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Bataille d'Entrammes

La bataille d'Entrammes se déroule le lors de la guerre de Vendée. Venues de Château-Gontier, les forces républicaines de l'Armée de l'Ouest attaquent les Vendéens de l'Armée catholique et royale, renforcés par des chouans, qui se sont emparés de Laval le . La rencontre a lieu près d'Entrammes et se termine par une déroute complète des patriotes qui sont poursuivis jusqu'à Château-Gontier.

Bataille d'Entrammes
Description de cette image, également commentée ci-après
Mort du général Beaupuy[Note 1], huile sur toile d’Alexandre Bloch, 1888.
Informations générales
Date
Lieu Entrammes et Château-Gontier
Issue Victoire vendéenne
Forces en présence
20 000 hommes[2]25 000 hommes[3]
Pertes
4 000 morts ou blessés[2] - [3]
19 canons perdus[3]
400 morts[3]
1 200 blessés[3]

Guerre de Vendée

CoordonnĂ©es 47° 59′ 48″ nord, 0° 42′ 45″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille d'Entrammes
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Bataille d'Entrammes
GĂ©olocalisation sur la carte : Mayenne
(Voir situation sur carte : Mayenne)
Bataille d'Entrammes

Prélude

Le , l'avant-garde de l'armée républicaine commandée par François-Joseph Westermann et Michel de Beaupuy est mise en déroute à la bataille de Croix-Bataille et se replie sur Château-Gontier. Le lendemain, le gros de l'armée républicaine, mené par Jean-Baptiste Kléber, arrive dans cette même ville. Celui-ci apprend avec colère l'attaque et la déroute de Westermann. L'armée étant épuisée par plusieurs jours de marche, il décide de donner un ou deux jours de repos à ses troupes avant de lancer l'offensive contre les Vendéens à Laval. Mais Westermann, toujours impatient, réussit à convaincre le général en chef Jean Léchelle d'attaquer immédiatement la ville en passant par les collines d'Entrammes.

La bataille

Le [4], les RĂ©publicains passent Ă  l'attaque. Westermann et Danican, envoyĂ©s avec une avant-garde avec 300 cavaliers, commencent par prendre le contrĂ´le du pont sur la Jouanne près d'Entrammes.

Prévenu, Henri de La Rochejaquelein rassemble toute son armée et se porte au nord d'Entrammes. Alors que les Vendéens commencent à déployer leurs troupes, Westermann reçoit l'ordre d'évacuer sa position et abandonne le pont.

Léchelle a imposé son plan aux généraux : attaquer en colonne « majestueusement et en masse ». Les officiers de Léchelle sont conscients de l'absurdité de cette tactique, mais ils se retrouvent contraints d'obéir. Sur ordre du général en chef, les Mayençais[Note 2] de Beaupuy, suivis de ceux de Kléber, mènent l'attaque en colonne.

Du côté des Vendéens, La Rochejaquelein, sur les conseils de Lescure blessé, dispose ses hommes en demi-cercle, avec Jean-Nicolas Stofflet au centre, Talmont, Royrand et d'Autichamp à droite et les chouans, menés notamment par Jean Cottereau à gauche. Lorsque les républicains paraissent, l'artillerie de Marigny ouvre le feu sur la colonne de Beaupuy. L'avant-garde de celui-ci est décimée par la mitraille. Les Vendéens chargent et Beaupuy, sur le point d'être enveloppé doit ordonner la retraite. Sa colonne se replie en bon ordre jusqu'à la Jouanne où il est grièvement blessé. Dans un premier temps le renfort de Kléber permet aux républicains de tenir solidement leurs positions. Mais Henri de La Rochejaquelein lance plusieurs attaques simultanées qui lui permettent de franchir la rivière sur plusieurs points. La panique commence alors à se répandre dans les rangs républicains. Kléber et Marceau parviennent difficilement à rallier quelques troupes, qui sont rapidement enfoncées et se replient en désordre vers le pont sur l'Ouette. Le relief de la vallée leur offre cependant un terrain favorable qui leur permet de résister encore un moment avant d'être pris à revers. Pendant ce temps, les colonnes commandées par Chalbos et Muller arrivent à leur tour, mais emportées par le mouvement de panique, elles s'enfuient sans combattre vers Château-Gontier. Léchelle lui-même, resté à l'arrière, donne l'ordre de la retraite puis prend la fuite. La déroute devient générale et toute l'armée se réfugie à Château-Gontier, poursuivie par les Vendéens qui taillent en pièces les fuyards.

