sur le champ de bataille derrière la seconde brigade.

Sachant que les bois devant cachent une grande force confĂ©dĂ©rĂ©e, McPherson commence Ă  suspecter une embuscade. Après avoir fait mettre Ă  ses hommes les armes en faisceaux, manger un repas, et se reposer pour le combat Ă  venir[13], il dĂ©ploie une brigade Ă  l'arrière en rĂ©serve, et positionne de la cavalerie sur son flanc gauche, et sur son flanc droit le 31st Illinois Infantry Regiment avec un complĂ©ment de cavalerie[18]. Les hommes terminent juste de dĂ©jeuner lorsque le duel d’artillerie dĂ©bute entre l'artillerie de l'Union près de Fourteen Mile Creek et l'artillerie de Gregg[13], qui a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Gregg sur le sommet de la colline Ă  600 mètres (700 yards) de distance[19]. Vers midi, McPherson met Logan en mouvement[20].

Chaos et ironie

Les hommes des 1st et 3rd brigades font face au mĂŞme dĂ©fi que la 2d brigade plus tĂ´t dans la journĂ©e. Les vignes dans cette rĂ©gion pendent comme des cordes entre les arbres, et quelques-unes d'entre elles sont rĂ©putĂ©es avoir des Ă©pines de 76 mm (3 inches) de long. De plus, bien que la Fourteen Mile Creek ne soit profonde de quelques centimètres, les rives presque verticales s’élèvent Ă  plus de 3 mètres (10 feet) au-dessus du lit de la rivière Ă  certains endroits. Pour aggraver les problèmes de commandement crĂ©Ă©s par le terrain, les hommes de McPherson doivent opĂ©rer en silence, sans tambour ni trompette, et les ordres doivent ĂŞtre donnĂ©s par coursier, causant une avancĂ©e de la ligne inĂ©gale. Les hommes du 23rd Indiana Infantry Regiment connaissent ce qui a dĂ» sembler un coup de chance sur le moment, en raison d'un virage du ruisseau, leur flanc droit restant très près de la rivière. Avec peu d'effort, l'unitĂ© traverse la rivière et reste en formation. De façon Ă  combler le trou crĂ©Ă© par la marche, l'unitĂ© recule avec prĂ©cipitation recherchant le reste de la brigade, et tombent littĂ©ralement dans les mâchoires du piège confĂ©dĂ©rĂ©[21]. Une seule chose sauve le 23 rd Indiana Infantry d'un massacre d'ampleur, c'est que les confĂ©dĂ©rĂ©s n'ont jamais eu de baĂŻonnettes[22].

Le colonel Manning Force, commandant le 20th Ohio Infantry Regiment, entend le hurlement rebelle (en), suivi des bruits de fusillade, et panique. Il ordonne à son régiment de charger, courant dans l'enchevêtrement pratiquement infranchissable et saute dans le lit de la rivière. Là, ses hommes sont saisis d'horreur à la vue de leur erreur - le reste de la division tient le terrain à l'arrière, et les rives de la rivière sont trop raides pour avancer ou reculer. Heureusement, la rivière a un coude à cet endroit, et les soldats l'utilisent comme un abri lors de l'échange de tirs avec le 7th Texas Infantry, la portée des fusils texans parvenant à quelques mètres de là alors que les confédérés utilisent l'autre côté du lit de la rivière de la même manière. Le colonel Force rampe hors du lit de la rivière avec difficulté et demande de l'aide au reste de la division implorant le colonel Richards du 20th Illinois Volunteer Infantry regiment d'avancer et de relier la ligne fédérale[23].

