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Audiométrie

L’audiométrie rassemble plusieurs techniques permettant d’évaluer l’acuité auditive ou la sensibilité auditive d’une personne. L’audiométrie est utilisée en audiologie, une science ayant pour but d’étudier l’audition et les pathologies qui y sont rattachées. Elle nécessite la maîtrise d’un audiomètre, un instrument de mesure où plusieurs paramètres peuvent être modulés, tels que la fréquence, la pression sonore (en dB HL), le type de stimuli, etc. Les mesures audiométriques se font en général dans une cabine insonorisée[1]. Au Canada, les lignes directrices suivies pour procéder à ces mesures sont celles de l’American National Standards Institute (ANSI)[2].

Il existe l’audiomĂ©trie tonale et vocale. D’abord, l’audiomĂ©trie tonale consiste Ă  quantifier les capacitĂ©s perceptives d'un individu en mesurant des seuils auditifs Ă  plusieurs frĂ©quences. Les stimuli sont envoyĂ©s au patient Ă  travers des Ă©couteurs. Le patient sera Ă©valuĂ© Ă  l’aide de sons purs de diffĂ©rentes tonalitĂ©s, soit des sons aigus Ă  des sons graves. Quant Ă  l’audiomĂ©trie vocale, celle-ci mesure la capacitĂ© de reconnaissance ou de dĂ©tection de la parole Ă  l’aide de listes de mots phonĂ©tiquement Ă©quilibrĂ©es Ă  des niveaux d’intensitĂ©s diffĂ©rents[3]. L’audiomĂ©trie permet non seulement d’évaluer le système auditif pĂ©riphĂ©rique, mais Ă©galement le système auditif central. Le trouble du traitement auditif (TTA) est un exemple oĂą les capacitĂ©s de traitement auditif sont altĂ©rĂ©es malgrĂ© l’intĂ©gritĂ© du système auditif pĂ©riphĂ©rique.  Dans ce cas, les capacitĂ©s auditives centrales peuvent ĂŞtre Ă©valuĂ©es Ă  l’aide de matĂ©riel verbal, des sons purs et de niveaux de bruits standardisĂ©s[4].  

L’audiométrie est recommandée en présence de difficultés auditives, d'exposition à des niveaux de pression sonore élevés, d’agents toxiques, de médicaments ototoxiques, d’acouphènes, d’intolérance aux sons, de pertes d’équilibre, de vertiges ou d’étourdissements[5]. Au Canada, les mesures peuvent être réalisées par des audiologistes (centres hospitaliers ou cliniques privées), par des audioprothésistes (cliniques privées) ou par des médecins ORL (centres hospitaliers ou cliniques privées). En France, le métier d’audiologiste n’est pas entièrement reconnu. Les mesures sont donc réalisées par divers professionnels tels que des médecins ORL, certains généralistes, les médecins du travail et les audioprothésistes[6].


Histoire

Auparavant, les diapasons étaient utilisés par les médecins pour effectuer les tests auditifs. Les premiers audiomètres apparaissent à la fin du XIXe siècle, quelques années après l'invention du téléphone, avec l'appareil de Hughes en 1879 et de Hartmann en 1878. Le premier audiomètre français fut mis au point par Jules Ladreit de Lacharrière en 1882[7]. Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que l’audiologie a pris de l’expansion. En effet, le premier audiomètre électronique Western Electric 1A a été développé par E. P. Fowler et R. L. Wegel, en 1922, aux États-Unis[8].

L'audiométrie vocale arrive plus tardivement. Développé en 1938, elle prend son essor après la seconde guerre mondiale, et se développe en France sous l'impulsion de Jean-Etienne Fournier, qui publia l'Abrégé d'audiométrie en 1948 puis le Précis d'audiométrie vocale en 1951. Ce sont ensuite les importants progrès de l'électronique qui ont profité au développement de l'audiométrie pour aboutir aux dispositifs d'aujourd'hui.

Les premières publications sur l’audiométrie tonale aux États-Unis remontent, entre autres, aux travaux de deux pionniers, Raymond Carhart et James Jerger. L’article a été publié dans le Journal of Speech and Hearing Disorders en 1959. Enfin, l’ANSI a présenté la première procédure pour l'audiométrie tonale en 1978.

