Arturo Sosa
Arturo Sosa (de son nom complet Arturo Marcelino Sosa Abascal), nĂ© le Ă Caracas, est un prĂȘtre jĂ©suite vĂ©nĂ©zuĂ©lien. Depuis le , il est le supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la Compagnie de JĂ©sus, succĂ©dant au pĂšre Adolfo NicolĂĄs, dĂ©missionnaire.
Préposé général de la Compagnie de Jésus | |
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depuis le | |
Naissance | |
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Activités |
PrĂȘtre catholique (depuis le ), philosophe, clerc rĂ©gulier |
Ordre religieux |
Compagnie de JĂ©sus (depuis ) |
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Taille |
200 |
Biographie
Fils dâun ministre social-chrĂ©tien des finances, il entre dans la Compagnie de JĂ©sus en 1966, puis est ordonnĂ© prĂȘtre en 1977. Arturo Sosa est diplĂŽmĂ© en philosophie, en thĂ©ologie et possĂšde un doctorat en sciences politiques[1].
De 1996 Ă 2004, il exerce la fonction de supĂ©rieur provincial des jĂ©suites du Venezuela. Ă cette date, il devient recteur de l'UniversitĂ© catholique de l'Ătat de Tachira, dans l'ouest du Venezuela, et conseiller gĂ©nĂ©ral de la Compagnie. SpĂ©cialiste de la spiritualitĂ© ignacienne et de l'apostolat intellectuel, il est Ă©galement engagĂ© auprĂšs des plus vulnĂ©rables, des migrants et des rĂ©fugiĂ©s[1].
En 2008, Ă l'occasion de la 35e congrĂ©gation gĂ©nĂ©rale de l'ordre, il est nommĂ© conseiller gĂ©nĂ©ral puis, en 2014, dĂ©lĂ©guĂ© pour les maisons et les Ćuvres interprovinciales Ă la Curie gĂ©nĂ©ralice des jĂ©suites par le pĂšre NicolĂĄs[2].
Le , Ă Rome, durant la 36e congrĂ©gation gĂ©nĂ©rale de l'ordre, il est Ă©lu supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la Compagnie de JĂ©sus qui choisit ainsi pour la premiĂšre fois un non-EuropĂ©en Ă sa tĂȘte[3]. SuccĂ©dant au pĂšre Adolfo NicolĂĄs, il devient le 31e prĂ©posĂ© gĂ©nĂ©ral de la Compagnie fondĂ©e par Ignace de Loyola[2].
SpĂ©cialiste reconnu des questions sociales et politiques[3], il place son gĂ©nĂ©ralat dans la continuitĂ© de la Compagnie[4], au service de la foi, de la promotion de la justice et de la formation intellectuelle[4], ainsi qu'Ă la recherche d'« alternatives pour dĂ©passer la pauvretĂ©, lâinĂ©galitĂ© et lâoppression »[3].
Il parle espagnol, anglais et italien et comprend un peu le français[5].
Prises de positions
Engagement Ă gauche
EngagĂ© politiquement Ă gauche, il critique vivement les dĂ©rives de la dĂ©mocratie reprĂ©sentative vĂ©nĂ©zuĂ©lienne dans les annĂ©es 1990, jusqu'Ă dĂ©fendre les deux coups dâĂtat dâHugo Chavez, avant de s'Ă©loigner de ce dernier Ă la suite des atteintes aux droits de lâhomme du rĂ©gime[3].
En 1989, il fait partie du millier de signataires ayant souhaité la bienvenue à Fidel Castro au Venezuela[6].
Satan
Le , dans un entretien accordĂ© au quotidien espagnol El Mundo, Arturo Sosa rompt avec la tradition jĂ©suite et la doctrine de l'Ăglise catholique en affirmant croire que le diable n'est « qu'un symbole » : « de mon point de vue, le mal fait partie du mystĂšre de la libertĂ©. Si l'ĂȘtre humain est libre, il peut choisir entre le bien et le mal. Nous, les chrĂ©tiens, nous croyons que nous sommes faits Ă l'image et Ă la ressemblance de Dieu, parce que Dieu est libre, mais Dieu choisit toujours de faire le bien parce qu'il est toute bontĂ©. Nous avons crĂ©Ă© des figures symboliques, comme le diable, pour exprimer le mal ». Alors que, dans le mĂȘme temps, le pape François regrette qu'« on [ait] fait croire que le Diable est un mythe, une image, l'idĂ©e du mal », le supĂ©rieur jĂ©suite crĂ©e une grande agitation au sein de l'Ăglise catholique[7].
Publications
Il est notamment lâauteur d'une dizaine d'ouvrages sur la politique et l'histoire du Venezuela.
- (es) Arturo Sosa, La filosofĂa polĂtica del gomecismo : Estudio del pensamiento de Laureano Vallenilla Lanz, Barquisimeto, Centro Gumilla, , 130 p. (ISBN 978-84-399-2083-0)
- (es) Arturo Sosa et Eloi Lengrand, Del garibaldismo estudiantil a la izquierda criolla : Los orĂgenes marxistas del proyecto de A.D. (1928-1935), Caracas, Centauro, , 517 p. (OCLC 30449576)
- (es) Arturo Sosa, Ensayos sobre el pensamiento polĂtico positivista venezolano, Caracas, Centauro, , 269 p. (ISBN 978-980-26-3021-9, BNF 35100786)
- (es) Arturo Sosa, Rómulo Betancourt y el Partido del Pueblo, 1937-1941, Caracas, Fundación Rómulo Betancourt, coll. « Tiempo vigente » (no 9), , 617 p. (ISBN 978-980-61-9129-7, présentation en ligne)
Annexes
Articles connexes
Références
- Radio Vatican, « Le pÚre Arturo Sosa, nouveau supérieur général des jésuites », sur fr.radiovaticana.org, (consulté le )
- Par Nicolas SenĂšze, « Le VĂ©nĂ©zuĂ©lien Arturo Sosa, nouveau prĂ©posĂ© gĂ©nĂ©ral des jĂ©suites », La Croix,â (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
- Par Nicolas SenĂšze, « Le P. Arturo Sosa, un gĂ©nĂ©ral social Ă la tĂȘte des jĂ©suites », La Croix,â (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
- Christian Laporte, « Le nouveau patron des Jésuites ne sera pas un "pape noir". », sur www.lalibre.be, (consulté le )
- (en) Father Arturo Sosa SJ, 31st General of the Society of Jesus, article du 14 octobre 2016
- (en-US) « Jesuit Superior General âsigned letter praising Fidel Castro in 1989â | CatholicHerald.co.uk », CatholicHerald.co.uk,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Jean-Marie GuĂ©nois, « La question de l'existence du diable agite l'Ăglise catholique », Le Figaro,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :