Barrett Brown
Barrett Lancaster Brown, né le , est un journaliste américain, essayiste et écrivain satirique.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Barrett Lancaster Brown |
Nationalité |
Américain |
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Activité |
Il fonde le Projet PM, une plateforme de recherche collaborative et un wiki, afin de faciliter l'analyse de documents confidentiels révélés par le biais de hackers ou de lanceurs d'alerte, décrivant le fonctionnement interne de sociétés appartenant au complexe militaro-industriel et cybernétique[1].
En janvier 2015, il est condamnĂ© Ă 63 mois de prison et incarcĂ©rĂ© dans une prison fĂ©dĂ©rale pour les crimes d'assistance Ă personne ayant commis un acte criminel, obstruction Ă la justice, et menace sur la personne d'un agent fĂ©dĂ©ral, consĂ©cutivement Ă une enquĂȘte du FBI en 2012 concernant la fuite des emails de la sociĂ©tĂ© Stratfor. Les procureurs ont Ă©galement tentĂ© de mettre en avant des charges liĂ©es au partage d'un lien HTTP vers les emails fuitĂ©s de Stratfor, mais ces accusations ont par la suite Ă©tĂ© abandonnĂ©es en 2014[2] - [3] - [4] - [5]. Dans le cadre de son jugement, Barret Brown a Ă©galement Ă©tĂ© condamnĂ© Ă payer Ă Stratfor des indemnitĂ©s de l'ordre de 900 000 $[6].
Biographie
Barrett Brown est nĂ© Ă Dallas au Texas. Il est le fils de Robert Brown et de Karen Lancaster, depuis divorcĂ©s. Il a grandi Ă Dallas et a dĂšs son plus jeune Ăąge manifestĂ© un intĂ©rĂȘt pour l'Ă©criture et le journalisme. Il a crĂ©Ă© ses propres journaux sur l'ordinateur familial alors qu'il Ă©tait Ă©colier Ă l'Ă©cole Ă©lĂ©mentaire de Preston Hollow[7]. Il a continuĂ© dans cette voie durant son adolescence en contribuant Ă diffĂ©rents journaux et hebdomadaires.
Il a Ă©tudiĂ© Ă l'Ăcole Ăpiscopale de Dallas jusqu'Ă sa dixiĂšme de cycle secondaire, puis a passĂ© sa onziĂšme annĂ©e en Tanzanie avec son pĂšre qui y rĂ©sidait pour affaires. Toujours en Afrique, Barret Brown termine son cycle secondaire par un enseignement en ligne proposĂ© par l'universitĂ© Texas Tech. Il obtient les crĂ©dits nĂ©cessaires Ă l'entrĂ©e Ă l'universitĂ© ainsi que son diplĂŽme d'Ă©tudes secondaires. En 2000, il s'inscrit Ă l'universitĂ© du Texas Ă Austin oĂč il Ă©tudie l'Ă©criture pendant deux semestres. Il quitte ensuite l'Ă©cole pour poursuivre une carriĂšre Ă temps plein en tant que pigiste[8] - [9] - [10].
CarriĂšre journalistique
Barrett Brown a Ă©crit pour The Daily Beast[11]Vanity Fair[12], True/Slant, Le Huffington Post[13], The Guardian[14], ainsi que d'autres publications.
Il a Ă©tĂ© employĂ© en tant que directeur de la communication pour Enlighten the Vote, un comitĂ© d'action politique Ă caractĂšre non religieux, qui offre un soutien financier et stratĂ©gique aux candidats politiques qui prĂŽnent l'application stricte de l'« Establishment Clause », le passage de la constitution des Ătats-Unis traitant de la sĂ©paration de l'Ăglise et de lâĂtat[15] - [16].
En 2010, Barret Brown commence Ă travailler sur son projet collaboratif d'enquĂȘte wiki, le Projet PM. Il a dĂ©crit le principal objectif du Projet PM ainsi : accroĂźtre l'influence positive de ce qu'il appelle « les Ă©lĂ©ments les plus capables de la blogosphĂšre », tout en rĂ©duisant l'influence nĂ©gative des experts habituellement invitĂ©s par les mĂ©dias traditionnels pouvant avoir des agendas politiques qui ne sont pas compatibles avec l'intĂ©rĂȘt public. Le but du Projet PM Ă©tant que la masse critique d'information gĂ©nĂ©rĂ©e par des blogueurs fiables pousse les segments des mĂ©dias traditionnels Ă rĂ©pondre Ă des questions d'intĂ©rĂȘt public essentielles, dans le cadre de leurs propres mĂ©thodes et approches journalistiques. Un autre but expĂ©rimental du Projet PM Ă©tait de dĂ©velopper un schĂ©ma de communication pouvant fournir aux blogueurs, journalistes et tout autre citoyen journaliste, un meilleur flux d'informations brutes, afin de produire du contenu journalistique.
