Accueil🇫🇷Chercher

Basilique Sainte-Salsa

La Basilique de Sainte-Salsa est dressĂ©e au sommet d'une falaise de grès rouge dominant la mĂ©diterranĂ©e, Ă  Tipaza 60 km Ă  l'ouest d'Alger. Elle fut Ă©rigĂ©e au IVe siècle avec les pierres de temples paĂŻens. Cet endroit, dès l'origine avait reçu le nom de colline des temples. DĂ©couverte par StĂ©phane Gsell et l'abbĂ© Grandidier, la basilique de Sainte-Salsa Ă©tait ornĂ©e de mosaĂŻques dont il ne reste Ă  peu près plus rien aujourd'hui.

Basilique Sainte-Salsa
Image illustrative de l’article Basilique Sainte-Salsa
L'entrée de la basilique.
Localisation
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Commune Tipaza
CoordonnĂ©es 36° 35′ 42,23″ nord, 2° 26′ 26,76″ est
Géolocalisation sur la carte : Algérie
(Voir situation sur carte : Algérie)
Basilique Sainte-Salsa
Basilique Sainte-Salsa
Histoire
Époque IVe siècle

Histoire

La passion de sainte Salsa est l'histoire d'une jeune fille de quatorze ans animée de la foi chrétienne mais dont les parents restés attachés au paganisme, qui un jour l’emmenent sur la colline des temples pour assister à une fête en l'honneur d'une idole en forme de dragon en bronze à tête dorée et aux yeux brillants de pierres précieuses. Indignée par les sacrifices et les réjouissances impures de la foule en adoration, elle profite de la nuit pour précipiter la tête du dragon dans la mer. Une fois le sacrilège dévoilé la fille est lapidée, piétinée et jetée en mer afin de rester sans sépulture. Un marin gaulois ayant jeté l'ancre par temps calme au port de Tipasa, se voit confronté à une tempête qui met le vaisseau en danger. Le soir il reçoit l'ordre en plein sommeil de recueillir le corps et lui donner sépulture. Il se jette dans la mer, prend le corps dans ses bras et dès que le corps est sorti de l'eau, la mer s'apaise. La jeune fille est ensevelie dans une humble chapelle sur une colline en dehors des remparts[1]. Selon la Passion de sainte Salsa et lors de la révolte de Firmus, ce dernier assiégeant la ville de Tipasa sans pouvoir forcer les remparts, il entre dans la chapelle pour implorer la protection et le soutien de la martyre, ses prières sont repoussées, ses offrandes tombent par terre et ses cierges sont éteints, il frappe alors son tombeau de sa lance. Vaincu sur les murs de Tipasa il périt peu de temps après[2] - [3].

Description

La basilique est situĂ©e Ă  environ 300 mètres en dehors des remparts au sommet de la colline. Il est très probable qu'initialement Ă  cet endroit une petite chapelle a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e au milieu d’une nĂ©cropole paĂŻenne pour abriter le tombeau de la sainte, dans le lieu de sĂ©pulture familial [4], cette chapelle a Ă©tĂ© agrandie progressivement pour se transformer en Ă©glise. La basilique Sainte-Salsa Ă©tait initialement de forme carrĂ©e de 15 mètres de cĂ´tĂ©; l’entrĂ©e selon l’usage s’ouvre vers l’orient tandis que l’abside a une orientation occidentale, les murs de l’église Ă©taient bâtis en pierre de taille. Ă€ l’intĂ©rieur l’église est formĂ©e d’une nef centrale de 7 mètres 50 de large dĂ©limitĂ©e par deux rangĂ©es de piliers surmontĂ©s d’archivoltes et deux bas-cĂ´tĂ©s larges de 2,5 mètres chacun. Au centre de cette basilique, une tombe bien conservĂ©e Ă  cause de sa valeur religieuse pour la communautĂ© tipasienne, surmontĂ©e par un cippe de forme semi cylindrique, prĂ©sente une Ă©pitaphe qui nous apprend qu’elle appartenait Ă  Fabia Salsa, une matrone très probablement ancĂŞtre paĂŻenne de sainte Salsa.

Sarcophage de Fabia Salsa dans la basilique

Au Ve siècle, toute la nef centrale exceptĂ© le tombeau de Fabia Salsa Ă©tait occupĂ©e par une mosaĂŻque ornementale; du cĂ´tĂ© de l’abside un cadre entoure une inscription commĂ©morative dĂ©diĂ©e Ă  Potenti, très probablement un Ă©vĂŞque du milieu du Ve siècle. Dans la première moitiĂ© du VIe siècle, l’église a subi d’importantes modifications; elle a Ă©tĂ© agrandie pour atteindre 30 mètres de long, les bas-cĂ´tĂ©s collatĂ©raux ont Ă©tĂ© surmontĂ©s de tribunes dont les escaliers existent encore de part et d’autre de l’entrĂ©e. Au nord, une petite porte ouverte dans le mur mène Ă  une area martyrum (cimetière des martyrs) qui descend en pente vers la falaise. Une chambre quadrangulaire renferme une table Ă  agapes ("mensa"). Au sud, l'Ă©glise est flanquĂ©e d'un enclos funĂ©raire plus somptueux et d'une pièce "des combattants".

À l’intérieur de l’église, le tombeau de Fabia Salsa a été recouvert par un socle revêtu de plaques de marbre et entouré d’une grille. Sur ce socle un sarcophage en marbre représentant la légende de Séléné et Endymion a été posé; en raison de son emplacement central et la sauvagerie avec laquelle il a été détruit, S. Gsell avança l’hypothèse que ce sarcophage a renfermé les restes vénérés de sainte Salsa[5].

Galerie

  • Basilique Sainte-Salsa (vue est)
    Basilique Sainte-Salsa (vue est)
  • La colline et la basilique Sainte-Salsa
    La colline et la basilique Sainte-Salsa
  • Basilique Sainte-Salsa (vue ouest)
    Basilique Sainte-Salsa (vue ouest)
  • Sarcophage chrĂ©tien
    Sarcophage chrétien

Crédit d'auteurs

Références

Annexes

Bibliographie

  • Louis Duchesne, « Les dĂ©couvertes de M. l'abbĂ© Saint-GĂ©rand Ă  Tipasa (AlgĂ©rie) », Comptes-rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 36, no 2,‎ , p. 111-114 (lire en ligne)
  • Edmond FrĂ©zouls, « Le théâtre romain de Tipasa », MĂ©langes d'archĂ©ologie et d'histoire, t. 64,‎ , p. 111-177 (lire en ligne)
  • Louis Leschi et Eugène Albertini, « Le cimetière de Sainte-Salsa, Ă  Tipasa de MaurĂ©tanie », Comptes-rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 76, no 1,‎ , p. 77-88 (lire en ligne)
  • Roger Wood, Sir Mortimer Wheeler, L'Afrique romaine, Arthaud, Grenoble, 1966.
  • Serge Lancel, Mounir Bouchenaki, Tipasa de MaurĂ©tanie, Agence Nationale d'ArchĂ©ologie et de Protection des Sites et Monuments Historiques, Alger, 1990
  • StĂ©phane Gsell, « Tipasa, ville de la MaurĂ©tanie CĂ©sarienne », MĂ©langes d'archĂ©ologie et d'histoire, t. 14,‎ , p. 291-450 (lire en ligne)
  • StĂ©phane Gsell, Recherches archĂ©ologiques en AlgĂ©rie, Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne)
  • Tahar Redjel, Tipasa, Aelia Tipasensis, collection MusĂ©es Ă  ciel ouvert, Constantine, Araja Editions,

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.