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Armoiries de Mayotte

Les armoiries de Mayotte sont des armoiries que Mayotte a adoptées en 1982 par la voix de son conseil général. Elles reprennent plusieurs symboles de l'île, parmi lesquels le croissant musulman, les fleurs d'ylang-ylang, le récif corallien, ou encore l'hippocampe. Elles comportent aussi plusieurs références à la France pour exprimer l'attachement que lui porte le territoire, quelques années après avoir choisi de rester dans la France d'outre-mer lors du référendum de 1976, sur fond de revendications territoriales de l'union des Comores.

Armoiries de Mayotte
Image illustrative de l'article Armoiries de Mayotte
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Image illustrative de l’article Armoiries de Mayotte
Armes (écu armorié)
Détails
Adoption
Écu De type français moderne, coupé d'azur, au croissant d'argent, et de gueules, à deux étoiles d'or boutonnées d'argent, le tout à bordure engrêlée d'argent
Supports Deux hippocampes d'argent se faisant face, de profil
Devise « Ra Hachiri » (mahorais, litt. « Nous sommes vigilants ») en lettres capitales de sable sur listel d'argent
Usage Logo et drapeau du Conseil départemental de Mayotte

Description

L'écu est de type français moderne, et peut se blasonner ainsi : coupé d'azur, au croissant d'argent, et de gueules, à deux étoiles d'or boutonnées d'argent, le tout à bordure engrêlée d'argent.

Les deux étoiles sont parfois blasonnées comme des escarboucles[1] - [2].

L'écu est accompagné d'ornements extérieurs :

Les couleurs sont ainsi définies[3] - [4] :

Couleur CMYK Pantone RVB HTML
Gueules (rouge) 095940 485 C 2283534 #E42322
Azur (bleu) 857100 2945 C 5684157 #38549D
Or (jaune) 90910 3945 C 24523010 #F5E60A

Histoire

Les armoiries sont adoptées par le conseil général de Mayotte le [5] - [6], sous la présidence de Younoussa Bamana qui vient d'être réélu le [7].

Elles sont conçues par Michel Chabin, à l'époque directeur des archives départementales de La Réunion, et dessinées par Pascale Santerre, une artiste locale[1]. Les hippocampes sont imaginés par Jean-François Hory[8], à l'époque secrétaire général du conseil général ayant fait adopter les armoiries[7].

Signification

Les armoiries choisies par le conseil général sont « symboliquement chargées »[9].

Symboles de l'île

Le croissant d'argent est un croissant musulman, symbolisant l'islam qui est la religion majoritaire sur l'île (en)[5] - [6].

Les deux étoiles d'or sont des fleurs d'ylang-ylang[6], évoquant la prospérité agricole de l'île[5]. Mayotte est en effet surnommée « l'île aux parfums » en raison de ses cultures d'ylang-ylang qui en 1998 représentaient 9 % de sa surface agricole et généraient plus du quart de ses revenus d'exportation[10]. Ces deux étoiles peuvent aussi s'interpréter comme un symbole de « la qualité insulaire de Mayotte (Grande-Terre et Petite-Terre) »[11].

La bordure engrêlée d'argent symbolise le récif corallien qui entoure l'île[5] - [6].

Pour supporter l'écu, le choix de l'hippocampe, bien qu'extrêmement rare à Mayotte, s'explique par la forme de Grande-Terre qui ressemble à la silhouette d'un hippocampe la tête en bas[6] - [12]. Cet animal est ainsi devenu le symbole de Mayotte, surnommée « l'île-hippocampe », et il se retrouve dans de nombreuses marques locales.

  • Mosquée de Mtsapéré : l'islam, majoritaire à Mayotte, est représenté sur l'écu par un croissant rangé en chef.
    Mosquée de Mtsapéré : l'islam, majoritaire à Mayotte, est représenté sur l'écu par un croissant rangé en chef.
  • Les fleurs d'ylang-ylang, ressources agricoles de Mayotte, sont rendues sur l'écu par deux étoiles d'or rangées en pointe.
    Les fleurs d'ylang-ylang, ressources agricoles de Mayotte, sont rendues sur l'écu par deux étoiles d'or rangées en pointe.
  • Le récif corallien entourant Mayotte est figuré par la bordure engrêlée de l'écu.
    Le récif corallien entourant Mayotte est figuré par la bordure engrêlée de l'écu.
  • La forme de l'île rappelle celle d'un hippocampe, dont deux spécimens supportent l'écu.
    La forme de l'île rappelle celle d'un hippocampe, dont deux spécimens supportent l'écu.

Symboles de l'attachement à la France

Les trois couleurs de l'écu (azur, argent et gueules) évoquent le drapeau de la France (bleu, blanc, rouge)[5] - [13].

« Ra Hachiri », la devise de Mayotte inscrite sous l'écu, signifie « Nous sommes vigilants » en mahorais[5] - [6] - [14] - [15]. Elle traduit la volonté de voir Mayotte rester française depuis le référendum de 1976, malgré les revendications territoriales de l'union des Comores sur l'île[6] - [14] - [15] - [16]. Elle s'oppose à « Mkolo nalawe » (« Colon, dehors »), slogan qui était fréquent aux Comores avant l'indépendance[17].

La forme de l'écu français moderne, qui date de l'héraldique d'Empire au XIXe siècle, rappelle que Mayotte est passée sous souveraineté française à la même époque, en 1841[5].

