Combat de Clervaux
Le combat de Clervaux ou combat de Clerf, se déroule pendant la guerre des Paysans.
République française | Paysans contre-révolutionnaires |
Capitaine Salès | Forius †|
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Coordonnées | 50° 03′ 16″ nord, 6° 01′ 46″ est |
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DĂ©roulement
Le , soit le même jour que le combat d'Arzfeld, un affrontement oppose les Français aux paysans insurgés dans la petite ville de Clervaux (Clerf en allemand). Une colonne mobile de 120[1] à 170[2] hommes, venue de Diekirch fait marche sur Clervaux. Elle est composée de fantassins commandés par le capitaine Salès et de cavaliers des brigades de gendarmerie d'Ettelbruck, Mersch, Vianden et Everlange[2]. Le village est alors occupé par les paysans insurgés, estimés au nombre de 3 000 hommes[2] par les Français, mais en réalité forts de seulement 400[1] à 500[2] hommes.
Après être passés par Wiltz le , les Français sont à Clervaux le 30. Ils tentent une première attaque, mais fatigués par une longue marche, ils sont d'abord repoussés par les insurgés retranchés dans les hauteurs, derrière les clôtures du parc du château. Cependant les Français détachent une partie de leurs troupes qui contourne le village et parvient à prendre le contrôle du château de Clervaux, d'où elle obtient des positions de tir favorables. Des escarmouches et des échanges de tirs se poursuivent pendant la nuit entre les Français, retranchés derrière les murailles du château et les maisons du village, et les paysans, dissimulés derrière les arbres et la palissade du parc. Les deux camps reçoivent également quelques renforts. Le lendemain, les Français lancent une nouvelle attaque et prennent d'assaut les palissades. Le chef des insurgés, Forius, originaire de Wiltz, est tué lors de ce combat. Le parc pris, les paysans prennent la fuite et tentent de se replier vers Esselborn. Mais alors qu'ils tentent de traverser la rivière, ils sont pris à revers par les hussards et les gendarmes à cheval. Les paysans sont dispersés, plusieurs sont capturés, d'autres s'échappent par petits groupes[2] - [3].
Le lendemain, après avoir reçu en renfort 60 fantassins et 20 hussards, les Français prennent Hosingen, le quartier-général des rebelles, sans rencontrer de résistance. Environ 60 prisonniers qui étaient détenus dans le couvent sont délivrés. Il se trouvait parmi eux trois commissaires, plusieurs secrétaires, environ 30 gendarmes ainsi que des femmes et des enfants[2].
Les pertes
Selon l'historien Auguste Orts, les pertes sont lourdes, il écrit que selon les Français, 21 de leurs soldats et 150 insurgés ont été tués lors du combat et 35 autres faits prisonniers[2]. Pour Paul Verhaegen, les pertes sont de 20 morts chez les Français et 38 du côté des insurgés[3]. Cependant selon Joseph Smets, Léopold Genicot et Jacques Godechot, lesquels s'appuient sur le rapport républicain du capitaine Salès, les pertes françaises ne sont que d'un mort et deux blessés contre 25 à 30 tués pour les insurgés, et 38 prisonniers[5] - [6] - [1]. Pour Joseph Smets, les pertes des rebelles sont de 25 à 30 tués et 40 prisonniers[1].
Le rapport républicain écrit par le commissaire central déclare : « Les brigands ont été attaqués le 9 à Clervaux par nos troupes qui en ont fait un carnage horrible. Nous n'avons perdu qu'un seul homme; deux ont été grièvement blessés, on espère les sauver[7]. »
De à , 78 prisonniers luxembourgeois pris lors des combats d'Arzfeld et de Clervaux passent en jugement lors de 5 procès. 35 sont condamnés à mort, 24 à une peine d'emprisonnement et 19 sont acquittés[1].
— Rapport du capitaine Salès. |
Bibliographie
- Auguste Orts, La Guerre des Paysans, 1798-1799, , p. 184-187.
- Joseph Smets, Les pays rhénans (1794-1814): le comportement des Rhénans face à l'occupation française, , p. 379.
- Paul Verhaegen, La Belgique sous la domination française, 1792-1814, t. III, Goemaere, , p. 437.
Références
- Joseph Smets, Les pays rhénans (1794-1814): le comportement des Rhénans face à l'occupation française, p. 379
- Auguste Orts, La Guerre des Paysans, p. 184-187
- Paul Verhaegen, La Belgique sous la domination française, 1792-1814, tome III, p. 437
- Geneanet
- Jacques Godechot, La contre-révolution: doctrine et action, 1789-1804, Presses Universitaires de France, 1984, p.345.
- LĂ©opold GĂ©nicot, Histoire de la Wallonie, Privat, 1973, p.315.
- Léon de Lanzac de Laborie, La domination française en Belgique: Directoire--Consulat--Empire, tome I, p.227.