Le bataillon de gauche du 7th Texas Infantry, et le 3rd Tennessee Infantry, excitĂ©s par leur victoire facile sur le 23 rd Indiana Infantry, avancent au-delĂ  de la rivière et dĂ©passent le 20th Ohio en une vague, rencontrant la ligne de bataille de l'Union qui est dans les bois. Pendant quelques minutes, la ligne de l'Union et celle des confĂ©dĂ©rĂ©s se retrouvent masquĂ©es dans les bois Ă©pais et la fumĂ©e et se tuent l'une l'autre Ă  bout portant, « les deux lignes [campant] fermement sur place ; les deux pareillement dĂ©terminĂ©es comme deux bulldogs engagĂ©s dans un combat Ă  mort »[24]. Juste après, Force retourne dans le lit de la rivière, la ligne fĂ©dĂ©rale reçoit l'ordre de quitter les bois pour rejoindre la sĂ©curitĂ© d'une palissade, permettant aux commandants de l'Union de s'organiser. Lors de cette manĹ“uvre le colonel Richards est perdu et avec lui l'appel au secours dĂ©sespĂ©rĂ© de Manning Force[23]. Les confĂ©dĂ©rĂ©s, percevant que les fĂ©dĂ©raux se retirent, imaginent que la ligne fĂ©dĂ©rale a Ă©tĂ© repoussĂ©e. Les rebelles pressent en avant avec vigueur, uniquement pour ĂŞtre rĂ©duits en pièces par une volĂ©e des troupes fĂ©dĂ©rales maintenant cachĂ©es derrière la palissade. Pour aggraver la situation des confĂ©dĂ©rĂ©s, le 31st Illinois, entendant que les combats surviennent derrière, font simplement volte-face Ă  partir de leur position sur le flanc droit de l'Union, et avance en ligne sur quelques mètres avant qu'il ne soit en position de prendre en enfilade le 3rd Tennessee Infantry[25].

Sur le flanc gauche confĂ©dĂ©rĂ©, deux rĂ©giments confĂ©dĂ©rĂ©s (50th Tennessee et le 10th/30th Tennessee fusionnĂ©s) se faufilent en silence complet, prĂŞts Ă  se rĂ©pandre sur le champ de bataille sur les arrières des fĂ©dĂ©raux et Ă  refermer le piège. Les tirailleurs du 50th Tennessee en tĂŞte chassent les piquets de cavalerie avec quelques tirs mal-ajustĂ©s[26]. Sur le terrain derrière l'armĂ©e fĂ©dĂ©rale, le gĂ©nĂ©ral Logan doit ĂŞtre pratiquement au bord de la panique. La cavalerie protĂ©geant son flanc droit crapahute dans les bois, le rĂ©giment le plus Ă  droite est hors de vue, et ce qui reste des autres rĂ©giments Ă©merge des bois en groupes dĂ©sorganisĂ©s de trois ou quatre hommes, et qui tentent en vain de se regrouper. Normalement calme lors de la bataille, Logan est vu chevauchant derrière les lignes crissant comme un aigle pour que ses troupes comblent les trous. Il tire le 8th Illinois et le 81st Illinois hors de la ligne, envoyant le premier vers la gauche oĂą le 23 rd Indiana se reforme, et le second sur la droite oĂą le 23 rd Indiana aurait dĂ» ĂŞtre, et envoie les deux rĂ©giments restant de sa rĂ©serve sonder la force qui a dispersĂ© son piquet de cavalerie.

Le commandant du 50th Tennessee sort des bois à la tête de ses tirailleurs, et se cœur se serre. À sa droite, une ligne bleue s'étire aussi loin qu'il peut voir. À sa gauche, il peut entendre les deux régiments de réserve de Logan passant devant son flanc. Le général Gregg a fait une grave erreur de calcul. La brigade d'infanterie qu'il doit mettre en déroute dans le champ s'est transformée quelque part en une division complète fédérale. La force confédérée se retire à la hâte par la rivière, et pendant un moment est trop abasourdi pour faire autre chose que rester en formation à attendre les ordres[26].

