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Bambouk

Le Bambouk[1] est une région historique d'Afrique de l'Ouest, comprise entre deux affluents du fleuve Sénégal, la Falémé à l'ouest et le Bafing à l'est. Son territoire se trouve aujourd'hui à cheval sur le Sénégal et la partie occidentale du Mali, principalement dans le cercle de Kéniéba (région de Kayes)[2].
Ses ressources en or – rĂ©elles ou surestimĂ©es – Ă©tablissent sa notoriĂ©tĂ© dès le Moyen Ă‚ge, d'abord dans le monde arabe, puis en Europe[3] : on y voit le « PĂ©rou de l'Afrique Â»[4].

Localisation du Bambouk (nord-est de la Sénégambie) sur une carte de Samuel Augustus Mitchell de 1839

Histoire

« Chute du SĂ©nĂ©gal dans le Bambouk » (1872)

Au XIIe siècle, le géographe arabe Al Idrissi se représente cette région comme une île de 300 miles de long et 150 miles de large[5] – une description assez pertinente avec le recul, si l'on prend en compte les deux rivières et la superficie effective du territoire[2].

Mandingue du Bambouk (1846)

Les Portugais atteignent le Bambouk en 1550, mais ils sont décimés par la maladie, les rivalités autour des mines d'or et l'hostilité de la population locale[2].

Le Bambouk est une région montagneuse, aux petits villages dispersés, principalement peuplés de Mandingues. Des esclaves fugitifs y trouvent souvent refuge. Ces communautés sont relativement autonomes, même si elles s'unissent parfois pour lutter contre les incursions d'États voisins plus centralisés, tels que le Boundou ou le Khasso[6].

Les nĂ©gociants français arrivent Ă  partir du XVIIIe siècle, mais ne parviennent pas Ă  s'Ă©tablir durablement. En 1714, sous l'impulsion d'AndrĂ© Brue, la Compagnie du SĂ©nĂ©gal construit le fort Saint-Pierre sur la rive gauche de la FalĂ©mĂ©. En 1724 les Français installent deux comptoirs, dont l'un près des mines d'or de Tambaoura. Mais les tentatives pour exploiter ces gisements se soldent par des Ă©checs successifs. Les comptoirs sont abandonnĂ©s en 1732, les forts en 1759. Les Français font de nouvelles tentatives au dĂ©but du XIXe siècle. La SociĂ©tĂ© de Galam Ă©tablit un comptoir sur la FalĂ©mĂ© en 1824, mais y renonce en 1841[2]. Ă€ son tour Faidherbe, gouverneur du SĂ©nĂ©gal, organise une expĂ©dition au Bambouk en 1858-1860, qui connaĂ®t un nouveau revers[6]. Par un traitĂ© de paix de 1887 signĂ© par Gallieni, « les chefs du Bambouk reconnaissent que leur pays fait partie du Soudan français et est placĂ© sous le protectorat de la RĂ©publique française Â»[7].

Depuis les indépendances, le Bambouk est partagé entre le Sénégal et le Mali[6].

Notes et références

  1. Ou Bambouc, Bambougou, Bambuk, Bambuhu
  2. (en) Pascal James Imperato et Gavin H. Imperato, « Bambouk Â», in Historical dictionary of Mali, Scarecrow Press, Lanham, Md., 2008 (4e Ă©d.), p. 34 (ISBN 9780810856035)
  3. (en) Philip D. Curtin, « The Lure of Bambuk Gold Â», in The Journal of African History, vol. 14, no 4, 1973, p. 623-631
  4. Gaspard Théodore Mollien, Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, aux sources de Sénégal et de la Gambie fait en 1818, Vve Courcier, 1820, p. 331
  5. Soit environ 480 km de long et 240 km de large.
  6. (en) Andrew F. Clark et Lucie Colvin Phillips, « Bambuk », in Historical Dictionary of Senegal, The Scarecrow Press, Metuchen (N. J.) et Londres, 1994 (2e éd.), p. 72-73
  7. Recueil des traités de la France, vol. 17, A. Durand, 1891, p. 314

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Brunschwig, « Le docteur Colin, l'or du Bambouk et la "colonisation moderne" », in Cahiers d'Ă©tudes africaines (Paris), 1975, XV-2, p. 166-188, [lire en ligne]
  • (en) Philip D. Curtin, « The Lure of Bambuk Gold Â», in The Journal of African History, vol. 14, no 4, 1973, p. 623-631
  • J. Fieux, SĂ©nĂ©gambie et Soudan. Gisements aurifères de Bondou, du Bambouk et du Khasso, Chemin de fer de MĂ©dine au Littoral par le Djoloff et le Terlo, Bordeaux, 1880
  • Jean Girard, L'Or du Bambouk : du royaume de Gabou Ă  la Casamance une dynamique de civilisation ouest-africaine, Genève, Georg, 1992, 347 p.
  • Xavier Guillard, Commerce et production de l’or du Bambouk, XVIIe et XVIIIe siècles d’après les sources françaises, Paris, UniversitĂ© de Paris I, 1982, 193 p. (MĂ©moire de MaĂ®trise)
  • Ernest Noirot, Ă€ travers le Fouta-Diallon et le Bambouc (Soudan occidental) : souvenirs de voyage, M. Dreyfous, Paris, 1885, 360 p. + pl., [lire en ligne]
  • Paul-Jean de L'Orza de Mont-Orso de Reichenberg, Souvenirs de mission : de Kayes au Bambouk, J. Girieud, Bibliothèque du Marsouin, Rouen, 1902, 60 p.
  • Anne Raffenel, Voyage dans l'Afrique occidentale : comprenant l'exploration du SĂ©nĂ©gal depuis Saint-Louis jusqu'Ă  la FalĂ©mĂ©, au-delĂ  de Bakel ; de la FalĂ©mĂ© depuis son embouchure jusqu'Ă  Sansandig ; des mines d'or de KĂ©niĂ©ba dans le Bambouk ; des pays de Galam, Bondou et Woolli ; et de la Gambie depuis Baracounda jusqu'Ă  l'OcĂ©an ; exĂ©cutĂ©, en 1843 et 1844, par une commission composĂ©e de MM. Huard-Bessinières, Jamin, Raffenel, Peyre-Ferry et Pottin-Patterson, rĂ©digĂ© et mis en ordre par Anne Raffenel, A. Bertrand, Paris, 1846, VII-512 p.

Articles connexes

Liens externes

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