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Antoine Peytavi

Antoine Peytavi né à Toulouse entre 1535 et 1545, et mort 1592 à Perpignan, est un peintre et sculpteur français.

Antoine Peytavi
Naissance
Entre 1535 et 1545
Toulouse
Décès
Vers 1592
Perpignan
Nom de naissance
Antoni Peytavi
Nationalité
Activités
Autres activités

Biographie

Antoine Peytavi aurait comme ancêtres supposés Joan II Peytaivi et Jaume Peytabin, peintres verriers à Toulouse[1].

Ce peintre a travaillé pendant une trentaine d'années (1561-1592) dans les comtés de Cerdagne, Roussillon et Conflent, mais également en Vallespir, Urgell et dans le Ripollès, à la Renaissance. Parmi ses collaborateurs et amis figure le peintre Miquel Verdaguer (mort en 1586), avec lequel il travailla pendant 15 ans, et qui fut le parrain d'un de ses fils. Le sculpteur catalan Esteve Bosch, avec qui il travaille en 1590, deviendra son gendre la même année. Il aura des différents avec ses associés Josep Brell et Joan Perles, tout comme avec les consuls de la ville de Perpignan. Lorsqu'il s'installe à Perpignan, il va bénéficier à plusieurs reprises d'une franchise d'impôts mais aussi du bienfait pour les peintres des décrets du Concile de Trente, favorable à la production pictural des les édifices religieux.

Antoine Peytavi maîtrise toutes les techniques de son art, sur tous supports, ainsi que le sgaffito, qui consiste en un décor de peinture grattée sur une dorure ou une argenture.

Descendance

Antoine Peytavi épouse Rafaela, qui a déjà un fils d'un premier mariage, Joan Antoni Comes, qui sera médecin. Le couple aura neuf enfants, quatre garçons et cinq filles :

  • Antoni Gaspar Garau Peytavi (-1565)[2] ;
  • Anna Peytavi, baptisĂ©e en la collĂ©giale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan et dont le parrain est Antoni SeguĂ­, le [3] ;
  • Antoni Miquel Enric Peytavi, baptisĂ© le , [Note 1] - [4] ;
  • Rafaela Peytavi (1574-16..)[5], Ă©pouse le sculpteur Esteve Bosch, nĂ© Ă  Olot. Contrat de mariage en date du . Le couple devait au terme du contrat de mariage habiter chez Antoine Peytavi et son gendre travailler avec lui, en partageant les bĂ©nĂ©fices. La mort d'Antoine en 1592 a fait que le jeune couple est parti s'installer dans le diocèse de Girone dès le mois d'avril 1593[6].

