Bataille d'Aspindza
La bataille d'Aspindza (en gĂ©orgien ááĄáááá«áᥠáá á«ááá) est une bataille menĂ©e entre les forces gĂ©orgiennes du roi HĂ©raclius II de Kartl-KakhĂ©tie et l'Empire ottoman, dans le cadre des guerres turco-gĂ©orgiennes de l'Ăpoque moderne.
Date | |
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Lieu | Aspindza, Samtskhé-Djavakheti |
Issue | Victoire de la Kartl-Kakhétie |
Kartli-Kakhétie | Empire ottoman |
HĂ©raclius II David Orbeliani (en) Georges XII (roi de Kartl-KakhĂ©tie) | Gola Pacha â |
3 000 hommes | 9 500 hommes |
Peu élevées | ~4 000 morts |
Guerres turco-géorgiennes (XVe-XVIIIe siÚcle)
Batailles
CoordonnĂ©es | 41° 34âČ 27âł nord, 43° 14âČ 59âł est |
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Précédents
Dans les annĂ©es 1760, peu avant la formation du royaume uni de Kartl-KakhĂ©tie en GĂ©orgie orientale (1762), le roi HĂ©raclius II de KakhĂ©tie et son pĂšre, le roi Teimouraz II de Karthlie, tentĂšrent Ă maintes reprises d'Ă©tablir une alliance militaire avec l'Empire russe contre les musulmans qui occupaient toute la frontiĂšre sud du royaume (Ottomans au sud-ouest et Perses Ă l'opposĂ©). Plus tard, durant la guerre turco-russe de 1769, l'ImpĂ©ratrice Catherine II dĂ©pĂȘcha une force expĂ©ditionnaire forte de 1 200 hommes sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Gottlieb Totleben[1] en GĂ©orgie et le roi HĂ©raclius II ouvrit dĂšs lors un second front contre la Sublime Porte. En mars 1770, les forces russo-gĂ©orgiennes marchĂšrent sur la vallĂ©e de Bordjomi et prirent la forteresse de Sadgueri (ka) le 14 avril. Trois jours plus tard, ils assiĂ©gĂšrent Atskhouri (en), dans le sud de l'actuel pays, mais le roi gĂ©orgien et le gĂ©nĂ©ral russe rentrĂšrent bientĂŽt en conflit. En effet, ils n'Ă©taient pas d'accord sur la maniĂšre stratĂ©gique avec laquelle continuer la campagne. HĂ©raclius II voulait profiter de ses succĂšs et continuer les conquĂȘtes jusqu'Ă AkhaltsikhĂ©, la capitale du Caucase ottoman, mais Totleben refusa de lui venir en aide et resta Ă Atskhouri[2].
Bataille
Pendant ce temps, le gouverneur ottoman d'AkhaltsikhĂ© rallia ses troupes pour sauver Atskhouri. Victorieux dans ses premiĂšres avancĂ©es, il propagea la peur dans les troupes alliĂ©es dont le contingent russe profita de la situation pour quitter la GĂ©orgie le 19 avril, abandonnant littĂ©ralement les GĂ©orgiens. Alors, le roi HĂ©raclius II n'avait plus dâautre choix que de battre en retraite, poursuivi par les troupes turques qui tentĂšrent de couper les lignes de dĂ©fense gĂ©orgiennes afin de les rabattre sur la ville d'Aspindza.
Dans la journĂ©e du 20 avril, le roi HĂ©raclius fait d'abord dĂ©router la garde avancĂ©e des Ottomans, composĂ©e de 1 500 hommes. Par cette astuce, il laisse passer les quelque 18 000 soldats des principales forces turques qui arrivent bientĂŽt aux bords de la Koura, qui passe par Aspindza. Durant la nuit de ce 20 avril, les troupes ottomanes commencent Ă traverser l'unique pont reliant les deux rives de la riviĂšre, dans le but d'avancer secrĂštement jusqu'Ă Tbilissi. Or, un groupe de GĂ©orgiens, menĂ©s par Aghabab Eristavi et Simon Moukhranbatoni (en), dĂ©truisirent ce mĂȘme pont, avant mĂȘme l'action des ennemis et bientĂŽt, une forte armĂ©e gĂ©orgienne surprit les Ottomans. Le flanc gauche Ă©tait dirigĂ© par Giorgi Batonichvili, fils du roi mĂȘme, le centre par HĂ©raclius II en personne et la droite des troupes par le gĂ©nĂ©ral David OrbĂ©liani. Les Turcs sont mis en dĂ©route et perdent environ 4 000 hommes, dont le chef avar Kokhta-Beladi, des commandants et des pachas. Les survivants rĂ©ussissent Ă traverser la Koura Ă la nage.
Notes et références
- Gottlieb Heinrich Totleben (1715-1773). Selon A. Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, p. 328 note 4 : « Aventurier allemand originaire de Thuringe, d'oĂč il avait Ă©tĂ© chassĂ© pour crime de droit commun, accueilli Ă la cour de Russie il y occupa de hautes fonctions ». Il sera remplacĂ© par le gĂ©nĂ©ral Soukhotine.
- A. Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, p. 328 note 5 & p. 329 note 7 : « Totleben devait laisser les GĂ©orgiens combattre seuls et utiliser les forces russes Ă un coup d'Ătat qui aprĂšs l'enlĂšvement du roi HĂ©raclius lui aurait livrĂ© le pays ».
Bibliographie
- Alexandre Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, Nouvelles Ăditions de la Toison d'Or, , 476 p., p. 328-331.