Bartolomé Herrera
Bartolomé Herrera, (Lima, – Arequipa, ), fut un philosophe politique conservateur, à forte tendance ultramontaine et antilibérale, penseur et personnage important du clergé péruvien du XIXe siècle.
Évêque catholique | |
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Ă partir du | |
Bishop of Arequipa (d) Diocese of Arequipa (d) | |
Ă partir du | |
Juan de la Cruz Calienes Olazabal (d) | |
Ministre des Affaires étrangères |
Naissance | |
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Décès |
(Ă 55 ans) Arequipa |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Environ diacre catholique (environ Ă partir de ), prĂŞtre catholique de rite romain (Ă partir de ), philosophe, homme politique |
Consécrateur |
Francisco Orueta y CastrillĂłn (d) |
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Biographie
Orphelin à cinq ans, en 1813 il débuta sa formation intellectuelle sous la direction de Luis Vélez, son oncle maternel. En , il entra au Real Convictorio de San Carlos. Ses aptitudes religieuses étant latentes, ce fut le propre recteur du Convictorio, Manuel José Pedemonte, qui l'orienta vers le sacerdoce. Dans un premier temps, il se laissa tenter par les doctrines républicaines et le régalisme, remettant même en cause le primat du Pape. Pourtant, impressionné par la lecture du comte Joseph de Maistre et la pensée réactionnaire en général, il adhère à l'ultramontanisme. Il sera marqué par la pensée de la Restauration française, en particulier par l'historien politique François Guizot, de même que les doctrinaires espagnols de l'époque d'Isabelle II, particulièrement Juan Donoso Cortés.
En 1839, BartolomĂ© Herrera fut nommĂ© directeur de la Bibliothèque nationale du PĂ©rou, et un an plus tard devint curĂ© de LurĂn, au sud de Lima. En 1842, il assista comme Recteur Ă l'inventaire des livres de la bibliothèque du Convictorio de San Carlos effectuĂ©e lors de la visite de Manuel Ascencio Cuadros. C'est cette annĂ©e qu'il prononça son fameux Sermon d'action de grâces pour l'anniversaire de l'indĂ©pendance, manifeste ultramontain empreint du providentialisme de Bossuet, et qui marque une rupture de sa pensĂ©e politique. Durant ces annĂ©es, il prit part Ă la Commission chargĂ©e de vĂ©rifier les entrĂ©es de nouveaux livres Ă la bibliothèque nationale, alors dirigĂ©e par le curĂ© libĂ©ral Francisco de Paulo Gonzáles Vigil, et fut enseignant Ă l'universitĂ© nationale de San Marcos. Il y introduit les manuels du krausisme allemand, qu'il traduisit lui-mĂŞme du français.
Parmi ses idées politiques, il postula qu'un petit groupe devait diriger la nation, faisant prévaloir la « souveraineté de l'intelligence » inspirée par la philosophie française de la Restauration contre la « souveraineté populaire » jacobine des libéraux (le père Luna Pizarro et José Gálvez).
Sa carrière politique débuta par son élection comme député de Lima, en 1849. Il fut président de la Chambre des Députés, et en 1851 assuma la Direction générale de l'Instruction, créée par le président José Rufino Echenique. En 1852 il voyagea en Europe et rencontra les principaux penseurs réactionnaires de l'époque. Il connut Juan Donoso à Paris, et travailla comme chapelain du pape. Par la suite, il se chargea des ministères de la Justice et de l'Instruction publique, du Gouvernement et des Relations extérieures. Il souscrivit à la convention fluviale Pérou-Brésil de 1858 par laquelle l'empereur régnant du Brésil reconnut aux navires péruviens le droit de libre-circulation sur l'Amazone.
DĂ©signĂ© Ă©vĂŞque d'Arequipa, il prit possession de son siège Ă©piscopal le . Il mourut en 1864. Son Ĺ“uvre a Ă©tĂ© rĂ©interprĂ©tĂ©e rĂ©cemment par l'historien Ricardo Cubas, le thĂ©oricien politique Eduardo Hernando Nieto et les philosophes pĂ©ruviens Roberto Katayama et VĂctor Samuel Rivera.
Sources
- Textes en ligne: La PensĂ©e rĂ©actionnaire de BartolomĂ© Herrera [ES] par VĂctor Samuel Rivera