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Assistant sexuel

L'activitĂ© d'assistant sexuel est une activitĂ© qui consiste Ă  accompagner le plaisir sensuel, Ă©rotique ou sexuel des personnes en situation de handicap qui en font la demande. La demande vient plus des hommes que des femmes[1]. L'accompagnement Ă  la vie affective et sexuelle est apparu aux États-Unis durant les annĂ©es 1970[2]. Cette pratique est par la suite apparue sous diverses formes aux Pays-Bas, en Allemagne, au Danemark, et en Suisse[3] - [4].

Origines et histoire de l'activité d'assistant sexuel

L'assistance sexuelle trouve son origine dans les « sex surrogates » - des partenaires de remplacement, inventĂ©s par les sexologues Master et Johnson. Ces derniers Ă©taient a priori destinĂ©s aux hommes valides. Puis peu Ă  peu, des sex surrogates spĂ©cialisĂ©s dans les personnes handicapĂ©es ont vu le jour, alors mĂȘme que Master et Johnson semblaient avoir pris une certaine distance avec cette thĂ©orie. Au tournant des annĂ©es 1980, arrive dans certains pays d'Europe du Nord une autre forme d'assistance sexuelle trĂšs clairement destinĂ©e aux personnes en situation de handicap, mais cette fois-ci elle est inventĂ©e par les personnes handicapĂ©es elles-mĂȘmes dĂ©sireuses de pouvoir accĂ©der aux services de prostitution. En ce sens, elle peut-ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une prostitution spĂ©cialisĂ©e[5]. Il faut attendre le dĂ©but des annĂ©es 2000 pour voir apparaĂźtre en Suisse alĂ©manique, puis en Suisse romande, les premiers dĂ©bats sur une vĂ©ritable assistance sexuelle autonome — une sorte de troisiĂšme voie entre l'assistance sexuelle gĂ©nĂ©ralisĂ©e et la prostitution spĂ©cialisĂ©e — envisagĂ©e par ses partisans comme autre chose que de la prostitution.

Le métier d'assistant sexuel

Les « services sexuels » ont fait débat en France[6]. Au droit à la sexualité pour tous s'oppose un refus de la marchandisation des rapports sexuels et de la légalisation d'une forme de prostitution.

L'accompagnement sexuel est assurĂ© par des hommes et des femmes, quelle que soit leur orientation sexuelle, pratiquant la prostitution ou exerçant dans les milieux paramĂ©dicaux, sociaux et mĂ©dico-sociaux. Cela peut aller du simple corps Ă  corps Ă  la pĂ©nĂ©tration, en passant par la masturbation[3]. Pour instaurer un climat apaisant et de confiance, l'assistant sexuel peut utiliser de la musique d'ambiance, des bougies ou encore des huiles. En Suisse, ce service est rĂ©munĂ©rĂ© entre 100 et 150 francs suisses, quelle que soit la nature de la prestation fournie[7]. Les « assistants sexuels » sont sĂ©lectionnĂ©s[note 1] et sont censĂ©s recevoir une formation. Cependant le titre « assistant sexuel » n'est pas protĂ©gĂ©, et peut recouvrir de nombreuses rĂ©alitĂ©s.

Contestation

Le Collectif lutte et handicaps pour l'Ă©galitĂ© et l'Ă©mancipation considĂšre que l'assistance sexuelle constitue une solution simpliste n'allant pas dans le sens de l'autonomisation des personnes en situation de handicap, s'inscrivant dans une logique Ă©conomique libĂ©rale qui fait de la sexualitĂ© un service commercial, d'aprĂšs une vision judĂ©o-chrĂ©tienne qui place la personne handicapĂ©e en objet de charitĂ©. Il estime que la sexualitĂ© devrait ĂȘtre libre et non marchande, impliquer de la rĂ©ciprocitĂ© dans le dĂ©sir et un Ă©change Ă©galitaire, ne pouvant exister ni dans le rapport marchand ni dans le rapport caritatif[8].

