Avenue Henri-Barbusse (Toulouse)
L'avenue Henri-Barbusse est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se trouve dans le de la Croix-de-Pierre, dans le secteur 2 - Rive gauche.
Avenue Henri-Barbusse
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L'avenue Henri-Barbusse vue depuis la rue d'Ox. | |
Situation | |
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Coordonnées | 43° 34′ 47″ nord, 1° 25′ 30″ est |
Pays | France |
RĂ©gion | Occitanie |
DĂ©partement | Haute-Garonne |
MĂ©tropole | Toulouse MĂ©tropole |
Ville | Toulouse |
Secteur(s) | 2 - Rive gauche |
Quartier(s) | Croix-de-Pierre |
DĂ©but | Route d'Espagne |
Fin | no 30 avenue de Muret |
Morphologie | |
Type | Avenue |
Longueur | 354 m |
Largeur | 12 m |
Transports | |
​​​​​​​​​​​​​​​ Bus | L4L5152 (à proximité) |
Odonymie | |
Anciens noms | Avenue Jean-Mermoz (1936-1938) Avenue Henri-Barbusse (1938-1940) Avenue Jean-Mermoz (1940-1947) |
Nom actuel | 12 avril 1947 |
Nom occitan | ' |
Notice | |
Archives | 315550540848 |
Situation et accès
Voies rencontrées
L'avenue Henri-Barbusse rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
- Route d'Espagne
- Rue Sainte-Odile (d)
- Rue de l'Ourcq (d)
- Rue d'Ox (d)
- Rue de l'Oasis (d)
- Avenue de Muret
Odonymie
En 1936, l'avenue avait été nommée en l'honneur de Jean Mermoz (1901-1936), aviateur, figure de l'Aéropostale[1]. Cette décision ne fut cependant pas approuvée par le conseil municipal, dirigé par le socialiste Antoine Ellen-Prévot, peut-être pour son engagement politique : proche de François de La Rocque, adhérent des Croix-de-Feu, Jean Mermoz participa à la fondation du Parti social français (PSF) après la dissolution des ligues d'extrême-droite. En 1938, la rue fut donc officiellement nommée en hommage à Henri Barbusse (1873-1935). Écrivain, poète et journaliste au début du XXe siècle, il s'engagea comme soldat pendant la Première Guerre mondiale. Il rencontra le succès pour son livre, le Feu, publié en 1916, description des conditions de vie des soldats et plaidoyer contre la guerre. Durant l'entre-deux-guerres, il fut une figure majeure du pacifisme, mais aussi une personnalité du parti communiste, auquel il adhéra en 1923. Il mourut d'ailleurs à Moscou en 1935[2].
Le 14 novembre 1940, la commission municipale, sous influence vichyste, décida d'effacer le nom d'Henri Barbusse et reprit celui de Jean Mermoz. Finalement, le 12 avril 1947, la municipalité de Raymond Badiou, largement issue des rangs de la Résistance, rendit le nom d'Henri Barbusse[2]. C'est en 1967 qu'on donna le nom de Jean Mermoz à une rue du quartier de la Faourette[1].
Histoire
Au début du XIXe siècle, les terrains qui bordent l'actuelle avenue Henri-Barbusse sont des terres agricoles, entre la Garonne et la route d'Espagne (actuelle avenue de Muret). Ils appartiennent à la famille Gounon, qui possède un château, construit au XVIIIe siècle (actuel no 17 route d'Espagne). Le domaine compte un château, des bâtiments pour les communs, entourés d'un jardin, de champs, de vignes et de prés. En 1829, le château et son domaine passent à l'avocat Léonard Duboul : il fait agrandir le château et construire un pigeonnier, une forge et une poudrette. Son fils, Axel Duboul (1842-1902) est diplomate, consul de France à Galați entre 1873 et 1874, puis à Bilbao entre 1874 et 1877, puis conseiller municipal entre 1884 et 1888 et conseiller général[3].
En 1899, une usine de fabrication industrielle de gaz oxygène, acétylène, argon), appartenant à la compagnie Duffour et Igon, s'installe sur le terrain d'une ancienne briqueterie au nord (emplacement de l'actuel no 32). Les bâtiments sont agrandis en 1922 par les architectes Jean Valette et Barthélémy Guitard.
En 1932, le domaine est inclus par arrêté préfectoral dans les limites de l'agglomération, vouée à la densification urbaine[4]. En 1936, une parcelle d'environ 67 000 m2 au nord du domaine Duboul est lotie : le lotissement Duboul est organisé autour de l'avenue Henri-Barbusse et de plusieurs rues, dont les noms commencent par O – rue de l'Oasis[5], rue Sainte-Odile[6], rue des Ondines[7], rue de l'Ourcq[8] et rue de l'Ox[8]. Les maisons et les immeubles, de style Art déco, s'élèvent progressivement entre 1937 et 1950.
En 1977, l'avenue Henri-Barbusse et les autres rues du lotissement Duboul sont intégrées à la voirie communale[2].
En 1987, l'entreprise de fabrication de gaz industriels Duffour et Igon est absorbée à la suite d'une OPA spectaculaire par l'entreprise suédoise AGA (en)[9], elle-même rachetée en 2000 par le groupe américano-allemand Linde. En 2001, l'usine est démolie. En 2011, le site est définitivement fermé, puis entièrement détruit en 2021 au profit de la réalisation de la résidence Terre Garonne par le promoteur Kaufman & Broad, dans le cadre du projet de l'Oasis[10] - [11].
Patrimoine et lieux d'intérêt
- no 4 : maison (vers 1940)[12].
- no 6 : maison (1937)[13].
- no 10 : maison (1937)[14].
- no 11 : maison (vers 1940)[15].
- no 14 : immeuble Villa Morisette (vers 1940)[16].
- no 17 : maison (vers 1940)[17].
- no 18 : immeuble (vers 1940)[18].
- no 20 : maison (vers 1940)[19].
- no 22 : maison (1938)[20].
- no 24 : maison (vers 1940)[21].
- no 26 : immeuble (vers 1940)[22].
- no 27 bis : maison (vers 1940)[23].
Notes et références
- Salies 1989, vol. 2, p. 163.
- Salies 1989, vol. 1, p. 113.
- Salies 1989, vol. 1, p. 388.
- Salies 1989, vol. 1, p. 25.
- Salies 1989, vol. 2, p. 223.
- Salies 1989, vol. 2, p. 433.
- Salies 1989, vol. 2, p. 228.
- Salies 1989, vol. 2, p. 234.
- Dépêche, « 4410 francs », Le Nouvel Observateur, 12-18 juin 1987.
- Philippe Emery, « Toulouse : le projet Oasis inquiète encore », La Dépêche du Midi, 3 octobre 2020.
- Hugues-Olivier Dumez, « Toulouse. Un projet entre l'avenue de Muret et la Garonne suscite la vive colère des riverains », ActuToulouse, 13 juillet 2021.
- Notice no IA31106487, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31117243, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31117242, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31106488, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31106484, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31106936, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31106485, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31106938, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31106935, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31106874, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31117265, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
- Notice no IA31117264, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., Ă©d. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2-8672-6354-5).
- Julien Savary, « Les implantations industrielles étrangères dans le sud-ouest de la France : bilan et perspectives », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 61, fascicule 1, 1990, p. 85-111.
Article connexe
Liens externes
- Inventaire préliminaire de la ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse (consulté le ).
- Inventaire général du patrimoine culturel d'Occitanie, sur le site Ressources patrimoines - La médiathèque culturelle de la Région Occitanie (consulté le ).