Ă€ cet instant, McPherson envoie une note Ă  Grant l'avertissant qu'il a Ă©tĂ© engagĂ© par une force confĂ©dĂ©rĂ©e d'environ 1 000 hommes pendant deux heures et est sur le point de prendre le dessus[27]. C'est un communiquĂ© incroyablement prĂ©cis. Jusque-lĂ , les confĂ©dĂ©rĂ©s n'ont seulement rĂ©ussi Ă  engager que les 7th Texas et 3rd Tennessee Infantry Regiments, soit un peu moins de 1 000 hommes au total. Curieusement, les confĂ©dĂ©rĂ©s engagĂ©s alors sont pris dans le piège qu'ils avaient prĂ©vu pour les fĂ©dĂ©raux : ils ont Ă©tĂ© attirĂ©s en une masse dĂ©sorganisĂ©e au travers d'une rivière pratiquement infranchissable, et font face maintenant au danger d'ĂŞtre entraĂ®nĂ©s dans la rivière et abattus. Les tirs en enfilade sur le 3rd Tennessee commencent Ă  faire sentir ses effets, et le flanc gauche s'effondre. Le colonel Hiram Granbury du 7th Texas dĂ©cide d'ordonner la retraite, puis revient sur ses intentions et envoie un message Ă  son bataillon Ă  droite pour annuler son ordre. Une balle opportune tue le courrier avant qu'il ne puisse dĂ©livrer le message, ce qui signifie que pendant quelques prĂ©cieuses minutes cinq compagnies du 7th Texas regiment retiennent une division entière de l'armĂ©e fĂ©dĂ©rale. Cela permet Ă  des centaines de confĂ©dĂ©rĂ©s de se retirer en sĂ»retĂ© au-delĂ  de la rivière. Une ultime poussĂ©e du 8th Illinois Infantry regiment frais dĂ©bande finalement le 7th Texas. Un rĂ©giment de fiers vĂ©tĂ©rans, qui se vantaient auparavant de n'avoir jamais mis en dĂ©route lors d'une bataille, est rĂ©duit Ă  fuir pour survivre en groupes Ă©parses avec des centaines de fĂ©dĂ©raux Ă  leur poursuite[28].

Combat confédéré pour la survie

Le colonel Randal McGavock (en), 10th Tennessee Infantry, commandant le 10th/30th Tennessee fusionnés, envoie un courrier pour trouver le général Gregg. Le courrier revient, sans ordre du général Gregg, mais avec des nouvelles selon lesquelles le centre des confédérés a été mis en déroute. En panique, McGavock donne des ordres à son régiment au centre sans attendre d'informer le 50th Tennessee qui protège maintenant le flanc gauche confédéré. Marchant à double pas du flanc droit en arrière vers la position qu'il occupait plus tôt dans la matinée, McGavock sort des bois à temps pour voir les groupes confédérés épars poursuivis par une vague bleue. Avant que toutes ses troupes émergent des bois, McGavock ordonne une charge oblique de son 10th Tennessee « Sons of Erin », soit sept compagnies, à découvert dans le champ au milieu de la masse bleue. Ce que McGavock échoue à réaliser c'est que le champ est pris maintenant en enfilade par le 31st Illinois, allongé et caché au bord des bois le long de la rivière. Dans un geste théâtral, McGavock rejette sa cape en arrière, exposant la doublure rouge et poussant ses compagnons irlandais alors qu'il mène la contre-attaque. Malheureusement pour le 10th Tennessee, cela fait aussi de McGavok une cible parfaite et il est abattu presque immédiatement. Le 31st Illinois « ouvre le feu comme à la parade » alors que les irlandais sudistes chargent devant leur front, obligeant avec succès les fédéraux qui poursuivent le centre confédéré à retourner à l'abri de la rivière. Le succès a un prix : le 10th Tennessee subit lors de cette action la majorité de ses 88 pertes répertoriées.

Pris par le tir en enfilade, le 10th Tennessee se retire, rechargeant et tirant pendant tout le temps, pour rejoindre trois compagnies du 30th Tennessee au sommet de la colline. Le lieutenant-colonel James Turner, commandant du 30th Tennessee qui réussit à commander l'unité fusionnée, positionne l'ensemble pour balayer le champ en dessous[29]. L'arrivée de la réserve de Gregg - le 41st Tennessee Infantry - et le fait que la « colline de McGavock » est devenue le point de ralliement des autres unités restantes, pour la plupart issues du bataillon droit du 7th Texas Infantry, aident à contenir la vague fédérale[28].

