Azur et Asmar
Azur et Asmar est un long métrage d'animation français, belge, italien et espagnol de Michel Ocelot sorti en 2006.
Titre québécois | Azur et Asmar : La quête des princes |
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RĂ©alisation | Michel Ocelot |
Scénario | Michel Ocelot |
Sociétés de production | Nord-Ouest Production |
Pays de production |
France Espagne |
Genre | Animation, aventure, fantastique |
Durée | 99 minutes |
Sortie | 2006 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Réalisé en images de synthèse, le film aborde les sujets des inégalités sociales, de l'affection entre frères, de la découverte des langues et cultures étrangères et de l'accession à l'âge adulte.
Synopsis
Dans l’Europe de l’Ouest en France du XVe siècle, Jenane est une femme venue de l’autre côté de la Méditerranée. Veuve, elle habite dans une maison adossée au château d’un homme riche, noble et arrogant. Déjà mère d’un enfant nommé Asmar (أسمر : brun), elle est engagée comme nourrice pour Azur, le noble enfant du riche maître des terres. Les deux enfants sont frères de lait et se connaissent depuis leurs naissances. Jenane met un point d’honneur à s’occuper des deux garçons de manière égale, en restreignant les jalousies. Mais vient le temps où le père d’Azur décide de séparer les deux enfants afin de donner à son fils une éducation de qualité due à son rang, dont Asmar ne pourra profiter. Malgré la nouvelle vie d’Azur dans le château de son père, Asmar participe en cachette aux leçons données à Azur et profite de leçons d’équitation, de dialectique et de danse. Après une rixe pour se disputer l’amour maternel de Jenane, le père d’Azur décide d’engager un précepteur et d’envoyer Azur étudier en ville, dans une autre région, très loin du château. Asmar et Jenane regardent partir le convoi impuissants, sans avoir eu le temps de présenter leurs adieux à Azur. À partir du départ d’Azur, le châtelain congédie Jenane et lui confisque le peu de biens qu'elle possède.
Dix ans après le départ de Jenane du château, Azur, alors adulte, annonce à son père qu’il souhaite traverser les mers pour délivrer et épouser la Fée des Djinns, une créature enchanteresse prisonnière d'une cage de cristal et dont ses légendes ont bercé l'enfance du jeune homme à travers les contes de Jenane. Mais lors d’une tempête, il échoue sur des rives inconnues. Rétabli de sa nuit sur les rives de la Méditerranée, il marche vers la ville, les yeux clos pour échapper au regard dédaigneux des habitants craignant « La malédiction des Yeux Bleus ». Au hasard de ces marches aveugles, il rencontre Crapoux, un loqueteux parlant sa langue. Ce dernier propose alors à Azur son aide en devenant son guide et son interprète.
En utilisant son odorat et son tâtonnement, Azur se trouve dans un mausolée en ruine dont il trouve la clef chaude, puis dans un autre mausolée il obtient la clef parfumée. Arrivé devant le palais de Jenane, dont il reconnaît la voix, il frappe à la porte, faisant scandale dans les petites rues adjacentes du souk, et supplie Jenane de le laisser entrer. Au début Jenane ne le reconnaît pas, mais lorsqu’il entonne la chanson arabe qu’elle lui avait apprise lorsqu’ils étaient en Europe, elle se met à pleurer et tombe dans ses bras. Jenane est devenue une marchande riche, qui accepte de l’aider pour conquérir la Fée des Djinns. Mais Asmar, à la rencontre d'Azur, n’a pas oublié qu’il fût chassé d’Europe par le père de ce dernier et, empli de rancœur envers lui, désire qu'il quitte le palais de sa mère. Mais Jenane décide de soutenir Azur et finance son expédition vers la Fée des Djinns. Azur franchit tous les obstacles et arrive à obtenir audience avec la princesse Chamsous-Sabah et le sage Yadoah, venu des mêmes contrées que lui. La princesse lui confie des artefacts pour éloigner les gardiens de la Fée des Djinns, tandis que le sage lui indique comment délivrer la Fée des Djinns.
Fiche technique
- Titre : Azur et Asmar
- RĂ©alisateur : Michel Ocelot
- Scénario et dialogues : Michel Ocelot
- Musique : Gabriel Yared
- DĂ©cors : Anne-Lise Koehler
- Production : Nord-Ouest Production, en association avec Cofinova 2
- Budget : 9 470 000 euros[1]
- Langues originales : arabe classique, français[2],
- Durée : 99 minutes
- Dates de sortie :
- France : (Festival de Cannes, La Quinzaine des réalisateurs) ; (sortie nationale)
- États-Unis :
Box-office
Pays | Box-office | Nbre de sem. | Classement TLT[3] | Date |
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Box-office France | 1 433 112 entrées | 8 | - | au 19/12/2006 |
Box-office Paris | 249 093 entrées | 8 | - | au 19/12/2006 |
Box-office États-Unis | 1 773 341 entrées |
Distribution
- Cyril Mourali : Azur
- Karim M'Ribah : Asmar
- Hiam Abbass : Jenane, la nourrice
- Patrick Timsit : Crapoux
- Rayan Mahjoub : Azur (enfant)
- Abdelsselem Ben Amar : Asmar (enfant)
- Fatma ben Khelil : la princesse Chamsous Sabah
- Tissa Bensalah D'Avila : la fée des djinns
- Sofia Boutella : la fée des elfes
- Olivier Claverie : le sage Yadoa
- Jacques Pater : le père
- Tayeb Belmihoub
- Franck-Olivier Bonnet
- Carlos Chahime
- Mohamed Damraoui
- Michel Élias
- Bouchra En Nasser
- Nicolas Lormeau
- Tassadit Mandi
- Sonia MankaĂŻ
- Hamid Nasser
- Mohamed Ourdache
- Al Pariente
- Lahcen Razzougui
- Hichem Rostom
- Mahmoud SaĂŻd
- Myriam TekaĂŻa
- Djemal Touidjine
- Hichem Yacoubi
- Omar Yami
- Voix maquettes : Arlette Mirapeu, Philippe Cheytion & Yves Barsaq
Production
Conception
Le film est entièrement réalisé par ordinateur[4].
