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Attobrou

Attobrou, chef-lieu de villages, est une localité de l'ethnie Abé (ou Abbey, Abbè), située au sud de la Côte d'Ivoire, et appartenant au département d'Agboville, dans la Région de l'Agnéby-Tiassa.

Attobrou
Administration
Pays Drapeau de la CĂ´te d'Ivoire CĂ´te d'Ivoire
Région Agnéby
Maire
Mandat
Nanan Jean Koffi Ablo, prédécesseur chef Hervé Amonkou, Cdt (police nationale)
5 ans
DĂ©mographie
Gentilé attobrouen (enne).
Population 20 454 hab. (2014)
DensitĂ© 1 278 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 6° 05′ 28″ nord, 4° 03′ 40″ ouest
Superficie 1 600 ha = 16 km2
Divers
Langue(s) parlée(s) Abé, Attié , dioula, français
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : CĂ´te d'Ivoire
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Attobrou
GĂ©olocalisation sur la carte : CĂ´te d'Ivoire
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Attobrou

    La localité d'Attobrou est un chef-lieu de communes[1] et dotée d'une sous-préfecture en année 2017. Le périmètre de la commune d’Attobrou englobe dans ses limites, les villages d’Attobrou, Boguié, Copa, Séguié, Yadio et les campements qui leur sont rattachés : Gboto, Victorine, Adiko-m'po, Cacaotou, Copa, Ogbodji, etc.

    Vers la fin des années 1940, fut lancé le projet de construction d'un nouveau village, par le regroupement de plusieurs campements et le déplacement de l'ancien village Attobrou (site du cimetière actuel). Ce fut sous la houlette du docteur Tanon Séka Kouamé Lambert, premier médecin abbey (promotion 1928), que le site de l'actuel village plus moderne et extensif fut choisi. Plus tard, c'est le docteur Affoundah Sonan Lambert qui put convaincre les villageois de la nécessité de l'aménagement du nouveau site.

    Naissance d'Attobrou

    • L'origine du nom Attobrou prend ses racines dans la langue baoulĂ© : Be n'ga batobrou c'est-Ă -dire ceux qui ont fui ;
    • Dix huitième siècle et demi : princesse MoriĂ© Affoh, une Ă©pouse du roi de TiassalĂ©, nanan Boua Kouassi, quitta dans sa fuite, ce dernier et fonda, avec son frère Essehin BlĂ©koutou, prisonnier du roi par ironie du sort, un hameau appelĂ© MoriĂ© ohomon (village triste) par l'entremise de Yadio une chefferie proche qui leur offrit asile et territoire. Pour asseoir son autoritĂ© et peupler le hameau, princesse MoriĂ© Affoh pacifie des territoires Ă  coup d'or, en Ă©change de prisonniers et esclaves qu'elle fit libĂ©rer. Très rapidement et de mutation en mutation, ce hameau devint un gros village puissant pour donner naissance Ă  l'actuel Attobrou, qui est composĂ© de quatre grandes entitĂ©s culturelles akan : Essehin bosso, Amoro, Otopè et N'Gban noua.

    Organisation sociale

    SituĂ© au sud-est Ă  25 km d'Agboville et Ă  105 km d'Abidjan, Attobrou-village est fortement hiĂ©rarchisĂ© avec Ă  sa tĂŞte un chef de terre, un chef de village ou maire et des notables, ainsi qu'un sous-prĂ©fet et un poste de gendarmerie.

