Appeal to the Great Spirit
Appeal to the Great Spirit[1] est une statue équestre en bronze, réalisée vers 1909 par Cyrus Edwin Dallin et placée devant le musée des Beaux-Arts à Boston. C'est une des œuvres d'art les plus connues aux États-Unis.
Artiste | |
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Date | |
Type | |
Technique | |
Dimensions (H Ă— L Ă— l) |
309.88 cm Ă— 111.12 cm Ă— 260.35 cm m |
No d’inventaire |
13.380 |
Localisation | |
Coordonnées |
42° 20′ 19″ N, 71° 05′ 37″ O |
Description
La statue représente un Indien sioux, peut-être un chef, assis sur un cheval à l'arrêt, oreilles écartées ; l'indien a les bras étendus, paumes ouvertes, dans un geste de supplique[2], la tête rejetée en arrière et tournée vers le ciel.
L'œuvre résume le désespoir total de la situation de l'Indien. Après avoir été confronté à des trahisons et des promesses brisées, après avoir subi défaite après défaite dans les conflits armés et être totalement incapable d'arrêter l'ennemi qui s'approche, il cherche de l'aide par désespoir absolu auprès d'un pouvoir plus juste et plus grand que le simple mortel, rouge ou blanc ; il fait appel au Grand Esprit qui règne sur l'univers. Sa posture implique la vulnérabilité d'un peuple spirituellement intact mais accablé [3] - [2] - [4].
La sculpture évoque l'impact de la colonisation euro-américaine sur les peuples autochtones, et un appel à la paix après les guerres, l'indien confie son avenir à un esprit divin[5].
Ce fut l'une des sculptures les plus profondément émouvantes de l'époque[6].
Historique
La sculpture coulée à Paris par Jaboeuf et Rouard selon la technique de la cire perdue, remporte une médaille au Salon de Paris. La statue est ensuite envoyée aux États-Unis par l'artiste et présentée à l'exposition organisée par l'Académie américaine de design à l'hiver 1911. Elle est prêtée au musée des Beaux-Arts de Boston en 1912 et définitivement acquise, l'année suivante, par le musée grâce à une levée de fonds publics et en particulier, un don de Peter C. Brooks. Elle est installée à l'extérieur, devant l'entrée principale du musée début [7]. C'est la dernière et la plus connue d'une série de quatre sculptures intitulée The Epic of the Indian[8], destinée à un public non aborigène[9].
Dallin avait d'abord songé à une composition allégorique avec trois personnages, mais le sculpteur Daniel Chester French, son contemporain, suggéra une composition plus simple[10] - [9].
L'œuvre de Cyrus Dallin englobe une grande variété de thèmes, mais le sujet qui l'a le plus passionné - et sur lequel il est revenu à maintes reprises au cours de ses 65 ans de carrière - est l'oppression continue des peuples autochtones. Enfant, Dallin avait noué de solides amitiés avec les enfants indiens qui vivaient à proximité de sa colonie de Springville (Utah). Il avait un profond respect pour les autochtones et était profondément troublé par les crimes perpétrés contre eux [11] - [6].
Cyrus Dallin a utilisé son art et sa position de sculpteur de renommée internationale pour protester contre l'oppression des peuples autochtones et défendre leurs droits. Par son travail et sa défense de ces droits, il a été le pionnier du rôle de l'artiste en tant qu'agent de changement social et a ouvert la voie à un art public plus inclusif en Amérique[12]. Ses sculptures rendent hommage aux valeurs qu'il admirait, notamment la dignité des indiens. Ses représentations d'Amérindiens sont responsables de l'évolution du regard sur l'art public aux États-Unis[13] - [14]. Dans les années 1900, il est parmi ceux qui ont fait que la statue équestre en sculpture américaine a atteint son apogée[6].
Le modèle est Antonio Corsi qui travaille également avec Daniel Chester French, Edward Burne-Jones, Frederic Leighton, John Singer Sargent, Alma-Tadema, et Edmund Tarbell[15] - [16].
Autres versions notables
Outre le bronze original (à la patine vert-de-gris) , plus de 400 statuettes d'épreuves officielles en bronze furent réalisées en trois tailles différentes[5]. Les quelques institutions et lieux suivants en conservent un exemplaire :
- Le Metropolitan Museum of Art[17].
- Le Hood Museum of Art du Dartmouth College[18].
- La Maison-Blanche[19].
- Le Bureau ovale. Soucieux que son bureau puisse refléter « la diversité », le président Clinton y fit installer une réplique de la sculpture, laquelle, selon le communiqué de presse, « célèbre le stoïcisme et la dignité des indiens d'Amérique »[20].
- La reconstitution du bureau ovale sous l'administration Clinton à la Bibliothèque présidentielle, William J. Clinton inclut la sculpture[21].