à propos du Projet PM, Barrett Brown a déclaré :
« Les institutions et les structures qui se sont dĂ©veloppĂ©es au cours des deux derniĂšres dĂ©cennies et l'accĂ©lĂ©ration de l'usage de l'Internet par le public ont eu un effet que nous pouvons dĂ©crire comme globalement bĂ©nĂ©fique sur la circulation des informations. Mais l'Ăąge de l'information n'est pas achevĂ© et des progrĂšs sont donc possibles. De maniĂšre significative, ces progrĂšs peuvent ĂȘtre initialement portĂ©s par un petit nombre de gens influents travaillant de maniĂšre collaborative. Le but du Projet PM est prĂ©cisĂ©ment de mettre en Ćuvre des solutions permettant Ă des participants de travailler collectivement, de mettre en Ă©vidence les effets bĂ©nĂ©fiques de ces solutions et de susciter toutes autres initiatives Ă mĂȘme de continuer nos efforts, voire d'en construire de nouveaux, indĂ©pendamment de nous »
.
Association avec Anonymous
Certains médias ont présenté Barett Brown comme un porte parole d'Anonymous, une étiquette qu'il conteste[17]. Il apparaßt dans les documentaires Nous sommes Légion, Termes et conditions peuvent s'appliquer et The Pirate Wars[18] - [19].
Il indique qu'il a renoncĂ© Ă ses liens avec le groupe en 2011[20]. Lors d'une confĂ©rence de presse en novembre 2011, Barrett Brown annonce que lui-mĂȘme et Gregg Housh, un ancien membre d'Anonymous, ont conclu un contrat estimĂ© Ă plus de 100 000 $ avec Amazon pour Ă©crire un livre dont le titre sera Anonymous: Tales From Inside The Accidental Cyberwar[21].
Arrestation et procĂšs
Le 6 mars 2012, le FBI exécute des mandats de perquisition à l'appartement de Barrett Brown ainsi qu'à la maison de sa mÚre afin de rechercher des preuves d'éventuelles actions criminelles. Les agents du FBI prennent possession de son ordinateur, de son téléphone et saisissent ses dossiers relatifs à HBGary, Infragard, Endgame SystÚmes, Anonymous, LulzSec, Chats IRC, Twitter, wiki.echelon2.org et pastebin.com[22]. Il est soupçonné « de conspiration pour accéder sans autorisation à des ordinateurs[22] ».
Le 12 septembre 2012, Barrett Brown est arrĂȘtĂ© dans le comtĂ© de Dallas, au Texas, pour avoir menacĂ© un agent du FBI dans une vidĂ©o YouTube quelques heures auparavant, en donnant son nom et en indiquant son intention de le « dĂ©truire »[23] - [24]. Dans cette mĂȘme vidĂ©o, oĂč ses propos sont dĂ©cousus, Brown explique avoir souffert d'une addiction Ă l'hĂ©roĂŻne et ĂȘtre sous traitement de substitution ; il dit Ă©galement avoir arrĂȘtĂ© cette mĂ©dication et ĂȘtre en train de subir les symptĂŽmes du manque[3]. Son arrestation intervient alors qu'il est en ligne et participe Ă une conversation Tinychat (en). Le raid du FBI est audible sur le fond sonore de cette conversation[25]. Le lendemain de l'arrestation de Barrett Brown, le groupe de hackers Anonymous publie sur internet les numĂ©ros de treize cartes bancaires en indiquant qu'elles « pourraient appartenir » Ă des responsables gouvernementaux[26].
En octobre 2012, Brown est formellement inculpé pour menace, conspiration et vengeance à l'encontre d'un fonctionnaire fédéral[25]. Il reste maintenu en détention provisoire, le magistrat lui refusant la liberté sous caution, estimant qu'il est « un danger pour la sécurité publique et un risque de fuite »[27]. Le 14 décembre 2012, alors qu'il est toujours en détention provisoire, Brown apprend que de nouvelles charges sont retenues contre lui[25].
ProcĂšs
En janvier 2015, Barrett Brown est condamnĂ© Ă 63 mois de prison. Il est Ă©galement condamnĂ© Ă verser 890 250 $ en amendes et frais de restitution[28]. Le journaliste Joshua Kopstein exprime le sentiment que le gouvernement se considĂšre menacĂ© par Barrett Brown, et Ă©voque la possibilitĂ© que le ministĂšre public a Ă©tĂ© amenĂ© Ă faire des fausses allĂ©gations dans le but d'augmenter la durĂ©e de la peine de Brown[29]. Cette thĂ©orie est appuyĂ©e par les nombreux arguments avancĂ©s contre le projet PM et Barrett Brown lui-mĂȘme, lors de la phase finale du procĂšs[30] - [31].