    • Chef de terre : il ne peut ĂŞtre issu que de la lignĂ©e de la princesse MoriĂ© Affoh et de son frĂŞre Essehin BlĂ©koutou. Il jouit d'attributs de roi Ă  vie. Il est la première autoritĂ© du village et le guide des traditions. Il protège ses sujets, fixe les lois terriennes et des fĂŞtes, organise la fĂŞte d'igname appelĂ©e jidja. De Nana Amidja Ă  Akafou Kouassi, et par le rĂ©cent feu nana AllĂ©chi Achi, Attobrou n'a connu que sept chefs de terre Ă  vie ;
    • Chef de village : deuxième personnalitĂ© du village actuellement sous tutelle du ministère de l'intĂ©rieur. Les chefs de villages les plus rĂ©cents sont : feu nana Essehin Okoffe Yapi, nana Yapi Damase, nana Chahouwa Ahochi FrĂ©dĂ©ric de la noblesse BĂ©dĂ© Chahouwa, nana Yapo Yapo, nana HervĂ© Kouamelan Amonkou, cadre de la police nationale Ă  la retraite, et l'actuel chef nana Jean Koffi Ablo, cadre de BCEAO Ă  la retraite.

    Organisation administrative

    Attobrou dépend administrativement d'Agboville. Ce faubourg est l'union de 4 villages Akan prenant les noms de leurs lignées historiques de migration ou familles :

    • Otopè ou OtopĂ© ;
    • N'Gban noua (ou N'Gbannian) ;
    • Essehin bosso ;
    • Amorro.

    Histoire récente

    • 1976 : crĂ©ation de COPA, village spĂ©cifique Ă  vocation cacaoyère dans les no man's land de la forĂŞt Agbo ;
    • Mai 2011 : installation des forces rĂ©publicaines FRCI sous la prĂ©sidence d'Alassane Ouattara et d'un poste de gendarmerie nationale ;
    • Janvier 2017 : Attobrou est Ă©rigĂ© en commune et dotĂ© d'une sous-prĂ©fecture.

    Personnalités politiques

    Attobrou est le village natal de personnalités comme :

    • LĂ©onard Yapo-Offoumou Yapo, professeur puis principal, fondateur de plusieurs Ă©coles, lycĂ©es et instituts, dĂ©putĂ©-maire, homme politique, membre du bureau politique du PDCI-RDA ;
    • Lambert Tanon SĂ©cka KouamĂ©, mĂ©decin africain hors classe, diplĂ´mĂ© de mĂ©decine en 1928 et grand militant du PDCI-RDA a l'Ă©poque coloniale.

    Grandes personnalités du monde agricole

    Ce village fait partie des zones à forte production de cacao, première richesse de la Côte d'Ivoire. Parmi les gros producteurs ivoiriens de cacao, on peut citer dans ce village :

    • La noblesse Gbotto, grande famille agricole des annĂ©es 1930, dans les no man's land d'Agbo ;
    • FĂ©lix Yapo-Offoumou Baka (1921-1991), chef central des Ă©coles de villages, grand propriĂ©taire terrien dans les no man's land d'Agbo, producteur-baron de cacao, aurait concouru Ă  l'Ă©quilibre Ă©conomique de la localitĂ©.

    Commune rurale en développement

    ÉlectrifiĂ© depuis 1972, Attobrou est Ă©lu commune rurale depuis 2006 par le prĂ©sident Laurent Koudou Gbagbo. Plus de 15 000 habitants, ce village est un vĂ©ritable carrefour de brassage inter-ethnique et cosmopolite accueillant des ressortissants de plus 15 nationalitĂ©s. Des maisons Ă  Ă©tage, des pavillons et villas ultra modernes dotĂ©s de tĂ©lĂ©phones et TV enrichissent ce village modèle construit par les villageois eux-mĂŞmes.

    Cette petite commune rurale est dotée de centre culturel, de château d'eau, de plusieurs écoles primaires, de collèges d'enseignement, de dispensaires.

    Village politique

    Cette commune rurale est une base arrière politique qui a accueilli plusieurs barons de la politique ivoirienne lors des campagnes préélectorales de novembre 2009 : le RDR d'Alassane Dramane Ouattara alias ADO ; le FPI de Pascal Affi N'guessan et de Laurent Koudou Gbagbo ; le PDCI-RDA du président Henri Konan Bédié.

