AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

BMP (véhicule militaire)

BMP (en russe : БМП, abrĂ©viation de Đ‘ĐŸĐ”ĐČая ĐœĐ°ŃˆĐžĐœĐ° ĐŸĐ”Ń…ĐŸŃ‚Ń‹ (BoĂŻevaĂŻa Machina Pekhoty) soit "vĂ©hicule de combat d'infanterie" en français) est le nom d'une sĂ©rie de vĂ©hicules militaires soviĂ©tiques et russes de transport de troupes au sol :

Conception

Contexte

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’URSS s’intĂ©resse peu aux transports de troupes blindĂ©s : Ă  l’inverse des Allemands avec les SdKfz 251, des Britanniques avec l’Universal Carrier ou des AmĂ©ricains avec le M3, les Russes ne dĂ©veloppent aucun vĂ©hicule de ce type, se concentrant sur les chars et les canons d’assauts. Ce manque a pour consĂ©quence que l’infanterie d’accompagnement russe n’a d’autre choix que d’ĂȘtre transportĂ©e directement sur les chars, au prix souvent de lourdes pertes[1].

AprĂšs la guerre, les SoviĂ©tiques doivent mĂ©caniser plus de 120 divisions le plus rapidement possible, ce qui les amĂšne au BTR-152, un vĂ©hicule peu performant, mais peu coĂ»teux et facile Ă  produire[2]. Des expĂ©rimentations sont menĂ©es en parallĂšle pour crĂ©er un transporteur Ă  chenilles. L’une de celles-ci, le K-78 dĂ©veloppĂ© par le colonel Kravtsov aboutit en 1951 au BTR-50, premier transport de troupe blindĂ© Ă  chenilles de l’ArmĂ©e rouge[3]. L’introduction des armes nuclĂ©aires tactiques Ă  la fin des annĂ©es 1950 rend cependant celui-ci obsolĂšte, l’infanterie ne pouvant plus combattre Ă  pied sur un champ de bataille contaminĂ© par les radiations. Il faut alors trouver un moyen de permettre aux fantassins de se battre directement depuis leur vĂ©hicule[4].

DĂ©veloppement initial

À la fin des annĂ©es 1950, le GBTU, service de l’administration chargĂ© des forces blindĂ©es, publie les caractĂ©ristiques attendues du prochain vĂ©hicule destinĂ© aux troupes mĂ©canisĂ©es. Le document se concentre principalement sur l’armement, en imposant la nouvelle tourelle conçue par le bureau de dĂ©veloppement Priborostroyeniye de Toula, Ă©quipĂ©e d’un nouveau type de canon, le 2A28 Grom, et d’une rampe permettant de tirer des missiles antichar. Le vĂ©hicule doit Ă©galement permettre Ă  l’infanterie de combattre embarquĂ©e et son blindage avant ĂȘtre en mesure de rĂ©sister aux obus de 20 mm en service dans les armĂ©es de l’OTAN. Les autres caractĂ©ristiques, notamment en ce qui concerne le mode de propulsion, roues ou chenilles est laissĂ© libre. Plusieurs bureaux de dĂ©veloppement sont sĂ©lectionnĂ©s pour faire des propositions, dont les plus importants sont le bureau dirigĂ© par I.V. Gavalov de L'usine de tracteur de Stalingrad (STZ) et le bureau dirigĂ© par P.P. Isakov de l'usine de tracteurs de Tcheliabinsk (ChTZ)[5].