Michel Ocelot conçoit son film comme « une célébration du Maghreb et de la civilisation islamique au Moyen Age ». Pour cela, il s'inspire notamment de ses souvenirs d'un voyage en famille dans les trois pays du Maghreb durant son adolescence[5]. Pour concevoir l'univers graphique du film, Ocelot se documente, notamment à l'aide d'un livre sur le costume algérien. Les femmes du film portent des tenues berbères et la coiffe de la Fée des djinns s'inspire d'une coiffe conservée au musée du Bardo[5].
Le voyage d'Azur et Asmar au pays de l'autre côté de la mer est un moyen d'évoquer le thème de l'immigration et la difficulté d'être immigré. C'est pour cela que les dialogues en arabe du film ne sont ni doublés, ni sous-titrés : « Un des problèmes de l´immigré aussi est de ne pas comprendre ni se faire comprendre ». Comme l'explique Michel Ocelot dans les suppléments du DVD du film, Crapoux est le personnage qui montre la difficulté d'intégration du réalisateur à son arrivée en France dans les années 1950[6]. Soucieux de respecter la langue, Ocelot fait appel à Hiam Abbass, scénariste, réalisatrice et écrivaine palestinienne, pour vérifier les dialogues. Hiam Abbass assure également le doublage de l'ensemble des dialogues du personnage de la mère et nourrice d'Azur et Asmar[7].
La Chanson d'Azur et Asmar (adaptée en français par Philippe Latger et Michel Ocelot) a été écrite et interprétée par Souad Massi.
Financement
Pour réaliser et achever Azur et Asmar, la maison de production Nord-Ouest Production des producteurs Christophe Rossignon et Philip Boëffard a rassemblé dix millions d'euros, dont un million d'euros sous la forme de crédit d'impôt accordé par le ministère des Finances français car le film a été réalisé en France[8].
Cette somme, plus importante que pour un long-métrage avec acteurs réels, explique le nombre important de financiers présents dans le générique de début : deux chaînes de télévision (France 3 et Canal+), les régions Île-de-France et Rhône-Alpes, le distributeur en salles et en DVD Diaphana, et des coproducteurs et institutions européens[8].
Ces apports sont complétés par les préventes pour l'exploitation du film dans 35 pays signées après l'avant-première au Festival de Cannes 2006 où le film est présenté pendant la Quinzaine des réalisateurs[8]. Au Japon, le film est ainsi distribué par le studio Ghibli.
Exploitation Ă l'Ă©tranger
Le film a du mal à trouver un distributeur aux États-Unis à cause de la scène d'allaitement des deux bébés par Jenane au début du film, les distributeurs américains considérant la nudité des seins comme obscène[8].
Le film a été censuré en Asie.
En Allemagne, on a proposé à Michel Ocelot de doubler tous les dialogues du film en allemand, alors qu'une grande partie du travail a été faite en arabe classique dans la version originale[9]. Michel Ocelot a préféré perdre un gros distributeur allemand pour un plus modeste plutôt que mutiler son œuvre.
En dépit de ces quelques difficultés, Azur et Asmar intéresse les distributeurs étrangers et sort en salles dans plus de 35 pays du monde[7].
Box-office
Azur et Asmar sort en France le , distribué par la société Diaphana. Il remporte un succès public en réunissant plus d'1,5 million de spectateurs pendant son exploitation en salles[7].
Distinctions
- AniMovi : Prix du meilleur long métrage d'animation, au Festival International du Film d'Animation de Stuttgart (Internationales Trickfilm Festival Stuttgart (2007)[10].
- Prix Animé TVA 2006 au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue
- Prix Communications et Société 2006 au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue
- CĂ©sar 2007: CĂ©sar de la meilleure musique Ă©crite pour un film[11].
Adaptations
Le film a fait l'objet d'une adaptation en jeu vidéo, également intitulée Azur et Asmar.
Notes et références
- « Azur et Asmar », sur AlloCiné (consulté le )
- (en) UNIFRANCE, « AZUR AND ASMAR », sur UNIFRANCE (consulté le )
- Tous les temps (All Time)
- « Interview de Michel Ocelot pour le film "Azur et Asmar" », sur abusdecine.com, (consulté le )
- O. Hind, « Entretien avec Michel Ocelot : « Azur et Asmar est inspiré de l’Algérie… » », L’Expression, (consulté le ).
- « Animation. « Azur et Asmar parle de la difficulté d'être immigré ». Entretien avec Michel Ocelot, cinéaste d'animation », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Commin, Ganne et Brunner (2017), p. 53.
- Léna Lutaud, « Le vrai pari financier d’Azur et Asmar », Le Figaro,‎ , p. 27 (lire en ligne)
- (en) « September | 2014 | France Synergies », sur francesynergies.com (consulté le )
- Lauréats 2007, sur le site de l'ITFS. (en)
- « Nominations du film Azur et Asmar », sur www.allocine.fr, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Paul Commin, Valérie Ganne et Didier Brunner, Kirikou et après... : 20 ans de cinéma d'animation en France, Paris, Actes sud junior / Institut Lumière, , 208 p. (ISBN 978-2-330-08663-3)
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- « Site officiel du film » (version du 26 août 2008 sur Internet Archive)
- Interview de Michel Ocelot (article dans L'Humanité du , pour la sortie de Azur et Asmar)