L'assistance sexuelle conforterait Ă©galement une vision dĂ©gradĂ©e des rapports entre la personne handicapĂ©e et sa propre sexualitĂ©, conduisant Ă  se dĂ©finir comme asexuĂ© et impuissant, ou indigne d'ĂȘtre aimĂ© au-delĂ  du handicap, ainsi que la vie en milieu fermĂ© limitant la possibilitĂ© d'interactions et de rencontres, ainsi qu'une vision de l'assistant sexuel « Ă  mi-chemin entre le prostituĂ© et le bienfaiteur »[8].

Le CLHEE dĂ©nonce le risque que l'assistance sexuelle devienne l'unique solution proposĂ©e au problĂšme de la sexualitĂ© des personnes handicapĂ©es, et propose d'autres solutions, comme « abolir la sĂ©grĂ©gation sociale et spatiale que subissent les personnes handicapĂ©es », en s’engageant dans la dĂ©sinstitutionnalisation, et favoriser l’éducation sexuelle dĂšs le plus jeune Ăąge, notamment pour les personnes handicapĂ©es elles-mĂȘmes[8].

Les statuts de l'assistant sexuel

Dans une majorité de pays le statut d'assistant sexuel n'est pas reconnu en tant que tel. Cependant il existe dans quasiment tous les pays des personnes à qui l'on attribue la fonction sociale d'assister la sexualité des personnes handicapées.

Allemagne

L'Allemagne, oĂč la prostitution est reconnue comme une activitĂ© de service et encadrĂ©e par la loi, a Ă©tĂ© un des premiers pays Ă  avoir autorisĂ© cette pratique. Le terme allemand pour assistant sexuel est Sexualbegleiter.

Autriche

En Autriche une formation pour devenir assistant sexuel (Sexualassistenz) existe Ă  Kalsdorf[9].

Belgique

Le statut d’assistant sexuel existe en Belgique mais cette activitĂ© est peu rĂ©pandue[10]. Il y a des organisations comme vzw Aditi[11].

Concernant le handicap mental, Michel Mercier (professeur de psychologie) écrit en 2005 qu'« Il convient de développer dans ce domaine une éthique adaptée aux spécificités et aux limites des personnes concernées, éthique qui oblige à les accompagner dans certaines circonstances, parfois à décider à leur place[12]. »

Danemark

Le Danemark a été le deuxiÚme pays à avoir autorisé cette pratique pour des raisons éthiques.

Espagne

L’Espagne est assez critique sur cette question mais c'est la Catalogne qui va la dĂ©mocratiser[13]. Parmi les organisations on peut citer : Aspasia Canarias[14], Sex Asistent Europa[15], Tandem Team Barcelona[16] ou encore Tus manos, mis manos (asistencia sexual.org) qui regroupe des assistants sexuels des pays hispanophones[17].

États-Unis

Cette pratique existe aussi la-bas. Les thérapeutes réalisent une Surrogate Partner Therapy. C'est un programme qui s'inspire des travaux des deux sexologues Master et Johnson. L'organisation formera alors des professionnels[18].