À ce moment, la bataille dégénère en un concours de tirs isolés alors que les commandants fédéraux tentent de reformer leurs hommes en des unités organisées dans l'enchevêtrement tout en réduisant les tirs en provenance du sommet de la colline. Gregg, pendant ce temps, se retrouve à crapahuter pour donner suffisamment de temps aux unités en déroute de se reformer pour retraiter. Le 1st Tennessee Infantry Battalion passe tout l'après-midi à faire des feintes dans diverses directions, et subit de lourdes pertes pour cela[30]. Le 50th Tennessee, fatigué d'être rester sur la Gallatin Road, traverse le champ de bataille de gauche à droite, pendant que le 41st Tennessee se met en marche au son des tirs sur le flanc gauche pour le protéger, inconscient du fait que le 50th Tennessee est déjà sur place. Se déplaçant vers la gauche, il dépasse le 50th Tennessee qui se dirige dans le sens contraire, et prend place sur la position détenue précédemment par le 50th sur le flanc[31].

Finalement, McPherson commence à étendre son flanc droit au-delà du sommet de la colline confédérée. La position ayant été tournée et ses unités précédemment mises en déroute relativement bien reformées, Gregg ordonne la retraite par Raymond vers Jackson. Là, l'artillerie fédérale trouve finalement ses marques dans la bataille, martèlent les rangs confédérés pendant que Gregg continue à retarder l'action pour permettre à ses unités battues de se retirer. Alors que sa force désorganisée crapahute au travers des clôtures et des jardins dans Raymond, elle rencontre le 3rd Kentucky Mounted Infantry et 800 cavaliers sous le commandement de Wirt Adams, les éléments précurseurs des renforts qui se dirigent de toutes parts de la Confédération vers Raymond. Les secours parviennent trop tard pour faire quelque chose sauf assurer une protection d'arrière garde de cavalerie à la force épuisée du général Gregg[32].

Conséquences

Les pertes de l'Union à Raymond s'élèvent à 68 morts, 341 blessés et 37 disparus. Les pertes confédérées sont presque deux fois plus nombreuses : 100 morts, 305 blessés et 415 prisonniers[5]. Le fait que l'armée de l'Union ait enterré et capturé plus de confédérés à Raymond que le nombre de pertes répertoriées par la général Gregg (500) est indicatif du nombre de locaux et de troupes de l'État qui ont répondu à l'appel désespéré de Jefferson Davis auprès du gouverneur du Mississippi pour aider à repousser Grant[33] - [34]. Beaucoup de morts confédérés ont été enterrés dans le cimetière confédérés de Raymond, Mississippi, par les habitants de la ville[35].

Le plan de Grant était de pousser Pemberton à diviser ses forces, afin de battre l'armée confédérée par morceau. Les nouvelles selon lesquelles l'aile gauche de Pemberton retraite vers le centre ferroviaire à Jackson, Mississippi, où il doit recevoir les renforts de toutes parts de la Confédération, conduisent Grant à changer de plan d'attaque. Où il avait initialement prévu de détacher deux divisions de McPherson pour détruire Jackson, Grant prévoit maintenant un assaut de grande ampleur sur la capitale du Mississippi[36]. Cela conduit à la bataille de Jackson le , qui est essentiellement une action d'arrière garde pour Joseph E. Johnston, soudainement timoré. La menace de renfort confédéré étant éliminé, Grant tourne et défait Pemberton lors de la bataille de Champion Hill le , et lors de la Bataille de Big Black River Bridge le . Pemberton et son armée tout sauf brisée, retraite dans la forteresse de Vicksburg, où ses hommes se rassemblent pour contrecarrer deux assauts fédéraux, mais finalement acceptent l'inévitable et se rendant le .

