Bataille de Bangui (mars 2013)
La bataille de Bangui se déroule pendant la guerre civile de Centrafrique. Le , les rebelles de la Seleka s'emparent de la capitale centrafricaine.
Afrique du Sud RĂ©publique centrafricaine | Seleka |
François Bozizé | Michel Djotodia Arda Hakouma |
13 morts 27 blessés (selon l'Afrique du Sud et la France)[4] - [5] 36+ morts 22+ blessés plusieurs prisonniers (selon la Seleka)[5] | 500 morts ou blessés (estimations de l'Afrique du Sud)[2] |
Batailles
Coordonnées | 4° 21′ 41″ nord, 18° 33′ 19″ est |
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DĂ©roulement
Le à Sibut, à une centaine de kilomètres de Bangui, les rebelles de la Seleka rompent les négociations avec le gouvernement centrafricain auquel ils lancent un ultimatum. Ils réclament la libération de leurs prisonniers, la validation des grades des officiers rebelles, l'intégration de 2 000 de leurs combattants dans l’armée nationale et le départ des militaires sud-africains. La Seleka affirme que si ces exigences ne sont pas accordées dans les trois jours, elle reprendra son offensive[6].
Le 22 mars, les forces rebelles sortent de Sibut, s'emparent de Damara et forcent un barrage de la force africaine sur la route de Bangui. La Seleka est alors à 55 kilomètres de Bangui[7] - [8].
Le 23, les combats se poursuivent sur l'axe routier Bangui-Damara-Sibut, à hauteur du PK 55, à 55 kilomètres de la capitale. Plus à l'ouest, une deuxième colonne rebelle s'empare de Bossembélé et de Boali. Les forces sud-africaines sont prises à revers par la deuxième colonne et subissent des pertes. Le soir du , la Seleka prend position à 12 kilomètres du centre-ville de Bangui. Pendant la nuit, les rebelles coupent l'électricité dans la ville[9] - [10] - [5].
Les combats reprennent le 24 vers 7 heures du matin, et gagnent rapidement le centre-ville. À 8h48, les rebelles annoncent s'être emparés du palais présidentiel. Le président Bozizé prend la fuite et se réfugie au Cameroun, Michel Djotodia se proclame président de la République. Le reste de la journée, les rebelles réduisent les dernières poches de résistance. Des hommes de la Seleka et des civils profitent du désordre pour commettre des pillages[11] - [12].
Restés neutres, 750 soldats tchadiens de la FOMAC et 600 soldats français sont également présents à Bangui, des patrouilles sont organisées pour tenter de freiner les pillages[5]. Les Français sécurisent notamment l'aéroport de Bangui où la situation est confuse, deux civils indiens sont tués par erreur par des soldats français lorsque des véhicules tentent de pénétrer dans l'aéroport[13].
La situation est encore confuse le 25. Le 26, des patrouilles mixtes de la FOMAC et de la Seleka sont mises en place pour tenter de rétablir l'ordre[14] - [15].
Les pertes
Le , les derniers soldats sud-africains quittent la Centrafrique. Le gouvernement sud-africain affirme que les pertes de ses troupes sont de 13 morts et 27 blessés[4] - [16] - [17].
Ce bilan est confirmé par les autorités françaises, cependant le général Arda Hakouma, chef militaire de la Seleka affirme que les pertes sud-africaines sont d'au moins 36 morts et 22 blessés[5] :
« Ce qui est sûr, moi personnellement, chef d’état-major, chef des opérations, donc c’est moi qui ai dirigé le combat, j’ai vu 36 morts sud-africains et 22 blessés. Ça c’est sûr. Il y avait des prisonniers aussi, on les a remis à la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale)[5]. »
Selon la FOMAC, 14 soldats sud-africains ont été tués lors du combat[12].
Un témoin anonyme affirme avoir vu le à la base française, près de l'aéroport de Bangui, une cinquantaine de sacs mortuaires qui devaient embarquer dans un Lockheed C-130 Hercules. Il affirme également que d'autres cadavres de soldats sud-africains continuaient d'arriver, transportés dans des voitures[5].
Ces témoignages sont rejetés par le gouvernement sud-africain qui confirme son bilan[18].
Le CICR annonce avoir ramassé 78 corps dans les rues de Bangui entre le 24 et le [19].
Notes et références
- RFI : L’armée sud-africaine confirme la mort de plusieurs de ses hommes à Bangui
- IOL : How deadly CAR battle unfolded
- DĂ©pĂŞches du Mali : Centrafrique : La Seleka a-t-elle vraiment disparu ?
- « RCA: les Sud-africains sont partis », BBC News, (consulté le )
- « Soldats sud-africains tués en Centrafrique: les chiffres divergent », RFI, (consulté le )
- « RCA : la Seleka menace de reprendre les armes si Bangui n'accède pas à ses revendications - RFI », RFI, (consulté le )
- « RCA : les rebelles centrafricains de la Seleka forcent un barrage de la force africaine sur la route de Bangui. », RFI, (consulté le )
- « Centrafrique : inquiétude à Bangui à l'approche des rebelles de la Seleka », RFI, (consulté le )
- « Les rebelles de la Seleka poursuivent sans relâche leur avancée vers Bangui », RFI, (consulté le )
- « RCA: revivez la journée du samedi 23 mars », RFI, (consulté le )
- « République centrafricaine: «journée décisive» à Bangui », RFI, (consulté le )
- « Centrafrique: revivez la journée du dimanche 24 mars », RFI, (consulté le )
- « Centrafrique : deux ressortissants indiens tués, par erreur, par des soldats français, à Bangui », RFI, (consulté le )
- « RCA: la situation reste instable à Bangui », RFI, (consulté le )
- « Centrafrique : patrouilles mixtes pour sécuriser Bangui », RFI, (consulté le )
- « Centrafrique : la polémique enfle à Pretoria après la mort de 13 soldats sud-africains », RFI, (consulté le )
- « L'affaire du déploiement des soldats sud-africains en RCA continue de faire débat », RFI, (consulté le )
- « Pretoria réaffirme le chiffre de 13 soldats sud-africains tués en Centrafrique », RFI, (consulté le )
- « Centrafrique : 78 corps retrouvés depuis une semaine dans les rues de Bangui », RFI, (consulté le )
Bibliographie
(en) Helmoed Römer Heitman, The Battle in Bangui: The untold inside story, Parktown Publishers, (ISBN 978-0-9921902-8-6, lire en ligne [PDF])