France

Sur le plan lĂ©gal, l'assistance sexuelle est en France assimilĂ©e Ă  la prostitution[19]. Un tiers qui organiserait une rencontre sexuelle pour une personne handicapĂ©e en institution ou Ă  domicile risquerait d'ĂȘtre accusĂ© de proxĂ©nĂ©tisme[note 2]. Un vĂ©ritable engagement en faveur de l'accompagnement sexuel a cependant Ă©mergĂ© Ă  partir de 2007, annĂ©e de l'organisation du colloque « DĂ©pendance physique : intimitĂ© et sexualitĂ© » Ă  Strasbourg[note 3], suivi en novembre 2010 d'un colloque Ă  Paris sur « Handicap et sexualitĂ© »[20]. Le dĂ©putĂ© UMP Jean-François Chossy, qui a Ă©tĂ© missionnĂ© par le Premier ministre François Fillon pour rĂ©flĂ©chir Ă  « l'Ă©volution des mentalitĂ©s et le changement du regard de la sociĂ©tĂ© sur les personnes handicapĂ©es », a travaillĂ© sur un projet de loi pour lĂ©galiser les assistants sexuels, puis a abandonnĂ© l'idĂ©e[21]. De nombreuses associations, dont l'APF (Association des paralysĂ©s de France) et le CNCPH (Conseil national consultatif des personnes handicapĂ©es) ont Ă©galement travaillĂ© sur le sujet[22]. Les diffĂ©rentes ministres chargĂ©es du handicap depuis l'apparition de cette nouvelle, se sont dĂ©clarĂ©es en dĂ©faveur d'une lĂ©gislation sur l'assistance sexuelle. Par exemple, la ministre de la SolidaritĂ© et de la CohĂ©sion sociale Roselyne Bachelot s'Ă©tait dĂ©clarĂ©e le 6 janvier 2010 « rigoureusement opposĂ©e » au recours Ă  des assistants sexuels pour les personnes handicapĂ©es[23]. Concernant l’opposition de Roselyne Bachelot, Jean-François Chossy assurait le 7 janvier 2010 qu’« elle est susceptible d’évoluer pour avoir une approche humaine de ces difficultĂ©s » et que la clairvoyance progressive de la ministre s’inscrirait dans « l’évolution des mentalitĂ©s et le changement de regard qu’on porte sur le handicap »[24].

En mars 2011, dans Clara Magazine, le docteur et fĂ©ministe abolitionniste Muriel Salmona (mĂ©decin psychiatre) estime qu'« Il est illusoire et criminel de penser que l'on pourra contrĂŽler et empĂȘcher de trĂšs graves violences sexuelles si l’on autorise une assistance sexuelle aux personnes handicapĂ©es[25]. »

À cette condamnation anticipĂ©e, les concepteurs d’une assistance sexuelle structurĂ©e opposent l’expĂ©rience suisse initiĂ©e depuis 10 ans par Ahia Zemp, psychothĂ©rapeute et fĂ©ministe. Cette derniĂšre, elle-mĂȘme en situation de handicap, fut la crĂ©atrice de « l’Institut Handicap et sexualitĂ©-contre la violence sexualisĂ©e » qui luttait contre les violences faites aux femmes handicapĂ©es tout en formant des assistants sexuels : ces deux activitĂ©s Ă©tant complĂ©mentaires Ă  ses yeux[26].

En mars 2013, le conseil général de l'Essonne relance le débat de la légalisation du statut d'assistant sexuel.

Le 21 mars 2013 Michel Berson, sénateur de l'Essonne, oppose une fin de non recevoir à l'assistance sexuelle qui « constitue une atteinte inacceptable aux droits et à la dignité des personnes humaines[27] »[28].

Du 12 au 15 mars 2015 , Marcel Nuss, et son Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas), organise la premiùre formation d'accompagnant sexuel en France à Erstein dans le Bas-Rhin[29].

En 2020, Sophie Cluzel, secrĂ©taire d’État chargĂ©e des personnes handicapĂ©es, a annoncĂ© vouloir « rouvrir la rĂ©flexion Ă©thique en abordant le sujet de l’assistance sexuelle avec une vision renouvelĂ©e ». Elle a ainsi adressĂ© un courrier Ă  Jean-François Defraissy, prĂ©sident du CCNE[30].

Israël

En Israël, le corps médical recourt à des assistants sexuels dans le cadre de certaines sexothérapies[31].

Italie

En Italie la pratique de cette activité n'est pas reconnue[32] bien qu'un projet de loi soit actuellement examiné. Le principal promoteur de l'assistanat sexuel en Italie est l'association « Love Giver[33] » fondée par Max Ulivieri atteint de dystrophie musculaire[34]. C'est Sergio Lo Giudice, sénateur, qui a porté le projet de loi au gouvernement.

Japon

Au Japon, nous pouvons y retrouver des services similaires. Un organisme à but non lucratif nommé White Hands forme des travailleurs sociaux pour aider les handicapés dans leur sexualité[35] - [36].