  • Les trois couleurs de l'écu sont tirées de celles du drapeau de la France.
    Les trois couleurs de l'écu sont tirées de celles du drapeau de la France.
  • La devise sous l'écu, « Ra Hachiri » (« Nous sommes vigilants ») vient des revendications des Comores sur Mayotte (ici sur un panneau à Moroni).
    La devise sous l'écu, « Ra Hachiri » (« Nous sommes vigilants ») vient des revendications des Comores sur Mayotte (ici sur un panneau à Moroni[17]).
  • L'écu a la même forme que celui de la France quand elle a acheté Mayotte en 1841.
    L'écu a la même forme que celui de la France quand elle a acheté Mayotte en 1841.

Utilisations

Logo et drapeau du conseil départemental

Les armoiries sont utilisées dans le logo et le drapeau du conseil départemental, successeur du conseil général.

Dans sa première version (2004), le logo était constitué des armoiries surmontées de la mention « Mayotte » en lettres capitales rouges[3]. D'autres versions ont existé, notamment une version spéciale pour la départementalisation de l'île en 2011[18].

Dans sa version actuelle (2013), le logo est constitué des armoiries placées entre les mentions « Département » au-dessus et « de Mayotte » au-dessous, en lettres capitales noires, dans la police Barmeno Bold[3]. Une charte graphique est publiée avec ce nouveau logo[3] pour uniformiser son usage[19].

  • Ancien logo du conseil général de Mayotte (2004-2013).
    Ancien logo du conseil général de Mayotte (2004-2013).
  • Logo du conseil départemental de Mayotte (depuis 2013).
    Logo du conseil départemental de Mayotte (depuis 2013).
  • Armoiries sur un panneau d'indication dans la forêt de Chirongui (avec le logo de la DRAF).
    Armoiries sur un panneau d'indication dans la forêt de Chirongui (avec le logo de la DRAF).

Philatélie et numismatique

Les armoiries apparaissent sur un timbre de Mayotte de 1997, puis en 2011 sur la pièce de 10 euros de Mayotte, dans la série héraldique.

Notes et références

  1. Jean-François Hory, « L'île hippocampe », Le Monde des philatélistes, no 513, (lire en ligne) [lire en ligne].
  2. Charte graphique, p. 2.
  3. (en) « Mayotte (Overseas Department, France) », sur Flags of the World.
  4. Charte graphique, p. 4.
  5. Olivier Gohin (dir.) et Pierre Maurice (dir.), Mayotte (actes du colloque universitaire tenu à Mamoudzou les et à l'occasion du 150e anniversaire du rattachement de Mayotte à la France), Université de La Réunion et LGDJ, , 2e éd., 431 p. (ISBN 2-275-00221-9), « Armoiries de Mayotte », p. 6 [lire en ligne].
  6. Gérard-François Dumont, « Mayotte, une exception géopolitique mondiale », Outre-Terre, no 11 « De l'Afrique au Gondwana ? », , p. 515–527 (DOI 10.3917/oute.011.0515, HAL halshs-00839367) repris dans Gérard-François Dumont, « Découvrir Mayotte, une géopolitique singulière », sur diploweb.com, .
  7. Chamsudine Ali, « Historique des députés de Mayotte », Mayotte La Première, : Zaïdou Bamana, « La feuille de route des députés de Mayotte », p. 6.
  8. Michel Krempper, « Mayotte, 101e département français, 5e DOM », Timbres magazine, no 130, , p. 44–48 (lire en ligne).
  9. Victoire Cottereau, « Mayotte, vers une île « forteresse » ? : Histoire et conséquences d'une frontière controversée », L'Information géographique, no 85, , p. 8–30 (DOI 10.3917/lig.851.0008, lire en ligne).
  10. Sophie Blanchy, « Mayotte : « française à tout prix » », Ethnologie française, no 32 « Outre-mers : statuts, cultures, devenirs », , p. 677–687 (DOI 10.3917/ethn.024.0677, lire en ligne).
  11. Ahmed Abdouroihmane Daniel, dit Café, « Symboles de l'État aux Comores », sur beit-salam.km, Présidence de l'Union des Comores (version du 8 novembre 2009 sur Internet Archive), repris dans Ahmed Daniel (ill. Hicham Daniel), Symboles de l'État aux Comores : Zemila zahe Daula Ya Komori, , 24 p. (ISBN 978-1-9809-8044-5).
  12. Frédéric Ducarme, « Mayotte, l'île-hippocampe », sur Mayotte Hebdo, .
  13. Christophe Cosker, « Mayotte : une île au cœur de la littérature africaine », Écriture, CLE / Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines, Université de Yaoundé I, vol. 12 « Le texte littéraire africain et sa critique », , p. 330–331.
  14. Gohin et Maurice 1996, « Allocution d'ouverture de M. Younoussa Bamana, président du conseil général de Mayotte », p. 22 [lire en ligne].
  15. Pierre Pujo, Mayotte la française, Paris, France-Empire, , 223 p. (ISBN 2-7048-0723-X), p. 187 [lire en ligne].
  16. Soula Said-Souffou, La départementalisation de Mayotte : La sécurité de tout un peuple, Paris, L'Harmattan, coll. « Diplomatie et stratégie », , 261 p. (ISBN 978-2-343-04866-6), p. 14.
  17. Christophe Cosker, « Enseigner la langue française à Mayotte : Des moyens de surmonter quelques crises et conflits possibles », Revue Travaux de didactique du français langue étrangère (TDFLE), .
  18. Charte graphique, p. 3.
  19. Charte graphique.

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

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