Ĺ’uvres

Retable du maître-autel de l'église Saint-Pierre d'Osséja.
  • 1564-1565, Ă©glise Saint-Pierre d'OssĂ©ja : le retable baroque tardif du maĂ®tre-autel dĂ©diĂ© Ă  Saint-Pierre en bois polychrome dorĂ© d'une hauteur de 7,50 m et de 6,15 m de large a fait l'objet de restauration en 2008, qui permirent la dĂ©couverte sur le socle de la niche centrale, sous la statue de Saint-Pierre posĂ©e sur des planches peintes provenant d'un retable dĂ©truit. Ces planches peintes Ă  dĂ©cor de rinceaux blancs sur fond rouge, avec au revers des traces de peinture dĂ©coratives qui furent identifiĂ©es, comme Ă©tant identiques Ă  celles qui figurent sur le mur d'un renfoncement de l'abside romane. Après nettoyage, sont reconnus saint SĂ©bastien, saint AndrĂ©, et saint Antoine abbĂ© avec leurs attributs. Ce panneau fut attribuĂ© par Marcel Durliat Ă  Antoine Peytavi et Jean Perles, Ă©tant peut ĂŞtre associĂ© Ă  Joseph Brell. La facture de ce panneau Ă©tant sans aucun doute possible de la mĂŞme main que celle de Puig de Valcebollère. Antoine Peytavi aurait travaillĂ© Ă  PuigcerdĂ  avant 1562, puis Ă  Perpignan[7].
  • 1569, Ă©glise Sainte-Marie de Rivesaltes : les consuls de la ville passent un contrat avec Antoine Peytavi et Miquel Verdaguer le qui pour la première fois vont travailler en association pour la rĂ©alisation d'un retable dĂ©diĂ© Ă  saint Michel qu'ils doivent construire et mettre en peinture. Sa forme devant aux termes du contrat ĂŞtre Ă  la romaine, et sera en peuplier ou en tilleul. Sur la prĂ©delle doit figurer une piĂ©ta, au registre principal quatre panneaux peints Ă  l(huile reprĂ©sentant des scènes de la vie de l'archange, et sur le panneau sommital une crucifixion. Ils doivent Ă©galement rĂ©employer une ancienne reprĂ©sentation de saint Michel qu'ils doivent rĂ©parer et peindre. Ce travail devant ĂŞtre livrĂ© au plus tard le jour de la fĂŞte du saint le soit pratiquement six mois après la signature du contrat. La ville prend en charge les frais de transport, ceux de bouche des artistes pendant le temps du remontage. Le prix est fixĂ© Ă  85 livres dont 30 livres Ă  la signature du contrat, le reste Ă  la livraison. Cette Ĺ“uvre n'existe plus aujourd'hui[8].
  • vers 1570, Ă©glise Saint-Estève de Guils de Cerdanya : Comparution de saint Vincent devant Dacien, panneau d'un retable retable de Sant Vicenç de Saneja, de mĂŞme facture et similitude de la physionomie de certains personnages avec ceux du panneau de La Comparution de saint Étienne devant le SanhĂ©drin, attribuĂ© par Marcel Durliat. Également conservĂ© au musĂ©e Ă©piscopal de Vic[9].
  • 1572, Ă©glise Saint-Fructueux d'Iravals Ă  Latour-de-Carol : retable de saint Fructueux, du maĂ®tre-autel. Ă€ la suite d'un marchĂ© passĂ© le en collaboration avec le peintre catalan Michel Verdaguer. Ĺ’uvre Logo monument historique ClassĂ© MH (1957)[10].
    • L'Ă©glise paroissiale Saint-Étienne de Latour-Carol est situĂ©e sur une lĂ©gère hauteur au sud du bourg. Elle date du XVe siècle. Il y fut dĂ©couvert un panneau de bois au dĂ©but du XXe siècle en rĂ©emploi, servant Ă  fermer le cĂ´tĂ© gauche de l'autel de saint SĂ©bastien qui s'avĂ©ra provenir d'un retable rĂ©alisĂ© par Antoine Peytavi pour la chapelle Saint-Fructueux de Latour-de-Carol. Il fut restaurĂ© et Logo monument historique ClassĂ© MH (1932). Ce panneau de bois rĂ©sineux, peint et dorĂ© de 88 cm de haut sur 53 cm de large, reprĂ©sente La Comparution de saint Étienne devant le SanhĂ©drin[11].
  • 1574 : Antoine Peytavi s'engage auprès du responsable de la corporation des pareurs le Ă  peindre au pinceau la nouvelle bannière de cette confrĂ©rie des drapiers du drap de Perpignan, et s'engage Ă  livrer son travail pour la PentecĂ´te le . Ce marchĂ© est conclut pour la somme de 18 ducats valant 36 sous de Perpignan, rĂ©glĂ© Ă  la livraison[12].
  • 1577, Ă©glise collĂ©giale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan : Antoine Peytavi installe le , un vitrail peint de sa main dans cette Ă©glise[13]
  • vers 1580, Ă©glise Sainte-Marie d'Oreilla : retable situĂ© dans le transept mĂ©ridional, sur le mur occidental. Il est composĂ© de trois tableaux, prĂ©delle de sainte Eulalie, saint Lin et sainte CĂ©cile : sainte Eulalie, saint Lin, sainte CĂ©cile, saint SĂ©bastien, saint GaudĂ©rique. L'ensemble fait une hauteur de 98 cm sur une largeur de 112,5 cm. Ĺ’uvre Logo monument historique ClassĂ© MH (1954)[14].
  • Monastère de Sant Joan de les Abadesses : peintures en dĂ©trempe sur bois, du retable majeur du monastère L'Ange Zacharie, La Visitation, et Saint-Jean jeune dans le dĂ©sert attribuĂ© Ă  Antoine Peytavi.
  • 1583 , Ă©glise de la Vierge-Marie de Palau-del-Vidre : les consuls de la citĂ© passent le , un contrat avec Antoine Peytavi pour qu'il rĂ©alise la peinture Ă  l'huile du retable de cette Ă©glise , et de ses images, ainsi que la statue de Nostra Senyora de la Pietat, placĂ©e dans la niche centrale. Le contrat prĂ©cise qu'il doit employer, des couleurs, ainsi que l'or et l'argent. Il y est Ă©galement indiquĂ© que le retable sera apportĂ© aux frais des consuls et de la fabrique de la paroisse, ainsi que pour le retour. Antoine Peytavi est rĂ©munĂ©rĂ© pour ce travail d'une somme de 45 livres payable en deux fois la première de 20 livres, le jour de NoĂ«l 1583, le solde le jour de la livraison Ă  Pâques 1584. Il est Ă©galement prĂ©vu au contrat des indemnitĂ©s en cas de retard[15].
  • 1584, Ă©glise collĂ©giale Saint-Jean-Baptiste de Perpignan : avec Miquel Verdaguer, peinture du tabernacle, et de la statue de l'ImmaculĂ©e Conception[16].
  • 1590, abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech : le le sculpteur Esteve Bosch, et le peintre Antoine Peytavi, travaillent conjointement pour diffĂ©rents travaux de sculpture et peinture, sur le tabernacle et la statue du retable du Rosaire[17].
  • MusĂ©e Ă©piscopal de Vic : fragments d'Ĺ“uvres.