Arrivés à Château-Gontier, les Vendéens attaquent aussitôt la ville, sans laisser aux républicains le temps de se réorganiser. Resté en réserve, le général Louis Blosse engage sa division. Mais il est tué sur le pont à l'entrée de la ville et ses troupes sont repoussées. Menés par La Rochejaquelein, les Vendéens prennent d'assaut Château-Gontier. Les républicains abandonnent la ville à la tombée de la nuit. N'étant plus poursuivis par les Vendéens, ils bivouaquent en pleine campagne et puis regagnent Le Lion-d'Angers le lendemain.

Pour les Vendéens, la victoire est complète, La Rochejaquelein songe alors profiter de l'occasion pour retourner en Vendée, mais les femmes et les enfants, ainsi qu'une partie de l'armée étant restés à Laval, il fait demi-tour.

Pertes et conséquences

Les pertes des rĂ©publicains sont très lourdes : sur 20 000 soldats engagĂ©s, 4 000 ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s[2] - [3]. La totalitĂ© de l'artillerie et du matĂ©riel a Ă©tĂ© perdue et beaucoup de soldats ont abandonnĂ© leur armement pour fuir plus vite. Du cĂ´tĂ© de l'ArmĂ©e catholique et royale, selon l'officier Bertrand Poirier de Beauvais, les pertes des VendĂ©ens sont de 400 morts et de 1 200 blessĂ©s[3]. Mais la dĂ©route complète de l'armĂ©e de la rĂ©publique leur procure un rĂ©pit d'un mois. Ils vont pouvoir mettre le siège devant Granville sans ĂŞtre menacĂ©s sur leurs arrières.

L'armĂ©e rĂ©publicaine n'est alors plus en Ă©tat de lancer une nouvelle offensive. La colère des soldats et mĂŞme des gĂ©nĂ©raux se tourne contre LĂ©chelle, considĂ©rĂ© comme le responsable du dĂ©sastre. Craignant de servir de bouc Ă©missaire, KlĂ©ber Ă©crit une lettre au ComitĂ© de salut public oĂą il dĂ©nonce l'incompĂ©tence de son supĂ©rieur et inversement loue les qualitĂ©s militaires de La Rochejaquelein. Pourtant lui-mĂŞme avait sa part de responsabilitĂ©s : il n'exĂ©cuta les ordres de LĂ©chelle qu'avec mauvaise volontĂ© et retard. Pour rattraper le temps perdu, ses hommes durent couvrir 9 kilomètres en 2 heures et se lancer immĂ©diatement dans la bataille. Et c'est une de ses manĹ“uvres vers le pont sur l'Ouette qui est en partie Ă  l'origine de la panique.

Peu de temps après la bataille, Léchelle passe en revue ce qui reste de ses troupes. Ayant accusé ses soldats de lâcheté, il est conspué par ses troupes aux cris de « À bas Léchelle. Vive Kléber ». Les soldats réclament également le retour des généraux Canclaux et Aubert du Bayet.

Après cet incident, il est évident aux yeux des représentants en mission que Léchelle ne peut plus diriger l'armée. Malgré les protestations de Jean-Baptiste Carrier et des Sans-culottes, il est destitué, arrêté sur ordre du représentant Antoine Merlin de Thionville et envoyé à Nantes où il meurt le dans des conditions obscures.

Notes et références

Notes

  1. En réalité Beaupuy ne fut que blessé lors de cette bataille, contrairement au général Louis Blosse[1]
  2. L'armée de Mayence est le nom donné couramment aux soldats de l'Armée du Rhin qui formaient la garnison de Mayence de 1792 à 1793, et qui, après que la ville eut été reprise par les coalisés, furent laissés libres et purent être envoyés combattre l'insurrection vendéenne. Libérée par l'ennemi sous le serment de ne plus combattre contre lui durant un an, elle est donc envoyée sur le théâtre d'opérations intérieur de la guerre de Vendée, précisément dans le département de la Loire-Inférieure en soutien de l'armée des Côtes de Brest d’août à octobre 1793, puis elle est fondue dans l’armée de l’Ouest[5]

Références

  1. Patrick Daum, « La Chouannerie sous le regard de la IIIe République », L'Histoire en images,‎ (lire en ligne)
  2. Martin 2014, p. 175-176.
  3. Gras 1994, p. 99-101.
  4. Sur la foi des mémoires de Kléber et de Savary, plusieurs auteurs placent cette bataille le 27 octobre. Mais les rapports militaires indiquent bien la date du 26 octobre (Pierre Gréau La bataille d'Entrammes).
  5. 12 août : deux colonnes de l'armée française venant de Mayence (18.675 hommes). 1793 pages 5 et 6.

Bibliographie

Liens externes

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