Préservation du champ de bataille

Bien que le champ de bataille de Raymond reste pratiquement inchangé depuis un siècle, le développement commercial et résidentiel le long de la Mississppi Highway 18 (en) condamne Raymond à être mis sur la liste du top 10 des champs de bataille de la guerre de Sécession en péril de la Civil War Preservation Trust (en) en 2005.

En 1998, en rĂ©ponse au projet de transformation de pâturages en centre commercial bordant la route nationale, un groupe de citoyens engagĂ©s forment le « Friends of Raymond » pour promouvoir la prĂ©servation des terres dont le champ de bataille de Raymond[37]. L'association achète initialement 160 000 m2(40 acres) qui devaient accueillir le dĂ©veloppement commercial, des zones non-contiguĂ«s supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© acquises depuis. Un parc du champ de bataille a Ă©tĂ© construit du cĂ´tĂ© nord de la Highway 18, comprenant un parcours pĂ©destre, plusieurs canons, et des marqueurs d'interprĂ©tation. En 2009, le parc du champ de bataille de Raymond double de superficie avec l'acquisition du terrain qui a vu l'apogĂ©e des combats ; ce terrain, nĂ©anmoins reste Ă  dĂ©velopper et manque de marqueurs d'interprĂ©tation sur le centre du parc[38].

Notes et références

  1. Kennedy, p. 166.
  2. Crocker III, H. W. (2006).
  3. Memoirs of Ulysses S. Grant, Chapter 34.
  4. Grabau, page 66.
  5. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 638.
  6. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 851.
  7. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 853.
  8. Drake, page 25.
  9. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 736.
  10. PUSG, page 183 & 194-195.
  11. PUSG, page 200.
  12. T. B. Riggin, Memorial Day Address.
  13. Dwight.
  14. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 737.
  15. Report Of Hiram Granbury.
  16. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 861.
  17. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 862.
  18. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 707 & 735.
  19. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 747.
  20. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 711.
  21. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI pages 711 and 712.
  22. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 747.
  23. Drake, page 45.
  24. Drake, page 46.
  25. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 740.
  26. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 744.
  27. PUSG, page 206.
  28. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 748.
  29. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 741.
  30. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 746.
  31. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 745.
  32. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 738.
  33. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 859.
  34. OR Series 1 - Volume 24 (Part III) Chapter XXXVI page 739.
  35. Confederate Cemetery at Raymond.
  36. OR Series 1 - Volume 24 (Part I) Chapter XXXVI page 50.
  37. Friends of Raymond.
  38. Raymond Battlefield Park Doubles in Size.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Davis, Theodore R., "How a Battle is Sketched, " St. Nicholas Magazine.
  • (en) Dwight, Henry O., "The Affair on the Raymond Road, " The New York Semi-Weekly Tribune.
  • (en) Drake, Rebecca, In Their Own Words, Friends of Raymond, 2001.
  • (en) Gower, Herschel and Allen, Jack, editors, Pen and Sword, The Life and Journals of Colonel Randal McGavock, Tennessee Historical Commission, 1959–1960.
  • (en) Grabau, Warren E., Confusion Compounded: The Pivotal Battle of Raymond, McNaughton and Gunn for the Blue and Gray Education Society, 2001.
  • (en) Grant, Ulysses S., Personal Memoirs of U. S. Grant, Charles L. Webster & Company, 1885–86, (ISBN 0-914427-67-9).
  • (en) Kennedy, Frances H., ed., The Civil War Battlefield Guide, 2d ed., Houghton Mifflin Co., 1998, (ISBN 0-395-74012-6).
  • (en) Simon, John Y. (ed.), The Papers of Ulysses S. Grant, Volume 8: April 1 – July 6, 1863, Southern Illinois University Press, 1979, (ISBN 0-8093-0884-3).
  • (en) U.S. War Department, The War of the Rebellion: a Compilation of the Official Records of the Union and Confederate Armies, U.S. Government Printing Office, 1880–1901.
  • (en) Barber, Flavell C., and Ferrell, Robert H., Holding the Line: The Third Tennessee Infantry 1861–1864, Kent State University Press, 1994, (ISBN 978-0-87338-504-6).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.