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Appontage

Sur un porte-avions, l'atterrissage s'appelle « appontage Â» et doit obĂ©ir Ă  une technique d'atterrissage spĂ©cifique.

Description

Les impératifs au cours de l'appontage sont :

  • de toucher sur la petite surface qui permet l'accrochage d'un des trois ou quatre brins d'arrĂȘt avec la crosse d'appontage de l'avion ;
  • d'approcher Ă  la masse minimale (peu de carburant) et Ă  la vitesse la plus faible possible par rapport au pont[1] (le porte-avions devra naviguer Ă  grande vitesse face au vent) et ce de maniĂšre Ă  rĂ©duire l'Ă©nergie cinĂ©tique Ă  absorber par le brin d'arrĂȘt () et minimiser les effets de l'impact sur les trains d'atterrissage (vitesse verticale de l'avion : .

Dans la mesure oĂč la surface de toucher est extrĂȘmement limitĂ©e, elle ne permet pas l'arrondi et le flottement d'un atterrissage classique qui ferait rater l'accrochage, ce qui explique l'importance de l'impact. D'autre part, en cas de non accrochage (sur rĂ©acteur), Ă©tant donnĂ© la faible longueur du pont et le dĂ©lai entre le moment oĂč le pilote pousse la manette des gaz et celui oĂč les rĂ©acteurs atteignent leur poussĂ©e maximale, la remise de gaz ne peut rĂ©ussir que si le pilote a remis pleine puissance au moment de l'impact, c'est-Ă -dire avant de savoir s'il a accrochĂ© ou pas[2]. Le brin d'arrĂȘt et ses freins hydrauliques sont donc calculĂ©s et rĂ©glĂ©s pour absorber ce supplĂ©ment de poussĂ©e.

Les trains, bien que renforcĂ©s sur ces machines, doivent ĂȘtre mĂ©nagĂ©s en touchant Ă  la vitesse la plus faible possible par rapport au pont. C'est pourquoi, pour recueillir ses avions, le porte-avions doit naviguer Ă  grande vitesse face au vent, la vitesse du porte-avions additionnĂ©e Ă  celle du vent se dĂ©duisant de la vitesse d'approche de l'avion. Comme on se pose sans rĂ©duire la puissance d'approche pour permettre la remise des gaz, il est nĂ©cessaire d'approcher Ă  une vitesse proche du dĂ©crochage (une incidence), soit 1,1 Vstall au lieu des 1,3 Vs en approche avion classique ( Vstall = Vs = velocity of stall en anglais), ce qui implique un suivi trĂšs prĂ©cis de l'incidence et un pilotage au manche qui permet les corrections quasi instantanĂ©es pour rester Ă  l'incidence/vitesse d'approche choisie. C'est donc avec la puissance moteur que le pilote va suivre les indications de l'optique d'appontage qui va permettre de suivre le plan de descente, lĂ  aussi, jusqu'Ă  l'impact.

Aujourd'hui, il a été mis au point une « auto-manette » qui, enclenchée en finale, quand l'avion est stabilisé sur trajectoire, suit les mouvements du manche pour maintenir l'incidence/vitesse d'appontage choisie. Le pilote peut alors corriger sa pente au manche et laisser l'« auto-manette » maintenir la vitesse au moteur. On revient alors à la méthode d'approche générale.

En résumé, il y a une méthode générale (approche à 1,3 Vs, suivi du plan au manche et de la vitesse au moteur, arrondi et toucher « commercial » quand les longueurs de piste sont suffisantes -souvent-) ; mais certains impératifs ou particularismes commandent d'adapter cette méthode avec discernement voire d'en inventer une autre spécifique.

PremiĂšres historiques

Appontage le sur le USS Pennsylvania (Armored Cruiser 4).

Le , l’aviateur amĂ©ricain Eugene Ely pose son avion Curtiss Model D sur le pont de l’USS Pennsylvania (ACR-4) (en).

Le premier appontage en France s’est dĂ©roulĂ© le sur le pont du porte-avions BĂ©arn, balisĂ© d’une bande blanche. Le lieutenant de vaisseau Paul Teste aux commandes d’un Hanriot HD 2 monoplace termina son appontage en moins de 30 mĂštres[3].

Un De Havilland Sea Vampire sur le pont du porte-avions HMS Ocean (R68) en .

Le premier appontage d'un appareil à réaction a été effectué par un De Havilland Sea Vampire piloté par le lieutenant Commander Eric M. Brown, qui décolla et se reposa plusieurs fois sur le pont du porte-avion Ocean au large de Portsmouth entre les 3 et .

Notes et références

  1. « La passion des avions au sol existe, Clemenceau », sur aviatechno.net (consulté le )
  2. Guerric Poncet, « Sur le « Charles de Gaulle » (2) : les petits secrets des appontages », sur Le Point, (consulté le )
  3. « CentiÚme anniversaire du premier appontage d'un avion sur un bateau », sur Zone Militaire, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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