Pays-Bas

Les Pays-Bas ont Ă©tĂ© un des premiers pays Ă  avoir mis en place cette pratique. Les prestations rĂ©alisĂ©es par les assistants peuvent ĂȘtre Ă©ventuellement remboursĂ©es par les municipalitĂ©s [32]. Nous pouvons citer des organisations qui militent pour cette cause (Passieflower[37], Tika Stardust[38]).

RĂ©publique tchĂšque

Cette pratique existe aussi en République tchÚque. Des associations militent pour que la pratique soit mieux tolérée[39].

Suisse

En Suisse alĂ©manique il existe une formation depuis 2003[40]. Cette premiĂšre formation pour assistant sexuel fut crĂ©Ă©e par Ahia Zemp et le FABS (Institut Handicap et sexualitĂ©-contre la violence sexualisĂ©e), dont l’objectif Ă©tait de « permettre aux personnes handicapĂ©es de vivre leur sexualitĂ© en toute autonomie et d’empĂȘcher la violence sexualisĂ©e Ă  leur encontre[41]. »

En Suisse romande il y a eu 2 sessions de formation en 2008 et 2014[21] organisĂ©e par l'association SEHP (Association SExualitĂ©s et Handicaps Pluriels)[42]. L'assistant sexuel doit obligatoirement avoir une activitĂ© — Ă  temps plein ou partiel — rĂ©munĂ©rĂ©e en parallĂšle et il est tenu d'informer ses proches de son choix.

Depuis l'association Corps Solidaire[43] poursuit les formations en Suisse Romande

Bien qu'il existe des formations et que cette activitĂ© soit lĂ©gale en Suisse, les assistants sexuels ont le mĂȘme statut que les travailleurs du sexe dans la plupart des cantons, ce que regrettent les assistants sexuels. On constate cependant une exception dans le Canton de GenĂšve[44].

ƒuvres d'art

Les milieux artistiques commencent de plus en plus Ă  s'emparer du sujet en donnant ainsi vie aux nombreuses problĂ©matiques sur la sexualitĂ© et le handicap que soulĂšve l'assistanat sexuel. On peut citer Ă  ce titre des Ɠuvres cinĂ©matographiques :

  • Private Practices: The Story of a Sex Surrogate (1986) est un film documentaire de Kirby Dick[45].
  • ŚĄŚšŚ•Ś’Ś™Ś™Ś˜, Surrogate (2008) est un film israĂ©lien de Tali Shalom Ezer qui traite aussi de ce thĂšme[46].
  • Scarlet Road (en) (2011) est un film australien de Catherine Scott. Ce film parle aussi des assistantes sexuelles[47].
  • Corps solidaires (2011) est un film français de Pascal Roy. Ce film parle du handicap et d'une femme masseuse qui va devenir son assistante sexuelle[48].
  • The Sessions (2012) est un film amĂ©ricain rĂ©alisĂ© par Ben Lewin, inspirĂ© de l'histoire vraie de Mark O’Brien, qu’il a lui-mĂȘme relatĂ© dans le roman On seeing on a sex surrogate[49]. Le film raconte la maniĂšre dont Marc, victime d'une attaque de poliomyĂ©lite dans son enfance, et condamnĂ© par consĂ©quent Ă  passer la majeure partie de son temps allongĂ©, va dĂ©couvrir l'amour par la rencontre d'une assistante sexuelle (Cheryl Cohen-Greene). Il dĂ©crira cette expĂ©rience dans le livre How I Became a Human Being: A Disabled Man's Quest for Independence[50].
  • L’Assistante (2012) est un court-mĂ©trage français rĂ©alisĂ© par David Guiraud et Anne-Claire Jaulin. C’est l’une des rares Ɠuvres traitant du sujet en France, pays oĂč il est pourtant au centre d’une vive polĂ©mique. Le film raconte comment Isabelle, physiothĂ©rapeute dans un centre de rĂ©Ă©ducation, consacre aussi son temps Ă  une activitĂ© beaucoup moins commune, et ce malgrĂ© les regards que cela peut susciter[51].
  • IndĂ©sirables (2013) est un film français de Philippe Barassat.
  • 40 Year Old Virgins (2013) est un documentaire amĂ©ricain de Martin Fuller[52]. Cheryl Cohen-Greene jouera dedans.
  • Sotto le Coperte (2014) est un docu-fiction italien de Johan Florez[53].
  • La Femme de compagnie (2015) est un film d'Anja Marquardt (en)[54].
  • Miluj mě, jestli to dokĂĄĆŸeĆĄ est un docu-fiction de Dagmar SmrĆŸovĂĄ sur l'assistance sexuelle en RĂ©publique TchĂšque.
  • Vivir y Otras Ficcione (2016) est un film espagnol de Jo Sol[55].
  • Jo tambĂ© vull sexe (2016) est un documentaire espagnol sur ce mĂ©tier en Espagne[56].
  • Moi, assistante sexuelle (2018) est un documentaire qui parle de Claire qui est une assistante sexuelle et de son quotidien[57].
  • Peau Ă  peau (2018)[58] est un documentaire de StĂ©phanie Tselouiko, Camille Rolin et de Yasmine Hamina. Cette Ɠuvre aussi parle de ce thĂšme[59].
  • TouchĂ© (2018) est un docu-fiction qui prĂ©sente le quotidien de Margaux, une autre assistante sexuelle[60].
  • Las otras camas (2018) est un film espagnol de Jonay GarcĂ­a qui parle de ce sujet[61].
  • Il corpo dell'amore. Anna. La prima volta (2019) est un documentaire italien de Pietro Balla et de Monica Repetto[62]. Ce film parle de la premiĂšre assistante sexuelle en Italie[63].
  • Because of my body (2019) est un documentaire italien de Francesco CannavĂ  sur l'assistance sexuelle fournie Ă  une adolescente italienne atteinte de spina bifida[64].

