Archélaos de Comana
ArchĂ©laos de Comana (en grec áŒÏÏÎÎ»Î±ÎżÏ ; mort en janvier/) est grand-prĂȘtre du temple de Bellone Ă Comana du Pont en Asie Mineure de 63 Ă et Ă©poux de la reine d'Ăgypte BĂ©rĂ©nice IV en 56/
Origine
Archélaos est le fils et homonyme du général Archélaos, l'un des meilleurs généraux de Mithridate VI qui, soupçonné de trahison par ce dernier, s'était retiré à Rome.
Client de Rome
ArchĂ©laos sert d'abord dans les troupes romaines. Lorsque PompĂ©e s'empare de la citĂ© de Comana dans le royaume du Pont, il Ă©lĂšve en ArchĂ©laos Ă la dignitĂ© de grand-prĂȘtre du temple de MĂą, divinitĂ© guerriĂšre assimilĂ©e Ă AthĂ©na « NicĂ©phore » Ă l'Ă©poque hellĂ©nistique et Ă la dĂ©esse Bellone par les Romains. PompĂ©e accroit mĂȘme le domaine sacrĂ© en sa faveur d'un territoire de soixante stades[1].
ArchĂ©laos se trouve donc de ce fait investi d'une double autoritĂ©, exerçant les fonctions d'un prĂ©fet dans ce nouveau territoire, sorte de principautĂ© sacerdotale, et de grand-prĂȘtre, disposant en maĂźtre des 6 000 hiĂ©rodules qui habitaient la ville de Comana. Ami particulier de Gabinius, personnage consulaire, il s'empresse, quand celui-ci est envoyĂ© en Syrie, de s'y rendre aussi dans l'espoir de prendre part Ă l'expĂ©dition que ce gĂ©nĂ©ral prĂ©pare contre les Parthes ; malheureusement, le SĂ©nat n'autorise pas cette expĂ©dition et ArchĂ©laos doit renoncer aux avantages promis, mais c'est pour Ă©lever encore plus haut son ambition.
PtolĂ©mĂ©e XII, pĂšre de ClĂ©opĂątre VII, vient d'ĂȘtre chassĂ© par les Ăgyptiens rĂ©voltĂ©s, et sa fille aĂźnĂ©e BĂ©rĂ©nice IV, sĆur de ClĂ©opĂątre, occupe le trĂŽne Ă sa place. Comme on cherche pour elle un Ă©poux de sang royal, ArchĂ©laos se propose lui-mĂȘme aux envoyĂ©s chargĂ©s de cette mission, en se donnant pour fils de Mithridate VI Eupator. AgrĂ©Ă© comme tel, il partage durant six mois le trĂŽne de cette princesse, aprĂšs quoi il meurt dĂšs dans une bataille rangĂ©e de la main mĂȘme de Gabinius revenu en Ăgypte sur ordre du SĂ©nat pour rĂ©tablir PtolĂ©mĂ©e XII[2].
Selon Plutarque, Marc Antoine, qui avait été son familier ami et hÎte, fait « chercher son corps et l'honora d'obsÚques et funérailles royales »[3].
Postérité
Son fils ArchĂ©laos hĂ©rite Ă sa mort de la charge de grand-prĂȘtre de Comana, mais il est renversĂ© et remplacĂ© en par LycomĂšde, nommĂ© par Jules CĂ©sar[4].
Notes et références
- LÊtitia Bernadet, « Comana d'aprÚs Strabon », dans Jan Assman, Walter de Gruyter, Archiv fur religiongeschichte, Gmbh & Co Fritz Grag, 2009, volume 11, p. 65-85.
- Strabon, Géographie, livre XII, 3, « Le Pont », § 34.
- Plutarque, Vie d'Antoine, chapitre V.
- Strabon, Géographie, livre XII, 3, « Le Pont », § 35.
Bibliographie
- Ădouard Will, Histoire politique du monde hellĂ©nistique (323-30 av. J.-C.), Annales de lâEst, Nancy, 1967, tome II, p. 442.