Audiométrie clinique et prothétique

Au plan lĂ©gal il est primordial de bien diffĂ©rencier, en France, l'audiomĂ©trie clinique et l'audiomĂ©trie prothĂ©tique. Ne peuvent ĂŞtre pratiquĂ©s que par les docteurs en mĂ©decine, conformĂ©ment Ă  l'article L. 372 (1°) du code de la santĂ© publique, l'audiomĂ©trie tonale et vocale Ă  l'exclusion des mesures pratiquĂ©es pour l'appareillage des dĂ©ficients de l'ouĂŻe, en application des dispositions de l'article L. 510-1 du code de la santĂ© publique. L'audiomĂ©trie tonale et vocale est donc qualifiĂ©e de clinique et est en consĂ©quence un acte mĂ©dical lorsque son objet est la mesure de l'audition. L'audiomĂ©trie tonale et vocale pratiquĂ©e dans le cadre des mesures nĂ©cessaires Ă  l'exercice de la profession d'audioprothĂ©siste est qualifiĂ©e de prothĂ©tique et est elle aussi rĂ©servĂ©e dans sa pratique aux audioprothĂ©sistes.

Différents types d'audiométrie

L'audiométrie tonale

Réalisation d'un test d'audiométrie

L’audiomĂ©trie tonale est rĂ©alisĂ©e par conduction aĂ©rienne ainsi que par conduction osseuse Ă  l’aide de l’audiomètre. L’étalonnage de l’audiomètre doit ĂŞtre rĂ©alisĂ© au moins une fois par annĂ©e afin de s’assurer que les sons envoyĂ©s respectent les normes de l’American National Standards Institute[9]. L'audiomĂ©trie tonale doit ĂŞtre rĂ©alisĂ©e dans une cabine insonorisĂ©e pour que l'environnement sonore n'altère pas le rĂ©sultat, et permettre la reproductibilitĂ© de l'examen. Les modes de rĂ©ponse des sujets sont les suivants : appuyer sur un bouton, dire oui, lever la main Ă  chaque fois qu’un son est entendu. L’audiologiste, quant Ă  lui, doit effectuer l’évaluation avec la mĂ©thode Hughson-Westlake modifiĂ©e qui consiste Ă  effectuer un minimum de 3 recherches de seuil en phase ascendante. L’audiomĂ©trie tonale par conduction aĂ©rienne permet de mesurer les seuils auditifs, qui est le plus faible niveau de pression sonore dĂ©tectĂ© par un sujet Ă  50% des occasions, lorsque le son traverse le système auditif pĂ©riphĂ©rique, soit l’oreille externe, moyenne et interne[10]. Les frĂ©quences Ă©valuĂ©es dans l'ordre sont les suivantes : 1000-2000-3000-4000-6000-8000-500-250-125 Hz. Les demi-octaves sont parfois explorĂ©es, en audiomĂ©trie automatique, ou pour permettre une exploration plus fine de l'audiomĂ©trie en frĂ©quences conversationnelles (la frĂ©quence de 3 000 Hz est intĂ©ressante car elle explore une bande de frĂ©quences qui joue un rĂ´le important dans l'intelligibilitĂ© de la voix).

Ce test peut être réalisé sous différents types de transducteurs, mais plus fréquemment avec des écouteurs supra-auriculaires (TDH-39/45/50) ou des écouteurs intra-auriculaires (ER-3A). Des contre-indications sont à prendre en compte pour ces deux types d’écouteurs. En effet, lors de l’utilisation des écouteurs supra-auriculaires, il est important de s’assurer qu’il n’y a pas d’affaissement du conduit auditif externe. Tandis qu’avec les écouteurs intra-auriculaires, il faut s’assurer qu’il n’y a pas d’accumulation de cérumen, d’indices d’irritation ou de conditions pathologiques dans le conduit auditive externe. Il y a également les haut-parleurs, généralement deux, situés dans les coins avant de la cabine insonore, souvent utilisés avec la clientèle pédiatrique. Il faut noter que lorsque les haut-parleurs sont utilisés, nous sommes en champs libres et le sujet doit être placés à 45 degrés azimut et à une distance d’un mètre de chaque haut-parleur[11].