Cinq prototypes sont livrĂ©s en 1961, provenant de quatre bureaux d’études diffĂ©rents et sont testĂ©s au cours de l’annĂ©e Ă  Koubinka et Rhzev[6]. L’Objet 1200, conçu par une petite Ă©quipe de l’usine BAZ de Briansk, est basĂ© sur un chĂąssis de camion lourd dont l’entreprise est spĂ©cialiste[5]. Il est finalement refusĂ© du fait de ses performances limitĂ©es hors-route, notamment dans la neige, qui ne le distinguent pas suffisamment du BTR-60. Une autre petite Ă©quipe de Roubtsovsk propose l’Objet 19, un vĂ©hicule Ă  la conception inhabituelle dotĂ© de quatre roues et deux paires de chenilles, ces derniĂšres pouvant ĂȘtre abaissĂ©es ou relevĂ©es en fonction du terrain. Trop compliquĂ© et assez peu performant, il ne passe pas non plus les essais. L’Objet 911 du bureau dirigĂ© par I.V. Gavalov est similaire, bien que ce soit ici les roues qui peuvent ĂȘtre levĂ©es ou abaissĂ©es, et est rejetĂ© pour les mĂȘmes raisons que le prĂ©cĂ©dent[7].

Restent alors en lice l’Objet 914, Ă©galement proposĂ© par le bureau d'Ă©tude de Stalingrad dirigĂ© par I.V.Gavalov, et l’Objet 765 du bureau d'Ă©tude de Tcheliabinsk dirigĂ© par P.P. Isakov. Les deux vĂ©hicules sont semblables, mais le deuxiĂšme a la particularitĂ© d’avoir le moteur Ă  l’avant, ce qui lui permet d’avoir un compartiment plus vaste et accessible pour les fantassins[7]. L’Objet 765 est finalement retenu, mais le programme stagne alors pendant plusieurs annĂ©es en raison de l’opposition d’une partie de l’armĂ©e et de Khrouchtchev lui-mĂȘme, qui reprochent au BMP ses coĂ»ts d’achat et de maintenance par rapport au BTR-60[8]. AprĂšs l’éviction de Khrouchtchev en 1964 et la conclusion d’un accord avec l’armĂ©e limitant le dĂ©ploiement du BMP aux unitĂ©s d’Europe centrale le projet peut reprendre en 1966[4]. Une petite quantitĂ© de vĂ©hicules est construite pour effectuer les tests opĂ©rationnels, qui durent jusqu’en 1967. En parallĂšle, une nouvelle usine est construite Ă  Kourgan (KMZ) qui produira des BMP . Le BMP est enfin reconnu bon pour le service en 1969, en faisant le premier vĂ©hicule de combat d’infanterie du monde[7].

Limites du BMP

Au moment oĂč il entre en service, le BMP est dĂ©jĂ  en partie dĂ©passĂ© : avec la multiplication des ogives nuclĂ©aires, l’emploi d’armes nuclĂ©aires tactiques devient moins vraisemblable, le risque de glissement du conflit vers une guerre nuclĂ©aire Ă  grande Ă©chelle devenant trop Ă©levĂ©. Conçu pour le champ de bataille nuclĂ©aire sur lequel l’infanterie adverse est peu prĂ©sente, et notamment les Ă©quipes antichars contre lesquelles il est hautement vulnĂ©rable, le BMP est moins bien adaptĂ© Ă  la guerre conventionnelle oĂč cette menace est omniprĂ©sente[9].

Par ailleurs, un certain nombre de point faible apparaissent lors des entraĂźnements, qui sont confirmĂ©s en 1973 lorsque le vĂ©hicule est employĂ© pour la premiĂšre fois au combat lors de la guerre du Kippour. Les deux points les plus critiques relevĂ©s en cette occasion sont la faible efficacitĂ© de l’armement, le canon ayant une portĂ©e utile trop faible, tandis que le missile Malyutka se rĂ©vĂšle presque impossible Ă  guider jusqu’à sa cible, ainsi que la faiblesse du blindage, certains vĂ©hicules Ă©tant neutralisĂ©s par des tirs de mitrailleuse lourde les touchant Ă  l’arriĂšre de la tourelle[10]. Afin de rĂ©soudre ces problĂšmes, le GBTU lance donc en 1974 un programme d’amĂ©lioration du BMP, donnant naissance Ă  la fin des annĂ©es 1970 au BMP-1P, sur lequel le missile Malyutka est remplacĂ© par un lanceur permettant de tirer les missiles Fagot et Konkurs[11].