    Éducation

    • Cinq Ă©coles primaires
    • Un collège d'enseignement gĂ©nĂ©ral (initiative de feu LĂ©onard Offoumou yapo qui avait auparavant offert une Ă©cole primaire de 6 classes au village)

    Eau, électricité et santé

    • 2005 : un château d'eau de large couverture a Ă©tĂ© construit, sous l'impulsion de la Mutuelle de DĂ©veloppement d'Attobrou (MUDEVA), avec l'appui de M. Edi RenĂ©, fils du village de Yadio et expert comptable de son Ă©tat, et avec la participation des quatre villages (Attobrou, Yadio, BoguiĂ©, SĂ©guiĂ©) formant la communautĂ© villageoise dont le chef-lieu est Attobrou ;
    • 1972 : construction par le village, d'un dispensaire opĂ©rationnel ;
    • 1972 : date d'Ă©lectrification totale d'Attobrou et ses environs ; il n' y a pas de dĂ©lestage.

    Commerce et marché

    Village cosmopolite accueillant, depuis les années 1920, plusieurs nationalités sous régionales, est un important carrefour du commerce de la cola, du bois dur, du cacao, du café, de l'or et des épices.

    Organisations agricoles

    Des dizaines de coopératives dynamisent la vie économique de la localité dont l'une des plus importantes, est la Coopérative Agricole Régionale de l'Agnéby COOPARA, dirigée par l'expert agrojuriste Edouard Atté Offoumou, etc.

    Culture, musique et tourisme

    • Attobrou est dotĂ©, depuis 1987, d'un centre culturel et de danse de grande capacitĂ©. Construction et financement sont assurĂ©s par les villageois eux-mĂŞmes. Centre actuellement utilisĂ© comme poste de gendarmerie nationale ;
    • La musique traditionnelle est très riche de symboles et de mythes, qui ne s'externalise que pendant les Ă©vĂ©nements exceptionnels ; exemple, le aĂŻyĂ´. EtigbanĂ´n ou tam-tam en est l'instrument musical principal. (Voir le langage tambourinĂ© du professeur Niangora Boah, anthropologue, universitĂ© d'Abidjan). Feu Djama Nicolas, danseur, en est le garant ;
    • Feue Ywoyè Bernadette, considĂ©rĂ©e comme l'une des meilleures artistes chanteuses Abbey de la rĂ©gion AgnĂ©by-Tiassa, est nĂ©e le 1er janvier 1970 Ă  Attobrou. Sa carrière musicale dĂ©bute en 1992 lorsqu’elle intègre l’orchestre Offo Lowun d’Assa LĂ©onard dans la ville d’Agboville. Deux annĂ©es plus tard, en 1994, elle tente une autre aventure avec l’orchestre Fawou Système d’Agboville pour, un an plus tard, rejoindre l’orchestre Privilège de la mĂŞme ville et pour finir, se stabiliser Ă  partir de 2000, avec l’Echo Orchestra de l’Agneby. Elle a enregistrĂ© sept albums dont le dernier s’intitule Terminator[2];
    • BiĂ©chi : site touristique, granitique Ă©ternellement nuageux et fumant.

    Sportifs

    • Foot : des Ă©quipes de football dont les plus importantes : la Renaissance Club (RC), l'Union Sportive des Camarades d'Attobrou, USCA et Benfica Lisbonne dominent l'espace sportif de cette localitĂ©, depuis 1970 ;
    • Arthur Boka : footballeur international, Ă©quipe ÉlĂ©phants de CĂ´te d'Ivoire, il participe aux Ĺ“uvres sociales pour cette localitĂ©.

    Espérance de vie

    On peut compter des centenaires dans ce village malgré une espérance de vie faible autour de 55 ans : on dénombre plusieurs octogénaires, des centenaires (plus de 100 ans). source : transect local

    Notes et références

    1. (fr) Décret n° 2005-314 du 6 octobre 2005 portant création de cinq cent vingt (520) communes
    2. « L’agneby est en deuil : L’artiste chanteuse Ywoye Bernadette a déposé le micro - Le Point Sur », sur Le Point Sur, (consulté le ).
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