L’audiomĂ©trie tonale par conduction osseuse quant Ă  elle permet de mesurer les seuils auditifs lorsque le son passe Ă  travers l’oreille interne ainsi que le système auditif nerveux central. Les rĂ©ponses obtenues proviennent de la meilleure cochlĂ©e des deux oreilles et les frĂ©quences Ă©valuĂ©es dans l'ordre sont 1000-2000-3000-4000-500-250 Hz. Le transducteur utilisĂ© est un ossi-vibrateur muni d’un serre-tĂŞte qui est placĂ© au niveau de la mastoĂŻde sans que celui-ci touche l’oreille. Il faut porter une attention particulière aux possibilitĂ©s de rĂ©ponses vibrotactiles lors de la prĂ©sentation en haute intensitĂ© et ce surtout en basses frĂ©quences.

La mesure des très hautes frĂ©quences, soit les frĂ©quences entre 9 0000 et 20 000 Hz, peut Ă©galement ĂŞtre rĂ©alisĂ©e avec l’audiomètre. Toutefois, les transducteurs appropriĂ©s pour l’évaluation des très hautes frĂ©quences sont les circumauraux.  

RĂ©sultat

Résultat d'un test d'audiométrie tonale. Dans cette représentation, les ordonnés correspondent aux dB HL, et les abscisses correspondent aux fréquences (Hz). La courbe noire représente une audition normale alors que la courbe rouge correspond à une audition hors des limites de la normale.

Les rĂ©sultats d’une audiomĂ©trie tonale sont notĂ©s sur un audiogramme. Depuis plusieurs dizaines d’annĂ©es, le diagramme universellement acceptĂ© est celui de l’audiogramme amĂ©ricain. Il est dĂ©fini selon une nomenclature spĂ©cifique, suivant une nomenclature internationale. L’audiogramme est reprĂ©sentĂ© sous forme d’un graphique par oreille oĂą l’abscisse reprĂ©sente les frĂ©quences allant de 125 Ă  8 000 Hz alors que l’ordonnĂ©e reprĂ©sente la pression sonore en dB HL allant de -10 Ă  120 dB HL. Le dB HL est l’unitĂ© de mesure la plus pratique en audiomĂ©trie qui reprĂ©sente le niveau d’audition. C’est une conversion qui amène les seuils normaux en dB SPL Ă  la valeur zĂ©ro et donc le niveau d’audition dB HL ne signifie pas l’absence de pression sonore. Des symboles prĂ©Ă©tablis sont utilisĂ©s pour noter les rĂ©sultats. Lorsque les seuils sont considĂ©rĂ©s valides, ces derniers sont reliĂ©s par un trait plein pour la conduction aĂ©rienne et par un trait en pointillĂ© pour la conduction osseuse. Les absences de rĂ©ponse, les seuils non valides ainsi que les rĂ©ponses vibro-tactiles ne sont pas considĂ©rĂ©s valides.

Le type de surditĂ© du sujet peut ĂŞtre dĂ©terminĂ© en comparant les rĂ©sultats par conduction osseuse aux rĂ©sultats par conduction aĂ©rienne. Il y a trois diffĂ©rents types de surditĂ© possibles. Tout d’abord, la surditĂ© neurosensorielle signifie que le problème se situe au niveau de l’oreille interne, c’est-Ă -dire une atteinte cochlĂ©aire ou rĂ©trocochlĂ©aire. Ă€ l’audiogramme, ce type de surditĂ© est observĂ© lorsque les seuils en conduction osseuse et en conduction aĂ©rienne sont plus grands que les limites de la normale sans qu’il y ait toutefois une diffĂ©rence supĂ©rieure de 10 dB entre les deux. Ensuite, la surditĂ© conductive reprĂ©sente une atteinte au niveau de l’oreille externe et/ou moyenne. Ă€ l’audiogramme, les rĂ©sultats en conduction osseuse se situent dans les limites de la normale alors que les rĂ©sultats en conduction aĂ©rienne se situent au-delĂ  des limites de la normale avec une diffĂ©rence d’au moins 15 dB entre les deux courbes. Finalement, la surditĂ© de type mixte est une surditĂ© conductive et neurosensorielle et s’observe sur l’audiogramme lorsque les seuils en conduction osseuse et aĂ©rienne sont au-delĂ  des limites de la normale avec une diffĂ©rence d’au moins 15 dB entre les deux.

