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Bataille d'al-Kafr

La bataille d'al-kaur se dĂ©roula entre les troupes françaises de l'ArmĂ©e du Levant (colonne du capitaine Gabriel Normand) et les rebelles druzes et bĂ©douins du sultan al-Atrash, le pendant la grande rĂ©volte syrienne.

Bataille d'al-Kafr
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Sultan el-Atrache lors d'une cérémonie des rebelles à Hauran le 14 août 1925
Informations générales
Date 22 juillet 1925
Lieu al-Kafr région de Jabal al-Druze Mandat français sur la Syrie et le Liban
Issue victoire druze
Belligérants
Drapeau de la France France Spahis de l'Armée du Levant Rebelles druzes et bédouins
Commandants
Drapeau de la France Capt. Normad Sultan el-Atrache
Forces en présence
174[1]entre 100 et plusieurs milliers selon les estimations
Pertes
111[1]inconnues

Grande révolte syrienne

CoordonnĂ©es 32° 37′ 45″ nord, 36° 38′ 28″ est

Le combat eut lieu au campement de la colonne Normand, dans le village d'al-Kafr, dans le sud de la rĂ©gion Syrienne de Jabal al-Druze. La bataille fut une dĂ©route pour les soldats français, pris en embuscade par les forces du sultan. La victoire du sultan lui permit de lancer la rĂ©bellion des druzes et, dès la fin juillet, de contrĂ´ler Jabal al-Druze. Cette bataille fut le lancement dĂ©cisif de la grande rĂ©volte syrienne[2].

Prélude

Le 12 juillet, les Français arrĂŞtèrent trois des cinq principaux cheikhs du clan al-Atrash, Abd al-Ghaffar, Nasib et Hamad[3] après avoir les avoir invitĂ© Ă  des nĂ©gociations sur la proposition du gouverneur militaire de la rĂ©gion de Jabal al-Druze de l'État, le capitaine Carbillet. L'invitation Ă©tait une ruse des autoritĂ©s pour capturer les chefs du clan, considĂ©rĂ©s comme les principaux agitateurs de la lutte contre la prĂ©sence française dans la rĂ©gion de Jabal al-Druze[3]. Les deux autres cheikhs, Mit'ib et le sultan al-Atrash, avaient refusĂ© l'invitation. En apprenant l'arrestation des membres de son clan, Sultan al-Atrash recruta des volontaires dans les villages des montagnes pour armer une milice. Alors que l'arrestation recherchĂ©e d'al-Atrash visait Ă  prĂ©venir une Ă©ventuelle rĂ©volte des Druzes, Sultan l'utilisa comme justification pour lancer cette rĂ©volte contre les français[3].

Le 18 juillet, des combattants de Sultan al-Atrash abattirent un avion de reconnaissance français qui volait dans le Jabal al-Druzes et capturèrent les deux hommes d'Ă©quipage autour du village de Mitin[4]. Deux jours plus tard, le Sultan prenait possession de la seconde ville de Jabal al-Druze, Salkhad[3] - [5].

Bataille

Le capitaine français Gabriel Normand avait Ă©tĂ© envoyĂ© d'al-Suwayda, la capitale de la rĂ©gion de Jabal al-Druze[4], avec une colonne composĂ©e de 166 spahis tunisiens[6] et des supplĂ©tifs syriens pour secourir les deux aviateurs français capturĂ©s Ă  Mitin[5] - [4]. Dans la soirĂ©e du 21 juillet, la colonne Normand stationna Ă  l'extĂ©rieur du village de al-Kafr dans la rĂ©gion de Jabal al-Druze, sur le chemin de Salkhad[4]. Ă€ ce moment, les Ă©missaires du sultan rencontrèrent Normand pour entamer des nĂ©gociations en vue de la libĂ©ration des cheikhs druzes emprisonnĂ©s[7]. Ils demandaient aussi le retrait de la colonne Normand d'al-Suwayda avant de pouvoir faire des concessions[8]. Normand refusa de nĂ©gocier[7] - [8], et dĂ©cida de poursuivre sa mission[7] de rĂ©cupĂ©ration des pilotes et de restauration de l'ordre dans la rĂ©gion de Jabal al-Druze[9].

Le 22 juillet, Ă  l'aube, le sultan et ses forces tendirent une embuscade aux troupes de Normand[7]. Les forces du sultan furent estimĂ©es Ă  environ 150 hommes par le journaliste syrien Munir al-Rayyis Ă  plusieurs milliers par les Français[8]. Ces forces Ă©taient composĂ©es de Druzes d'al-Kafr et de cavaliers des tribus bĂ©douines de Sardiyah et Sulut[10]. Les forces du sultan surgirent des collines et rĂ©ussir Ă  diviser la colonne en carrĂ©s dĂ©fensifs[9]. Ils tuèrent de nombreux soldats français[8]. D'après l'historien Philip S. Khoury , il s'agit plus de la moitiĂ© des soldats français qui furent tuĂ©s alors que les historiens Kais Firro et Daniel Neep estiment que seuls quelques soldats survĂ©curent pour informer leur hiĂ©rarchie de l'attaque et que l'on peut aussi trouver le chiffre de 111 morts sur 174 soldats[7] - [8]. La bataille dura environ trente minutes[9] - [1].

