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Armand Marrast

Armand Marie François Pascal Marrast, né le à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) et mort le à Paris, est un journaliste et homme politique français.

Armand Marrast
Illustration.
Armand Marrast
Fonctions
Président de l'assemblée constituante
–
Prédécesseur Alexandre Marie
Successeur André-Marie Dupin
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Gaudens (Haute-Garonne)
Date de décès
Lieu de décès Paris
Nationalité Drapeau de la France France

Militant dans l'opposition libérale sous la Restauration, il prend part à la révolution de 1830 et participe au mouvement républicain sous la monarchie de Juillet ; élu député à l'Assemblée constituante sous la IIe République, il se retire de la vie politique après son échec aux élections législatives en mai 1849.

Biographie

Origines familiales

Fils d'un avoué de Saint-Gaudens, il est très jeune orphelin de père. Sa mère devient directrice d'une institution de jeunes filles de Saint-Sever (Landes)[1].

DĂ©buts professionnels dans l'enseignement (1820-1827)

Il est nommé régent au collège de Saint-Sever, puis au collège de Pont-Levoy (Cher), dirigé par Germain Sarrut. Il devient maître d'études au collège Louis-le-Grand, période durant laquelle il réussit à obtenir sa licence, puis son doctorat ès lettres[1] (1825), avec une thèse de littérature intitulée Éclaircissements sur cette question : Est-ce aux poètes ou aux prosateurs qu’appartient la gloire d’avoir le plus contribué à former et à perfectionner la langue française ?[2] et une thèse latine intitulée : Dissertatio de veritate[3].

De la révocation aux Trois Glorieuses (août 1827-juillet 1830)

En août 1827, il est désigné avec Morhéry par l'association « Aide toi, le ciel t'aidera » pour prendre la tête du convoi lors des obsèques du député Jacques-Antoine Manuel, dont le cortège, suivi par près de cent mille personnes, est la première grande protestation publique d'opposition à la politique de Charles X. Le lendemain, il est révoqué de son poste à Louis-le-Grand et, par la suite, il lui est interdit de se présenter à l’agrégation de philosophie et de réintégrer l'enseignement public.

De 1827 à 1829, il est précepteur du fils aîné d'Alexandre Aguado (1784-1842), marquis de Las Marismas, un banquier d’origine espagnole. Il participe à l'élaboration du livret de Guillaume Tell de Gioachino Rossini, écrit par Hippolyte Bis et Étienne de Jouy[4].

En 1829, Marrast commence à donner des conférences à l'Athénée[5] et débute comme journaliste à La Tribune des départements, dont il devient le rédacteur en chef. Dès ses premiers articles, il s’impose à l’attention : une attaque contre le ministère lui vaut six mois de prison.

Autour de ce journal gravite une organisation clandestine d'étudiants et d'ouvriers républicains, la « Conspiration La Fayette », dirigée par son ami Louis-Adolphe Robin-Morhéry, qui va jouer joue un rôle important dans le déclenchement de la révolution de 1830, à laquelle Marrast prend une part active.

Marrast (avec sa cloche) tentant de ramener le calme à la Constituante, caricaturée par Cham.

La monarchie de Juillet (juillet 1830-février 1848)

Sous la monarchie de Juillet, toujours à La Tribune, il s'oppose à la politique de Louis-Philippe. Le journal, accablé de procès et d'amendes, cesse de paraître en mai 1835. Arrêté à la suite des journées de 1834 à Lyon et Paris, Marrast réussit à s'évader et se réfugie en Angleterre où il épouse une demoiselle Fitz-Clarence[6], de sang royal, quoique illégitime. Il rentre en France sans que son affaire soit réglée, mais les poursuites ne sont pas reprises à son encontre.

Après la mort d'Armand Carrel en 1836, il devient directeur du National, journal républicain[7].

Au moment de l’affaire Pritchard, en 1844[8], il publie sous le titre de « Galerie des pritchardistes » une série de portraits des députés ayant voté à la demande du ministère l’indemnité accordée à Pritchard, portraits qui eurent un grand succès.

En 1848, Marrast est un des organisateurs du banquet républicain du 22 février, qui est le déclencheur immédiat de la révolution de 1848.

La Seconde RĂ©publique

Après la chute de Louis-Philippe, il est nommé membre du gouvernement provisoire.

Le 9 mars, il devient maire de Paris, et exprime alors son opposition aux mesures en faveur des ouvriers. Élu en avril député à l'Assemblée nationale constituante, il siège dans les rangs de la « gauche non socialiste ». Il s'associe à la politique de répression qui suit les Journées de Juin et dans l'ensemble, va voter les mesures cautionnées par la droite (contre l'abolition de la peine de mort, contre le droit au travail, pour les poursuites à l'encontre de Louis Blanc, etc[6].).

En juillet 1848, il devient président de l'Assemblée. Un des principaux rédacteurs de la constitution de 1848, il en est le rapporteur et la promulgue le 12 novembre 1848 sur la place de la Concorde à Paris. Le 20 décembre, c'est lui qui intronise le président de la République élu au suffrage universel, « le citoyen Charles Louis Napoléon Bonaparte ».

Battu aux élections législatives des 13 et 14 mai 1849, il proclame la fin de l'Assemblée constituante le 28 mai, installe le bureau de l'Assemblée nationale législative, puis se retire de la vie politique.

Il meurt le 12 avril 1852, « dans la misère et oublié de tous ».

Portrait

Notes et références

  1. Cf. notice Sycomore sur le site de l'Assemblée nationale.
  2. Paris, A. BĂ©raud, in-4, 25 p., 1826
  3. Paris, A. BĂ©raud, in-4, 17 p., 1826
  4. Fiche sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
  5. L'Athénée, fondé en 1783 au 2 de la rue de Valois, est alors un établissement d’enseignement libre où un public mondain vient écouter des conférences érudites
  6. Cf. notice Sycomore.
  7. Dictionnaire biographique des parlementaires français (1789-1889)
  8. Consul anglais expulsé de Tahiti par l’amiral français Dupetit-Thouars, en mars 1844, après sa tentative de soulèvement de la population contre l’annexion de l’île par la France.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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