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Antoine Dubost

Antoine Dubost né le à Lyon et mort le à Paris est un peintre et lithographe français.

Antoine Dubost
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  56 ans)
Paris
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Biographie

Jeunesse et débuts (1769-1805)

Né le à Lyon, rue Pizay, Antoine Dubost est le fils aîné de Benoîte Montanier et du riche épicier-droguiste Hugues Dubost. Sa tante maternelle et marraine, Flore Montanier, est l'épouse du chirurgien Jean-Baptiste Pressavin[1].

Après avoir commencé ses études à Paris, Antoine Dubost doit servir dans l'armée. Il parvient au grade de capitaine-adjoint du génie avant de donner sa démission en 1796[2]. Il poursuit alors ses études et voyage en Suisse et en Italie. Ayant hérité de son père en 1799, Dubost peut désormais vivre confortablement à Paris, où il est notamment connu pour sa passion des courses hippiques[3].

Élève de François-André Vincent, il expose au Salon dès 1799[4]. Il s'y distingue tout particulièrement en 1804, en obtenant une médaille d'or pour son Épée de Damoclès, qui s'inspire d'un passage de l’Histoire ancienne de Charles Rollin. David lui-même aurait fait l'éloge de ce tableau, qui réunissait « le dessin de l'école italienne au coloris de l'école flamande[3] ».

Vers 1801, se méprenant sur une coquille d'imprimeur, il affronte en duel le poète Joseph Despaze[5], dont la Satire des arts mentionne un certain « Dubos » (en réalité « Dabos »)[6] parmi d'autres peintres « débiles en talens, mais forts en arrogance[7] ».

SĂ©jour en Angleterre (1806-1812)

En 1806, Dubost se rend en Angleterre, où il va peindre des chevaux[3] dans un style comparable à celui de son ami Carle Vernet[8]. À Londres, il loue un grand appartement au no 65 de Pall Mall, où il expose ses œuvres dès 1807[9].

Henry Bone, Portrait de Louisa Hope (1808), dessin d'après Antoine Dubost, Londres, National Portrait Gallery.

Ă€ la suite d'une autre exposition, Ă  Leicester Square, le riche collectionneur Thomas Hope se porte acquĂ©reur du Damoclès, que Dubost accepte de lui vendre pour 800 guinĂ©es, au lieu des 1 500 guinĂ©es initialement demandĂ©es[9], en Ă©change du mĂ©cĂ©nat de Hope et de son aide pour trouver des souscripteurs Ă  la gravure de son tableau. Hope lui commande Ă©galement pour 400 guinĂ©es un portrait de son Ă©pouse, Louisa Hope. Très satisfait du portrait, que le public londonien dĂ©couvre avec admiration lors de son exposition Ă  la Somerset House, le commanditaire en fait rĂ©aliser une miniature sur Ă©mail par Henry Bone en 1808. L'entente du peintre et de son mĂ©cène prend cependant fin dès 1809, Hope ayant fait redimensionner le Damoclès sans Ă©gard pour le peintre, dont il aurait mĂŞme fait dissimuler la signature afin de ne pas dĂ©tromper ceux de ses amis qui attribuaient la toile Ă  David[10].

En 1810, Dubost expose chez lui plusieurs tableaux, dont La Belle et la bête[10], une toile représentant un individu aux traits monstrueusement simiesques offrant un amas de richesses à une belle jeune femme. Le public y voit aussitôt une vengeance de l'artiste à l'encontre de Hope, dont la laideur contrastait avec la beauté de son épouse. Un frère de cette dernière, le révérend John Beresford, tente de mettre fin à cette humiliation en lacérant la toile[11].

Au début de ses Souvenirs d'Horace (1811), Lord Byron fait allusion à l'artiste français : « Que dirait-on du peintre ignorant qui terminerait par une queue de syrène le corps d'une jeune fille ? C'est ainsi qu'on a vu le pinceau irrité du vil Dubost dégrader les créatures de Dieu[12] ». Dubost ayant été vivement attaqué par l’Examiner de Leigh Hunt[13], il décide de répondre par un pamphlet, dont Hope tente en vain d'empêcher la publication[14].

Le , le révérend Beresford n'est condamné qu'à verser 5 livres sterling de dommages à l'artiste, dont le tableau est qualifié de « libelle ». William Cobbett, du Register, adresse alors une lettre de soutien au peintre dans laquelle il déplore la partialité de ce jugement[15]. Ces tracas judiciaires ainsi que la guerre compliquent le retour en France de Dubost, dont une partie des bagages a été injustement saisie[16].

Dernières années (1813-1825)

Le Cheval de course dans le haras (1818), lithographie.