L'audiométrie vocale

L'audiométrie vocale (ou test d'intelligibilité) sert à mesurer la compréhension de la personne à différents niveaux d'intensité (niveau de dB) pour différents phonèmes, mots ou phrases. C'est un examen complémentaire de l'audiométrie tonale, qui permet de confirmer les seuils d'audiométrie tonale liminaire, et peut permettre de mettre en évidence des altérations de la discrimination verbale. Il est possible de confirmer le seuil d’audition de la personne en demandant à celle-ci de répéter des mots à des intensités (niveau de dB HL) assez faibles. C’est le test de « seuil de réception de la parole » et il permet de valider les résultats obtenus à l’audiométrie tonale. C'est un examen plus gobal que l'audiométrie tonale, ne testant pas uniquement le système neuro-sensoriel auditif, mais aussi le traitement cognitif du signal auditif. En ce sens, il est peut être altéré en cas de difficultés linguistiques, de retard mental etc.

L'avantage de cet examen est de pouvoir permettre sous certaines conditions de différencier les distorsions sonores endo-cochléaires des atteintes centrales.

Les sons utilisés diffèrent en fonction de l'indication, et du praticien et de l'objectif recherché. Les tests d'audiométrie vocales classiques utilisent des listes de mots de tonalité proche, comme la liste de sondés de Fournier en français. Il existe aussi des tests phonétiques qui ne font pas intervenir la suppléance mentale et la connaissance linguistique, comme le test phonétique de Lafon en français. Ils sont notamment utilisés pour l'adaptation prothétique, en cas de mauvaise perception de la parole avec une audiométrie tonale préservée, et chez l'enfant sourd. Il existe deux catégories de tests phonétiques : les tests cochléaires (les plus utilisés) et les tests d'intégration (qui compare la compréhension dans le silence et dans le bruit).

L'audiomĂ©trie vocale classique se fait dans le silence, mais il existe aussi des tests d'intelligibilitĂ© dans le bruit qui permettent de dĂ©terminer le rapport entre le niveau de comprĂ©hension et le bruit de fond[12]. Les Ă©tudes ont montrĂ© que les personnes ayant une perte auditive ont besoin d’un ratio signal sur bruit de10-15 dB HL supĂ©rieur aux personnes ayant une audition normale pour comprendre la parole. DiffĂ©rents tests existent pour dĂ©terminer le ratio signal sur bruit que la personne a besoin pour comprendre la parole dans le bruit. Ces tests permettent ainsi d'explorer un phĂ©nomène classiquement retrouvĂ© dans la presbyacousie, appelĂ© signe de la cocktail party.

Ces examens permettent d'obtenir une courbe d'intelligibilité, permettant pour chaque intensité sonore, de définir le pourcentage de phonèmes, mots, ou phrases compris. On obtient généralement une courbe en S (Forme). On utilise un casque ou encore un haut-parleur pour réaliser ce test. Une condition pathologique se traduit par un déplacement de la courbe vers la droite (vers les dB croissantes), traduisant une difficulté d'intelligibilité nécessitant une augmentation accrue de l'intensité du son.

L'audiogramme imagé

Un audiogramme imagĂ© permet de visualiser la banane de la parole. En d'autres mots, chaque phonème correspond Ă  une certaine frĂ©quence. La banane reprĂ©sente l’intensitĂ© du son (dB HL) de la parole Ă  voix normale. Nous savons qu’avec l’âge, la perte auditive commence en hautes frĂ©quences et progresse vers les basses frĂ©quences. Ă€ la suite d'un test d’audiomĂ©trie, il est possible de savoir quels phonèmes seront difficiles Ă  distinguer par le patient. Prenons l’exemple d’une personne qui a une perte auditive Ă  partir de 4 000 Hz. Cette personne aura de la difficultĂ© Ă  distinguer le mot “cil” et “fil”. Cela s’explique par le fait que ces deux mots se distinguent par seulement un phonème en haute frĂ©quence. Sachant que plusieurs phonèmes peuvent ĂŞtre confondus par les patients ayant une perte auditive, l’accès Ă  la lecture labiale est une stratĂ©gie Ă  privilĂ©gier afin de les aider Ă  distinguer certains sons visuellement. Il existe aussi des cours de lecture labiale avec des orthophonistes pour amĂ©liorer cette capacitĂ© de lecture labiale. En clinique, un audiologiste fera un test de monosyllabes Ă  un niveau conversationnel (environ 50 dB HL) ou Ă  un niveau confortable pour la personne. Il peut ĂŞtre intĂ©ressant pour une personne ayant une perte auditive de faire ce test aussi Ă  son niveau de confort puisqu’en comparant les rĂ©sultats avec le  test de monosyllabes Ă  un niveau conversationnel, il est possible de dĂ©terminer si la personne prĂ©senterait des  bĂ©nĂ©fices d’une aide auditive (appareils auditifs). 

