Bataille de Bornem
La bataille de Bornem se déroule pendant la guerre des Paysans. Le , la ville de Bornem, place-forte de l'armée insurgée du Petit-Brabant, est prise d'assaut par l'armée républicaine française.
Date | 4 - |
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Lieu | Bornem, Saint-Amand, Willebroek et Blaasveld |
Issue | Victoire républicaine |
République française | Paysans contre-révolutionnaires |
3 000 Ă 4 000 hommes[1] | plusieurs milliers d'hommes |
inconnues | 300 morts[2] (selon les RĂ©publicains) |
Batailles
- Saint-Nicolas
- 1er Boom
- Merchtem
- Zele
- Malines
- 2e Boom
- Hooglede
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- 1er Diest
- 1er Louvain
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- 2e Louvain
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- Londerzeel
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- Bornem
- Meerhout
- 2e Diest
- 3e Diest
- Mol
- Jodoigne
- Marilles
- Beauvechain
- Hélécine
- Kapellen
- Meylem
- Hasselt
Coordonnées | 51° 06′ 00″ nord, 4° 14′ 00″ est |
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DĂ©roulement
Attaque de Saint-Amand
Au début du mois de novembre, les forces républicaines françaises convergent sur Bornem où sont retranchés les paysans insurgés de l'armée du Petit-Brabant commandée par Emmanuel Rollier. La ville est entourée de canaux et est renforcée par plusieurs barricades, ainsi les rebelles qui occupent également le fort Sainte-Marguerite, disposent de bonnes positions défensives[1].
Commandée par l'adjudant-général Rostollant, la principale colonne républicaine, forte de 1 500 hommes, gagne Alost le , puis passe par Steenhuffel. Le matin du , elle attaque les insurgés à Saint-Amand, bourg situé au sud de Bornem. Les rebelles menés par Julien Rollier, le frère du commandant en chef, résistent mais à midi, Rostollant reçoit des renforts depuis Termonde. Le village est alors bombardé par l'artillerie et plusieurs maisons sont incendiées. Les insurgés se replient sur Mariekerke alors que Rostollant reçoit encore le renfort de 700 hommes avec une pièce d'artillerie venus de Termonde, et commandés par le chef de bataillon Striffler[1].
Les Républicains tentent de marcher le même jour sur Bornem mais ils battent en retraite et reportent l'attaque au lendemain. Ils regagnent Saint-Amand, la ville est pillée et les prisonniers pris les armes à la main sont fusillés devant l'église, des habitants sont également assassinés par des soldats. Les exactions font 16 morts, dont une petite fille de 7 ans et un vieillard de 80 ans tué dans l'église[1].
Attaque de Willebroek
Le lendemain , les Républicains divisés en six corps encerclent Bornem, l'attaque principale étant menée par Rostollant depuis Saint-Amand au sud. Deux navires sur l'Escaut commandés par Castagnies canonnent le fort Sainte-Marguerite et couvrent la traversée d'une colonne venue de Saint-Nicolas au nord-ouest. Willebroek, située au sud-est de Bornem, se retrouve également entourée. Au nord, une colonne se positionne à Boom, séparée par le Rupel. Deux autres colonnes convergent sur Willebroek ; celle de Meinzweig, sortie de Bruxelles et une autre sortie de Malines et qui se positionne à l'est à Blaasveld et Heffen. Striffler, de son côté, se détache de Rostollant et fait sa jonction avec Meinzweig après être passé par Puurs[1].
Pour l'ensemble de la bataille, les Français disposent de troupes des 43e, 49e, 51e et 94e demi-brigades, du 5e régiment de hussards, du 2e régiment de chasseurs à cheval et du 5e régiment de dragons avec une artillerie importante[1].
Le matin du , au moment où les paysans sonnent le tocsin, le combat commence à Heffen où la garnison de Malines se heurte à une vingtaine de paysans qui tentent de les retarder sur le pont qui traverse la Senne. Ils sont cependant mis en fuite par le canon. Les Républicains gagne ensuite Blaasveld et s'emparent du bourg malgré la résistance des insurgés retranchés dans l'église et les maisons. Un des bâtiments est réduit en cendre avec ses défenseurs[3] - [1].
Puis, à l'ouest, les forces de Striffler et Meinzweig attaquent Willebroek, là encore les paysans sont retranchés dans les habitations, mais les Français recourent de nouveau à l'incendie pour se rendre maître du bourg. Rollier est blessé, et cette nouvelle décourage les paysans. Environ 100 insurgés sont tués selon les Républicains, Rollier se replie sur le Rupel. Les Français le poursuivent et leurs colonnes opèrent leur jonction à Ruysbroeck[1] - [3].
Les Républicains contournent ensuite Bornem par le nord-est en longeant le Rupel et faisant marche sur Wintam et le fort Sainte-Marguerite, défendu par 200 insurgés, et où est hissé un drapeau blanc avec une croix rouge. Avec l'aide des pièces d'artillerie des canonnières, le fort est emporté et les Français se saisissent des vivres, des drapeaux et de six mille livres de monnaie britannique. Cependant Striffler n'arrête pas ses troupes et oblique immédiatement au sud, sur Bornem[1].
Attaque de Bornem
De son côté, l'adjudant-général Rostollant avait attaqué Bornem dans la matinée. Cependant il se heurte à une forte résistance des insurgés retranchés derrière les barricades et les maisons. La cavalerie républicaine contourne la ville et parvient jusqu'à la place de l'église, où les rebelles ont entreposé leurs munitions. Ces derniers lancent une contre-attaque qui parvient à contenir les cavaliers. Mais progressivement, les Républicains enlèvent les barricades grâce à leur artillerie et les hommes se réfugient dans les maisons. Une nouvelle fois, les Français doivent mettre le feu à toutes les habitations occupées par les rebelles pour les en déloger, 157 maisons sont détruites par les incendies[1].
Les insurgés battent en retraite pour fuir les flammes et se rassemblent sur la plaine, entre Bornem et Hingene, mais ils sont assaillis au nord et à l'est par les forces commandées par Striffler venues depuis Hingene et Ruysbroeck. Les rebelles résistent un moment mais attaqués sur trois côtés, ils sont finalement écrasés. L'adjudant-général Rostollant est blessé lors de l'affrontement, ainsi que quinze officiers, le chef de bataillon Striffler prend le commandement[1].
Rollier parvient à s'enfuir mais il devra se cacher dans les campagnes pendant deux années[3]. Sa tête et celle de son frère furent mises à prix pour 500 louis. Dans la nuit du 5 au 6, Bornem et tous les villages environnants sont pillés par des soldats et des habitants de Termonde, plusieurs prisonniers sont exécutés sommairement. Sur ordre de Rostollant, les Français incendient de nouveau 31 maisons de Bornem et 12 de Willebroek. Rostollant épargne cependant Saint-Amand à la demande de la religieuse qui soignait ses blessures[1]
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Bibliographie
- Auguste Orts, La Guerre des Paysans, 1798-1799, , p. 237-238.
- Paul Verhaegen, La Belgique sous la domination française, 1792-1814, t. III, Goemaere, , p. 447-456.
- M. Peltier, Paris pendant l'année 1798, t. XIX, Imprimerie de Baylis, (lire en ligne), p. 644-647.