- Le ministère des Affaires étrangères, salon de réception diplomatique, Washington (district de Columbia), 20520 numéro d'acquisition : 1965.0046 [22].
Culture populaire
La couverture de l'album de musique des Melvins, Lysol (1992) est une peinture inspirée par la sculpture Appeal to the Great Spirit [25].
Elle apparait également sur celle des Beach Boys in Concert[26], et a été vue pour la première fois sur leur album de 1967, Smiley Smile pour le single Heroes and Villains.
Le label Brother Records, l'utilise comme logo[27].
Annexes
Références
- Littéralement, « Invocation au Grand Esprit ».
- (en) Dallin, Cyrus in The Oxford Dictionary of American Art and Artists, OuP.
- (en)Harvard Square Library, Cyrrus Dallin « It summarizes the utter despair of the Indian’s situation. After meeting with treachery and broken promises, after suffering continual defeat in armed conflicts, and being totally unable to halt the oncoming enemy, he seeks help out of utter hopelessness from some more just and potent power than mere man, either red or white; he appeals to the Great Spirit who rules the universe. With head thrown back and arms outstretched, the Indian pleads his case. This was one of the most profoundly stirring pieces of sculpture in its day. ».
- (en)Minnestrita, Past perfect online« The "Appeal to the Great Spirit" has been described as one of the greatest pieces of sculpture of modern art, stemming from its simplicity and powerful message. At one time, it was almost as well known [as] the "Statue of Liberty." Countless reproductions, photographs, paintings and posters have been made, as well as poems and songs created about it. The warrior, his bow passively behind his back, sits stoically on his exhausted, motionless steed, with his head thrown back, searching the heavens for some sign of an answer to his request for deliverance. He obviously is aware of the futility, but retains his dignity despite his despair. ».
- The Metropolitan Museum of Art, Recent Acquisitions, A Selection: 2012–2014.
- Cité de Mr. Dallin’s Indian Sculptures, Scribner’s Magazine, vol. 57, June 1915 p. 782 dans (en) Harvard Square library, Biographies, Cyrrus Dallin.
- (en) Boston, Museum of Fine Arts
- (en)RKD
- (en) Grove encyclopedia of American art, Joan M. Marter, article de Janet A Headly in Grove, Oxford University Press, 2011.
- The Cyrus Dallin art Museum.
- (en)Cyrus Dallin: Sculpture in Service of Social Justice, présentation par Heather Leavell, director and curator at the Cyrus Dallin Art Museum in Arlington « Cyrus Dallin's work encompassed a wide variety of themes, but the subject that he was the most passionate about - and returned to again and again over the course of his 65 year career - was the ongoing oppression of Native People. As a child, Dallin formed strong friendships with Ute children who lived in close proximity to his Springville settlement. He had a profound respect for Native People and was deeply disturbed by the crimes that were perpetrated against them. ».
- (en) Arlington arts program to highlight sculptor Cyrus Dallin « Dallin employed his position as an internationally-acclaimed sculptor to fight the oppression of Native people. Dallin took a lead role in efforts to reform government policies adversely affecting Native peoples and educated the general public about indigenous cultures, thereby pioneering the role of the artist as an agent of social change. »
- (en) Sports reference, Cyrus Dallin : « Among his most famed works are his depictions of Native Americans, which are credited with changing the face of public art in America ».
- The Vanishing American: White Attitudes and U.S. Indian Policy, by Brian W. Dippie, U.M.I., 1991 - Indians of North America - 423 pages.
- (en)Find a Grave, Antonio Corsi.
- (en)New York Times, Rooms With a View of British History, A forgotten face in famous paintings, By Eve M.Kahn, May 2, 2013.
- Metmuseum collection.
- Hood museum Dartmouth.edu.
- White House history Library.
- (en) The new Oval Office Slight Changes, New York Times, 1993 : « President Clinton wanted his office to reflect "diversity," the curators said. So, from the permanent White House art collection, has come a sculpture called "Appeal to the Great Spirit" by Cyrus Edwin Dallin. The press release says the work "celebrates the stoicism and dignity of Native Americans". »
- Illustration photographique , Clinton exhibit Presidential Library, Little Rock, Arkansas, 2013-06-07.
- (en) Inventories State Departement.
- (en)Minnestrita, Past perfect online.
- (en)City of Muncie« Cyrus Dallin was commissioned to personally supervise the casting of the replica, which was done by the Gorham Company of Providence, Rhode Island, and to provide on-site guidance for the mounting of the statue on an appropriate limestone base. The details of the pedestal, trees, shrubbery and flowers were carefully designed to enhance the visual impact. The statue and surrounding park were opened in 1929. [...] It has become a symbol of the city of Muncie. ».
- Allmusic, Melvins.
- Allmusic, The Beach boys in Concert.
- Warner, Brother
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) Musée des Beaux-Arts de Boston
- (nl + en) RKDimages