Il y a aussi des Ă©missions radio comme le podcast Brise-Glace oĂč est exposĂ© le tĂ©moignage d'une assistante sexuelle[65].

Il y a aussi des Ɠuvres littĂ©raires :

  • An intimate life: sex, love and my journey as a surrogate partner (2012) est un livre Ă©crit par Cheryl Cohen-Greene (en), elle raconte ses mĂ©moires dont son histoire avec Mark O’Brien[66].
  • L'accarezzatrice, romanzo (2014) est un roman italien-suisse Ă©crit par Giorgia WĂŒrth (de)[67].
  • The Touch of Love: An Intimate Journey with a Surrogate Partner (2014) Ă©crit par Cheryl King qui parle aussi des sessions d'assistant sexuelle[68].
  • The Sex Surrogate (2017) est un roman amĂ©ricain de Jessica Gadziala[69].
  • More Than a Sex Surrogate, ou A Sex Surrogate Story (2019) est un livre tĂ©moignage de Seraphina Arden[70].
  • En France, l'Ă©crivain Aymeric Patricot s'est emparĂ© du thĂšme avec son roman La Viveuse[71] (Éditions LĂ©o Scheer, 2022).

Prospective

L'apparition prochaine probable de robots sexuels, qui pourraient peut-ĂȘtre jouer un rĂŽle d'assistant sexuel ou complĂ©ter leur rĂŽle, amĂšne de nouvelles perspectives et questions : Acceptera-t-on d'avoir des relations sexuelles avec un robot ? Des travailleurs sexuels robots seront-ils socialement acceptables ? Les robots sexuels changeront-ils les perceptions sociĂ©tales du genre et les stĂ©rĂ©otypes ? L'intimitĂ© avec les robots peut-elle aggraver l’isolement social ? Des robots contribueront-ils aux thĂ©rapies sexuelles ? Aideront-ils Ă  trouver du plaisir sexuel dans des relations « normales » ? sont des questions posĂ©es par le rapport 2017 de la Foundation for Responsible Robotics (Hague Global Institute for Justice[72])

