Aung Gyi
Aung Gyi (birman áĄá±áŹááșááŒáźáž) est un gĂ©nĂ©ral de brigade et homme politique birman nĂ© le dans le sous-district de Paungde (prĂšs de Prome, dans la rĂ©gion de Bago) et mort le dans le sous-district de Mayangon (au nord de Rangoon)[1]. HĂ©ritier apparent du gĂ©nĂ©ral Ne Win, il en devint un des opposants aprĂšs 1963. Il est l'un des cofondateurs de la Ligue nationale pour la dĂ©mocratie en 1988.
DĂ©buts
Aung Gyi, nĂ© en 1919, est le fils d'une birmane et d'un commerçant chinois. Outre son nom d'usage le plus courant Ang Ji (æćŁ), il possĂšde un nom typiquement chinois : Chen Tianwang (é怩æș).
Aung Gyi fit partie du 4th Fusillier birman de Ne Win et devint un des hommes de confiance de celui-ci. Il participa au gouvernement intĂ©rimaire de Ne Win (-). (Dans ses mĂ©moires Le fils du Samedi, publiĂ©s en 1974, l'ancien premier ministre U Nu affirme que la constitution de ce gouvernement intĂ©rimaire lui fut arrachĂ©e sous la menace d'un coup d'Ătat militaire par un groupe d'officiers menĂ©s par Aung Gyi et Maung Maung Kha.) AprĂšs le coup d'Ătat du , Aung Gyi occupa les postes de Ministre du commerce et de l'industrie et de vice-chef d'Ă©tat-major dans le Conseil rĂ©volutionnaire mis en place par Ne Win. Ă cette date, il Ă©tait gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme son hĂ©ritier politique probable.
Le rĂŽle d'Aung Gyi dans l'Ă©crasement des protestations Ă©tudiantes qui suivirent n'est pas clair. Dans son discours de dĂ©mission du , Ne Win l'accusa d'ĂȘtre « le vrai coupable » de la destruction du bĂątiment de l'Union des Ă©tudiants de l'UniversitĂ© de Rangoon le . Mais en 1988 Aung Gyi Ă©tait dĂ©jĂ en disgrĂące depuis 25 ans.
Aung Gyi fut exclu du Conseil rĂ©volutionnaire en 1963, pour avoir critiquĂ© sa politique Ă©conomique socialiste et pour des dĂ©clarations faites au Japon sur les causes du coup d'Ătat. Il fut emprisonnĂ© en 1965-1968, et Ă nouveau en 1973-1974. Il resta cependant loyal Ă la Tatmadaw (les forces armĂ©es birmanes) et en contact avec Ne Win, en dĂ©pit de ses sĂ©vĂšres critiques Ă l'Ă©gard du gouvernement.
L'opposant
à partir de , Aung Gyi publia plusieurs longues lettres ouvertes à Ne Win, largement diffusées dans le pays ; ces lettres, critiques du gouvernement, jouÚrent un rÎle important dans la genÚse du mouvement pro-démocratique de 1988. Sa lettre du suggÚre des réformes économiques et un remaniement ministériel, critique sévÚrement la « voie birmane vers le socialisme » et met en garde contre une possible agitation sociale. Sa lettre du , longue de 40 pages, réaffirme le besoin de réformes économiques.
AprĂšs la dĂ©mission de Ne Win le , Aung Gyi fut emprisonnĂ© entre le et le . MalgrĂ© cela, il continua Ă soutenir l'armĂ©e, dĂ©clarant en public juste avant le coup d'Ătat du qu'il garantissait que celle-ci ne ferait pas de coup d'Ătat et que le gouvernement intĂ©rimaire serait formĂ© trĂšs vite : « Je me tuerai moi-mĂȘme (si l'armĂ©e fait un coup d'Ătat ». AprĂšs le bain de sang, il dĂ©clara encore Ă ceux qui venaient l'Ă©couter qu'ils « ne devaient pas âpĂ©cherâ contre l'armĂ©e, mĂȘme en pensĂ©e. »
La Ligue nationale pour la dĂ©mocratie (LND) fut fondĂ©e le : Aung Gyi en Ă©tait le prĂ©sident, l'ancien gĂ©nĂ©ral Thura Tin Oo le vice-prĂ©sident et Aung San Suu Kyi la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale. Aung Gyi dĂ©missionna de la LND dĂšs le , l'accusant d'ĂȘtre infiltrĂ©e par les communistes, pour fonder le Parti de l'Union dĂ©mocratique nationale (UNDP) le . Un seul candidat de ce parti fut Ă©lu aux Ă©lections lĂ©gislatives du , contre 392 pour la LND.
En 1993 Aung Gyi fut condamnĂ© Ă six mois de prison pour n'avoir pas payĂ© une facture pour des Ćufs.
En 1998, il se rendit aux Ătats-Unis, oĂč il donna une longue interview Ă Radio Free Asia. InterrogĂ© au sujet de l'armĂ©e, il dĂ©clara : « Le peuple mĂ©prise la Tatmadaw. C'est mauvais signe. Le peuple birman a perdu foi en la Tatmadaw. » Bien qu'il admĂźt la corruption et le nĂ©potisme de la junte au pouvoir, il affirma qu'Aung San Suu Kyi Ă©tait entourĂ©e de « communistes », exactement l'accusation de la junte. Il critiqua aussi la Ligue nationale pour la dĂ©mocratie pour avoir boycottĂ© la rĂ©cente Convention nationale destinĂ©e Ă rĂ©diger une nouvelle constitution. Il dĂ©clara « Je veux qu'U Ne Win contribue Ă quelque chose avant sa mort, car il sait ce qui est bon ou mauvais. » Il affirma que celui-ci Ă©tait encore influent et avait ordonnĂ© le changement du nom de la junte en Conseil d'Ătat pour la Paix et le DĂ©veloppement (SPDC) et le remaniement ministĂ©riel de 1997.
Aung Gyi fut un des rares assistants aux funĂ©railles de Ne Win en 2002 Ă parler chaleureusement de sa participation Ă l'indĂ©pendance de la Birmanie en 1948, mais affirma aussi qu'il avait trahi son pays. « Il a violĂ© la dĂ©mocratie en faisant un coup d'Ătat. Il est mort sans gloire. Ce fut une fin triste et tragique. »
Références (en anglais)
- Short Biography
- Time Magazine - 1963 Ousting of Aung Gyi
- Radio Free Asia: Editorial & Opinion: "Aung Gyi, Burma's General of ill omen" , with extensive quotations from his interview.
- Associated Press , "Former dictator Ne Win's remains scattered in river"
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Aung Gyi » (voir la liste des auteurs).