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Ayllu

Un ayllu (mot d'origine quechua et aymara) est une communauté composée de plusieurs familles dont les membres considèrent qu'ils ont une origine commune (réelle ou fictive) qui travaille de façon collective dans un territoire de propriété commune. Cette forme d'organisation sociale était courante dans la région andine à l'époque précolombienne[1], avant même l'arrivée des incas[2].

Organisation

Le « kuraka » était le chef de l'ayllu et c'est celui-ci qui se chargeait de distribuer les terres, d'organiser les travaux collectifs et d'agir comme juge de la communauté. La charge du curaca n'était pas héréditaire. La personne occupant cette fonction était sélectionnée à la suite d'un rituel spécial et, à l'époque de l'empire inca, elle pouvait être directement nommée depuis la capitale, Cuzco.

L'empire inca s'organisait en ayllus qui avaient à leur charge une étendue de terre qui leur servait à s'alimenter. En plus de travailler leur terre, les membres de l'ayllu avaient l'obligation de travailler celle de l'État afin que celui-ci puisse alimenter les gouvernants, les nobles, l'armée, les artistes (terme qui regroupe notamment les artisans qui travaillaient la pierre et les femmes qui tissaient pour l'empire), les vieillards et les malades qui ne pouvaient pas s'alimenter eux-mêmes.

L'État gardait aussi de la nourriture pour le cas où un ayllu subirait une catastrophe qui ne lui permettrait pas de travailler sa terre : inondations, tremblements de terre ou épidémies[3].

Les membres de chaque ayllu devaient aussi consacrer une partie de leur temps au travail de la terre pour les chefs religieux et les offrandes aux dieux.

Chaque ayllu devait aussi fournir des hommes pour des travaux publics comme la construction des chemins, des ponts et des édifices publics.

Renouveau

Actuellement, cette forme d'organisation sociale et politique reprend de l'importance dans de nombreuses communautés autochtones, tout particulièrement en Bolivie. À titre d'exemple, l'influence grandissante du Conseil National des Ayllus et Markas du Qullasuyu (CONAMAQ) sur la scène politique de Bolivie en est une bonne illustration[4].

Articles connexes

Références

  1. (en) Roger B. Beck et Linda Black, Larry S. Krieger, Phillip C. Naylor, Dahia Ibo Shabaka,, World History : Patterns of Interaction, Evanston, IL, McDougal Littell, , 1082 p. (ISBN 978-0-395-87274-1)
  2. (es) Maria Rostworowski de Diez Canseco, Historia del Tahuantinsuyu, Lima, Instituto de Estudios Peruanos, coll. « Historia Andina 13 », , 359 p. (ISBN 9972510298), p. 43-44.
  3. (en) Incas : lords of gold and glory, New York, Time-Life Books, , 168 p. (ISBN 978-0-8094-9870-3), p. 64
  4. Site officiel du CONAMAQ, texte additionnel.
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