Notes et références

Notes

  1. Dans l' église Saint-Jean-Baptiste de Perpignan. Il reçoit comme premier prénom celui de son père et en second celui de son parrain: Miquel Verdaguer, et en troisième celui de l'époux de sa marraine Margarida, épouse d'Enric Estanyer

Références

  1. Robert Mesuret, « Les formes et les techniques des retables commandés dans les ateliers de peinture de Toulouse de 1384 à 1597 », in : Annales du Midi , tome 68, no 33, 1956, p. 40
  2. Archives Départementales des Pyrénées-Orientales, 112EDT829, fol.126v.
  3. Archives Départementales des Pyrénées-Orientales, 112EDT830, fol.4.
  4. ADPO. 112EDT830, fonds de la ville de Perpignan, folio 47.
  5. ADPO, 112EDT830, fol 148r
  6. ADPO, 4.E.59.
  7. Un panneau peint dans l'église d'Osséja
  8. ADPO, 3.E.2/248, manuel du notaire Miquel Palau (père), fol.243r
  9. Dalmases et Balañá , Núria. Histoire de l'art catalan : XVIe siècle. L'époque de la Renaissance . Tome 4 de l'Histoire de l'art catalan. Éditions 62, 1986, p. 149. (ISBN 9788429719970)
  10. Base Palissy, notice PM 66000462.
  11. Guillaume Dalmau, op.cit.
  12. ADPO, 4.E.26.
  13. ADPO, G.240. Mémoriaux de la collégiale, 5è registre, fol:18 r
  14. Base Palissy, notice PM 66000558.
  15. ASPO. 3.E.20/49 fragment du manuel de Francesc Salas, fol 95v-96v.
  16. ADPO, G240.
  17. ADPO, 3E2/258, fol.78v-79.

Annexes

Bibliographie

  • Marcel Durliat, Arts anciens du Roussillon. Peinture, Perpignan, 1954.
  • Guillaume Dalmau, StĂ©phanie Doppler, Isabelle Jubal Desperamont, Marie Landelle, Adriá Vázquez, Autour d'une Ĺ“uvre restaurĂ©e. Le retable de la Renaissance de Valcebollère, catalogue d'exposition, Perpignan, 2018, 154 p. (ISBN 9782860660426) (en ligne sur calameo.com).

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