Suite

Le mĂŞme jour, les forces du sultan marchèrent sur al-Suwayda et forcèrent les troupes françaises Ă  se rĂ©fugier dans la citadelle de la ville qu'ils assiĂ©gèrent[7]. La bataille d'al-Kafr et le siège d'al-Suwayda marquèrent le point de dĂ©part du soulèvement gĂ©nĂ©ral selon Firro[7].

Avant ces Ă©vĂ©nements, l'objectif du sultan Ă©tait la libĂ©ration de ses cheiks des prisons françaises[9]. Ces victoires incitèrent les autres cheikhs druzes, mĂŞme ceux qui entretenaient de bonnes relations avec les autoritĂ©s françaises, Ă  rejoindre le sultan al-Atrash et Ă  se soulever[7]. Fin juillet, les forces rebelles comptaient plusieurs milliers d'hommes de toute la rĂ©gion ; on estime leur nombre Ă  8 Ă  10 000 hommes[5]. Au mĂŞme moment, en s'alliant avec les tribus musulmanes des Sardiyah et des Sulut, les rebelles contrĂ´laient toute la rĂ©gion de Jabal al-Druzes et commençaient Ă  se dĂ©placer vers la plaine du Hauban plaine pour attaquer d'al-Masmiyah et le chemin de fer du Hedjaz[11].

Références

  1. Charles Lavauzelle, page 320 Les Troupes de Marine 1622-1984 (ISBN 2-7025-0142-7)
  2. (en) Sami Swayd, The A to Z of the Druzes, Scarecrow Press, , 264 p. (ISBN 978-0-8108-7002-4, présentation en ligne), p. 94
  3. (en) Kais Firro, A History of the Druzes, vol. 1, Leiden/New York/Köln, BRILL, , 395 p. (ISBN 90-04-09437-7, présentation en ligne), p. 285
  4. (en) Daniel Neep, Occupying Syria Under the French Mandate : Insurgency, Space and State Formation, Cambridge, Cambridge University Press, , 229 p. (ISBN 978-1-107-00006-3, présentation en ligne), p. 113
  5. (en) Philip Shukry Khoury, Syria and the French Mandate : The Politics of Arab Nationalism, 1920–1945, Princeton University Press, , 722 p. (ISBN 978-1-4008-5839-2, présentation en ligne), p. 151
  6. Cours d'histoire militaire
  7. (en) Kais Firro, A History of the Druzes, vol. 1, Leiden/New York/Köln, BRILL, , 395 p. (ISBN 90-04-09437-7, présentation en ligne), p. 286
  8. (en) Daniel Neep, Occupying Syria Under the French Mandate : Insurgency, Space and State Formation, Cambridge, Cambridge University Press, , 229 p. (ISBN 978-1-107-00006-3, présentation en ligne), p. 114
  9. (en) Michael Provence, The Great Syrian Revolt and the Rise of Arab Nationalism, University of Texas Press, coll. « Modern Middle East series » (no 22), , 209 p. (ISBN 978-0-292-70635-4 et 978-0-292-70680-4, lire en ligne), p. 59
  10. (en) Michael Provence, The Great Syrian Revolt and the Rise of Arab Nationalism, University of Texas Press, , p. 59-60
  11. (en) Michael Provence, The Great Syrian Revolt and the Rise of Arab Nationalism, Austin, University of Texas Press, , 209 p. (ISBN 978-0-292-70635-4 et 978-0-292-70680-4, lire en ligne), p. 60

Bibliographie

  • (en) Kais Firro, A History of the Druzes, vol. 1, Leiden/New York/Köln, BRILL, , 395 p. (ISBN 90-04-09437-7, lire en ligne)
  • (en) Phillip S. Khoury, Syria and the French Mandate : The Politics of Arab Nationalism, 1920–1945, Princeton University Press, , 722 p. (ISBN 978-1-4008-5839-2, prĂ©sentation en ligne)
  • (en) Daniel Neep, Occupying Syria Under the French Mandate : Insurgency, Space and State Formation, Cambridge, Cambridge University Press, , 229 p. (ISBN 978-1-107-00006-3, lire en ligne)
  • (en) Michael Provence, The Great Syrian Revolt and the Rise of Arab Nationalism, Austin, University of Texas Press, , 209 p. (ISBN 978-0-292-70680-4, lire en ligne)
  • (en) Sami Swayd, The A to Z of the Druzes, Scarecrow Press, , 264 p. (ISBN 978-0-8108-7002-4, prĂ©sentation en ligne)
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