Dans un contexte juridique et d'Ă©thique mĂ©dicale cherchant d'une part Ă  protĂ©ger les personnes vulnĂ©rables des abus (sexuels notamment[73]) mais aussi Ă  Ă©liminer les discriminations, y compris en termes de choix de sexualitĂ© et d'accĂšs au plaisir sexuel[73] et de santĂ© sexuelle[74], Joseph Apparel estime que des personnes handicapĂ©es pouvant disposer d'intimitĂ© et d'une vie personnelle devraient avoir les mĂȘmes droits et opportunitĂ©s sexuelles que tous les autres ĂȘtres humains, et que dans ce domaine les rĂšgles habituelles de consentement peuvent ĂȘtre inappropriĂ©es. Le plaisir sexuel Ă©tant un droit fondamental pour l'ĂȘtre humain, Mackenzie estime que les Ă©conomies d’échelle et les avantages sanitaires pourraient facilement faire admettre dans un avenir plus ou moins proche que des « robots sexuels » dotĂ©s d’une certaine sensibilitĂ© soient mis au service des humains dans l'industrie et le domaine du soin (dont pour prendre soin des personnes ĂągĂ©es, d'infirmes et de handicapĂ©s mentaux) y compris pour accomplir des tĂąches que nous ne souhaitons pas assumer[75], en particulier pour remplir certains services sexuels en tant qu'assistant sexuel. Ce projet est dĂ©battu car de tels robots pourraient aider Ă  rĂ©soudre certaines injustices et amĂ©liorer la santĂ© sexuelle de personnes le souhaitant, mais pourraient aussi crĂ©er de nouvelles forme d’addiction sexuelle oĂč l’humain pourrait devenir dĂ©pendant de robots (Ă©ventuellement avatars), cependant cette question de dĂ©pendance se pose aussi vis Ă  vis d'un assistant sexuel humain.

Enfin une personne handicapée peut aussi légitimement préférer des services sexuels rendus par des professionnels du sexe spécialisés (comme TLC, un organisme de bienfaisance anglais offrant ce type de service à des hommes et femmes handicapés de maniÚre responsable)[72].

Ces questions demandent un encadrement Ă©thique (notamment pour le contexte des cas de dĂ©mence, oĂč un robot sexuel pourrait ĂȘtre pris pour une vraie personne par le patient)[72].

Dans le futur ces « sexbots » pourraient ĂȘtre des assistants sexuels d’intĂ©rĂȘt Ă©thique et parfois thĂ©rapeutique, mais avec le dĂ©veloppement de l'intelligence artificielle, ils pourront peut-ĂȘtre aussi avoir un tout autre statut et avoir bien d'autres interactions positives avec la personne (tout en pouvant le stigmatiser ou faire l’objet d’une nouvelle « forme de maltraitance » note Mackenzie s'ils ne sont pas d'abord socialement acceptĂ©s)[75].

Notes et références

Notes

  1. Environ 90 % des candidatures ont été écartées lors de la formation qui a eu lieu en Suisse romande en 2008/2009.
  2. Le proxĂ©nĂ©tisme apparait dans le Code PĂ©nal au chapitre « Atteinte Ă  la dignitĂ© humaine », dans l'article 225-5 et 6 : « aider, protĂ©ger ou assister la prostitution d'autrui » et « servir d'intermĂ©diaire entre deux personnes. » Il est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 150 000 â‚Ź d'amende. Dans certaines circonstances, dites aggravantes, la peine peut atteindre dix ans d'emprisonnement, lorsqu'il s'agit d'une « personne particuliĂšrement vulnĂ©rable en raison de son Ăąge, d'une maladie, infirmitĂ©, dĂ©ficience physique ou psychique. »
  3. Le colloque « DĂ©pendance physique : intimitĂ© et sexualitĂ© » s'est dĂ©roulĂ© les 26 et 27 avril 2007, au Parlement europĂ©en Ă  Strasbourg. À la suite de ce colloque est nĂ© le Collectif Handicaps et SexualitĂ©s [CHS].

Références

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  2. Accompagnement sexuel : un virage culturel et sociétal, par Marcel Nuss, mediapart.fr, consulté le 6 janvier 2011.
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  5. Assistant sexuel pour Handicapés, encore un tabou
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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  • Marcel Nuss, Handicaps et sexualitĂ©s : le livre blanc, Paris, Dunod, 2008, 260 p.

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