Du BMP au BMP-2

Les corrections Ă  effectuer allant au-delĂ  de la simple substitution des missiles utilisĂ©s, un programme de remplacement est lancĂ© en parallĂšle en 1974[12]. Le bureau de dĂ©veloppement dirigĂ© par P.P. Isakov n’a cependant pas attendu la dĂ©cision du GBTU pour travailler sur un nouveau modĂšle. Il dĂ©veloppe ainsi en 1972 l’Objet 680 Ă  partir des informations collectĂ©e sur le Marder ouest-allemand[13]. À partir de cette expĂ©rience, deux projets prennent forme Ă  partir de 1974 : les Objets 675 et 681, qui reprennent le mĂȘme chĂąssis, et les Objets 768 et 769 pour lesquels un nouveaux chĂąssis, plus long, est dĂ©veloppĂ©[11].

La guerre d'Afghanistan

Du fait de ses caractĂ©ristiques amĂ©liorĂ©es, le BMP-2 prit naturellement part Ă  la Guerre d'Afghanistan, toujours dans son rĂŽle de vĂ©hicule de combat d'infanterie. Il s'avĂ©ra rapidement que le BMP-1 qui Ă©tait Ă©galement engagĂ©, conçu pour des affrontements classiques sur un thĂ©Ăątre d'opĂ©ration europĂ©en, Ă©tait peu adaptĂ© aux combats du type guerilla. Les atouts du BMP-2 furent trĂšs utiles sur le thĂ©Ăątre d'opĂ©ration afghan : son canon de 30 mm trĂšs mobile, Ă  la cadence de tir rapide, lui permettait de lutter efficacement dans ce genre de terrain, contrairement au canon de 73 mm du BMP-1 trop gros, Ă  la cadence de tir trop faible et dotĂ© d'une faible Ă©lĂ©vation qui ne lui permettait pas de neutraliser les guerilleros afghans postĂ©s sur les hauteurs.

Le BMP-2 prit part à la majorité des conflits d'Europe, d'Afrique et d'Asie depuis sa mise en service en 1977. TrÚs répandu, il est apprécié pour sa mobilité et sa résistance aux conditions climatiques difficiles que ce soit en Sibérie, au Moyen-Orient ou en Afrique occidentale.

Du BMP-2 au BMP-3

L'efficacité du BMP-2 n'est plus à prouver, mais son armement devenant progressivement obsolÚte rendit nécessaire la création d'un modÚle plus évolué, le BMP-3.

Celui-ci se distingue des autres BMP par deux principales caractĂ©ristiques : son blindage Ă  base d'aluminium, renforcĂ© par un blindage rĂ©actif et son systĂšme d'arme qui intĂšgre en quelque sorte les atouts des BMP-1 et 2 : il est constituĂ© entre autres d'un canon de 100 mm, de 30 mm et de missiles 9M117 'Kastet'. Le BMP-3 fait depuis peu partie de l'armĂ©e russe et de nombreux autres pays.

Sa forme rappelle la série des BMD et le PT-76.

Galerie d'images

Variantes

VĂ©hicules comparables

Il est à noter que le BMPT, malgré sa dénomination, n'a rien à voir avec la lignée des BMP. Il est en effet basé sur le chùssis du char T-72 et n'est pas destiné au transport et à l'appui de l'infanterie mais à l'appui des chars de combat.

Références

  1. Zaloga 1994, p. 3-4.
  2. Zaloga 1994, p. 4.
  3. Zaloga 1994, p. 5.
  4. Zaloga 1994, p. 6.
  5. Zaloga 1994, p. 7.
  6. Zaloga 1994, p. 7-8.
  7. Zaloga 1994, p. 8.
  8. Zaloga 1994, p. 6, 8.
  9. Zaloga 1994, p. 10.
  10. Zaloga 1994, p. 11-12.
  11. Zaloga 1994, p. 14.
  12. Zaloga 1994, p. 12.
  13. Zaloga 1994, p. 13.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Steven Zaloga, BMP Infantry Fighting Vehicle 1967-1994, t. 18, Londres, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard », , 48 p. (ISBN 1855324334)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.