L’audiométrie vocale pédiatrique

Comme un enfant très jeune ne pourra pas répéter les mots entendus, les tests seront adaptés. Par exemple, le test de seuil de réception de la parole, où le patient doit répéter un mot à des niveaux intensités faibles sera remplacé par un test de seuil de détection de la parole. L'audiologiste fait une recherche de seuil en observant la réaction de l’enfant lorsqu'il entend de la parole.

Les seuils d'inconfort (LDL)

Elle consiste Ă  faire sur l'audiogramme du patient une mesure conjointe de ses seuils d'audition et de ses niveaux d'inconfort pour chacune des frĂ©quences testĂ©es. Il s'agit des niveaux que le patient pourrait Ă©couter sur une assez longue pĂ©riode de temps mais avec un inconfort. Ce test est utilisĂ©e pour mettre en Ă©vidence une hyperacousie. Il n'est cependant pas possible de corrĂ©ler les mesures de seuils d'inconfort par audiomĂ©trie tonale Ă  une hyperacousie[13]. Ces rĂ©sultats de mesure d’inconfort sont importants pour un patient qui aimerait avoir des appareils auditifs puisque les seuils d’inconfort du patient seront programmĂ©s dans ses appareils auditifs. Ceci permet d’éviter que le patient ait une amplification supĂ©rieure Ă  ces seuils, qui pourrait lui causer de l’inconfort ou de la  douleur.

Évaluation de l'audition

Degrés de surdité

L'audiométrie permet d'évaluer le niveau auditif moyen d'une personne, qui peut alors être classée en une catégorie d'audition. En France, le système le plus souvent utilisé est celle définie par la BIAP[14]. L'audition moyenne est calculée depuis l'audiogramme tonal en faisant la moyenne de la perte en dB aux fréquences 500 Hz, 1000 Hz, 2000 Hz et 4000 Hz. En cas de surdité asymétrique, le niveau moyen de perte en dB est multiplié par 7 pour la meilleure oreille et par 3 pour la plus mauvaise oreille et la somme est divisée par 10. On obtient ainsi une valeur globale de perte auditive, permettant de classer le patient en :

  • Audition normale ou subnormale : 0 Ă  20 dB HL. Atteinte tonale lĂ©gère sans incidence sociale
  • Hypoacousie de degrĂ© lĂ©ger: 21 Ă  40 dB HL. Pour une perte de degrĂ© lĂ©gère, des difficultĂ©s sont rapportĂ©es en groupe s’il y a de la rĂ©verbĂ©ration ou de la distance.
  • DĂ©ficience auditive moyenne : 41 Ă  70 dB HL. La parole est perçue si on Ă©lève la voix. Le sujet comprend mieux en regardant parler. Quelques bruits familiers sont encore perçus.
  • DĂ©ficience auditive sĂ©vère : 71 Ă  90 dB HL. La parole est perçue Ă  voix forte près de l'oreille. Les bruits forts sont perçus.
  • DĂ©ficience auditive profonde : 91 Ă  119 dB HL. Aucune perception de la parole. Seuls les bruits très puissants sont perçus.
  • DĂ©ficience auditive totale - Cophose ou Anacousie : 120 dB HL ou plus. Rien n'est perçu.

Le degrĂ© de surditĂ© correspond Ă  la perte auditive dĂ©finie en dĂ©cibels par rapport Ă  l'audition humaine (dB HL) et ne constitue pas un pourcentage de perte auditive. La perte mesurĂ©e s'Ă©tend jusqu'Ă  120 dB et va en rĂ©alitĂ© au delĂ , mĂŞme si ce seuil correspond cliniquement Ă  une anacousie (absence complète d'audition).

Tandis qu’au Québec, souvent, la moyenne des sons purs est calculée à l’aide des seuils à 500, 1000 et 2000Hz (MSP) en conduction aérienne. La moyenne des sons purs aux quatre fréquences (MSP4) peut être privilégiée dans certaines circonstances. Plusieurs auteurs ont contribué à la classification de la perte auditive (Katz, 2009). Selon cette l'échelle de Jerger et Jerger (1980)[15], une acuité auditive se trouvant dans les limites de la normale se situe entre -10 et 20 dB HL. Enfin, les degrés de surdité possibles sont décrits ci-dessous [16] - [17] - [15].