De retour à Paris depuis , Dubost s'installe dans une petite maison au 18, quai de Billy[16]. En 1814, Dubost est nommé capitaine de grenadiers du 3e bataillon de la première légion de la Garde nationale[17].

En 1818, il lithographie lui-même les onze tableaux des chevaux de course de Newmarket qu'il a peints en 1809 et exposés au Salon de 1814[5].

En 1825, Dubost a un différend avec l'un de ses voisins, un architecte, à propos d'un pavillon. La querelle s'étant envenimée publiquement devant les clients du Café Tortoni, un duel est organisé entre les deux hommes, avec pour témoins les généraux Piré et Delamotte. Mortellement blessé au cœur, le peintre est transporté chez lui, où il meurt le [5].

Ĺ’uvres

  • Les Adieux de Brutus Ă  Porcie, Salon de 1799[4], Vizille, musĂ©e de la RĂ©volution française.
  • Étude de cheval, Salon de 1799[4], localisation inconnue.
  • L’ÉpĂ©e de Damoclès, Salon de 1804[4], Bombay, Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya (en).
  • PrĂ©paratifs de course, Salon de 1804[4], localisation inconnue.
  • Pastorale, sujet tirĂ© de l’Idylle d'Amintas de Gessner, Salon de 1804[4], La Fère, musĂ©e Jeanne-d'Aboville.
  • Portrait de Mme ***, Salon de 1804[4], localisation inconnue.
  • Portrait de Mme Hope, 1807-1808[10], localisation inconnue.
  • La Belle et la bĂŞte, 1810, localisation inconnue.
  • VĂ©nus et Diane, Salons de 1814 et de 1817[4], acquis par l'État[3], localisation inconnue.
  • PĂ©nĂ©lope, Salons de 1814 et de 1817[4], localisation inconnue.
  • Vue de la promenade de Hyde Park un dimanche, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Courses entre onze chevaux Ă  Newmarket au moment du dĂ©part, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Course de trois juments, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval dans le haras, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval dans l'Ă©curie, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval dans l'Ă©curie de course, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval qu'on selle pour la course, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval au poteau de dĂ©part, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval en course, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval Ă  l'arrivĂ©e des petites courses, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Cheval Ă  l'arrivĂ©e des grandes courses, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Cheval qu'on bouchonne, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Cheval en vente, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Promenade du roi Ă  Windsor accompagnĂ© des princesses Sophia et Augusta, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Vue intĂ©rieure d'une tente, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Mamelouk exposĂ© Ă  tout le feu d'un dĂ©tachement, Salon de 1814[4], localisation inconnue.
  • Le Joueur dĂ©pouillĂ©, Salon de 1817[4], localisation inconnue.
  • L'Arabe au dĂ©sert, Salon de 1817[4], localisation inconnue.
  • La Promenade de Hyde Park Ă  Londres, Salon de 1817[4], localisation inconnue.
  • PrĂ©paratifs de course, Salon de 1817[4], localisation inconnue.

Notes et références

  1. Passeron 1827, p. 167.
  2. Passeron 1827, p. 168.
  3. Passeron 1827, p. 169.
  4. Bellier et Auvray 1882, p. 457-458.
  5. Passeron 1827, p. 180.
  6. Antoine-Vincent Arnault, Souvenirs d'un sexagénaire, t. 4, Paris, Duféy, 1833, pp. 245-246 et 409.
  7. Joseph Despaze, Les Quatre satires, ou La Fin du XVIIIe siècle, 5e édition, Paris, Moller, 1801, p. 11.
  8. Passeron 1827, p. 182.
  9. Passeron 1827, p. 170.
  10. Passeron 1827, p. 171.
  11. Passeron 1827, p. 172.
  12. Lord Byron, Œuvres complètes traduites par Benjamin Laroche, t. II, Paris, Charpentier, 1837, p. 33.
  13. Passeron 1827, p. 173.
  14. Passeron 1827, p. 174.
  15. Passeron 1827, p. 175.
  16. Passeron 1827, p. 176-178.
  17. Passeron 1827, p. 179.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Antoine Dubost, Hunt and Hope. An Appeal to the public by Mr. Dubost against the calumnies of the editor of the Examiner, Londres, , 47 p..
  • Émile Bellier et Louis Auvray, Dictionnaire gĂ©nĂ©ral des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'Ă  nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, t. I, Paris, Renouard, , p. 457-458.
  • Jean Passeron, « Notice sur Antoine Dubost », dans Archives historiques et statistiques du dĂ©partement du RhĂ´ne, t. V, Lyon, , p. 167-183.
  • Adolphe Thiers, La Grande EncyclopĂ©die, t. 14, Paris, Lamirault, , p. 1165.

Liens externes

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