Dans une interview accordĂ©e Ă Truthout, Brown Ă©voque la possibilitĂ© d'aller s'installer en Islande ou en Allemagne : « je ne peux pas rester aux Ătats-Unis, je ne peux pas travailler Ă©tant soumis en permanence Ă des tracasseries administratives. Ăa ne se fera pas immĂ©diatement. Je suis en pĂ©riode de probation pour une durĂ©e de deux ans. Ăa peut ĂȘtre ramenĂ© Ă un an, en cas de bonne conduite. Donc dans un an Ă partir de maintenant, je pourrai ĂȘtre en mesure de partir ». Dans la mĂȘme interview, il explique les grandes lignes de son nouveau projet appelĂ© pursuance, une nouvelle plateforme encryptĂ©e pour permettre Ă des journalistes de partager des informations en commun[32].
Détention et libération
Barrett Brown est libéré en novembre 2016[33] - [34], aprÚs 28 mois de détention. Il a bénéficié d'une libération anticipée pour bonne conduite[34].
Surveillance des contacts et des sympathisants
En 2017, les donateurs ayant contribuĂ© au fonds de soutien juridique de Barrett Brown ont dĂ©posĂ© par le biais de leurs avocats une plainte[35] contre l'Assistant du Procureur des Ătats-Unis Candina Heath. La plainte est liĂ©e Ă la divulgation de leur identitĂ© dans le cadre de la procĂ©dure contre Brown. Les avocats font valoir que la non-pertinence des informations sur les donateurs et que le transfert de ces informations directement Ă l'Agent SpĂ©cial du FBI Robert Smith plutĂŽt qu'au procureur ou au juge du procĂšs, conduit leurs clients Ă penser que cette initiative est en fait destinĂ©e Ă les surveiller et les harceler pour des activitĂ©s normalement protĂ©gĂ©es par le premier amendement de la Constitution des Ătats-Unis. Une demande de destruction de ces informations et de dommages-intĂ©rĂȘts a Ă©tĂ© introduite[36] - [37].
Une demande en référé de non lieu introduite par le ministÚre de la justice américain a été rejetée le 3 octobre 2017 par le juge Maria-Elena James[38].
Documentaires et séries télévisées
- Relatively Free est un film documentaire réalisé en 2016 par Alex Winter (Field of Vision) sur Barrett Brown au moment de sa sortie de prison[39].
- L'affaire Barrett Brown a inspiré un des éléments du scénario de la deuxiÚme saison de la série télévisée House of Cards[40].
- Barret Brown est membre du conseil consultatif de l'International Modern Media Institute[41].
Ouvrages
- (en) Barrett Brown et Jon P. Alston, Flock of Dodos: Behind Modern Creationism, Intelligent Design and the Easter Bunny, Sterling & Ross, Cambridge House Press, , 176 p. (ISBN 978-0978721305).
RĂ©compense
- 2016 : National Magazine Award dans la catégorie Commentaire (Commentary).
Notes et références
- Alexander Zaitchik, « Barrett Brown Faces 105 Years in Jail », sur Rolling Stone, Rolling Stone, (consulté le )
- David Carr, « A Journalist-Agitator Facing Prison Over a Link », The New York Times,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en-US) Peter Ludlow, « The Strange Case of Barrett Brown », The Nation,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Kristin Bergman, « Adding up to 105: The Charges Against Barrett Brown », Digital Media Law Project,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « A Dispatch From Outside the Prison Holding Barrett Brown », Vice, sur Vice,
- (en-US) Barrett Brown, « My Post Cyberpunk Indentured Servitude », The Daily Beast,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Tim Rogers, Barrett Brown is Anonymous, D Magazine (en), avril 2011
- Alexander Zaitchik, « Barrett Brown: America's Least Likely Political Prisoner », Rolling Stone,â (lire en ligne, consultĂ© le )
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- Hellender, « The Authoritarian Government's Maligning of Journalist, Polemicist Barrett Brown », Discomfit Magazine,â (lire en ligne, consultĂ© le )
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- Ryan Gallagher, « How Barrett Brown went from Anonymous's PR to federal target », The Guardian, sur The Guardian (consulté le ).
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- Jeannette Catsoulis, « âThe Hacker Wars,â a Documentary About Prosecutions », The New York Times,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
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- Sheppard, Mullin, Richter & Hampton LLP, « Class-action complaint for violation of right to speak and associate anonymously under the first amendment of the United States Constitution; the Stored Communications Act; and the California constitutional right to privacy: demand for jury trial »,
- « US government moves to dismiss our lawsuit on behalf of donors », The Courage Foundation
- Candice Bernd, « We Don't Have the Rule of Law : Barrett Brown on Incarceration, Journalism and His Next Steps », Truth-out.org,
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