  • Hypoacousie de degrĂ© minime: 16 Ă  25 dB HL. Surtout utilisĂ©e en pĂ©diatrie (Northern and Downs, 2002).
  • Hypoacousie de degrĂ© lĂ©ger: 26 Ă  40 dB HL.
  • Hypoacousie de degrĂ© modĂ©rĂ©: 41 Ă  55 dB HL.
  • Hypoacousie de degrĂ© modĂ©rĂ©ment sĂ©vère: 56 Ă  70 dB HL.
  • Hypoacousie de degrĂ© sĂ©vère: 71 Ă  90 dB HL.
  • Hypoacousie de degrĂ© profond: 91 dB HL et +.

Notes et références

  1. « Audiomètre : à quoi sert cet instrument médical ? », sur https://www.passeportsante.net/, (consulté le )
  2. « Guidelines for Manual Pure-Tone Threshold Audiometry », sur American Speech-Language-Hearing Association, (consulté le )
  3. « Audiométrie », sur Groupe Santé Physimed (consulté le )
  4. Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec. (2012). Lignes directrices canadiennes relative au trouble de traitement auditif chez les enfants et les adultes : évaluation et intervention. https://www.ooaq.qc.ca/media/xu4fdwsl/lignes-directrices-canadiennes.pdf
  5. « Pourquoi consulter un audiologiste », sur OOAQ (consulté le )
  6. « Différence entre un test d'audition gratuit ou payant », sur Harmonie Audition, (consulté le )
  7. « Les soins médicaux aux sourds-muets en France au XIXe siècle : L’éclosion de l’otologie moderne — Medica — BIU Santé, Paris », sur www.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
  8. (en-US) Canadian Academy of Audiology, « Hearing Testing History: Western Electric 2-A Audiometer », Canadian Audiologist, vol. 2, no 4,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. American National Standards Institute. International Code Council., American national standard : accessible and usable buildings and facilities, The Council, (ISBN 1-58001-102-0 et 978-1-58001-102-0, OCLC 56060543, lire en ligne)
  10. American National Standards Institute., American national standard for telecommunications : procedures for establishing communication between two audivisual terminals using digital channels up to 1920 kbit/s, American National Standards Institute, (OCLC 34465551, lire en ligne)
  11. Gary Walker, Harvey Dillon et Denis Byme, « Sound Field Audiometry », Ear and Hearing, vol. 5, no 1,‎ , p. 13–21 (ISSN 0196-0202, DOI 10.1097/00003446-198401000-00005, lire en ligne, consulté le )
  12. SFA, « Recommandations SFA - SFORL sur l'Audiométrie Vocale dans le Bruit », sur Sfaudiologie, (consulté le )
  13. (en) Meeus OM, Spaepen M, Ridder DD, Heyning PH, « Correlation between hyperacusis measurements in daily ENT practice », Int J Audiol, vol. 49, no 1,‎ , p. 7-13. (PMID 20053152, DOI 10.3109/14992020903160868)
  14. « BIAP - Bureau International d'Audiophonologie », sur www.biap.org (consulté le )
  15. Jerger, J. et Jerger, S. (1980) Measurement of hearing in adults. (2e Ă©d). Philadelphia, PA: W.B. Saunders.
  16. Goodman A. (1965) Reference zero levels for pure tone audiometer. American Speech Hearing Associatio,7, 262–263.
  17. Northern, J., Downs, M. (2002) Hearing in Children. (5e Ă©d.). Lippincott Williams & Wilkins.

Bibliographie

  • François,. Legent, Audiologie pratique, audiomĂ©trie, Elsevier, Masson, dl 2011 (ISBN 978-2-294-70835-0 et 2-294-70835-0, OCLC 708400014, lire en ligne)
  • Françoise Sterkers-Artières, Christophe,. Vincent et Carole Fumat, AudiomĂ©trie de l'enfant et de l'adulte, Elsevier Masson, dl 2014, cop. 2014 (ISBN 978-2-294-74463-1 et 2-294-74463-2, OCLC 894118123, lire en ligne)
  • Katz, J., Chasin, M., English, K. M., Hood, L. J., & Tillery, K. L. (2015). Handbook of clinical audiology (Seventh). Wolters Kluwer.

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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